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La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1
Prince du Crépuscule:
Eh bien, Samyël, je dois dire que ton histoire avance pas mal! ^^ C'est très plaisant en tout cas, on en apprend plus sur le méchant de ton cycle, à savoir Eratius le Juste, et sa bande de fanatiques qui sont non me rappeler un certain capitaine Tobias Brogan, chef suprême du Sang de la Déchirure, clan qui traque tous les utilisateurs de magie en prétextant leur appartenance au Mal dans le cycle L'Epée de Vérité. Mais je dois dire que j'aime bien! Aussi on en apprend un peu plus sur la magie, le mage Rirjk est attachant tout comme Samyël, de plus l'ambiance sombre et épique d'un monde en péril me plaît bien, tout comme ces mystères et l'intrigue qui se développe, l'angoisse qui se profile à l'horizon, les ténèbres qui s'appesantissent sur ces contrées fantastiques. Les dialogues sont bien construits et avancent bien, ce qui rend le texte attrayant et lui insuffle une certaine vie. L'écriture est toujours aussi juste et les effets dosés convenablement, c'est agréable à lire et accrocheur, aussi j'attends ta suite avec une certaine impatience, pour constater de la suite des évènements! ^^
Eh bien, je viens de lire ta nouvelle, et je la trouve absolument époustoufflante! Je suis transi et émerveillé, c'est vraiment du beau travail, empli d'intentions, d'effets, d'une histoire fascinante, de personnages attrayants... L'intrigue est magnifiquement dévolopée, la bataille et ce monde dont tu as inventé les règles, doublé d'une atmosphère toute guerroyante, fantastique et épique sont dépeints d'une manière très plaisante et porteuse. Je ne regrette pas d'avoir lu, sincèrement, c'est très bien écrit et intéressant! :)
Bonne continuation Great Magician Samyël! ^^
Great Magician Samyël:
yop yop^^ Mise en ligne du chapitre 3^^
PdC (je me permets^^), merci pour tes commentaires^^ Continue, je les adore ; )
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Chapitre 3 : De la difficulté d’apprendre.
Samyël releva la tête avec un soupir rageur. Il jeta sa plume au loin et il sentit des larmes d’impuissance lui montaient aux yeux. Il les refoula. Il en avait plus qu’assez. Il avait mal au poignet et ses doigts étaient gourds.
-C’est pas juste !, s’écria-t-il. Tu m’avais promis de m’apprendre la magie !
Rirjk regarda l’enfant avec des yeux patients et détourna son attention du manuscrit qu’il lisait pour répondre.
-Ne sois pas si impatient. C’est un passage obligé de ton enseignement. Un magicien ne peut rien faire s’il ne sait pas lire ni écrire. Maintenant reprend ta plume et remet toi au travail sinon tu n’auras pas à manger ce soir.
Samyël grommela quelque chose dans ses dents mais s’exécuta. Cela faisait deux semaines que sa formation avait commencé. Et il regrettait déjà ! De l’aube au crépuscule, il remplissait des pages et des pages de parchemin. Un jour il ne devait faire que telle lettre car son maître trouvait qu’il ne les faisait pas correctement, un autre il devait écrire les vingt six lettres dans l’ordre des centaines de fois… Et lorsque qu’il n’y avait plus de papier ou d’encre, c’est lui qui devait descendre à Vallon Brumeux, la deuxième bourgade de l’île, située à deux kilomètres plus au nord de la Dent pour acheter les fournitures. D’autant plus que Rirjk lui avait interdit de prendre le sentier, mais de s’éreinter à travers la forêt. « Un magicien doit être fort de corps et d’esprit » avait-il dit…
A cela s’ajoutait le fait qu’il devait mériter sa pitance en travaillant d’arrache-pied. Mais le pire, c’est que Rirjk ne lui avait encore rien enseigné ! Il n’avait même pas vu un seul petit éclat de magie depuis deux semaines.
Et pour couronner le tout, son grand père était complètement pour ce traitement diabolique. Le jeune garçon se demandait combien de temps il pourrait survivre à ce régime.
Cependant, au milieu de la première semaine, Erika accoucha. C’était un petit garçon que ses parents nommèrent Erik. Depuis, Samyël s’émerveillait de voir la vie aux premiers jours. Il posait plein de question à la jeune mère lorsqu’il le pouvait, auxquelles elle répondait volontiers. L’événement lui avait permis de souffler un peu car son maître avait passé plus de temps à s’occuper de son enfant que de son jeune apprenti.
Samyël se rassit sur le petit tabouret de bois et repris son travail. Cependant, sa main droite était complètement hors d’usage, il décida de ne pas se plaindre pour pouvoir manger et essaya de la main gauche. Ses débuts furent assez périlleux. Sa main tremblait toute seule et son écriture devint presque illisible. Cependant, il persévéra et en fin de journée il commença à avoir du résultat. Certes très peu, mais la différence était là.
