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Conseils aux écrivains
Ganon d'Orphée:
Pour rester dans cette optique, j'ai une question que je me pose constamment et à laquelle j'espère vos réponses éclairées.
Doit-on toujours décrire physiquement un personnage ?
Merci ;)
Mikaua:
Doit-on décrire physiquement un personnage ?
Pour ma part, je réponds oui ! Il est absolument nécessaire de décrire un personnage physiquement. Sans aucun point de repère, le lecteur reste dans un flou qui finit par donner une désagréable sensation à la lecture.
C'est bête, mais en lisant, on s'attend à avoir une description des personnages rencontrés. Si on en reçoit pas, l'habitude pousse à toujours rechercher ces précisions, ce qui nuit beaucoup à la lecture de l'histoire.
Par contre, cette description n'est pas obligée d'être vraiment très détaillée. Quelques informations suffisent : taille, race (pour la fantasy), couleur de peau, des cheveux, et carrure. Ca peut suffire très largement, du moment que le lecteur a quelques bases qui lui permettent ensuite de se construire une image mentale des actions qui se passent dans le récit.
Le degré de précision de la description du personnage varie par contre d'un auteur à l'autre, ça fait partie intégrante du style. On peut se contenter de donner les indications de base ou aller plus en profondeur. Le moment de donner les indications descriptives varient également : certains préfèrent tout donner en bloc à la première apparition du personnage, d'autres ne font apparaître les détails que petit à petit.
Par contre, une description poussée n'est pas nécessaire pour tous les personnages. Les principaux en ont assurément besoin, mais les personnages secondaires qui ne font qu'apparaître brièvement ne demandent pas tout ce mal - les auteurs en deviendraient dingue ! A ce moment, quelques informations basiques suffisent.
Ganon d'Orphée:
Merci Mikaua, j'en tiendrais compte et j'éviterais donc de décrire de fond en comble tous les passants de mes histoires :D .
Une nouvelle question vient de surgir de mon esprit, c'est quasiment une question philosophique mais les réponses que vous y apporterez me seront d'une grande aide dans la période artistique où je suis (le pessimism ça s'apelle ^^).
Comment aimer ce que l'on écrit ?
Répondez toujours à l'autre question car plusieurs avis sont toujours intéressants, et si l'envie vous vient d'être philosophe répondez à cela en me donnant des conseils (que je puisse un jour réécrire quelque chose sans effacer phrase sur phrase, changer formulation sur formulation et réécrire chapitre sur chapitre (ou alors c'est que je suis maudit et là il n'y a pas de solutions :D )).
Merci.
Mikaua:
Comment aimer ce que l'on écrit ?
Grande question s'il en est pour un auteur, en effet !
A la base, je dirais qu'un auteur n'aime de toute façon pas ce qu'il fait ! "Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage", dit le vieil adage, et c'est bel et bien le perfectionnisme de l'écrivain qui motive cette attitude.
Toujours réfléchir à comment faire mieux, toujours l'esprit à l'affût de la tournure qui pourrait encore mieux traduire ces images mentales qu'on a tous à l'esprit pendant qu'on écrit... où pourrait-on trouver l'énergie de faire ces améliorations constantes si on aimait d'office ce qu'on écrit ?
Au fond, je crois que l'artiste n'aime jamais complètement ce qu'il fait. On peut refaire un chapitre cent fois, il restera toujours cette pointe de sentiment de frustration, ce "je devrais pouvoir faire mieux" qui titille et qui, au fond, porte l'envie de création.
On aime vraiment des parties de son oeuvre, et on apprécie l'ensemble, mais je crois qu'il est impossible de dire qu'on aime ce qu'on fait sans aucune réserve...
On ne l'aime jamais complètement, mais on finit à force de retravaillages, par être satisfait de ce qu'on fait. Il reste le "mais" en arrière-plan, mais on peut en arriver au point où on peut sereinement passer au chapitre suivant en se disant que ce qui est écrit avant est bon - mais pas parfait.
Voilà, c'était mon avis. Et je parle en connaissance de cause : il m'a fallu une fois trois mois - dont deux de vacances pourtant - pour écrire un chapitre. A chaque fois que j'écrivais un paragraphe, je l'effaçais aussi sec avec un "c'est pas l'ambiance que je voulais". :D
Furiouze:
Mille ans plus tard, Furiouze se rendit compte que ce topic prenait la poussière et n'était absolument pas à jour.
Merci Gédého et Mikaua, pour avoir tenté de l'entretenir un peu. ♥
J'vais essayer de remettre la liste à jour d'ici quelques jours.
En attendant, attention, deux post en un. ^^
Doit-on décrire physiquement un personnage ?
