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La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1
Prince du Crépuscule:
Bonne année à toi aussi, mon cher Samyël! ^^ (une nouvelle fois mais bon, mieux vaut plusieurs fois qu'aucune non? fufu) Oui oui, je te pardonne, une énième fois. Je vais commencer à te les vendres je crois, ce serait très lucratif... ;p
Pour Eratius, je connaissais déjà son nom d'origine, mais ça me fait toujours autant rire, heureusement que tu as changé, sinon je crois que je l'aurais trouvé (presque XD) ridicule. Ah, ravi qu'une de mes comparaisons aie été bonne concernant Thomas Brogan (mon Epée de Vérité préférée, rien que le nom Le Sang de la Déchirure, j'adore ^^), j'ai remarqué que plus on avaçait dans mes commentaires plus je disais n'importe quoi, c'est qu'une impression tu crois? ;)
Au sujet de ce cher Kalenz, si si je prédit qu'il va bientôt mourir, c'est écrit. Si je m'attache à un personnage secondaire trop vite, il meurt, c'est prouvé et efficace à chaque fois, je suis redoutable. u_u (mais alors, c'est p'tèt moi le parasite finalement? huuuuuu... .__.) Et pour Samyël et son évolution, j'attends de voir ça, bien sûr que non que ce n'est pas déplaisant ce petit côté fou (quand on connaît son maître en plus... on sait d'où viennent ses petits problèmes XD), tout ce que t'écris je m'en abreuve, je l'éponge, je le liquéfie, ça passe à la moulinette avec du persil sans aucun problème, si si je t'assure! \o/ *crève*
Nehëmah => Oui, les sentiments d'un Prince sont tellement difficiles à décrypter, surtout celui-là... Disons qu'il aime à te détester, ou qu'il déteste t'aimer, ça te va? ;p Non non je suis pas schyzo je te rassure... C'est lui qui le dit... XD
Bref, arrêtons de suite sinon je sens que l'aube va bientôt se lever pour moi, et ça ce serait pas bon... v_v' Passons au véritable commentaire, voulez-vous? ;)
Que dire, que dire? J'ai adoré ce passage de doutes, de revirements émotionnels, ce thème d'abandon... Tu sais que j'affectionne ces thèmes, d'ailleurs je crois que ça se voit bien dans chacune de mes fics, ou presque. ça m'en donne des frissons, surtout que c'est écrit par le plume vermeille de mon mage favoris, que demander de plus? ^^
Premièrement, ce passage en Arendia même, qui présente la situation d'un point de vue encore différent. Dhaltarion III représente à merveille le déclin de sa lignée et de la magie je trouve, vu comme il a l'air faible. Il est même dénigré par son fils, qui semble le mépriser royalement dans ses accès de larmes (enfin on le comprend quand même le pauvre petit roitelet. Pauvre, pauvre Arch'Land, toi qui rayonnais si fort... :/). Peut-être sera-t-il un rival pour Samyël? Allez savoir. (j'adore les intigues de cour, c'est passionnant =3) Sinon conernant Numerle et Filibert, je les connais pas assez pour me proconcer. Toujours est-il que le désespoir total semble de mise en ce nobles terres, autrefois si fières. D'ailleurs, ce qui représente le mieux leur statut, et les interrogations que suscitent le petit mage et son poids dans la bataille, serait ceci: "Il ne savait pas trop quoi penser de tout ceci. Cela lui paraissait trop soudain, presque irréel." ça m'a l'air très funeste tout ça, j'attends de voir, comme d'habitude! :)
L'autre point fort de ce chapitre, ce sont bien sûr les descriptions. Ce retour du rêve de la femme rousse d'abord, idyllique, mais presque effrayant également. Transposer ce songe mirifique, flou et inaccessible dans un firmament étoilé est vraiment onirique, la symbolique y est parfaite. J'adore! Depuis le temps, je ne l'avais pas oubliée celle-là. En plus cette petite description que tu en as faite est merveilleuse, l'ambiance est excellement restituée. Félicitations! ^^
