Auteur Sujet: La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1  (Lu 125396 fois)

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Hors ligne Prince du Crépuscule

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #90 le: mercredi 09 avril 2008, 19:52:05 »
Bien, puisqu'on m'a usurpé ma place qui me revenait de droit et de coeur de poster en premier sur les commentaires des fictions, moi qui voulais te réserver cette surprise et entraîner la joie de chacun, et en aval la tienne propre, puisqu'on a fait son entêté, je vais poster ici même ce qui me tient tant à coeur. Oui ici même, dans l'intimité de ta fabuleuse Tour du Rouge, en un sorte de face à face entre l'auteur que j'estime le plus en ces lieux, et le commentateur chevronné que je suis (enfin je pense ^^), ce sera des plus significatifs. :<3:
Je voulais donc te dire, et avec une certaine émotion, je ne le cache pas...

Joyeux anniversaire, mon Mage Vermeil!!

Eh oui je ne pouvais résister, et je l'ai fait! Qu'est-ce que tu ne me ferais pas faire hein? fufu ;p En écho à mes pensées enjouées, je te souhaite donc tout le bonheur et la réussite possibles pour cette nouvelle année de ta vie, déjà ponctuée d'oeuvres d'une inventivité et d'une qualité admirables et saisissantes. Mais ce que je te souhaite le plus -et cela peut sembler risible pour toi (^^), c'est une bonne inspiration, qui, même si je sais qu'elle ne te quittera jamais, tracera dans mes voeux un plus beau chemin encore pour tes superbes morceaux de littérature. :)

Une longue vie à toi et à ta plume donc, et une heureuse nouvelle année de ton existence, voici le peu et la quantité non négligeable à la fois de ce que je peux espérer pour toi, sans trop m'épancher. (ce serait dommage que tu aie mal à la tête à cause de moi, et pour ce que je voulais te dire qui plus est, je crois ;p)

Et pour ce sublime morceau de mélancolie que tu nous as offert, tu sais déjà tout ce que j'en pense, c'est vraiment du grand art, d'une sensibilité accrue et touchante, et c'est surtout merveilleusement écrit. Cette lecture, triste et dolente, m'a véritablement ému, au point de m'en retrouver tout accablé par la suite. Je ne peux qu'applaudir pareille maîtrise et beauté, surtout que je crois bien que c'est la première fois que je te vois t'épancher autant lyriquement, et donc poétiquement. Une vraie surprise qui m'a marqué, et qui ne m'a pas laissé sans éblouissement. :niais:
C'est une franche réussite en somme, le Prince du Crépuscule s'incline donc doublement devant toi, en ce jour d'anniversaire bien sûr -et en premier lieu- mais aussi pour cette magnifique fiction empreinte d'une émotivité vibrante, à laquelle j'ai été plus que réceptif. ^^

Je te souhaite donc un bon anniversaire pour clôturer ce message, en espérant que tu pardonneras sa longueur malencontreuse. :<3:

PS: En plus j'inaugure la septième page, chiffre de chance, et qui représente en plus le nombre de jours séparant les chiffres du jour de notre naissance, si c'est pas beau ça! :)


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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #91 le: jeudi 10 avril 2008, 22:09:49 »
Je me demande si le terme "rendre hommage" est pleinement mérité... Non, GMS, tu mérites plus qu'un hommage, tu mérites une adoration. Tu as fait... quelque chose de grandiose. Ton histoire... est magnifique, merveilleuse, admirable. La qualité de l'écrit, narratrice, l'histoire... tu nous transporte, tu nous emplis !
GMS, je te conseille de continuer. Je peux me montrer menaçant, déjà... mais aussi, et surtout, tu as quelque chose que tu n'as pas le droit de perdre. Quand on a une capacité telle que la tienne, on la nourrit. On la chérit. Et on n'a pas le droit de l'ignorer. C'est un mal. Humainement, c'est mal.
Alors, par pitié, continue.
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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #92 le: jeudi 26 juin 2008, 15:46:43 »
Pour remédier à la terrible culpabilité qui me ronge depuis un bon moment, car j'ai entamé ta fiction depuis déjà très longtemps et je ne l'ai même pas commentée, je pensais qu'il aurait mieux valu que j'achève ma lecture avant de livrer mes impressions. Mais après une très mûre réflexion, j'ai estimé qu'il était nécessaire de t'encourager.

Je dois dire que tu écris super bien. Dès les premiers chapitres, on sent tout de suite que tu sais écrire, tu as su créer un univers très proche du Seigneur des Anneaux et je paris que tu es fan de Tolkien, revenons à l'essentiel. Tes personnage sont très vivant, leurs attitudes sont cohérentes avec leurs caractères, et surtout ils sont très attachants. L'innocence de Samyël saute aux yeux et la tendresse presque paternelle de Rirjk aussi. Puis il y a la sauvagerie des chasseur de sorciers qui par fanatisme n'hésitent pas à assassiner des hommes des femmes et des enfants. Ce genre de comportement fait froid dans le dos. Et en parlant de frisson, quelques un de tes chapitres ne sont pas très rassurant, comme par exemple quand Rirjk va chercher son élève dans le monde des morts et quand Samyël lit le livre sur la démonologie. Les ambiances sont exceptionnellement bien rendues, ont s'y croirait. J'ai aussi apprécié la séquence avatarienne du chevalier Argoth, avec ses combat épiques contre la bête vivant dans la source ou encore le dragon qui nuit au magicien. Personnellement je ne me suis jamais ennuyé en te lisant.
Aussi vais-je ajouter quelque chose, en lisant le dernier commentaire posté par John Craft, je me suis rendu compte que tu avais l'intention d'arrêter d'écrire. Je te demande donc de continuer ta fiction, c'est pas tout les jour que je lis un truc aussi bon.

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« Réponse #93 le: lundi 02 mars 2009, 18:42:06 »

Hors ligne Ganon d'Orphée

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« Réponse #94 le: lundi 02 mars 2009, 21:48:02 »
Doublement parfait !
Premièrement car nous assistons aujourd'hui au retour sur cette bonne terre du sous-forum Littéraire d'un mage dont la plume magique nous manquais, une sorte de "Gandalf le Gris" de l'écriture : notre GMS le Rouge (oui je sais on dirais vaguement une référence à Tintin !).
Deuxièment car ce retour se double de la mise en orbite d'une nouvelle merveille (nous allons bientôt pouvoir renommer ce topic "La Caverne aux Merveilles", dommage il n'y aura plus que les diamants d'innocence qui pourront entrer ...). Et cette merveille ...

Cette merveile s'appelle Monarque et c'est excellent ! Il y a un maniement du narrateur interne qui frole la virtuosité, avec un niveau de langage parfois déplaisant quand on rêve des marbres de Rome, mais bon  c'est quand même agréable et surtout cela colle aux personnages qui s'approchent plus des Gaulois que des Romains.
Le style est excellent, l'histoire est excellente, les personnages sont excellents (sauf cette Araignée, arachnophobie oblige !). J'adore particulièrement Monarque et Tapinois. Nous retrouvons la même plume, excellente. Et puis l'idée de base qui revient à la fin du 5 d'un homme qui écrit dans des carnets les choses que nous lisons, cette idée aussi est excellente. Pardi, que d'excellence !

