Je commence très sérieusement à en avoir ras-le-bol du conseil d'Hygiène et Sécurité de ma résidence. Genre vraiment.
Faut savoir que l'une de ses membres me hait à cause de quelques affaires stupides...
La première d'entre elles remonte à l'été dernier, quand j'ai dû rendre la chambre. Il faut savoir que j'ai fait un véritable ménage de fond, qui m'a pris toute une journée, pour pouvoir rendre les lieux propres. Ma mère est même venue m'apporter des produits et de l'aide, merci à elle. Donc après une longue séance de récurage, les lieux étaient parfaits, mais alors que j'étais parti demander à lafemme de ménage de passer faire la vérification d'usage, voilà qu'on m'apprend qu'elle est déjà partie. Genre plusieurs heures avant la fin de son service. On était vendredi ; elles ne travaillent que le lundi. Donc tant pis, je reviendrais lundi pour l'état des lieux.
Lundi, je reviens, je les croise, et je demande à l'une d'entre elles de passer pour moi. La personne en question est LA femme de ménage qui semble avoir une dent contre moi. Surtout depuis ce jour, en fait. On arrive dans la chambre, elle commence l'état des lieux, et là, elle me fait remarquer qu'il y a de la poussière.
"-Ben heu... oui. Oui, c'est normal, ça. On a fait le ménage vendredi, et aujourd'hui on est lundi. Donc forcément, il y a un peu de poussière qui s'est déposé, depuis.
-Non mais vous êtes censé avoir fait le ménage, vous savez ?
-Oui, on l'a fait. Vendredi. Mais vous étiez pas là. Alors je suis venu vous demander vos services pour l'état des lieux aujourd'hui.
-Et y a de la poussière.
-Oui. Il y a un peu de poussière. C'est normal. C'est pour ça qu'il faut la faire toute les semaines, non ? Parce qu'elle revient.
-Hé, oh, vous voulez m'apprendre mon métier ?"
Voilà. Ca a commencé comme ça. Ensuite, elle a bien dû se rendre à l'évidence : l'état du sol, des meubles, de la douche etc prouvaient que le ménage avaient été fait, même si une fine couche de poussière s'était déposé durant le week-end. J'ai peut-être l'air un peu moqueur dans les propos que j'ai vaguement retranscrit de mémoire, mais il faut savoir qu'elle dégage une telle agressivité bornée quand elle parle qu'on a vraiment l'impression de se faire engueuler comme un gosse.
Un autre incident est survenu bien plus tard -il y a quelques mois, en fait- et m'a fait la retrouver, toujours aussi agréable.
Chaque étage de ma résidence est pourvue d'une cuisine. La porte en est déverrouillable en appliquant le badge d'entrée (la carte étudiante magnétisée à l'arrivée en résidence pour obtenir cette fonction supplémentaire) sur un oeil magnétique. Le but de cette manoeuvre est simple : ça permet d'enregistrer les entrées dans la cuisine via une banque de données. Le soir, à 23h, un vigile vient fermer la cuisine aux utilisateurs après avoir vérifié et signalé son état dans son rapport. Le but étant évidemment de pouvoir convoquer, si bordel il y a, ceux qui ont utilisés la cuisine.
Je n'utilisais pas souvent la cuisine. Seulement quand j'invitais quelques amis avec moi, et je ne le faisais jamais sans emmener avec moi de quoi nettoyer, parce que, bon, je suis trop au courant du système pour avoir l'envie de me faire choper. Logique. Pourtant, un soir, alors que j'avais pris plus de précautions que d'habitude, la femme de ménage m'a fait convoquer j'ai la directrice de la résidence pour avoir laissé du désordre dans la cuisine.
J'avoue que sur le coup, je savais pas quoi dire : on s'est quand même sacrément fait chier à nettoyer les résultats de ce qu'on avait cuisiné, conscients qu'on avait un peu sali les lieux. Donc j'ai expliqué à la femme de ménage que ça me surprenait pas mal, du coup, mais pas moyen d'être cru. Faut dire que ma carte était la dernière magnétisée de la soirée. Bon. Du coup, j'ai commencé à expliquer que, souvent, la cuisine est mal fermée, ce qui fait qu'on peut y entrer sans carte, et donc que quelqu'un a dû passer après moi et puis voilà. Erreur : autant c''est sûrement ce qu'il s'est passé, autant j'ai touché à leur fierté en désignant un point faible de la résidence. Ca l'a pas mal agacé.
Elle m'a dit que la porte fermait très bien, mais genre avec une telle mauvaise foi que c'était pas croyable. J'ai insisté un peu en lui disant que je savais de quoi je parlais , que parfois la porte n'était pas fermé complètement et donc qu'on pouvait y entrer. Ce à quoi elle m'a répondu :
"Ben oui, on sait bien qu'il y en a qui cachent des mouchoirs dans la porte pour empêcher la porte de se fermer, j'en ai retrouvé ce matin !"