Rirjk se pencha soudainement par-dessus son épaule pour admirer le travail de son disciple.
-hum… C’est bien ! Continue de t’entraîner avec cette main là. Lorsque tu sauras écrire aussi bien de l’une que de l’autre tu en auras fini avec l’écriture.
Cette pensée rasséréna Samyël qui travailla avec plus d’ardeur encore.
Le soir, il quittait la demeure de Rirjk pour retourner dans sa propre maison. Son grand père l’y attendait alors et lorsque le garçon n’était pas trop fatigué, il lui racontait une histoire. Après cela, il s’endormait comme une masse et son grand père le regardait dormir en souriant.
Un jour, peu de temps après, son maître déclara que Samyël savait écrire. Après cela, il sortit un nombre impressionnant de parchemins et en étala quelques uns devant le garçon. Il les désigna ensuite un par un, indiquant les dates auxquelles Samyël les avait écrits. L’enfant en resta bouche bée. Sans le remarquer, il avait fait des progrès énormes ! D’autant plus qu’avec son entraînement des deux mains, il avait gagné en dextérité de la main gauche.
-Je te félicite, dit son maître. Tu apprends très vite. Cependant, ton apprentissage est loin d’être terminé. Il te reste encore beaucoup à apprendre. Mais que cela ne te décourage pas ! Demain, je te laisse te reposer, profite en.
Samyël se reposa donc, et il fut surpris de voir à quel point il en avait besoin. Il fit part de ses progrès à son grand père qui le félicita.
L’entraînement repris.
Tôt le matin, Samyël se rendit chez Rirjk. Ce fut Erika qui lui ouvra, son bébé dans les bras.
-Je suis désolée Samyël mais mon mari n’est pas là. On l’a appelé tard cette nuit pour s’occuper d’un enfant malade, à Gontarion. Tiens. Il m’a demandé de te remettre ceci afin que tu le portes à Lex.
Gontarion… Le seul port de l’île, à l’extrême nord. Ainsi donc la renommée du mage s’était étendue à toute l’île ? Afin de gagner de l’argent, Rirjk utilisait ses dons afin de rendre la vie plus simple aux gens : il soignait des maladies, s’occupait des blessures, réparait des outils… Cependant, il n’utilisait sa magie que très rarement. Lorsque Samyël lui avait demandé pourquoi, il lui avait débité un discours sur l’Equilibre que Samyël ne s’était pas donné la peine de retenir –il n’y avait de toute façon pas comprit grand chose…
Lex vivait au Vallon. C’était un petit homme, plutôt grassouillet, mais très gentil que Samyël aimait beaucoup. Ils avaient déjà cheminé ensemble plusieurs fois. Il portait en permanence un manteau en fourrure brune. Cela lui conférait un aspect un peu frustre qui déroutait la plupart des gens qui ne le connaissaient pas. Ce que Erika avait remis à samyël était un petit bout de parchemin sur lequel était juste inscrit « commande ».
Se demandant ce que pouvait bien être cette mystérieuse « commande », Samyël se mit en route pour le voyage qui allait lui prendre une grande partie de sa journée.
Il s’éloigna de la maison de son maître pour rejoindre le village d’où débutait la piste. Le village à proprement parler n’était en fait qu’un rassemblement d’une dizaine de maisons. Il possédait un petit forgeron pour répondre aux besoins courants des villageois. Le forgeron avait un fils, de sept ans l’aîné de Samyël. C’était un jeune gars robuste et musculeux, mais taciturne. On ne le voyait pas beaucoup.
A côté de leur demeure se tenait l’échoppe du tailleur. C’était un vieil homme fermé mais bon, qui avait perdu sa femme et ses deux filles au cours d’un accident.
A part cela, la populace de la Dent était uniquement constituée de bergers et de paysans. Cependant, il n’y avait presque pas d’enfants de l’âge de Samyël. Juste une fille et un garçon… Elle était plutôt mignonne, mais l’apprenti magicien la détestait, car elle ne faisait rien d’autre de le taquiner… Quant au garçon, Samyël l’appréciait, mais sans plus. C’était un jeune vif, un peu bagarreur et ils s’étaient souvent battus à deux. Cependant, depuis qu’il avait atteint ses sept années, son père le réquisitionnait pour s’occuper du troupeau familial, et donc Samyël ne le voyait plus beaucoup. Cependant, cela lui laissait le champ libre pour s’occuper des voyageurs de « sa » forêt. Même si ces derniers temps il ne pouvait plus s’occuper de cette tâche en raison de son apprentissage.