Ensuite vient la description de la fière cité d'Arendia, que je m'imaginais bêtement selon ma propre vision, forcément longuissime avec toutes ces belles métaphores et tout ça, ce pavé Crépusculien dont vous ne sortirez jamais, je vous emprisonnerai dedans mwahaha! X3 Mais non mais non, on me brise ça, à moi. :sad: lol Non, c'est parfaitement réussi, l'heure et ce tout petit soupçon d'alcool peut-être \o/ me fait dire un peu n'importe quoi, je l'avoue, j'aurais peut-être dû commenter demain matin, ou plutôt plus tard dans la matinée vu l'heure qu'affiche mon ordi. :conf:
Hoi, donc cete description est tout simplement magnifique, toi qui m'avais fait part de tes hésitations tu l'as sublimement réussie je t'assure. Je suis impressionné de voir l'ambiance que peuvent dégager tes écrits d'ailleurs, ça en impose si tu veux mon avis, on ressent aprfaitement ce faste, ce grandiose qui étourdi ce cher Samyël. Enfin, même si moi j'aurais voulu encore plus de détails pour la royale capitale de la magie et d'une noble et ancienne lignée, ultime rempart contre les forces délirantes des fanatiques qui la menacent. Pas grave, c'est déjà si bien! ^^ En tout cas, je suis ravi de constater ce qui sépare nos deux visions des choses, tu devrais aisément te rappeler à ce dont je fais allusion je pense. ^-^
Arf, il y a tellement de choses à dire, c'est fou... Enfin, comme je te l'ai dit, j'ai particulièrement apprécié ce passage de doute, qui est encore une fois très bien écrit. J'ai bien cru le perdre ce petit bout de magicien sur qui reposent trop d'espoirs, passionné par la lecture de ce passage que j'étais. Ce flou presque commateux, qui fait mal, cette oscillation entre abandon et combat, représenté par ce mirifique combat de chevaliers blancs... C'est beau! :niais: C'est un thème qui me touche, tous ces revirements sentimentaux opposés, ces rappels funestes interposés où tout se confond, ces images vagues qui touchent profondément, cette espèce de flottemment dans lequel est ballotté Samyël, cette amertume que ces indécisions vous déposent sur la langue comme un arrière-goût de mélancolie... J'aurais presque du mal à le commenter, c'est dire! C'est impalpable, indescriptible, malgré tout ce que j'ai pu écrire dessus. Il faut le vivre, et ressentir uniquement, se laisser emporter... J'en ai des frissons, quelle sensation grisante! :)
Enfin, on en arrive au bout! (ça fait du bien quand ça finit non? Et l'aube ne s'est pas encore levée, miracle! ;p) Ce serait mentir que d'affirmer que je n'ai pas encore divagué, mais je suis sous l'emprise de forces qui dépassent votre imagination, voyez-vous, une sorte d'état de contemplation mélancoliquo-lasse doublée de fatigue et d'un tourbillon de sentiments. Faudrait que j'invente un nom... XD Bref, ce chapitre m'aura énormément plu, une fois de plus! Je ne puis qu'applaudire devant ton flamboyant talent avant d'aller me coucher. Beau travail mon Mage Vermeil, à la prochaine pour l'un de tes plaisants écrits! :)
Nehëmah:
Ah forcément, FF6 c'est pas folichon quand on s'arrête à ce premier boss, qui déborde autant de charisme que sa carapace de chair gluante et visqueuse.
Pour le rapport à Staline et l'URSS je vais davantage expliciter, même si c'est vraiment anecdotique. "Franchement, tout ce maelström de paranoïa et de complexe de supériorité.... Avec la référence aux cheveux rouges, je pourrais presque croire que ce brave Josef Staline, excellent dirigeant de l'URSS de 1924 à 1953 t'a inspiré, mais bon... Donc, je vois franchement Samyël devenir chef d'un Etat totalitaire, pire encore que ce peut pratiquer Eratius et ses acolytes..."
Staline était paranoïaque. La couleur rouge des cheveux roux renvoie à l'étendard communiste. Bref, ce sont deux détails un peu maigrichons :niak: Quant à l'Etat totalitaire bah c'est Staline qui régnait dessus également. Bref, OSEF :niak:
Prince -> Il est tellement logique que je sois la proie de sentiments aussi complexes que je ne t'en veux aucunement :love:
Bon sans vouloir paraître dément, je tiens quand même à préciser une chose qui m'a énormément fait plaisir :
ON L'A VU !