Je n'aurais qu'une chose à dire : ce Monarque est ROYAL !

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« Réponse #95 le: dimanche 08 mars 2009, 17:38:12 »

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« Réponse #96 le: samedi 14 mars 2009, 14:15:00 »

Hors ligne raphael14

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« Réponse #97 le: samedi 14 mars 2009, 18:41:53 »
Superbe.
J'avais déjà bien aimé le Cycle du Rouge mais là ! C'est incroyable, on reste plongé dans le récit de la première à la dernière ligne et cet effet est encore accentué par le point de vue interne et l'utilisation de la première personne. Le langage familier et l'argot ne servent qu'à rendre l'histoire plus vivante. Génial.
Vivement samedi prochain.

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« Réponse #98 le: dimanche 22 mars 2009, 19:03:28 »
Merci pour le commentaire Raphael =)
Content que ça te plaise.

Sans plus tarder, la suite, à la semaine prochaine!


_________

[align=center]8.[/align]


Un jour s'était écoulé depuis notre opération.
Je m'étais échiné sur les 15 kilomètres du retour à inventer un bobard quelconque pour ne pas donner la cassette au capitaine. Avec plus ou moins de succès. On avait réussi par un miracle démentiel à coincer 4 chevaux rescapés de l'embuscade. Fourbus comme on était, on en a profité. J'ai chevauché en tête, avec Rose. En d'autres circonstances, j'en aurais profité pour laisser traîner mes mains, mais elle avait vraiment pas le moral, et je me sentais mal de faire ça. Elle a quand même serré la main que j'avais placée sur son ventre pour la maintenir tout le long de la route. Araignée montait avec Tapinois, et leur cheval tirait une civière transportant Ken, toujours dans les vapes. Zed et Manchot partageaient un autre canasson, et enfin Ciguë faisait cavalier seul. Bière avait une répugnance extrême pour les chevaux. Je ne sais pas pourquoi, et ça ne m'intéresse pas plus que ça de le savoir. Ca lui a permis, après quelques années avec nous, de développer son endurance de façon exponentielle. Il court à côté tout le long du chemin, même au galop.
Une fois arrivés au camp, un peu avant l'aube, on a filé droit dans nos couvertures et écrasé comme des masses pendant des heures. Dans l'organisation du 6e, et même des 7, nous n'existons pas officiellement, mis à part moi, le Porte-Étendard. Nous n'avons donc aucune tâche formelle, et pouvons dispenser notre temps comme nous l'entendons en dehors des missions. Par contre, nous sommes quand même sujets aux mesures disciplinaires. Hélas.    
J'ai été le dernier à me réveiller. Hé! Je dois régénérer deux fois plus d'énergie qu'un homme normal, moi. Mais, chose surprenante, je n'ai pas été réveillé par une estafette, ou un soldat. Non, tout seul. J'ai tablé sur le fait que le capitaine était retenu ailleurs par d'importantes affaires. Ca m'arrangeait bien. Araignée m'a placé un bol d'un truc pâteux et peu engageant dans les mains. Au moins c'était chaud et ça se mangeait. Je crevais de faim. On lui avait bandé le torse pour qu'il guérisse plus vite. Il avait l'air de se porter déjà mieux. Ken s'examinait le torse avec dégoût. Il avait tout sauf la tête du type qui avait failli pouvoir faire de la corde à sauter avec ses boyaux. Ce gars est pire qu'un cafard. Rose s'entraînait contre les mannequins de bois.
"Comment vous sentez vous, ce matin, Chef?, m'a fait Araignée.
-Assez en forme pour émasculer une armée d'Orks. Dis, c'est quoi ce truc infâme?
-Goulache d'Orks sur sa jardinière de légumes frais.
-Ha, je me disais aussi."
Les fastueux repas qu'on me servait dans des couverts d'argent à Aethor n'étaient plus que de très très pâles réminiscences dans mon palais.
"Où sont les autres?
-Zed et Manchot sont partis chercher de quoi faire une fausse main à Manchot. Bière est parti faucher des céréales dans un champ qu'il a vu sur la route, pour brasser un peu de bière. Ciguë est allé trouver des herbes je sais pas où. Et Tapinois..."
Il a haussé les épaules de façon assez éloquente.
"Je suis là, a fait l'horrible petit gros barbu."
J'ai mimé une attaque cardiaque quand j'ai vu sa sale bobine.
"Des nouvelles?, lui ai-je demandé en reprenant un peu de cette immondice.
-Non. J'avais besoin de repos moi aussi."
J'ai hoché la tête. Il en fait toujours plus que nous.
"Des nouvelles de notre capitaine adoré?
-Il est là. Mais il a pas l'air de se rappeler de nous.
-Tant mieux. Espérons qu'ils nous oublient définitivement. Tapinois, tu ferais quelque chose pour moi?"
Il a pas répondu, attendant patiemment ma demande. Bon, d'accord, mon ordre. Mais les apparences sont importantes.
"Va fureter à droite à gauche, je veux savoir ce qui se dit à propos d'hier."
Il a acquiescé et s'est fondu dans la masse.
Il est revenu quelques heures plus tard, pendant que je noircissais des pages et des pages de ces carnets.
"C'est le chaos.
-Ha ouais?
-Ouais."
Il a rien dit pendant quelques minutes, mâchonnant un morceau de pain. Je le force jamais à parler. On a le temps.
"Notre stratagème a marché. Les survivants ont bien dit à Kertag que c'est le 4e qui a fait le coup.
-Combien de survivant d'ailleurs?
-Je ne sais pas exactement. Environ une dizaine."
Je me suis arrêté d'écrire un moment pour le regarder.
"Si peu?
-Faut croire que la nouvelle pestilence de Ciguë fait des miracles.
-Ouais. Vive nous.
-Kertag est allée elle même voir Ombre de Mort, avec une poignée d'hommes. Elle était furax de ce que j'ai pu entendre. Mais Ombre de Mort a été le premier étonné. Il a juré qu'il n'y était pour rien. Par contre, il a été très intéressé par la raison de notre embuscade. Kertag n'a pas été très fine sur ce coup là. Maintenant, on sait qu'il y a au moins 4 lieutenants sur le coup, dont le capitaine.
-Et donc, virtuellement ça peut être n'importe qui..."
Il a hoché la tête. Tout ceci était excellent. Pour nous bien sûr. Si il y avait eu un seul soupçon sur l'implication du 6e, le capitaine aurait fait un exemple de notre cas devant tout le monde, en disant que son régiment devait être exemplaire.



[align=center]9.[/align]


Le chaos.

