Je ne veux pas exclure la responsabilité individuelle, mais ça me semble être également, voire surtout, un problème de société, voire plus largement de politique extérieure. Rejeter la faute sur l'individu uniquement, c'est nier la responsabilité de l'Etat, dans sa gestion de ses affaires extérieures (et au vu des revendications des l'EI, il y a clairement un lien), mais aussi internes. On a créé, plus ou moins consciemment ou non, des conditions qui ont permis l'éveil de ce genre de pensées chez des gens qui vivent en Europe.
Sinon, hier je suis tombé à la Fnac, entre des bouquins du genre "La menace Daesch" et "Comment devient-on terroriste" sur "L'Orientalisme", d'Edward Saïd. J'en avais pas mal entendu parler, parce que c'est un livre de référence sur le sujet, écrit par un Palestino-Américain, qui analyse le discours du monde occidental, et plus spécifiquement des Etats-Unis sur l'Orient, construction mentale qui a permis justement à l'Occident de se définir dans son identité. Le livre a été écrit dans les années 70-80, mais l'auteur avait écrit une préface en 2003, avant de décéder, qui mentionnait les attentats du 11 septembre, et en quoi ils étaient indirectement liés à la méconnaissance profonde des Américains du monde arabe et à leur politique dans ces pays. Rien d'extraordinairement original, mais dans le contexte actuel, ça m'intéressait, et même si c'est un bouquin assez pointu et très "universitaire" dans la forme, c'est véritablement passionnant et très instructif pour comprendre, et déconstruire l'image qu'on a de "l'Orient". Bref, je recommande.