Vous voyez pas de qui je veux parler ? Si si. Lui.
--- Citer ---à l’Est, l’on murmurait que l’effroyable Foudroyeur qui faillit venir à bout du légendaire Argoth rôdait toujours le long des cimes glacées, faisant le tonnerre et les éclairs pour les jeter sur le monde d’en bas
--- Fin de citation ---
Ce brave Argoth ! Serait-ce la seule chose de ce brave guerrier qui fera office de clin d'oeil ou aura-t-on droit à d'autres choses ? :$ Bref je suis heureux d'apprendre qu'Argoth terrassera un être aux pouvoirs magiques stupéfiants, et je me demande bien pourquoi, d'où la volonté de lire la suite de ses aventures ! J'adore quand on rebondit sur les éléments d'un même univers mais dans différentes oeuvres... Rah vive Argoth.
Outre ceci, que dire d'autres ? Le roi pleure et son fils lui en veut. Encore une thème que l'on retrouve assez fréquemment ; celui du prince déçu par le roi. Pourvu que je ne sois déçu ni par l'un ni par l'autre. Au pire, ce sont des personnages secondaires et dans ce cas là on ne les verra pas beaucoup (quoique le Prince du Crépuscule n'ait pas affirmé son attachement particulier à l'un d'entre eux ce qui tendrait à prouver qu'ils ne trépasseront pas).
Les trois auttres personnages de la scène n'ont pas non plus grandi ntérêt. Le seul intérêt qui s'en dégage, pour moi, est d'en tirer la profonde certitude qu'Arendia est dans la mouise. A la limite on le savait déjà. On savait aussi que beaucoup plaçaient leurs espoirs en Samyël. Ce passage aura eu le mérite de nous faire douter sur la véracité du rôle à jouer du petit mage. Ce chapitre aurait d'ailleurs dû s'appeler Arendia, ou les heures du doute.
Bref.
Samyël le voici de nouveau. C'est fascinant ! Je le vois déjà plus tard, en grand souverain établi, en train d'arrêter toutes les rousses du continent et chercher cette fille qui apparaît dans ses songes. Evidemment ils tuent toutes celles qui ne lui rappellent pas cette fille. Hum. Lui octroierais-je trop de folie ? Ou pas assez ? Bref toujours est-il que le pauvre a du mal à comprendre qu'il s'agit de sa mère. Ou de sa soeur. Mais plutôt de sa mère je pense.
Bref, toute le reste du chapitre est une véritable ode au doute, à l'hésitation ; au dilemme. Evidemment la métaphore des deux cavaliers au final nous renseigne davantage concrètement : une lutte acharnée se déroule au sein de son esprit. Je tiens à remercier mon collègue Prince du Crépuscule qui m'a d'ailleurs éclairé sur la nature de cette hallucination, dont le sens m'avait échappé. (j'avais dû mal une phrase, puisque je me suis demandé "pourquoi est-ce qu'il raconte une lutte de cavaliers maintenant ?"). Et oui, les parasites ne sont pas infaillibles, telle est la leçon du jour.
M'enfin, tout ça pour dire qu'on avance dans le personnage de Samyël. Les doutes, la confusion qui règne renseigne une fois de plus sur son aptitude à déchoir tôt ou tard. Cependant, nous n'avançons pas beaucoup dans l'histoire en elle-même. Serait-ce la métaphore d'un temps qui ne changera pas tandis que Samyël se métamorphosera ? L'allégorie de l'adolescence ? Auquel Samyël sera bien sûr confronté lorsqu'il se rendra compte que si, bien sûr, évidemment, le temps a passé et il doit faire office d'adulte et de chair à canon pour une guerre absurde.
Bref, un bon chapitre, avec une belle description également, que j'ai un peu zappée dans le commentaire, mais qui est plutôt réussie. Voilà, voilà.