La fille, elle s’appelait Rose, était assise sur la clôture en bois à la sortie du village. Elle regarda Samyël qui arrivait avec un grand sourire. Alors qu’il passait devant elle, elle s’écria :
-Bonjours m’sieur l’Magicien !
Sur le coup, samyël rougi et jura entre ses dents. Il commença son voyage avec l’écho du rire horripilant de Rose dans son dos. Le jeune homme s’écarta très vite du sentier, comme le lui avait ordonné Rirjk. Il en profita pour admirer le paysage, car la première partie du chemin était simple, vu que ce n’était qu’une pente douce tout du long. Cependant, la remontée arrivait derrière…
Solanéa était un petit paradis de verdure. Elle était principalement composée de grands pâturages pour les troupeaux, mais quelques forêts avaient poussé çà et là. Il devait y avoir une douzaine de petits villages sur l’île. Les deux plus grands étaient bien évidemment Gontarion, le seul port de l’île et Vallon-Brumeux. A part cela, ce n’étaient que de petits hameaux de quelques dizaines d’âmes.
Solanéa avait la particularité de s’élever en altitude au fur et à mesure que l’on progressait vers le Sud. Par conséquent, si Gontarion se situé un peu au dessus du niveau de la mer, la Dent qui se trouvait à la pointe sud se trouvait à environ un kilomètre et demi d’altitude.
Les côtes de Solanéa étaient très raides et déchiquetées, et de nombreux récifs l’entouraient, ce qui promettait une mort certaine aux malchanceux qui tombaient.
La faune se composait essentiellement de moutons, mais de nombreuses espèces d’oiseaux, des sangliers, quelques renards et de petits rongeurs avaient colonisé les bois de l’île. Quand à la flore, elle était riche et variée, et faisait le bonheur des herboristes des magiciens, bien que ces derniers temps, pas un seul n’était venu.
Après environ une bonne heure de marche hasardeuse à travers la forêt, Samyël en émergea et combla la courte distance qui le séparait de Vallon brumeux. Quelques connaissances le saluèrent, mais la plupart des gens ne faisaient pas attention à lui. Lex vivait dans la cabane douillette un peu à l’est du Vallon, près de la falaise. Samyël frappa à la porte et après un petit moment de silence, la porte s’ouvrit sur le petit homme. Il avait l’air fatigué et il se frottait les yeux.
-Ha, c’est toi Samyël…
Silence.
-Lex ? Mon maître ne vous a pas mis au courant ?
-De quoi tu parles ?… ha si, la commande ! Ne bouge pas, je vais te la chercher…
La porte se referma et le jeune garçon entendit le fracas d’un objet en verre qui éclate sur le sol, suivi d’un juron. Peu après, Lex ressorti en tenant dans ses bras un étrange paquet enveloppé d’un linge blanc. La forme de l’objet à l’intérieur était grande, élancée, et recourbée. Samyël se demanda ce que se pouvait être. Il le prit, le cala sous son bras, remercia Lex et repris la route en sens inverse. Comme le paquet le gênait, il s’autorisa à prendre le sentier afin que les branches ne s’accrochent pas dessus.
Il pleuvait. Un orage d’été, très fort. Une silhouette sombre titubait sur le sentier. Rirjk poussa la porte de sa maison qui s’ouvrit en grinçant. Un bon feu crépitait dans l’âtre et Samyël et Erika s’occupaient du bébé. Un éclair déchira le ciel et Samyël sursauta en apercevant son maître. Il avait l’air anéanti. De profondes cernes sous ses yeux indiquaient qu’il était fatigué, ses membres tremblaient, un début de barbe recouvrait son menton et ses joues, il était trempé, mais le pire était ses yeux. Ils exprimaient une tristesse sans fin, mais il y avait une pointe de rage, d’amertume. Cela fit peur à Samyël.
-Erika, fais-moi à manger, s’il te plaît, dit Rirjk d’une voix rauque. Samyël, approche.
Le gamin obéit. Rirjk s’accroupit devant lui et posa ses deux mains sur les épaules du garçon. Puis il fixa son regard sur celui de son apprenti. C’était la première fois qu’il était aussi solennel.
-Samyël… Sache… Sache que la magie est loin d’être toute puissante. Ne te fie jamais trop à elle…
Il avait détourné les yeux, mais Samyël y avait vu des larmes.
-C’est tout ce que j’ai à te dire pour aujourd’hui. Rentre chez toi, et reviens demain. Je ne suis pas en état de t’enseigner quoi que ce soit ce soir…
Le jeune garçon acquiesça en silence.
C’est plus tard qu’il apprit que Rirjk avait échoué à sauver une vie
Great Magician Samyël:
Hi people : ) Mise en ligne du chapitre 4. A partir de maintenant, les choses sérieuses débutent, mais je n'en dis pas plus ^^ Le chapitre 5 devrait arriver dans le courant du week-end, voir fin de semaine prochaine. Enjoy!