Les explosions, les tremblements de terre, les cris. Cris de souffrance, d'agonie, de surprise, de rage, de surprise. C'est tout ce merdier qui m'a réveillé la nuit suivante. J'avais encore dans le cerveau les dizaines de pintes de la bière excellente brassée par l'homme du même nom. Soûl. Rond. Bref, dans la merde. J'ai repoussé Araignée qui me ronflait dans les oreilles. Beurrés, on l'était tous.
J'ai ouvert grand mes yeux ensommeillés, mais quand j'ai reçu une flèche perdue dans l'épaule j'ai vite retrouvé un semblant de lucidité. Heureusement, l'alcool abrutit les sens. J'ai pas crié. Enfin, pas trop fort. Juste assez pour réveiller mes hommes.
"Bougez vous le cul!, j'ai hurlé en les frappant avec mes bottes. On est attaqué!"
Putain, mais qui? En pleine nuit qui plus est, c'est pas fair-play. Mis à part Tapinois, qui déjà s'activait à rappeler aux autres leurs devoirs de soldat, tout le monde grognait de mécontentement. Il a fallu qu'un boulet de canon explose à dix mètre de notre position, nous envoyant terre, sable et morceaux de cadavre pour qu'ils prennent conscience de la situation. Je me suis relevé en crachant, momentanément désorienté. Mon monde tanguait dangereusement. J'ai vomi.
"Chef, qu'est-ce qu'on fait?, m'a hurlé Araignée dans les oreilles."
Autour de nous, le campement était à feu et à sang. On subissait un tir nourri d'artillerie et des pluies de flèches nous tombaient dessus.
Un sifflement strident survenu des enfers a filé vers nous.
"Au sol!, a crié Bière."
L'explosion suivante nous a envoyé des éclats d'obus assez gros pour décapiter un taureau. Ils nous ont survolé et sont allés décimer nos collègues. Assez lucide maintenant pour imaginer un début de plan, j'ai créé un bouclier réflecteur, juste assez grand pour nous protéger tous. J'ai observé la situation pendant qu'ils se foutaient des baffes pour reprendre leurs esprits. On entendait les trompes Wellmarchiennes. Mais aussi certaines des nôtres. Celle du 6e sonnait le rassemblement. D'où on était, en plein milieu du camp, la visibilité était nulle, surtout avec la fumée et le feu. Sur notre gauche, à plus de cinq cent mètres, une énorme explosion a éclairé la nuit, engendrant une immense colonne de fumée noire qui s'est élevée dans la nuit. Ils avaient du touché un magasin de poudre.
"On se tire, j'ai fait. Collez moi au cul et vous avisez pas de vous écarter si vous voulez pas crever!"
La seconde suivante ils s'agrippaient tous à moi comme des sangsues. Malgré mon état avancé d'ébriété, j'ai réussi à me repérer plus ou moins. On a filé vers la tente du capitaine, là où devait se trouver l'étendard. Des soldats paniqués se rappelaient subitement que j'étais mage, et que la bulle verte/dorée qui m'englobait devait avoir quelques propriétés de protection. Ils ont voulu pénétré dans le cercle, on les a tué nous même. Nous d'abord, les mecs. Après une éternité, on a enfin gravi la petite colline sur laquelle reposait la tente-palais du capitaine. Etant donné que ladite colline, la tente et l'environnement immédiat était encore totalement intact, j'en ai déduit que l'étendard était toujours performant. J'ai mis fin à mon bouclier.
"C'est bon, leur ai-je dit. On est en sécurité ici."
Je les ai laissés sur place et me suis engouffré dans le repaire du capitaine. A peine étais-je entré que Keringhton, le second, me fourrait l'étendard dans les mains.
"Enfin te voilà, Porte-Etendard. Le capitaine t'attend.
-Désolé d'être en retard, j'ai eu un léger empêchement, ai-je rétorqué, méchant."
Tous les gradés du 6e me haïssent, tout comme moi je les hais tout pareil. Ils sont jaloux que le capitaine me confient plus de mission qu'à eux. S'ils savaient...
Avoir la hampe de lance du drapeau entre les mains me rassure toujours énormément. Sur le champ de bataille, on vise principalement ce qui est le plus visible. Donc en général l'étendard, qui sert aussi de signe de ralliement à l'armée. Conscient du danger que représente ma fonction, j'ai tissé une toile de sortilèges profonde et super-puissante dans chaque fibre de bois et chaque microfibre de tissus. Un vrai travail d'orfèvre. Tout ce qui se trouve à cinquante mètres à la ronde est immunisé contre les flèches, le feu, l'acide, le tonnerre, les boulets de canon, les explosions, la pluie, la glace, la neige, les projectiles en tous genres (du tournevis à la petite cuillère, en passant par les châtaignes et les glands), les défections animales, l'huile bouillante, la roche, la magie, les trucs anti-magie, et j'en oublie. Malheureusement, ces protection ne sont valides que contre des choses qui arrivent de l'extérieur. Pour parer à certaines situations, j'ai ajouté une seconde couche des mêmes protections, mais pour un rayon de vingt mètres. Et enfin, si malgré tout des choses me sont balancées a moins de vingt mètre, l'étendard protège intégralement son porteur des blessures, des maladies, des brûlures, des contusions, des éclairs, des projectiles contondants et perforants, des douleurs mentales, des possessions psychiques et des sorts d'état. (Même si jusqu'à présent ces protections courte portée n'ont jamais eu l'occasion de prouver leur efficacité.) Il me semble même qu'aux premiers temps de ma fonction j'y avais mis des sortilèges offensifs. Il faudrait que je vérifie cela à l'occasion.
Seuls moi et les vétérans de Tempête du Chaos sommes au courant. Alors ils s'arrangent toujours durant la bataille pour rester près de moi tant que la charge n'a pas été sonnée. Comme vous vous en doutez, c'est mon chef-d'oeuvre, mon bébé, mon bijou. Je l'optimise chaque fois que je le peux. Le capitaine ne s'est jamais rendu compte de ce qu'il avait sous les yeux à portée de main.
Avec ça, j'avais encore pas mal de jours heureux devant moi. Hmm.
Le capitaine avait réuni sont état-major autour d'une table de campagne sur laquelle trônaient des cartes du secteur, avec de petits pions pour symboliser les forces en présence.
"Qu'est-ce qu'il se passe?, j'ai fait, nonchalant."
Tous les officiers m'ont jeté un regard mauvais. Il était clair qu'ils étaient tous extrêmement nerveux. Après tout, ils ne savaient pas que grâce à mon génie naturel leurs petits culs étaient les mieux lotis du lot. Seul le capitaine était totalement détendu. D'un autre côté, je ne l'ai jamais vu nerveux ou paniqué.
"Nous sommes attaqués, m'a répondu Moustachu, un des sergents.
-Sérieusement? Bah merde! Je croyais que... Bah je croyais que c'était le début du carnaval local quoi."
Il s'est empourpré de rage. Hu. Pas jouasses les mecs.
"Barad nous a tous bernés. En prétendant faire le mort, il a profité de notre inertie pour manigancer dans notre dos. D'après les rapports, le général Kerry mène actuellement une armée d'un peu plus de sept mille hommes contre nous, avec un contingent important d'artillerie légère et lourde, deux régiments d'archerie, de la cavalerie lourde et une cohorte de fantassin."
Je me suis mordu la lèvre. C'était pas bon.
"Barad a également profité de la confusion pour faire une sortie. Je viens de recevoir un rapport de Beryl. Il me demande des renforts."
Là, c'était carrément moche. Si Béryl, lieutenant du 7e, demandait des renforts, c'est qu'il était au bord de l'anéantissement.
"Qu'est-ce je suis censé faire là-dedans, j'ai demandé."
Quand j'ai vu tous les lèches bottes me faire de grands sourires ravis, j'ai compris que c'était pas bon pour moi.
"Prend tes hommes et va renforcer Béryl.
-OK. Combien d'hommes dois-je prendre?
-Les tiens, pas un de plus."
Mauvaise réponse. J'en ai plus que huit, mon pote.
"Tu peux disposer."
Je me suis incliné et fait mine de sortir.
"Laisse l'étendard ici. Tu n'en auras pas besoin."
J'aurais voulu pleurer.