Parasitage accompli. Délivre nous bientôt la suite quand même :$
Great Magician Samyël:
Hop Hop, me revoilà :) Mais non point avec du Cycle, vous m'en excuserez... Mais avec quelque chose de presqu'aussi bien: Le début de la Troisième Partie de la Geste du Chevalier Argoth *3* Mais avant, réponses aux commentaires =)
PdC==>Ha, mais Konan, ça avait un p'tit côté noble et sans peur, que je trouvais approprié et que... Bon, j'avoue, c'était naze v_v Ca servira pour le bétisier :rire:
Lowl, bon appétit alors xD Enfin, ça me rassure ce que tu me dis là :niak: Je peux donc continuer les yeux fermés =p
Et oui, rien ne va plus en Arch'Land, le roi est faible, le royaume encerclé... Bref, comme tu dis, attendons de voir :)
lol Enfin, je t'avais prévenu les longues descriptions n'ont jamais été mon fort, mais je pense m'en être sorti honorablement cette fois même si c'est vrai qu'elle aurait gagné à être plus longue et tout ça :)
(et oui, j'ai saisi l'allusion :love:)
:<3: Content que tu ais apprécié le passage du doute, j'avoue avoir pris énormément de plaisir à l'écrire moi même :$
Bref, encore une fois merci pour ce commentaire :love:
Nehëmah==>LoL Oui, FF6 est un de mes échecs vidéoludiques, j'ai jamais réussi à accrocher xD LoL oui, bon, laisson à ce brave Josef ce qui lui appartient, hein? ;p
Et oui! Argoth s'est infiltré dans le Cycle, le coquinou :niak: Pour te répondre, sois assuré que cette rapide référence est loin d'être la seule chose d'Argoth qui apparaîtra dans le Cycle, mais je n'en dis pas plus :niak: Et je réponds à ton impatience par cette suite Argothienne ;p
\o/ Effectivement, longue vie au roi, PdC ne s'y est pas attaché xD Bref, je ne sais pas si leur destin te decevra, j'espère que non :niak: Les trois autres personnages n'ont effectivement pas d'intrêt dans cette scène, vu qu'ils en prennent plus tard. C'était juste pour les introduire :niak:
Oui, l'imagerie générée par le combat chevaleresque est volontairement floue, afin que vous puissiez l'interprêter comme bon vous semble ^^
A toi aussi, un grand merci pour ce commentaire :love:
Bien, maintenant passons à l'essentiel, le texte! =) Bon retour aux côtés d'Argoth et du brave Sandiego, et surtout bonne lecture...
________
III/VI. La chasse Infernale. (Première Partie.)
Ainsi, comme Nymérius nous l’avait conseillé, nous guidâmes nos montures vers les étendues sauvages de l’Est du Sud. Nous laissâmes derrière nous les contrées civilisées et accueillantes, pour entrer sur les territoires maudits des Fëorés, les guerriers démons à cornes. Les douces forêts disparurent, tout comme les plaines verdoyantes ; les ruisseaux se tarirent à mesure que nous progressions, la terre devenait morne sous les sabots de nos montures, la végétation se raréfiait et le vent s’essoufflait. La peur rôdait sur ces terres, montée sur les sombres nuages qui toujours couvraient le ciel. Les éclairs déchiraient les cieux inlassablement, mais nulle pluie ne venait jamais caresser la terre sèche et maladive. Ici, tout n’était que désolation.
Les démons avaient chassé les hommes de ces contrés, et pris possession des lieux, les défigurant d’atroce façon pour que jamais la nature ne reprenne ses droits. Je frissonnai en contemplant d’un air épouvanté le paysage désolé. Derrière nous, à deux lieux à peine, j’apercevais encore la verdoyante plaine d’Arkéo’Lhan qui me tendait les bras. Mon cœur battait, mes mains tremblaient. La poussière me brûlait les yeux et asséchait mes lèvres et ma langue. Au devant, l’Enfer nous attendait.
« Maître, je vous en pris, faisons demi tour. Seule la mort nous attend en ces funestes contrés, implorai-je »
Messire Argoth resta droit et immobile sur sa selle. Pour la première fois, je le voyais hésiter. C’était bien la preuve que rien de bon ne pouvait se trouver plus avant.
