Bien l'bonsoir jeunes gens ! Après avoir écrit et publié le Chapitre 8,
Confrontations, de
Misanthropie, mon Amour., tournant de l'histoire et brutal, je viens résumer la situation. En effet, je publie sur cette bibliothèque ma nouvelle pour le premier tour du concours de PdC, laquelle a
défrayé la chronique.Sur le thème imposé de La Chute d'Hyrule, cette nouvelle post-Crépusculienne est sombre et brutale, même dérangeante. Commentez-là à votre guise même si tout est dit et expliqué dans le Café.
Bonne lecture, n'ayez pas peur et détachez-vous de cette forme qui peut repousser au premier abord
ce qui, je l'avoue, est tout à fait normal, mais pas recherché au moment de l'écriture.*
•Game Over
Château d’Hyrule, trois mille trois cent jours après l’avènement du Héros du Crépuscule.Deux gardes royaux, protégés par leurs lourdes armures, accompagnaient le ministre jusqu’à la chambre royale de la Princesse Zelda. Ils attendirent à l’entrée que l’entretien se termine, le temps d’entendre d’un ton neutre et solennel «Je sais. Je n’ai pas besoin de vous.»
La garde descendit l’escalier.
Zelda, qui n’avait pas pris la peine de se retourner pour répondre à son conseiller, contemplait encore par la fenêtre les frontières de son château à la merci des hordes ennemies. Des rangs d’animaux belliqueux armés jusqu’aux dents, brandissant leurs haine dans un seul et unique but. Une armée formatée par la puissance et la victoire. Un groupe incapable de ressentir la moindre émotion, ni même de faire preuve d’intelligence. Ce qui rendait le mal invincible face aux négociations et aux discours.
Link siégeait près d’un large bureau, sur une chaise en plaqué or ornée d’une fresque cosmogonique. Il partageait depuis longtemps sa vie avec la Princesse dans un Amour comblé et parfait, et ne pouvait s’imaginer une journée sans elle. De son rang de Héros, il avait su la charmer et lui correspondre affectivement.
Link était célèbre. Il était riche. Il était marié. Parfois, quelques quêtes épiques venait ponctuer son existence. En conclusion, il s’ennuyait.
-Link, je vais tenter d’appeler les déesses afin qu’elles te confèrent leurs pouvoirs.
-Ils sont trop loin. Le feu de Din ne pourra pas les atteindre.
-Tu n’as même pas essayé !
-La chambre où nous sommes se situe à plus de cent cinquante mètres. Or les Légendes de mes ancêtres ayant emprunté ces pouvoirs témoignent que la portée est infime comparée à cette altitude.
-Pourquoi es-tu si froid ? Tu te contentes de déclamer une thèse, comme une simple relation mathématique ! Soutiens-moi au moins, tu ne te rends pas compte de ce qu’il se passe ? Regarde en bas ! Ils veulent ta peau ! Ton sang !
-Je ne regarde pas en bas. Je ne me morfonds pas. Tu veux peut-être que je me jette dans tes bras et te demande en mariage comme au premier jour ? C’est toi qui parle du contexte de guerre, alors ton affectif, mets-le où je pense pour l’instant.
-Link, qu’est ce qu’il t’arrive ? Tu ne fais rien, tu n’agis pas pour ton Royaume ! Ces troupes de Ganondorf veulent ton sacrifice pour ressusciter leur maître ! Et une fois qu’il sera de retour, il voudra s’emparer de la dernière Triforce, la mienne, pour construire son empire du Mal ! lança-t-elle la larme à l’oeil.
-Je sais. Ne me prends pas pour un con !
-Alors tu dois savoir quoi faire chose !
-Non. Depuis que je porte cette tenue verte de Héros, je ne sais jamais quoi faire. Je me contente d’obéir, de suivre des indications sans avoir à me poser de questions. Sans devoir poser de questions. Je combat les ténèbres, je pille des temples, je cherche des artefacts sacrés, je ne suis bon qu’à ça. Je suis formaté pour accomplir un but. On m’a annihilé tout mon affectif et ma liberté de penser. On m’a rendu pire que toute cette foule qui se déchaîne au-dessous.