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #99 le: lundi 23 mars 2009, 17:07:34 »
Encore mieux. Je peux me contenter de ça mais bon, c'est un peu faible. Je dirais donc, car je suis légèrement pressé, que la trame de l'histoire est captivante et son développement se poursuit. Et accessoirement j'ai été hypnotisé par tes deux derniers chapitres^^. Voilà. À la semaine prochaine.

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« Réponse #100 le: dimanche 29 mars 2009, 20:15:06 »
Merci pour le commentaire Raphael, et d'être toujours au rendez-vous ^^ j'espère que la suite continuera à te plaire.

A la semaine prochaine!


__________


[align=center]10. [/align]
 
"C'est vous les renforts?, a beuglé Béryl en fracassant la table de campagne.
-Faut croire.
-Votre capitaine me prend vraiment pour un con!"
Il fulminait. Je le comprenais. Il morflait sévèrement, et les seuls renforts qu'on lui envoyait étaient un nabot, un muet, une femme, un manchot, un sauvage, un blond, un bridé et un Zed mort de trouille. Certes, je faisais partie du lot, et ça comptait pour beaucoup. Mais pas assez.
Béryl est du genre grand, gros, musclé, toujours engoncé dans une énorme armure de plaques, comme tous ses hommes, sur son cheval ou avec son épée dans les mains. Lui et les siens étaient une branche sectaire d'une religion du nord-est, une espèce de culte de la Lumière, et tout ce que ça comprend d'honneur, de chevalerie, de justice expéditive et de moral.
"La Lumière me vienne en aide!, a-t-il juré. Sinon, on est tous mort."
J'ai étudié la situation ici bas. Béryl avait établi son campement juste sous le pont-levis de la citadelle, de manière à intercepter toute sortie éventuelle. Malheureusement pour lui, l'artillerie lourde longue-portée de Kerry l'avait pilonné sec au début de la bataille, de manière à provoquer un merdier suffisamment grand pour permettre à Barad de sortir. Le bon roi Wellmarchien avait chargé dans le tas et pas fait dans la dentelle. Béryl avait sonné une retraire courte pour établir à quelques mètres un mur défensif pour bloquer l'avancée du roi. Pour l'instant ça se contentait d'un corps à corps prudent, mais avec les pertes importantes de Béryl, la partie semblait jouée.
"Si j'étais vous, je sonnerais la retraite et j'entraînerais le roi vers le 4e."
Il a pas compris mon sens de l'humour.
"Si il n'y avait que des hommes et des épées là en bas, ça irait, m'a-t-il dit. Mais il y a ce foutu sorcier!"
Sorcier?
Un rayon vert fluo maladif a soudain jailli de l'arrière du combat pour désintégrer une dizaine de chevaliers. J'ai dégluti. Béryl a juré et insulté tous les foutus sorciers de la terre. Tous ses prêtres avaient été tués durant la première offensive. Il n'avait plus de forces magiques. Je croisais les doigts pour qu'il ne se rappelle pas...
"Hé! Monarque, c'est ça? T'es pas une espèce de magicien toi? Si je me souviens bien, tu nous avais pas mal aidés à Kaer'Jihag."
Décidément, c'était une mauvaise nuit. J'ai hoché lentement la tête.
"Alors vas-y, c'est ton boulot."
Je me suis éloigné vers les miens, la mort dans l'âme.
"Vous avez entendu le monsieur."