« Non »
Telle fut sa réponse, claquant dans l’air comme un coup d’épée. Puis, sans attendre, il talonna Sor’n et repartit. Moi, je ne le pus. Je n’avais pas le courage de mon Maître. Je n’avais pas sa vaillance, ni sa science de l’épée. Je n’avais pas sa bravoure sans faille, ni sa lame magique. Aussi, je fis ce que tout homme aurait fait à ma place. Je tournai brides et regagnai les terres plus accueillantes de l’Ouest.
Une flèche siffla dans les airs et se ficha dans le pommeau de ma selle. Surpris, je regardai alentours, mais il n’y avait personne. Messire Argoth était déjà loin derrière. Enroulé autour du trait, un parchemin. Je le déroulai.
« Attend moi »
Ce n’était pas signé, mais je sus de qui cela provenait. Aussi, lorsque j’atteignis la mince ligne herbeuse qui séparait l’Arkéo’Lhan des terres Fëoriennes, j’arrêtai ma monture et montai mon campement.
Ce qui suit sont les évènements qui arrivèrent en terre maudite en mon absence. Je les raconterais tels qu’ils me furent dits par Messire Argoth en personne, au cours de sa quête.
« Plus j’allais vers l’Est, plus l’acidité du vent me prenait à la gorge. La poussière s’infiltrait dans mon armure, dans mes yeux, dans ma bouche. Sor’n lui même peinait à avancer. L’ombre du Démon s’étendait sur moi, m’enserrant de ses bras putrides. »
Le brave et vaillant Sor’n finit par basculer sur le côté, lentement afin de laisser à son maître le temps de descendre. Messire Argoth récupéra son arc et son carquois, son épée et son écu. Puis il dessella sa monture et posa l’ensemble de son paquetage sur le sol.
« Ô fidèle compagnon. Je comprends ta douleur. Attends moi ici, et veille sur mes biens. Je ne serais pas long. »
Ainsi le Chevalier reprit sa route à pied, dans l’enfer desséché des terres Fëoriennes.
« Plus j’allais, plus ma cuirasse me pesait. Je ne tardai guère et m’en débarrasser, ne conservant que mon bouclier, Arendia, et l’Arc. Ma plus grande crainte était de tomber sur une tribu de Fëorés, car dans mon état je doutais de pouvoir combattre. Mais je devais continuer, car peut être que la Faërite se trouvait au bout de cette épreuve, du moins ce qui me mènerait à elle.
« Au bout d’un moment qui me parut une éternité, je fus trouvé par une bande de maraudeurs. Des cris s’élevèrent tout autour de moi, inquiétants, menaçants. C’était des hommes, mais ce n’en était pas en même temps. Ils se tenaient sur deux jambes, comme toi et moi, mais étaient voûtés, bossus. Leurs faciès hideux étaient encadrés de crinières de cheveux emmêlés et sales, grouillant de vermine immonde. Leur peau sombre et entachée se confondait avec la terre, et ils arboraient des lances grossières et des rocs, qu’ils projetaient aussi loin qu’ils le pouvaient, au vu de leur petite taille. Ils étaient vêtus de rien.
«Ils m’encerclèrent rapidement, me coupant ainsi toutes possibilités de retraite. Je ne pouvais pas les affronter, ils étaient trop nombreux. Je ne voulais pas mourir ici, car j’aurais fini seul et oublié de tous, sans gloire ni honneur, et mon squelette aurait nourri les vers putrides de terres dévastées. J’eus alors une idée. Je pris dans mon carquois l’une des trois flèches d’or que j’avais récupérées sur le trésor de Tarask. Je la fis scintiller grâce aux rayons de soleil maladifs qui parvenaient difficilement à franchir les épais nuages. Les maraudeurs arrêtèrent leurs chants de mort pour observer. Ils semblaient fascinés, et moi je priais pour que mon plan réussisse. Doucement, j’encochai le trait, et tendis la corde de mon arc. Je visai le ciel puis relâchai la pression. La flèche partit comme le vent. Les maraudeurs, surpris et effrayés, s’enfuirent en hurlant, et moi je soupirai de soulagement. Je savais que je n’étais pas passer loin du royaume des morts et je remerciai tous les dieux de m’avoir laissé la vie sauve. »
Messire Argoth poursuivit son périple, de plus en plus épuisé. Il finit par arriver aux abords d’un fleuve à sec, dont le pont était gardé par un homme en armure noire.