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Chapitre 4 : Peur dans les ténèbres.
-Maître… qu’est-ce que c’est ?, demanda Samyël en levant de grands yeux interrogateurs vers son maître.
-Hé bien…c’est un arc.
Pour le jeune garçon, ce n’était rien d’autre qu’une branche de bois recourbée à laquelle on avait tendu une corde à chaque extrémité. C’était ce que renfermait le paquet de Lex. Il y avait également un carquois en cuir doublé de fourrure où une trentaine de flèches étaient rangées.
-Bon, donne moi ça, repris Rirjk en tendant la main. Tu vois, tu le tiens comme cela, tu y mets une des flèches comme ceci, tu tends la corde ainsi, tu vises… et tu relâches.
Le trait parti et se perdit dans l’herbe.
-Bon, je ne suis pas très bon. Mais tiens. La suite de ton enseignement consistera à maîtriser la pratique du tir à l’arc. Tu auras pour cela deux objectifs. Primo, tu devras tirer un sanglier et le ramener ici même. Secundo, tu devras être capable de tirer deux fois de suite au centre d’une cible. Enfin, économise tes flèches car ce sont toutes celles que tu recevras de ma part ou de n’importe qui d’autre. A partir de maintenant, tu n’auras le droit de te présenter devant moi que lorsque tu auras accomplie l’un de tes objectifs. Je te donne aussi comme consignes de devoir te débrouiller seul en journée. Par conséquent, si je te vois rôder autours du village ou près de chez moi ou de chez ton grand père, j’arrêterais aussitôt de t’initier. Cette consigne prend fin après le crépuscule, et recommence à l’aube. Sur ce, je te souhaite bonne chance jeune disciple.
Et sur ces mots, Rirjk repartit en sifflotant, laissant un Samyël abasourdi, tentant de comprendre le flot d’informations que venait de lui débiter son maître en moins de deux minutes.
Lorsqu’il eu enfin tout compris et saisit le sens de ces paroles, il maudit son maître et son entraînement diabolique.
C’était le début de la journée, peu après l’aube. Il faisait encore un peu sombre, mais l’activité sonore de l’île avait déjà repris : bruits d’insectes, chants d’oiseaux, la mer s’écrasant inlassablement contre la falaise…
Il avait pris un solide petit déjeuner avec son maître, qui s’était totalement remis de ses émotions de la veille. D’ailleurs, Samyël aurait dû se douter de quelque chose à ce moment là : c’était la première fois que le magicien se montrait aussi généreux sur la nourriture…
Le jeune garçon soupira et saisit son arc –qui était un peu trop grand mais qui atteindrait une taille idéale lorsqu’il grandirait un peu. Il passa ensuite son carquois en bandoulière et alla récupérer la flèche que Rirjk avait tirée. Il chercha une dizaine de minutes avant de la trouver. Il se dit alors qu’il devrait faire attention afin de ne pas en perdre lorsqu’il louperait une cible.
Il passa le reste de la journée à chercher dans les bois de quoi se faire une cible. Il dénicha de grosses branches et il ramassa quelques poignées de hautes herbes pour les lier entres elles. Cependant, il constata rapidement que ses flèches, très sommaires, guère plus que des bâtonnets taillés, ne parvenaient pas à se ficher dans le bois.
Le soir venu, il récupéra un vieux sac de blé vide qu’il bourra de paille auquel il fixa les branches grâce aux herbes. Le lendemain, il trouva une petite clairière dans la forêt où il positionna sa cible à forme humaine grâce à bâton épais.
Après cela, il décocha ses premiers traits.
Les débuts furent assez difficiles : il n’arrivait pas à tendre la corde suffisamment si bien que la flèche retombait mollement sur le sol quelques centimètres plus loin, ou bien encore que sous l’effort intense que lui demandait la corde pour rester tendue, il n’arrivait pas à viser…
En fin de journée, Samyël était épuisé. Il ne sentait plus ses bras et celui de droite était complètement rouge à cause du frottement de la corde, et ça le démangeait en plus de lui faire très mal. Il n’avait touché qu’une seule fois au but et encore, c’était dans la jambe… Des larmes de frustration et d’impuissance lui montaient aux yeux, mais il restait déterminé, prêt à montrer de quoi il était capable.
Alors qu’il ramassait ses flèches, il remarqua qu’il en avait perdu douze sur ses trente… S’il continuait à ce rythme, il viendrait rapidement à bout de sa réserve…
Le crépuscule étant tombé depuis un bon moment, Samyël se décida à rentrer.
Dans la forêt, tout était toujours plus sombre qu’à l’extérieur. Cependant, depuis le temps qu’il s’y aventurait, Samyël s’y était habitué. Ses yeux s’adaptaient d’ailleurs presque instinctivement. Alors qu’il remontait le sentier, baigné de la lumière lunaire, il entendit un bruit.