Quand on est moins de dix, qu'on doit attaquer une force au moins cent fois supérieure en nombre, il faut un minimum de stratégie. On a couru vers la gauche, pour longer l'affrontement sans nous faire remarquer. C'était sûrement notre dernière intervention en tant qu'êtres vivants,  il fallait qu'on brille. Le sorcier n'était pas difficile à repérer. Aucun soldat ne voulait l'approcher à moins de dix mètres. Et il était tellement préoccupé par ses incantations qu'il ne surveillait pas le périmètre. On avait toute nos chances.
De mourir.
"Ca été un honneur de servir avec vous, Chef, m'a fait Araignée avec un sourire.
-Ouais. Plus tard les discours mélodramatiques si tu veux bien."
On s'est arrêté à environ vingt cinq mètres de la mêlée. Personne ne nous prêtait attention. Ciguë a donné avec mille précautions une petite fiole contenant un liquide rougeâtre à Bière. Celui-ci a ramassé le bras en arrière et l'a jetée de toutes ces forces sur les Wellmarchiens. Personne n'a rien remarqué avant que les premiers morts tombent par suffocation.
Et là, j'ai écarquillé les yeux de surprise, comme tout le monde à part Ciguë. Car les hommes qui tombaient sous les effets de ce nouveau gaz... Se relevaient pour attaquer leurs compagnons, alors que leurs corps pourrissaient sur place. Des cris de panique et d'horreur n'ont guère tardé à jaillir de la troupe tandis qu'un beau merdier se déclenchait. On a tous regardé le vieux muet avec effarement. J'avais déjà vu beaucoup de ce qu'il appelle "pestes" et qu'il adore confectionner et améliorer. Je n'avais en revanche jamais vu un de ces poisons allier les bienfaits de la maladie et de la nécromancie. J'avais de sérieux doute quand a l'utilisation exclusive de plantes dans cette préparation.
Comme ils ne se faisaient plus dézinguer par des éclairs et autres saloperies, et que les types d'en face mettaient moins d'ardeur à la tâche, les hommes de Béryl ont poussé leur avantage.
Je me suis retourné vers mes hommes.
"Bon. C'est ma chance. Je veux que vous restiez ici. Tous. Et c'est un ordre."
Bière et Araignée ont commencé à se lamenter pour diverses raisons.
"Vos gueules. En bas vous n'aurez aucune chance. Et je veux pas que vous mourriez pour des conneries."
J'ai pas attendu leur réponse et je suis parti. Le sorcier était totalement déconcentré maintenant. Il mettait ses talents au service de l'éradication des zombies, pendant que son roi menait la contre-offensive. Il s'apprêtait à désintégrer un cadavre ambulant qui allait lui sauter à la gorge. Malheureusement pour lui, j'ai lancé un contre-sort maison. Son trait de feu a émis une petite plainte et fait un peu de fumée. Il a brûlé un de ses charmes de protection pour se sauver la vie. Le mort est re-mort. Mais maintenant j'étais repéré. Sans perdre de temps, j'ai conjuré la foudre. Mon éclair a ricoché sur le bouclier qu'il a élevé en tout hâte pour aller rebondir sur les soldats alentours. Sa contre-attaque a pris la forme d'un de ces rayons verts. Je me suis jeté sur le côté pour esquiver, ai roulé puis ai contre-carré l'assaut suivant avec un autre éclair.
Soudain, quelque chose m'a agrippé la gorge et a cherché à me saigner comme un porc. J'ai glapi. L'ombre! La foutue ombre! J'ai jeté un regard aussi rapide que la foudre à mon adversaire pour voir qu'il profitait de son mignon pour préparer du très vilain. J'ai réussi à attraper la créature d'une main. J'ai hurlé et la boule de feu qui est sortie de ma paume l'a éjectée à plusieurs mètres. A peine quelques secondes de répit. Elle est revenue à la charge aussitôt. J'ai bougé de côté pour l'esquiver. Le sorcier continuait d'incanter. Ca allait être gros, très gros. J'ai voulu lancé une conjuration majeure sur la créature, mais mon sort ne lui a rien fait. Soudain, des bras d'argiles ont jailli du sol et m'ont attrapé les mollets et les poignets. Un cinquième a commencé à me fracasser les os. Ca faisait mal. L'ombre s'est ramassée sur elle même, prête à m'achever. Je me souviens avoir vaguement prier tous les dieux du monde pour que Tapinois ait un éclair de génie, et soit parti rechercher le coffre, maintenant que la voie était libre.
Le temps s'est ralenti, comme toujours à l'approche de la mort. J'ai vu l'ombre bondir vers moi, lentement, tandis que la main d'argile mettait un point d'honneur à me briser l'épaule droite. Mais soudain, une lance de lumière a jailli de nulle part et a perforé l'ombre en plein vol. Elle s'est retrouvée empalée par terre en moins de deux. Elle hurlait et se tordait de douleur en essayant de s'échapper. Le temps a repris son cours.
"Pour la Lumière!"
Béryl a sauté de son canasson avec élégance. Dans le même mouvement il a abattu son épée et réduit la main de terre en cendre. Il a fait le même sort aux autres qui me retenaient. Juste à temps pour que je nous protège d'un rayon vert.
"Merci Lieutenant, je lui ai fait en crachant du sang et en m'essuyant la bouche.
-Ma lance ne la retiendra pas longtemps, m'a-t-il révélé en pointant l'ombre du doigt."
J'ai hoché la tête. J'avais mal partout mais pas le temps de me plaindre. On a jamais le temps de se plaindre. Béryl et ses chevaliers utilisent un type de magie qui m'ait inconnu. Pas d'incantations, pas de composants, de gestuels compliquées... Juste des prières. Et ça marche. Il m'a fait un rempart imperméable à l'aide d'un grand bouclier de lumière qu'il a invoqué, et qui absorbait tous les maléfices du sorcier Wellmarchien. Pendant ce temps, je me suis agenouillé auprès de l'ombre. Si j'arrivais à la capturer, me suis-je dit, je pourrai l'étudier plus tard et peut être la gagner à ma cause.
Quand on est un apprenti magicien en herbe,  on vous fourre la tête d'une quantité de sorts aberrante. Et on se dit qu'on ne se servira jamais des quatre vingt quinze pourcent de l'ensemble. C'est plus ou moins vrai. Selon les préférences du lanceur de sort, l'éclair, la boule de feu, la pluie d'acide. Avec le contre-sort et deux / trois artifices perso. Mais là, j'étais confronté à un de ces cas où justement, on doit se souvenir d'un de ces sortilèges débiles que les maîtres apprennent à longueur de journée à leurs élèves. Il s'appelle Globe Lumineux de Tzeentch. Concrètement, il crée une petite boule de lumière, dans laquelle on peut mettre des choses dedans. Comme des ombres.
J'ai mis quelques secondes à me souvenir du procédé pendant que Béryl encaissait stoïquement tous les rayons verts de la création. Le sorcier devait être fou de rage. L'ombre m'a mordu pendant que je la foutais dans le globe. Saloperie. L'opération a été périlleuse mais couronnée de succès. Un cri de rage a déchiré la nuit en réponse à ma forfaiture. J'ai ricané malgré la douleur.
"Dépêche toi, sorcier, m'a fait Béryl. Mes forces s'amenuisent.
-J'ai besoin d'un peu de temps pour lui faire goûter une spécialité locale de chez moi. Tiens bon."
Il n'a pas relevé le tutoiement. J'ai fourré ma dernière acquisition, dans la même poche que la cassette, me suis-je rendu compte, et j'ai entamé une longue litanie. Du genre qui font déserter l'armée d'en face. Merde quoi, je suis un mage du 5e cercle. J'ai le droit de m'amuser un peu. Un rayon vert est passé à côté de Béryl et a failli m'arracher le visage. J'ai failli me déconcentrer mais je me suis ressaisi. La magie a afflué en moi, mes yeux se sont mis à luire d'une lueur pourpre (enfin, je crois, c'est toujours comme ça que se manifeste la mana chez moi). Je l'ai domptée, emmagasinée, puis j'ai lâché la sauce. J'ai crié au lieutenant de se décaler, ce qu'il s'est empressé de faire. Le rocher incandescent avait la taille de deux boulets de canon de gros calibre. Il a fusé vers le sorcier. Pour le petit effet, j'avais ajouté un petit sortilège qui produisait le cri d'un démon furieux. Les hommes ont hurlé, on essayé de s'enfuir. Béryl a juré et fait une prière. Moi je jubilais.
Boom.
Ma petite surprise a explosé dans une détonation qui a rendu tout le monde sourd à cinquante mètres à la ronde. Les corps ont été proprement déchiquetés, embrasés, pulvérisés, éparpillés. Une pluie de décombres, de poussière, de terre, de pierre et de morceaux de cadavres est retombée. Mais ce n'était pas fini. Mon rocher a explosé en d'autres petits rochers qui se sont éparpillés dans un périmètre restreint.
Boom, boom, boom, boom.
Privé de l'ouïe, la scène avait quelque chose de magnifique. Le pont-levis a volé en éclat, la façade sud de la citadelle a implosé et des blocs complets de pierre ont volé dans les airs. Des trombes d'eau des douves se sont soulevées, évaporées. Des cratères se sont formés. Un vrai spectacle de destruction. D'après ce qu'on m'a dit par après, le choc a été tellement violent que la bataille s'est interrompue quelques secondes. Les Wellmarchiens de Kerry ont cru que c'était un coup de leur propre petite merde de sorcier et ont redoublé d'ardeur. C'est d'ailleurs ce que tout le monde croit toujours, à part Béryl, mes hommes et les siens.
Les chevaliers du 7e ont rejoint leur chef en rang. Ils avaient été saignés à blanc mais restaient une force importante.
"Par la Lumière, a soufflé Béryl devant la scène.
-Pas tout de suite, lui ai-je répondu lentement."
Ce genre de sort, ça vous épuise un homme.
"Il n'est pas mort. Juste affaibli."
Il m'a jeté un regard qui voulait dire "Hé fiston! Il vient de se manger un météore en pleine face!". Mais quand la poussière et le calme relatif sont revenus, ils ont vu. Le nabot avait sacrifié son bras gauche en échange de suffisamment de magie pour invoquer le plus puissant cercle de protection de toute sa vie. Malgré la distance et la nuit, on avait aucune peine à voir qu'il suffoquait. Et le petite salaud avait par je ne sais quel miracle protégé son roi aussi. Les deux se traînaient comme les petits vieux qu'ils étaient. Le reste de leurs soldats déambulait, totalement hagard, un peu partout. Béryl a aussitôt envoyé quelques hommes pour les cueillir, mais comme je m'y attendais, le sorcier avait encore une carte dans sa manche. Il a produit un parchemin, et grâce à lui il s'est téléporté avec son souverain. Où? Aucune idée. Certainement pas dans le château. Le lendemain il serait infesté de soldats ennemis. Je misais sur le bon général Kerry et ses vaillants soldats.
J'ai lamentablement vacillé et me serais effondré si Béryl ne m'avait pas rattrapé au moment où je tombais.
"Foutre, garçon! C'était un sacré feu d'artifice!"
On a souri tous les deux. Je l'aimais bien, Béryl.
"Ouais. J'ai quelques gobelins parmi mes amis."
J'ai grimacé de douleur. Je ne sortais pas indemne de l'affrontement.
"Lieutenant?
-Hmm?
-Promettez moi de rien dire sur moi."
Il a soulevé un sourcil, mais a hoché la tête.
"Très bien je comprends. Je te dois bien ça. Si tu n'étais pas arrivé, on serait tous mort."
Tapinois s'est soudain matérialisé à côté de moi. J'ai été content de voir qu'il avait pris son bain annuel. C'est le moment que j'ai choisi pour m'évanouir héroïquement. Maintenant que j’y repense, j’avais toujours une flèche plantée dans l’épaule. C’est peut être ça qui me faisait mal.