Voilà. Elle a trouvé des mouchoirs bloquant la porte ce matin et prouvant ma théorie mais NON, elle a un coupable désigné et incapable de se défendre, et elle veut qu'il passe devant la directrice ! Bon bah allez, hop, go dans son bureau. L'entrevue a été assez brève : j'ai clairement expliqué que je pensais qu'on avait profité du défaut de la porte que j'ai évoqué pour entrer après moi, vu que je prends bien soin de nettoyer derrière moi ; que le vigile peut leur certifier que je ne quitte jamais la cuisine sans avoir fait le ménage, vu qu'il a déjà dû attendre un peu, avant de verrouiller, que je le finisse ; que j'ai même dû passer un coup de balai. J'ai été jusqu'à proposer une liste de ce que j'avais cuisiné pour la comparer aux traces trouvées. La directrice m'a fait confiance mais ma expliqué que je devrais être plus prudent etc... Bref, j'ai évité des emmerdes qui ont failli me tomber dessus alors qu'elles ne me concernaient pas.
Ben figurez-vous que la femme de ménage a râlé quand je lui ai expliqué que la directrice me faisait confiance et donc que je ne payais pas d'indemnité ! Tss...
Bref, j'en arrive à mon affaire actuelle. Nous sommes vendredi ; la semaine dernière, le mercredi, j'étais malade. En bref : depuis dimanche soir, j'avais une conjonctivite bactérienne bien crade, une migraine du tonnerre, des maux de ventre et nausées et la gorge douloureuse, et une incapacité totale à dormir, rendue d'autant plus chiante que ça faisait plusieurs jours que j'enchaînais les nuits blanches. Un parfait cocktail pour trouver la vie chiante et rester alité, dans le noir, en priant pour pouvoir dormir un peu.
J'avais enfin réussi quand, au matin, j'ai été réveillé par des coups frappés à la porte. Je me lève tant bien que mal, je passe à la salle de bain me laver vite fait la figure et surtout les yeux (vous savez ce que ça donne, une conjonctivite bactérienne le matin ?) et passer un t-shirt. Pendant le peu de temps que ça m'a pris, j'ai dû hurler plus d'une fois que j'arrivais parce que, de l'autre côté de la porte, ça s'impatientait malgré mes exhortations à la patience. Je finis donc par ouvrir la porte pour me retrouver face aux femmes de ménage.
Essayez un peu d'imaginer mon apparence, alors : j'avais les yeux extrêmement gonflés, cernés d'un rouge sombre, et eux-même rouges, avec les cheveux pas coiffés depuis deux jours. "Je suis malade" me semblait écrit sur ma tronche.
Le petit groupe se désigne en tant que conseil d'hygiène et sécurité de la résidence et demande à entrer. Bien sûr, à leur tête, il y a l'autre chieuse. J'explique donc que je ne suis pas en état, que je suis malade et donc que non seulement c'est très contagieux mais en plus, j'ai pas pu faire le ménage depuis un moment, du coup.
Ben je me suis fait engueuler comme du poisson pourri parce que "Oui mais on a du travail, nous, on a pas que ça à faire de revenir, vous êtes vraiment pas compréhensifs vous savez ?"
Dit-elle après m'avoir hurlé dessus pendant trois plombes alors que j'essayais d'être présentable pour pas ouvrir en caleçon et les yeux encore plus moches. Donc du coup, elle me dit qu'elle reviendra, me file un papier sur lequel il est écrit qu'elle repassera dans deux jours environs et s'en va.
Bon. Je prends l'affaire au sérieux, et décide, malgré le fait que je sois malade, de me taper toute la vaisselle et de nettoyer de mon mieux l'appart. Elles sont pas revenues. Je décide donc que si c'est comme ça, je reprenais mon habitude du ménage fait le vendredi soir.
Nous sommes vendredi matin, et le conseil d'Hygiène et Sécurité est repassé. Je suis pas du genre à apprécier la saleté : j'essuie les miettes laissées sur les meubles le soir-même, je fais ma vaisselle avant d'aller me coucher, je passe le balai souvent etc...
Oui mais voilà. L'autre, là. Elle me hait. Et ça me semble évident que mes précautions quotidiennes ne valent pas le grand ménage de fond qu'elles veulent trouver, et que je fais habituellement le vendredi soir. Du coup, elle a saisi chaque petit prétexte pour m'engueuler et m'a fait convoquer chez la directrice pour récidive.
Inutile de vous dire que je suis actuellement sur les nerfs. Vraiment. Mais genre VRAIMENT.