Ho, rien de bien extraordinaire, juste le léger froufroutement d’un fourré, comme lorsque le vent souffle ou qu’un animal le traverse.
Cependant, à cette époque de l’année, le vent ne soufflait quasiment plus, et la faune nocturne de Solanéa n’était composée que de chouettes à cette altitude.
Sachant cela, Samyël pris soudainement peur et s’enfonça à travers bois, à l’opposé du son. Il courut un moment, puis s’arrêta, essoufflé. Son arc qu’il avait passé en bandoulière le gênait dans ses mouvements, d’autant plus qu’il s’accrochait aux buissons.
De nouveau, le bruit.
Le cœur de Samyël s’emballa. Il avait cru distingué des yeux jaunes dans la pénombre. Aucun animal n’avait ce type d’yeux ! Son esprit s’affola, il repensa soudainement à toutes les histoires, les fables que l’on racontait sur les démons, les esprits, les racontars de paysans superstitieux…
Le bruit, plus près cette fois.
Une sourde angoisse s’empara insidieusement de lui, éclipsant sa raison. Il crut entendre une espèce de grognement, un bruit d’aille dans le noir.
Il hurla lorsque quelque chose lui frôla la jambe.
« Il y a si longtemps… »
Les paroles avaient explosé dans son esprit, masquant son regard d’un voile de douleur. Il s’écoula.
« Ceux de ton espèce… Tu vas payer pour eux… »
Chaque mot, chaque son était semblable à un coup de marteau sur son crâne. Il sentit quelque chose sur son torse, puis un éclat lumineux.
La douleur… Les ténèbres…
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-M’sieur Jirk, m’sieur Jirk !
Rirjk leva la tête de son ouvrage. Quand allaient-ils enfin prononcer son nom correctement ?
Colin était en train de remonter le sentier en courant.
« Un brave garçon… » pensa Rirjk en refermant le livre qu’il étudiait. Colin agitait ses bras de façon frénétique « M’sieur Jirk, m’sieur Jirk ! »
-Allons, calme-toi mon garçon, dis le mage lorsque le jeune homme se fut arrêté à son niveau, essoufflé. Raconte moi ce qui te met dans cet état.
-C’est Samyël m’sieur, il… il…
-Il… ?
-Il est mort, m’sieur !
Rirjk se pétrifia. Qu’était-il en train de lui raconter là ? Il le saisit par le collet et le souleva du sol.
-Mais qu’est-ce que tu racontes ? Explique toi ! Vite !
Colin se mit à sangloter.
-Je vous en prie, m’sieur, ne me faite pas de mal ! Je… Je remontais le sentier, comme tous les matins pour livrer mon lait, et pis j’ai vu une forme sombre, pas très loin, dans les broussailles, vous savez, dans la forêt. Alors je me suis avancé, et il était là, mort !
-Mais… Où ? Comment ? Je veux dire, tu es sûr ?
-Aussi sûr que peut l’être un homme Samyël ! Je vous le jure !
Rirjk le lâcha, et il s’effondra dans la poussière en pleurant. Rirjk rentra chez lui et en ressortit avec son bâton de marche, ainsi que quelques bourses qu’il pendit à sa ceinture.
-Conduis moi à lui, dis-t-il d’une voix calme, mais légèrement tremblante.
Colin acquiesça en reniflant, se releva en chancelant, et repartis en courant. Rirjk le suivit aussi vite qu’il pu. Ils arrivèrent bientôt à l’endroit où Colin avait laissé sa carriole pour s’enfoncer dans la forêt. Quelques personnes étaient déjà là. Lorsqu’elles virent Rirjk, elles enlevèrent leur chapeau.
Le cœur de Rirjk s’arrêta un instant lorsqu’il vit le petit corps sur le sol. Pas de doutes possibles. L’arc en bandoulière, cheveux rouges… Tremblant, il s’agenouilla près de son apprenti. Trois plaies rigoureusement parallèles barraient son torse. Cela ressemblait aux griffes d’un animal. Mais aucun animal de l’île n’avait trois doigts… Rirjk chassa ces pensées pour s’occuper de choses plus urgentes. Il posa deux doigts sur son cou. Plus de pouls. Plus de respiration non plus… Il lui ferma les yeux. C’est alors qu’il remarqua l’expression d’effroi inscrite sur son visage. Il se releva.
-Apportez le corps chez moi, je vous prie…
Les hommes présents acquièrent sans bruit, l’air grave, puis s’exécutèrent.