L’échange fut interrompu par le retour précipité du même ministre et de sa garde.
-Votre Majesté ! Ils ont forcé la porte Sud ! Ils pénètrent dans la Citadelle !
-Alors s’ils pénètrent, nous sommes bien baisés, affirma Link avec un sourire.
-Ne pouvez vous pas vous empêcher de lancer votre humour noir à chaque drame ? répondit le ministre, irrité par les propos.
-Si, je peux lancer des flèches ou des bombes à la place. Maintenant sortez, ou je tire ! hurla-t-il en saisissant son arc et le bandant aussitôt.
-Vous n’oserez pas ? Entre l’un qui bande et l’autre qui pénètre, on va s’amuser. Je peux appeler mes gardes si vous le cherchez tant.
-Il vous a dit de sortir, ordonna Zelda d’un calme olympien.
-Je ne sortirai pas tant que votre soit-disant Héros du Crépuscule ne m’aura pas fait d’excuses.
-Écoute. Soit tu es jaloux, soit tu m’as dans le nez pour une raison dont je me contrefiche. Mais je peux profiter de ma supériorité hiérarchique pour t’ordonner de dégager sur le champ, poursuivit Link en le pointant de son arc.
Le conseiller imposa aussitôt à ses gardes de venir le secourir.
-Je vois...Alors on déclare la guerre mais l’on est trop lâche pour se battre soi-même.
Dire que la guerre est à deux doigts d’éclater et que les monstres de Ganon sont en train de massacrer tous nos citoyens sans aucune pitié... Si le ministre était là, on pourrait peut être se défendre. Mais c’est dommage, Mônsieur est beaucoup occupé à faire la morale au fiancé de la Princesse et à provoquer des compétitions puériles. L’heure tourne, peuple d’Hyrule !
-Ce n’est pas drôle, Link.
-Je ne cherche pas à être drôle.
-À croire que vous êtes de leur côté. Souhaitez-vous la victoire de Ganondorf ? Souhaitez-vous la chute d’Hyrule ?
-Comme je l’ai expliqué à ma femme, je suis comme eux. Mais qui a fait appel à un jeune fermier pour sauver son Royaume de la chute ? Et qui à fait appel à des animaux maléfiques afin de détruire un Royaume ennemi et rétablir son règne ? Au fond, nous nous ressemblons tellement. Nous avons les mêmes motivations. Nous sommes tous poussés par un égoïsme royaliste, et nous cherchons à sauver notre petite vie, notre petite personne vue par les autres, c’est tout. Ce que vous pensez, ce que vous faites, cela n’importe même pas. Pauvre élite, vous et votre image, votre gueule dans les journaux, votre richesse matérielle, c’est tout ce que vous valez.
-Maintenant partez, ordonna Zelda.
Puis, se devant obéissance à la gouvernante, le ministre se retira en lançant un regard méprisant sur Link.
L’armée de Ganondorf traversait les arcades.
Zelda soupira.
-Ils arrivent.
-Tu réfléchis à ce que je viens de dire ?
-Oui. Mais maintenant nous n’avons que très peu de temps. Il faut te décider. À moins que tu ne veuilles nous quitter et les rejoindre, dans leurs rangs ? C’est ce que tu veux finalement ?
-Non. Je ne veux rejoindre les rangs de personne. J’ai subi assez de contraintes, je ne veux être ni un Héros, ni un Seigneur du Mal. J’en ai assez d’incarner le Bien et de me battre contre le Mal, ma vie est d’un ennui...
-Mais tu ne m’aimes donc pas ?
-Ca serait la seule raison qui me pousserait à rester. Mais la situation semble si critique. Je dois partir. Très loin. Il en sera mieux comme ça.