« Il était étrange. Sa cuirasse était épaisse, faite en plaques polies et lourdes, son casque, ne laissant voir que deux yeux sombres était surmonté d’une paire de corne impressionnantes. Une épée plus grande que moi était fichée en terre devant lui, et une formidable hache de bataille pendait dans son dos. Il inspirait la crainte et la peur, mais il se montra étonnamment courtois.
« -Halte là, voyageur. »
« Il parlait sans agressivité, serein, d’une voix que je qualifiais de douce et rassurante. Cela tranchait d’autant plus avec son apparence.
-Derrière ce pont s’étendent les territoires de chasse du maître des lieux. La voie est bloquée.
-Je souhaite tout de même m’y rendre. Je suis à la recherche d’un autel.
-Ce que vous cherchez se trouve bien de l’autre côté. Mais je vous répète que la voie est close.
-Qu’est-ce qui m’empêche de passer ?
-Mon épée et ma hache.
-Dans ce cas je traverserais par la rivière.
-Je vous lancerais un poignard dans le dos.
-J’irais plus loin.
-Je vous suivrais.
-Vous gardez ce pont.
-Certes, mais vous êtes la première personne à vous présenter ici depuis des siècles. »
« Des siècles ? Mais dans ce cas, la Faërite a toutes les chances de se trouver là bas !, pensais-je alors. Il fallait que je poursuive ma route, coûte que coûte. »
-N’y a-t-il vraiment aucun moyen ?
-Aucun.
-Et si je vous tue ?
-Vous pouvez essayer.
-Vous êtes fort.
-Probablement.
-J’essaierais quand bien même.
-Pourquoi vous obstinez vous ? Si vous voulez mon avis, vous avez plus de chance de survivre si vous rebroussez chemin. La nuit va bientôt tomber ; c’est bientôt l’heure.
-L’heure de quoi ?
-Il vaut mieux pour vous de ne pas le savoir ; si effectivement vous ne savez pas, ce qui serait original de la part d’un voyageur s’aventurant dans ces contrées.
-Parle.
-Non, j’en suis navré.
-Je le suis aussi. Ma quête touche à sa fin semblerait-il…
-Vous parliez d’essayer de me tuer.
-J’ai peur d’avoir plus de chance d’échouer que de vaincre.
-Vous êtes un sage.
-Qui vit ici ?
-les Fëoriens.
-En êtes vous un ?
-Non point. Je ne suis qu’un humble Chevalier.
-Vous mentez. Un Chevalier ne vit pas plusieurs siècles.
-C’est vrai. Votre sagacité vous honore, messire… ?
-Je suis Argoth, messire Argoth. Pourquoi mentez-vous ?
-Je ne vous mens pas. Mon âge est bien tel que je prétends qu’il est.
-Comment cela se fait-il ?
-J’ai renié mon roi, et pour me punir, il m’a banni ici. Le Maître m’a trouvé, et m’a octroyé l’immortalité en échange de mes services.
-Vous ne pouvez mourir ?
-C’est cela même.
-Dans ce cas, vous combattre ce serait perdre forcément.
-Vous êtes dans le vrai, encore une fois.
-Par conséquent, si je vous bats en combat singulier, cela augmentera ma renommé ?
-En théorie oui. Mais n’oubliez pas que c’est impossible.
-Me permettez vous de la vérifier ?
-Je vous en pris. »
Messire Argoth se déchargea de son arc et de son carquois, les laissant reposer à même le sol. Il empoigna son écu et défera son épée. Le Chevalier Noir saisit sa hache dans un cliquettement métallique et se mit en position à son tour.
« Êtes vous prêt ?, demanda Argoth.
-Je le suis.
-Très bien, alors j’arrive »
Messire Argoth s’élança, et donna un grand coup vertical qui fut paré d’un geste nonchalant. Il esquiva avec peine le revers qui suivit.
« J’abandonne.
-Déjà ?
-Vous êtes trop fort.