Prince du Crépuscule:
Eh bien, le début des péripéties tend à débuter, c'est très bien! L'apprentissage de la magie n'est pas chose aisée avec ce brave Rirjk, Samyël en bave on dirait. Et le pauvre qui se voit frappé par une bête sauvage et dangereuse, cette suite me plaît bien GMS (bah quoi, tu m'as bien appelé PdC! ^^). Il est un peu tôt pour que je juge, puisque ce n'est là que le départ des aventures de notre cher chevalier-magicien aux cheveux vermeil, mais ça démarre bien, c'est plaisant, et tu n'as bien sûr perdu en rien ta façon d'écrire, continue ainsi, je te surveille! :)
Mais dis moi, je me sens un peu seul à commenter ici... Bon, je sais que GdO est affairé... ^^ Mais ne te décourage pas, moi je te suis!
Great Magician Samyël:
Bon, je mets en ligne le début du chapitre 5 (qui est très long^^)! Un chapitre qui se veut sombre, angoissant, j'espère qu'il vous plaira. Il ouvre de plus le début des véritables hostilitées : p
PdC (vive les pseudos longs lol^^), merci pour tout tes commentaires^^ Ne t'inquiète pas, quelque soit le nombre de commentaires que je reçois, je suis determiné à aller jusqu'au bout! ^^ (mais vous pouvez quand même commenter hein!, ça fait toujours plaisir^^)
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Chapitre 5 : La bête d’Ur-Les-Ombres (première partie).
-Qu’allez vous faire ?, demanda le grand père de Samyël à Rirjk.
Le vieil homme était calme, trop calme. Il n’avait même pas cillé lorsque le mage lui avait annoncé la nouvelle.
-Vous ne devez pas être sans savoir que dans ce cas, c’est au maître qu’il revient la tâche e sauver son disciple.
-Je sais, je sais, répondis Rirjk, un brin agacé. Peut être n’en ai-je pas l’air, mais je suis Mage ! Et vous non pl…
-Nous savons tout cela. La question est : qu’allez vous faire ?
Cette question, Rirjk y avait pensé toute la nuit de la veille, alors qu’Erika préparait le corps pour l’embaument. Et la nuit il n’avait pas dormi. Mais il avait pris sa décision. Il ira jusqu’au bout, quoi qu’il lui en coûta.
-Je vais faire usage du 8ème Art, il n’est pas encore trop tard.
-Vous seriez prêt à braver l’interdit ?
-Il n’y a pas d’autre solution. Je suis prêt à payer pour ça. C’est ma faute.
Silence.
-Savez vous ce qui lui a infligé de telles blessures ?, demanda le vieillard.
-Oui. Cela me regarde aussi, j’en fais mon affaire.
Le vieil homme le regarda un instant.
-Avez vous pensé à ce qui arrivera si vous échouez ?
-Bien sûr, j’y pense sans cesse… Mais ça n’arrivera pas, vous avez ma parole de mage.
Sur ces mots, il fit voleter sa grande robe auburn et s’en détourna sur le sentier.
-Je l’espère mon ami, je l’espère…
Rirjk ouvrit la porte sans un bruit. La nuit était noire, noire comme les doutes qui hantaient le cœur de cet homme silencieux.
Erika frissonna sans son sommeil. Rirjk lui remonta la couverture jusqu’au menton. Il la regarda un instant, en souriant doucement. Puis il lui déposa un baiser sur le front. Il fit de même avec son fils.
Soudain, un éclair déchira le ciel nocturne, et une averse torrentielle éclata.
-C’est peut être mieux ainsi, murmura Rirjk.
Il ouvrit le coffre qu’il avait acheté à son arrivé sur l’île. Il en sortit le contenu : un épée courte, dans un fourreau de bonne facture, un talisman en argent, où était gravé une rune qui flamboya un instant lorsqu’il la toucha, diverses bourses de en peaux, lourdes. Alors qu’il passait l’épée à son côté, de douloureux souvenirs remontèrent à la surface. Il les refoula avec toute la volonté qu’il disposait, mais ce ne fut pas assez. Ils continuèrent de le harceler, lui renvoyant des images de son passé dont il aurait préféré ne jamais se souvenir.
-Tu connais le prix…, susurra une voix démente dans son esprit. C’est toi qui as choisi…
Une goutte de sueur perla à son front tandis qu’il fermait les yeux afin de se calmer. Il pensa à des choses agréables : la douceur d’Erika, son tout jeune fils, le rire de Samyël…
Il rouvrit les paupières, avec un regard plus déterminé que jamais. Il bloqua ses souvenirs derrière une porte de son esprit et se concentra sur la tâche qui lui incombait. Il suspendit le talisman à son cou, et accrocha les bourses à sa ceinture. Il vérifia que l’épée coulissait bien dans son fourreau, puis il se tourna vers le fond de la pièce. Le corps de son disciple gisait sous une couverture blanche. Il s’en approcha doucement, puis il se baissa. Il l’emmaillota dans la couverture et le pris dans ses bras. Il le tint un moment contre son cœur, puis il lui caressa les cheveux.