Oui, oui, mille fois oui, sauf cas extrêmes et démarche personnelle de l'auteur. Par exemple, je pense que pour un texte à la première personne, étant donné qu'on voit par les yeux du narrateur, sa description n'est pas vraiment obligatoire -à moins qu'il se regarde à un moment donné dans un miroir où qu’il ait un physique particulièrement remarquable.
Mais pour le reste, comme disait Paul Valéry, "ce qu'il y a de plus profond chez l'homme, c'est la peau". Merci à ma prof de littérature pour m'avoir rabâché la citation pendant trois ans /o/.
Et si on y réfléchit un peu, le rapport au monde d'un personnage passe par son corps, sa confrontation avec les autres personnages, par son visage, son apparence. Un personnage petit et laid n'aura pas la même façon d'évoluer dans son environnement, ni la même facilité de contact avec les gens qu'un homme grand et beau.
C'est donc important de décrire ce genre de chose, même si ce n'est que succinctement.
De même, comme le disait Mikaua, il faut penser au lecteur qui lui, sera en train d'essayer de visualiser la scène. S'il n'a pas d'informations sur la couleur de cheveux d'un personnage, sa morphologie, ce genre de chose, ça corsera pour lui la mémorisation du personnage, le frustrera et l'empêchera de s'identifier à lui. Personnellement, je crois qu'un personnage sans description, c'est un peu un personnage transparent. Même s'il n'est fait que de papier, ne pas savoir à quoi il ressemble nous empêche de nous confronter à lui, comme on pourrait le faire pour une véritable personne.
Et puis, par la description physique, on peut aussi décrire le caractère, ou du moins l'aborder. Sans parler qu'un signe distinctif particulier peut toujours servir, en aidant le lecteur à bien mémoriser de qui il s'agit (un personnage borgne, par exemple, rentrera plus dans la tête qu'une fille brune). Et quand on mémorise bien les personnages, il y a moins de chance qu'on se perde dans les noms et dans l'histoire. ^^
Après, comme on l'a abordé il y a quelque mois, il faut aussi savoir comment faire des descriptions. :3
Comment aimer ce que l'on écrit ?
Je crois qu'il faudrait plutôt se poser la question "Doit-on aimer ce que l'on écrit ?", pour être plus juste.
Mon avis rejoint beaucoup celui de Mikaua, en fait. Le perfectionnisme nous fait toujours douter, effacer, recommencer, remettre de nouveau en question... Beaucoup d'écrivains avouent que si on les laissait retoucher à leurs manuscrits quelques temps après la publication, beaucoup de choses changeraient (c'est p'tèt pour ça que je publierai jamais ailleurs que sur le net X3).
Et finalement, c'est pas plus mal de douter, parce que ça permet une constante amélioration, nous fait corriger des choses qui, sans un peu de recul, nous seraient passées à des kilomètres au dessus de la tête.
Je dirais même que l'autosatisfaction est le pire ennemi d'un auteur, parce qu'en étant content de soi, c'est comme si on était aveugle, tellement fier qu'on est incapable de voir les gros défauts, un peu comme des parents avec leurs enfants. :niak:
M'enfin, comme pour beaucoup de chose, il faut quand même trouver un juste milieu. Si on n’était pas un peu content de ce qu'on écrivait, on ne mettrait pas de textes en ligne, exposés aux regards des autres. C'est d'ailleurs là que se trouve le risque du doute perpétuel ; à force de n'être jamais content, on finit par ne plus oser poster.
Je pense donc que le meilleur moyen d'aimer un peu ce que l'on écrit, et par la même de prendre confiance en soi, c'est de partir à l'aventure et d'oser faire lire nos textes.
Ce sont les commentaires qui nous permettent d'apprendre à aimer ce que l'on fait, tout en nous faisant conserver une trace de doute, en pointant du doigt ce qui ne va pas.
Plus encore, je crois que c'est important d'avoir une personne plus ou moins proche de soi, avec qui on peut partager nos écrits avant de les mettre en ligne. D'où le rôle des bêtas-lecteurs ou des amis de plume. Ca nous permet de faire lire à quelqu'un, d'avoir un avis qui nous permet de rectifier les erreurs avant de poster la version "définitive", et donc d'avoir plus confiance en cette dernière.
Personnellement, je fonctionne un peu comme ça avec ma meilleure amie ; c'est la première personne à lire mes textes, et j’attends toujours d'avoir eu son avis pour publier quoi que ce soit (et je pense que la réciproque est vraie).
Si elle n'avait pas été là pour me donner des conseils avisés et me botter les fesses, il y a beaucoup de choses qui n'auraient jamais quitté le disque dur de mon ordinateur. <_<
Donc, pour conclure, je dirais que pour aimer ce que l'on écrit, il faut passer par le regard des lecteurs qui nous diront ce qu'il y a à aimer, et pourquoi.
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