-Comment peux-tu penser à la fuite ? Toi, le détenteur de la Triforce du Courage ?
-Dans certains cas, la fuite n’est pas lâche : Elle est salutaire.
-Mais, le château, tout ce qui nous entoure ? Et moi ? Je ne vais pas rester seule, ici !
-Non. Mais réfléchis. Si je pars, personne ne me retrouvera jamais. Personne ne saura où me chercher, je changerais de vie à jamais. Et la Triforce du Courage entre ses mains ne sera qu’une illusion. Quant à toi... Je ne vois qu’un seul et regrettable moyen de cacher le dernier fragment.
-Tu n’oseras pas ? dit-elle la voix nouée, après un silence.
La grande porte du château fut détruite.
-Elle doit disparaître avec toi, répondit Link de la même manière. Tu n’as plus le choix : La reddition est la mort.
-Je ne ferais pas ce choix car je ne veux pas me rendre.
-Moi non plus je n’aurais pas voulu me rendre. Mais sois lucide, il est trop tard ! Que veut-tu faire ?
-Dans un ultime espoir, je vais implorer les déesses afin de sceller nos Triforce pour un temps. En contrepartie nous ne pourrons pas emprunter leur magie, mais c’est la seule solution.
-Humpf. Toujours aussi lâche.
Les ennemis avaient envahi le jardin. Zelda s’agenouilla solennellement au centre de la chambre et récita en Hylien des versets du livre de Mudora.
-
Abrité des regards, dans un monde invisible...
La base du château tremblait.
-
Le bleu du ciel rayonne d’une lumière d’or...Des cris se firent entendre de plus en plus fort.
-
C’est la que la Triforce, inéluctablement...
En un instant ils avaient envahi tous les couloirs.
-
Transforme les rêves des mortels en...Ils fracassèrent la la porte de la chambre.
-Jamais ! hurla Link.
Il sauta sur son bouclier qui était exposé face à la fenêtre, le brandit en esquivant le plus agilement possible de façon à ce que rien ni personne ne puisse l’atteindre, et lança trois bombes au fond de la salle avant de sauter par la fenêtre.
Le temps d’un songe, il courut à se rompre la respiration jusqu’à l’arrière du jardin, il retrouva Zelda, lui sauta dessus, la frappa en plein ventre, la plaqua violemment contre le sol, la déshabilla sauvagement et la pénétra dans une ultime pulsion en criant :
«Réalité !»Sa réputation entachée et le symbole d’Hyrule livré à la violence, Link savait qu’il n’y avait plus personne pour compter sur lui. Il s’enfuit par un mur détruit par une bombe, et s’éloigna sur Épona. Petit à petit il détourna son regard du château et resta totalement impassible. Froid. Intelligent.
L’ancien Héros était désormais seul et son royaume voué à la mort. Une mort brutale et irrémédiable, certes, mais qu’importe, puisqu’elle était choisie ?
Et nul ne sait ce qu’il advint du Royaume...
*
De plus, je me permet de vous livrer le verdict complet du jury, reflétant généralement l'impression déçue et décevante du lectorat.
Kirbyzoux
Critères définis : 6/10
- Respect du thème : thème bien respecté, annoncé et souligné par le titre, au coeur de la problématique. 2/2
- Maîtrise de la langue : trop approximative. 1/2
- Style : curieux mélange de termes élaborés "cosmogoniques", ce qui est un bon point, et d'expressions qui sont pour moi à la limite du correct. 1/2
- Cohérence et clarté du récit : pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas la série en détail, certains termes arrivent sans explication. 1/2
- Originalité et attractivité du texte : de très bons points de réflexion personnelle mais trop disséminés. 1/2
Appréciation personnelle : 5/10
Texte franchement bien par endroits mais trop inégal (et un peu trop cru pour moi). Je trouve que l'esprit de la série n'est pas vraiment respecté mais poursuis tes efforts.