-Rassure-toi, j’arrive, murmura-t-il.
Le corps toujours dans les bras, il se dirigea vers la porte. La pluie n’avait pas cessé, et des éclaires illuminaient le ciel nocturne à intervalle régulier. Rirjk saisit son bâton derrière la porte. Il passa ses doigts sur le bois sinueux, et des runes, longtemps cachées sous la surface reparurent. Elles illuminèrent la pièce d’une chaude lumière rougeoyante.
Rirjk sourit puis franchit le seuil. L’eau glacée le cueillit aussitôt, le trempant intégralement en quelques secondes. La couverture glissa, révélant le visage pâle de Samyël. Le mage déglutit puis referma la porte. Au passage, il frôla les runes qu’il avait gravé le matin même sur le linteau: Zorund, la Défense, Lorund, le Soleil, et Ira, le Calme. Il espérait que ce serait suffisant, sans vraiment y croire. S’il avait eu plus de temps…
Il secoua la tête et d’ébroua. Il avait des choses plus importantes à faire que de se miner l’esprit avec des choses aussi futiles.
Il se mit en route dans la nuit.
Solanéa la nuit… C’était l’inverse de l’île en journée. Un lieu d’angoisse, d’ombres mouvantes, de ténèbres, de bruits inconnus émis par des choses dans le noir. La forêt, déjà peu rassurante de jour devenait un véritable lieu de cauchemar pour les âmes sensibles. Mais Rirjk n’en avait cure. Il avançait d’un pas pressé, l’œil aux aguets, sans s’occupait du reste. Il n’avait pas le temps. Il arriva bientôt dans la clairière où Samyël s’entraînait au tir à l’arc. La cible était toujours debout. Le mage en fit rapidement le tour du regard. Cela suffira.
Il déposa le corps froid de Samyël au centre. D’un coup de pied, il déracina la cible et de deux mots de pouvoir, l’envoya voler dans les hautes herbes. Il ouvrit une de ses bourses et en sortit une douzaine de bougies, qu’il disposa en cercle autour du cadavre avant de les allumer. Étrangement, la pluie ne parvenait pas à les éteindre. Loin de là. Rirjk sortie d’une autre bourse deux bâtonnets de craie, une blanche et une noire. Il dessina sur le sol deux étoiles à cinq branches des deux couleurs, qui se superposaient de manière à former une étoile à dix branches, avec Samyël au centre. Dès qu’il eu fini, un vent froid comme la mort se leva sur la clairière. Rirjk frissonna. Au bout de chacune des branches, il traça une rune différente : la Mort, l’Âme, l’Esprit, la Vie, le Cœur, la Nuit, la Lune, le Spectre, le Corbeau et le Chant Funèbre.
Chacune s’embrasa un instant avant de s’enraciner dans le sol. Le vent hurla dans les arbres.
Rirjk se positionna à l’écart. Il ficha son bâton dans le sol et dégaina l’épée. Des runes mouvantes parcouraient perpétuellement la lame. Cinq d’entre elles s’embrasèrent et se positionnèrent de façon à former : Haz’Rael, l’Honnie.
Rirjk se passa le fil de l’épée au creux du bras, et fit couler son sang au dessus de chacune des runes. Après cela, il rengaina sa lame et commença à chanter. L’averse redoubla d’ardeur. Les arbres étaient ballottés comme des herbes. Malgré cela, la voix du Mage s’éleva dans la nuit, grave, puissante, triste. C’était un très vieux chant, de ceux qui avaient été composés à l’époque Samyël Une mélopée funèbre, dans une langue depuis longtemps oubliée.
Au plein cœur de la tourmente, Rirjk ferma les yeux.
Soudain, il n’y plus rien d’autre que le silence.
Il ouvrit les yeux.
La voie lactée s’étalait devant lui dans l’air nocturne. Des étoiles que nul être humain n’avait jamais vu. Leur disposition était totalement différente de l’ordinaire. L’air, l’espace était plus sombre, comme si un voile gris y avait été apposé. Rirjk fit des yeux le tour de son environnement. Il se trouvait dans une plaine, une très grande plaine, une plaine immense. On n’en voyait pas le bout. Une herbe rase et maladive tapissait le sol, jusqu’aux rives d’une rivière aux eaux noires. De l’autre côté, ce n’était qu’un désert de poussière et de rocaille. Dans le lointain, on pouvait apercevoir la forme sombre qu’était Murmure, la ville des morts. Aucun son n’était jamais émis dans ce monde.
La Mort…
Il n’aurait jamais pensé y remettre les pieds un jour. Du moins, pas de lui même.