-Non, vous vous trompez.
-Comment cela ?
-Vous êtes trop faible.
-Non, je persiste, vous, êtes trop fort.
-Votre fierté vous aveugle messire.
-Messire Argoth.
-Si vous voulez… Allez vous partir à présent ?
-Certes non, j’ai peur de mourir durant le voyage de retour.
-Dans ce cas les dieux aient pitié de votre âme. Vous mourrez de la main du maître.
-Qui est-ce ?
-Le roi des Fëoriens.
-Il doit être terrible.
-Assurément.
-Quel est son nom ?
-Daz’Raël.
-J’ai déjà entendu ce nom.
-Alors vous savez quels dangers vous courez en restant ici.
-Ai-je une chance de le vaincre ?
-Vous seriez idiot d’essayer.
-Mes chances sont meilleures contre vous ?
-Vos chances de mourir sont égales.
-Dans ce cas, je réessaye. Etes vous prêt pour la seconde manche ?
-Venez.
-Je suis là. »
Messire Argoth repartit à la charge. Il buta de nouveau sur l’épais manche de la hache qui repoussa son assaut. La tête de l’arme fila vers lui à toute vitesse, et le Chevalier ne dût sa vie qu’à son écu, qui craqua effroyablement sous l’impact mais tint bon. Messire Argoth profita d’une légère brèche dans la défense dans son adversaire pour se fendre. Arendia scintilla soudainement, et elle traversa la lourde armure comme si c’eût été un vulgaire habit. Le Chevalier Noir reçut une blessure sévère et recula en titubant.
« Comment ?, demanda-t-il avec étonnement.
-Voyez, vous n’êtes peut être pas si invincible que vous prétendez l’être. J’ai mes chances.
-Qui êtes vous ?
-Je suis Argoth ! Messire Argoth ! Chevalier libre en quête de la Faërite. Ecartez vous de mon chemin, et je vous laisserais la vie sauve.
-La vie sauve ? Le Chevalier éclata de rire.
-Qu’y a-t-il de si drôle ?
-Ha, vous vous enorgueillissez trop vite, messire Argoth. Vous ne m’avez infligé qu’une blessure. Ma vie est loin d’être en danger. Vous mourrez avant moi.
-Vérifions, si vous le voulez .»
Le combat reprit, plus fort, plus vite. L’étrange Chevalier Noir se battait à présent avec toutes ses forces, frappant avec des coups calculés, ne laissant aucune faille dans sa défense. Petit à petit, il repoussait Messire Argoth, qui peinait de plus en plus. D’un revers habile, ce dernier parvint à trancher le manche robuste de la Hache, forçant son adversaire à se saisir de sa lourde épée. Mais le poids important de l’arme ne sembla nullement le gêner, au contraire, son habilité s’accrue.
Le bouclier de Messire Argoth se brisa soudainement sous la violence d’un coup particulièrement barbare. Le choc paralysa son bras et le jeta à terre. Il se releva aussitôt et repartit au combat. Ses bottes et ses feintes, d’ordinaire si redoutables, ne prenaient jamais le Chevalier au dépourvu, et il les contrait avec facilité. Plus les échanges s’éternisaient, plus les chances de victoires semblaient s’éloigner. Finalement, d’un coup de botte dans le ventre, le Chevalier envoya bouler son adversaire. Il se dressa au dessus de lui, prêt à l’embrocher lorsqu’Argoth, à la vitesse de l’éclair, se remit en position et se fendit d’un geste ample, transperçant le casque et le crâne du Chevalier. La scène sembla se figer, puis tout doucement, l’homme lâcha son épée qui disparut en poussière. Un rire jaillit du casque.
« Haha ! Je te félicite, Argoth. Tu es le premier à me vaincre. Je t’en félicite. Je ne puis plus t’empêcher de poursuivre ton chemin ; va, tu as ma bénédiction mais n’oublie pas ! Le maître ne sera pas très loin… Sache que ta bravoure sera connue longtemps avant que tes ennemis t’affrontent. »
Puis, dans un soupire, son corps et son armure se brisèrent en milliers de petites billes de fer noir, avant de se disperser aux quatre vents.
Prince du Crépuscule:
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