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #101 le: vendredi 03 avril 2009, 18:42:48 »
Oh la vache, ce que tu n'as mis ! Une scène de combat mémorable, que demander de plus ? Je vais pas m'étaler indéfiniment dans des louanges alors que tu as très bien compris que j'ai adoré. À bientôt GMS.

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #102 le: dimanche 05 avril 2009, 17:14:35 »
Encore merci Raphael pour tes commentaires qui me font très plaisir ^^

A la semaine prochaine!


_________

[align=center]
11.
[/align]


Kerry a été repoussé. Peu après mon coup d'éclat, le 6e et le 5e avaient réussi une jonction avec le 4e et le 2nd. Appuyés par Ombre de Mort, et comme les Wellmarchiens ne comptaient plus de sorciers valides parmi leurs rangs, ils les ont écrasés. Le général a sonné la retraite et son armée s'est enfuie vers les collines. Le 5e et le 4e lui ont donné la chasse.
Malgré tout, son action n'a pas été inutile, bien au contraire. Les 7 ont méchamment mangé cette nuit là. Le 7e a été presque anéanti, le 6e a perdu un peu plus de la moitié de son effectif, tout comme le 5e. Le 4e n'a subi aucune perte. Ca c'est la donnée qui me fait tiquer. Le 2nd s'en est bien sorti, car situé le plus loin de la zone de conflit initiale. Le 1er et le 3e étaient absents, envoyés en mission plus au nord pour mater un début de rébellion et avaient donc été épargnés. Des rapports arrivés quelques jours plus tard nous ont appris que Kerry avait trouvé la mort dans les collines, que son armée avait été anéantie, mais que Barad et son sorcier n'avaient pas été retrouvés.
Moi je suis resté dans le comas quatre jours.


[align=center]12.[/align]


Quand je me suis réveillé, la première chose qui m'est venue à l'esprit a été que j'étais dans un bâtiment. Plus précisément dans l'infirmerie du château de Wellmarch, ou bien un dortoir reconverti. Des dizaines de lits superposés envahissaient toute la pièce.
J'étais aussi en forme que peut l'être un homme. Après une grosse débauche d'énergie comme celle de la fameuse nuit, un mage a besoin de beaucoup de temps pour récupérer. Je ne fais pas exception. J'ai été heureux de constater que je n'avais en réalité aucune fracture, mais pas mal de contusions. La plaie de la flèche avait déjà cicatrisé.
J'ai suivi une odeur de poulet pendant quelques minutes pour trouver le grand réfectoire, dans lequel ma fine équipe m'attendait à une table. J'ai repéré Béryl et le capitaine qui discutaient avec leurs états majors  dans le fond, à une grande table. Apparemment on faisait salle commune avec le 7e, du moins ce qu'il en restait. Je me suis dis qu'on pourrait peut être enrôler quelques uns de ces braves chevaliers dans Tempête du Chaos, voir carrément fusionner les deux unités.
Je me suis assis à ma place attitrée, et Rose m'a filé un énorme morceau de poulet rôti que je me suis empressé d'engloutir pendant qu'Araignée et Tapinois me racontait les derniers événements, décris un peu plus haut.
"Notre rôle ici va bientôt s'achever, a commenté Ciguë avec ses mains."
Sûr. Avec la déroute de Kerry, la destruction de l'armée et la prise de la Citadelle, il ne restait plus rien à Wellmarch pour se défendre.