Note finale: 11/20
◊ ♣ ◊
Plagueis
Critères définis : 7,75/10
- Respect du thème : On ressent bien la fin proche du royaume à travers le récit. Il aurait tout de même été intéressant d'avoir un peu plus de détails sur ce qu'il s'est passé pour en arriver là. 1,5/2
- Maîtrise de la langue : Quelques répétitions d'articles, des oublis de mots ou des erreurs de conjugaison, mais rien de bien grave dans l'ensemble. 1,75/2
- Style : Le style est agréable, basé sur le dialogue plutôt que les longues descriptions, ce qui le rend plus léger à lire. 2/2
- Cohérence et clarté du récit : Parfois un peu confus dans les évènements décris, notamment sur la fin avec des personnages qui se retrouvent on ne sait trop comment, étant donné la rapidité dont les évènements se déroulent. 1,5/2
- Originalité et attractivité du texte : De ce coté là, ce n'est pas très original, Ganondorf qui tente de s'emparer de la Triforce une nouvelle fois en envoyant ses troupes à l'assaut du château d'Hyrule. On a déjà vu ça de nombreuses fois. 1/2
Appréciation personnelle : 5/10
Un texte qui commence plutôt bien, mais qui malheureusement sombre assez vite dans le trash et le vulgaire, à la limite du supportable même. Le sujet principal est assez rapidement survolé et au final on se demande s'il ne s'agit pas plutôt de la déchéance du Héros plutôt que d'autre chose dont il s'agit ici. Le Héros, justement, devenu une vraie ordure, on ne sait comment. Le soit-disant Héros du Crépuscule possédant la Triforce du courage, qui enchaine les propos vulgaires à l'encontre de tout le monde et plus particulièrement de Zelda, juste parce qu'il s'ennuie et en a assez de faire ce qu'on lui demande. Ce même personnage qui a sauvé le monde par le passé et qui ne pense plus qu'à sa petite personne quand le Mal revient frapper à sa porte ? Désolé, mais ce coté n'est pas cohérent avec le Héros qui est dépeint ici. Le récit termine carrément dans le malsain avec le viol pur et simple de Zelda, juste pour finir "en beauté"? Pour conclure, ce texte est assez dérangeant dans l'ensemble, basé sur un personnage que l'on ne reconnait même plus tellement il est devenu immonde, pervers, lâche et violent. Dommage que tout le récit tourne autour de ce Link indigeste et qui n'intéresse personne.
Note finale : 12,75/20
◊ ♥ ◊
Ti'bouchon
Critères définis : 6/10
- Respect du thème : 2/2
- Maîtrise de la langue : Le texte dans lequel j'ai trouvé le plus de fautes de conjugaison et d'orthographe. 1/2
- Style : Passage trop rapide d'un comique, pas toujours drôle, à une approche plus dramatique, manque de transition. 0,5/2
- Cohérence et clarté du récit : La princesse Zelda qui est dans la chambre se retrouve dans le jardin, Link réussit à fuir le château assiégé de toutes parts, Link et Zelda qui s'engueulent alors que le château est assiégé... bref, beaucoup de passages brouillons. Le zéro est évité parce qu'on remarque tout de même l'univers d'OOT mais c'était limite. 0,5/2
- Originalité et attractivité du texte : Link qui pour une fois "décide" c'est une idée sympathique. 2/2
Appréciation personnelle : 3/10
Le choix d'un univers post OOT est assez attractif mais le manque de transitions entre les lieux et les actions nuit énormément à la clarté du texte ce qui le rend lourd et parfois lassant.
La libre arbitre de Link est une idée qui aurait gagné à être développée, lui donner un peu de mouvement, lui attribuer un changement de tenue par exemple ou de couleur de cheveux aurait ajouté à la crédibilité du changement de personnalité. La vulgarité de langage est soit mal adaptée, soit pas suffisante.
Cette vulgarité "gratuite" dans le contexte de cette fic est parfois choquante, mal venue et coûte cher à son auteur.
Note finale : 9/20
Tchuss !