Le roi Herald le Valeureux, nouvellement nommé à la fonction de souverain absolu de Wellmarch, est arrivé en grand cortège ostentatoire pour admirer sa nouvelle place forte et résidence. Ce nobliau de seconde zone avait su admirablement bien tirer son épingle du jeu. C'était un petit seigneur inféodé à Barad IV, mais rongé par l'ambition. Il avait fait un énorme profit de son port de commerce, sur les côtes du sud de Wellmarch, et emmagasiné une fortune suffisante à l'achat des services des 7 au complet. La suite on la connaît.
N'empêche, il a froncé les sourcils et pincé le nez lorsqu'il a vu ce que j'avais osé faire à son mââââgnifique pont-levis. J'espérais pour lui qu'il lui restait assez d'argent pour le faire rebâtir. On l'a observé depuis la muraille. Celle-là même qu'on contemplait depuis plus d'un mois.
Bizarrement, à la fin d'un forfait comme celui-là, on a jamais le sentiment du travail fini, du devoir accompli. On se demande juste où est-ce qu'on va nous envoyer la prochaine fois. Le 2nd, le 4e et le 5e campaient toujours dehors. Le 1er et le 3e devaient bientôt revenir.
En tant que sous-officier, j'ai été invité au couronnement. Une cérémonie longue, barbante, trop pompeuse. Mais j'ai pu approcher de près certaines personnes. Je me suis fait petit pour échapper au regard de Kertag Poing-de-Ruine. Bien que vieille maintenant, j'avoue qu'elle avait du être une jeune guenon pas déplaisante à regarder. Son corps toujours ferme par la pratique de l'exercice gardait des formes agréables. J'ai côtoyé Ombre de Mort de très près. A vrai dire j'étais juste à côté de lui. Il n'aime pas trop les cérémonies, alors il avait préféré se mettre dans le fond pour échapper au protocole et aux tapes dans le dos. Il fait froid dans le dos, ce type. Il était vêtu d'une ample robe de mage verte foncée, de facture simple, qui cachait sa silhouette. Plutôt grand, il se tenait droit comme un I. Sa capuche cachait le haut de son crâne, et son visage était presque entièrement couvert par un masque peint représentant un visage souriant et dérangeant. Seul son oeil droit était visible. Un oeil qu'on aurait dit jeune, bleu, et renvoyant une profonde lassitude, jurant bien évidement avec son masque. Deux mèches de cheveux blancs s'échappaient de la capuche et reposaient sur son torse.
"Monarque, je présume?, m'a-t-il demandé tout à coup."
Sa voix était un chuchotement ténu, qu'on aurait dit d'outre-tombe.
"C'est cela, ai-je répondu.
-J'ai entendu parler de vous. Il semble que je vous dois ma récente altercation avec la dame Orke."
Je sais que mon visage n'a trahi aucune émotion, mais il a ri doucement.
"Ne vous en faites pas pour cela. J'ai trouvé l'aventure amusante. Et que vous ayez réussi à survivre, en laissant derrière vous autant de morts... Démontre des aptitudes certaines."
Je ne savais pas trop quoi répondre.
"C'est un compliment?
-Je crois oui."
Au ton de sa voix, je crois qu'il a réellement souri. Pour ce que j'en savais.  
Contre mes attentes, il n'a pas parlé de la cassette. D'ailleurs, je m'étonnais de plus en plus que personne ne m'en demande des nouvelles. Il a continué à me parler. De la pluie et du beau temps. On a échangé un nombre de banalités affligeantes. C'est fou ce que deux hommes coincés dans une cérémonie mortellement ennuyante, peuvent soudain se trouver comme points communs. S'il n'avait pas été un sorcier de 2 cercles mon supérieur, si il n'avait pas été lieutenant de cette fichue compagnie, s'il n'avait pas porté un masque et s'il ne me faisait pas peur à ce point, on aurait presque pu devenir amis.
Une fois que le bon roi Herald Ier fut sorti, que toute sa nouvelle cour l'eut suivi, on a été autorisé à partir à notre tour. Alors que je m'apprêtais à le faire, Ombre de Mort m'a pressé furtivement la main.
"J'attendrai notre prochaine rencontre avec une certaine impatience, Monarque."
Il est passé devant moi et a disparu dans la foule. Moi je suis resté bête.
Ca m'arrive souvent ces derniers temps.  

Le 1er n'était plus qu'à quelques jours de marche de la Citadelle, et il était censé revenir avec les nouveaux ordres. Pendant ce temps là, nous on se tournait les pouces à nouveau. L'excitation de l'invasion était vite retombée. On avait enterré nos morts, soigné les blessés, reçu nos soldes. Et on squattait les couloirs de la Citadelle, déjà en reconstruction et en réaménagement. Les nobles du royaume défilaient à longueur de journée pour prêter allégeance au nouveau souverain. Moi je profitais de ce temps pour écrire mes carnets. Quand j'en avais marre, je rejoignais mes hommes pour jouer aux cartes, ou allait me mettre dans un coin obscur pour faire quelques examens de la cassette. Je n'ai toujours rien appris dessus, et j'avoue qu'elle me frustre. Et le capitaine ne m'a toujours rien demandé. En fait je ne l'ai pas vu depuis la bataille, ou de loin dans un couloir. J'avais décidé de remettre à plus tard le cas de l'ombre, car ça allait me demander du temps et des efforts à investir. Contrairement au coffre, et à la cassette, qu'on avait planqués dans une cache secrète découverte par Tapinois, je gardais la sphère avec moi en permanence. Je ne sais pas pourquoi. Je répugne à m'en séparer.
Avec Ken et Araignée, on s'amuse parfois à se la lancer les uns les autres.
J'avais bien essayé de prospecter un peu, mais personne ne voulait nous rejoindre. Et cela faisait une éternité que le capitaine ne m'avait envoyé personne. Avec Tapinois, on se disait que la Nouvelle Wellmarch n'allait pas faire long feu. On prédisait qu'un mois n'aurait pas encore passé après notre départ qu'une rébellion des nobles ou une invasion menée par l'Empire Zan'Harien éclaterait. Autant Barad IV était réputé pour sa poigne de fer, sa bravoure et sa force, autant Herald est connu pour son embonpoint et sa tendance à se fâcher tout rouge en oubliant qu'il est un homme.
Mais bon, ce n'est pas nos affaires. Au pire, dans un mois on devra revenir, pour le compte d'un autre noble et recommencer. Ce serait pas la première fois.


[align=center]13.[/align]


Nous revoici sur les routes. Grâce à mon génie d’essence quasi divine, j’ai réussi à réquisitionner un chariot de fourniture à l’aide d’un document officiellement faux. Bien sûr, il y a longtemps que les fournitures ont été revendues à droite, à gauche. Mais ça nous permet de voyager comme des princes, sans se taper la chaleur accablante de ce début d’été. Le capitaine n’a pas jugé bon de m’informer de notre prochaine destination. De toute façon, je pressens que la nôtre sera différente de la sienne. Maintenant que les 7 épées est redevenue un électron libre, la compagnie s’est séparée pour panser ses plaies et prospecter. Les 7 se réunissent en réalité uniquement lorsqu’un conflit d’importance nous est refourgué. En temps ordinaire, chaque lieutenant suit son propre chemin, et remplit les missions qu’on lui donne le long de sa route, quitte à demander un copain en renfort.
Ainsi s’achève la campagne du Wellmarch. Tout comme ce premier carnet. Finalement, écrire sa vie, c’est plutôt sympa.

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #103 le: jeudi 09 avril 2009, 00:00:13 »
Tintiiinnnnnnn *angelots sonnant la trompette, tapis rouge, rayon de soleil, confettis* Eh oui, me voilà, moi, Prince du Crépuscule! (qui d'autre oserait faire ça? *-*)
Je suis venu te raconter ma vie ô combien passionnante illuminer ton topic de ma lumière étincelante! Ah oui, ça fait un an exactement que je ne m'étais plus manifesté ici... Il est temps d'y remédier et de recouvrer mes fonctions, tu ne crois pas? Ah, quelle tristesse, tout ce temps perdu. M'enfin c'est comme ça. Mieux vaut tard que jamais comme on dit (d'ailleurs j'ai comme l'impression que cela ne s'applique pas qu'à moi *fufu*). Bref, il fallait bien que je passe par ici. Que serait une vague de commentaires crépusculaires si elle ne venait pas ourler de son écume les côtes vermeilles? (oui, t'inquiète pas je me le mettrai bientôt mon patch, comme promis. mais juste après ça si tu veux bien. X'3)

Donc comme tu le sais, j'ai déjà lu attentivement tes premiers chapitres de Monarque, comme tu me les avais fait découvrir. Tu sais également globalement ce que j'en pense. Il est temps de se pencher plus avant sur mon ressenti vis-àvis de ta nouvelle fiction, qui marque une rupture assez radicale avec tes autres écrits. D'ailleurs je ne te cache pas que personnellement je préfère ton Cycle du Rouge (à quand Samyël le retour? tu le laisses croupir dans sa petite chambre? quel homme cruel tu fais è_é) ou Le chevalier Argoth (depuis quand n'a-t-on pas vu la faërite scintiller au juste? Même moi, doté de ma mémoire légendraire, je ne saurais plus le dire! tsssss, quelle pitié. =>) à Monarque, mais ce ne sont là que des considérations toutes personnelles et qui sont assez superflues ici puisque tu comptes bel et bien poursuivre Monarque d'après ce que tu m'as dit. Enfin, je te le signale quand même, au cas où tu ne le saurais pas: je languis de tes anciens écrits, vil mage vermeil. je te hais, je vous hais tous dans mon coeur de petit Prince frustré ;_;

Concernant Monarque maintenant, j'ai lu les 13 chapitres qui constituent ce premier "carnet". Premièrement, je suis content que tu aies trouvé un "filon" à exploiter (ce n'est pas négatif, tout au contraire :)) avec autant d'ardeur. ça me réconforte de savoir que l'inspiration ne te quitte pas et que tu entretiens toujours le brasier créatif de ton âme. A un moment, on pouvait un peu douter, avoue ;p  Bref (égarement, quand tu nous tiens *kof*) je m'intéresse de près à ton projet, même si encore une fois ce n'est pas celui que j'affectionne le plus.
Ce que j'ai pu constater tout d'abord, c'est que ce "nouveau" style de narration te convient assez bien. Pour ma part je préfère un style plus recherché, qui s'élance dans de longues descriptions tout en conservant une bonne dose d'action, avec lyrisme à foison et... oui oui, je range ma poésie tout de suite *patapé* Tu maîtrises cette forme de narration avec brio j'ai même envie de dire, même si tu l'as emprunté à Glen Cook, comme nous le savons tous les deux. Tu t'en inspires d'ailleurs librement, en reprenant sa façon intimiste et assez crue d'écrire et de léguer la plume à son personnage fictif au travers d'annales, ou dans ton cas, de carnets. Tu as également repris l'idée de la compagnie franche, mais dans une bien plus grande envergure, ce qui complique encore les "magouilles" et autres sournoiseries dont la Compagnie noire regorge, que ce soit entre adjuvants et opposants ou entre les alliés ou entre ennemis tout court. Cette complexité est intéressante, car elle renforce toutes ces tractations de l'ombre (oh oui, des trucs compliqués, j'aime! *-*)

Tu reprends aussi l'idée des surnoms qui caractérisent chaque personnage, à commencer par Monarque. Mais arrêtons-là les comparaisons toutes plates. Ce que je veux souligner avant toute chose, c'est la qualité de narration dont tu fais preuve (dans ce style tout particulier, j'entends, sale copiteur. :gnark:). En effet, on est tout de suite plongé dans l'histoire, qui nous arrive tellement directement par la voix de Monarque que c'en est déstabilisant au départ. (moins pour quelqu'un qui a lu ce que tu sais, m'enfin j'aime la politique fiction aussi <3 *meurt*) L'intensité de l'instant est nettement perceptible, sans délai, la succession d'événements comme il pourrait effectivement en arriver dans un tel monde nous laisse à peine respirer. Tout s'enchaîne rapidement, avec violence, mais cette abrupté est maîtrisée, car tu tires les ficelles derrière bien évidemment. Pour ma part, je le ressens à son paroxysme lors des batailles, en particulier dans le chapitre 10 et dans le chapitre qui relate l'attaque contre les orcs. C'est tellement prenant, ça fait tellement réaliste (note bien le mot, ça signifie à quel point nos deux styles séloignent l'un de l'autre mon GMS) qu'on s'y croirait. Honnêtement, l'histoire est captivante, j'adore tous les coups bas que peuvent se lancer les personnages entre eux. Le coup de l'étendard et du "j'aurais voulu pleurer" m'a bien fait rire par expemple. ;)

La narration en est d'autant plus réussie que (ça mérite une ovation, si si je te jure ^^) très peu de fautes viennent entacher ton récit vif, incisif. Je n'ai pu en relever que très peu effectivement, et je les ai toutes oubliées je crois bien. La syntaxe est bonne, même si évidemment dans ce cas-là c'est un peu facile... Quoiqu'il en soit, c'est un réel pas en avant, un pas de géant! Je me rappelle encore quand tu te lamentais sur tes innombrables fautes de Français. (et moi aussi, en passant, tu sais comme je suis intraitable à ce sujet X'3) Eh bien, je me dois de te féliciter, je peux affirmer en toute intégrité que tu t'es affranchi de ton vieux démon! ça se fête! *champagne* :)
Maintenant, pour ce qui est des personnages, je les aime beaucoup. En particulier Tapinois, je saurais pas trop te dire pourquoi, mais je me le représente très bien. X'D J'aime beaucoup Ombre de Mort également, ses mystères et son grand pouvoir, encore inconnu, m'attire comme un papillon de nuit à une lampe. *-* Ah, et évidemment: Monarque! Il est bien drôlatique aussi parfois, avec son pouvoir plus ou moins caché, ses jubilations mesquines, son arrogance que transpirent ses carnets et puis son côté tellement... humain. L'humanité peuplant un monde fantaisiste et brutal, mais une humanité nue et sans voile, voilà ce que tu nous offres. C'est un grand compliment, sache-le.
Cela dit, je me permets d'émettre une réserve sur ce point. Je trouve, personnellement, que pour un tel dévoilement ça manque d'émotions et qu'elles ne sont pas très variées. C'est une absence à laquelle il te faut pallier si tu veux mon avis. Mais enfin, à part ça c'est très bien dans son genre. ^^

Ainsi s'achève le petit message d'agrément d'un Prince revenu au bercail. J'espère ne pas t'avoir trop assommé, et avoir la chance de pouvoir repasser bientôt te commenter. (si tu veux toujours de mes pavés ;p) Je suis prêt à recommencer en tout cas, tire la sonnette et j'arrive tout de suite! Continue ainsi cher Mage Vermeil, malgré tout ce que j'ai pu te dire au début de ce projet, je t'encourage de tout coeur en ce sens. ;)

PS: Et puis bien sûr... Le meilleur pour la fin, n'est-ce pas? J'avoue ce n'était pas annodin que je ne t'aie pas commenté en premier, mais maintenant tu vas savoir pourquoi, si tu ne t'en étais pas déjà douté... ^^

Joyeux anniversaire, mon Mage Vermeil!


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« Réponse #104 le: jeudi 16 avril 2009, 15:13:07 »
Ainsi s'achève le premier carnet de Monarque. Tu es écrivain merveilleux.
Ombre de Mort a un côté glauque et très malsain. Je dirai même qu'il fout la trouille.
Mystères et questions en attendant le deuxième carnet.
Vivement la suite :) (ça me fait penser, il faudrait peut-être que je finisse de lire Le Cycle du Rouge)