Son âme s’emplit d’une mélancolie profonde, trop grande. Des larmes coulèrent sur ses joues, sans raison. Le corps lourd, il se mit en marche. Ses pas ne produisaient aucun bruit, l’herbe qu’il foulait, pas plus. Ce n’était que le silence, rien d’autre. L’air était lourd, exerçait sur les corps une pression forte.
Lentement, difficilement, Rirjk avançait. Il se dirigeait vers le fleuve. S’il n’était pas déjà trop tard, c’est là-bas que devait se trouver Samyël. Dans la Mort, le Temps n’est qu’une illusion. La nuit y est perpétuelle. Difficile de jauger le temps que l’on y passe. Et pourtant, si l’on ne voulait pas y rester prisonnier à jamais, il fallait faire vite. Quelques personnes, l’air hagard, erraient de-ci de-là. Il n’avait pas vraiment de consistance, ils se contentaient de marcher, sans savoir où aller. Rirjk pria pour eux.
Il continua sa marche vers le ruban noir qu’était le fleuve à l’horizon. Soudain, il apparut devant lui.
Samyël.
Ses cheveux illuminaient l’espace autours de lui, créant un halo rougeoyant. Rirjk écarquilla les yeux. Nulle couleur ne pouvait exister dans la Mort. Il ferma les yeux un instant, face à la violence de cette image dans le monde gris qui l’entourait.
Il les rouvrit. Son disciple ressemblait à une apparition éthérée, sorti d’un rêve. Il respirait la puissance, mais une puissance tranquille, endormie. Face à cela, Rirjk pris peur.
Il l’appela, longuement, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Samyël ne semblait pas le voir. Rirjk lui fit signe de la main.
Samyël se détourna. Il repris sa marche vers le fleuve, telle une étoile dans le ciel. Le mage le suivit, mais le jeune garçon semblait s’éloigner de plus en plus. Il le perdait.
Tout à coup, le fleuve fut devant lui. Une chape de brouillard masquait ses eaux sombres, comme un linceul. Une file d’hommes et de femmes s’étirait devant un petit ponton en bois. Ils affichaient des mines peinées, tristes. Un spectacle effroyable. Samyël se tenait devant la file, sur le ponton. Il semblait attendre. Rirjk remonta la colonne péniblement. Soudain, le son d’un carillon s’éleva dans l’air. Un son clair, vif, atrocement douloureux et plein d’amertume. Le cœur de Rirjk se pétrifia.
Le carillon continuait de sonner. Un chœur de lamentations vint s’ajouter à sa musique. Le brouillard se leva. Une embarcation noire évoluait sur le fleuve, silencieuse, inquiétante. Une grande silhouette, noire également, enveloppée d’une robe de même couleur se tenait à la proue. Elle manœuvrait une lourde rame.
Une arche en bois s’élevait sur le côté droit du bateau, face à la rive. Le carillon y était accroché. Le bateau se stoppa devant le ponton. L’arche faisait office d’entrée. La silhouette arrêta de ramer. Elle se tourna vers la file qui attendait. Un crâne grimaçant apparut sous la capuche. Ses yeux étaient comme deux puits sans fond. Elle darda un doigt squelettique sur la foule. Un murmure malsain se répandit dans l’air. On aurait dit un dialecte, mais ça vous glaçait les os, remuer les entrailles.
Rirjk repris son avancée. Il n’avait plus beaucoup de temps. Le Passeur emmenait les morts vers Murmure, leur demeure éternelle. Si Samyël monter dans le bateau, s’en était fini.
Soudain, une forme sombre apparut aux côtés de Samyël. Ce n’était qu’une masse de ténèbres, avec des ailles indistinctes Elle posa ce qui aurait pu être une patte sur les épaules du jeune garçon, qui continuait d’irradier sa lumière alentours. Deux petits yeux rouges apparurent, fixant Rirjk. Celui-ci appela Samyël.
Un ricanement s’éleva de la chose noire.
« Tu arrives trop tard, Mage… Il est à moi… Tu ne peux plus rien pour lui… »
Devant les yeux horrifiés de Rirjk, Samyël effectua un pas vers le bateau.
« Ça ne peut pas être vrai, ce n’est qu’un cauchemar, je vais me réveiller », pensait le Mage tandis que la scène se déroulait devant lui, comme au ralentit.
Tout à coup, Samyël vacilla. La lumière qui l’entourait diminua, clignota. Et il bascula dans le fleuve.
Un cri strident déchira l’air. La forme sombre se brouilla. Elle s’agitait dans tous les sens, se tordait. Elle cria de nouveau. Puis disparut.
Les yeux de mort du Passeur se fixèrent sur Rirjk. Le murmure repris. Il semblait lui être destiné. Le mage ne comprenait pas ce qui venait de se passer. Quelque chose en lui se réveilla subitement, lui faisant l’effet d’une claque. Il se boucha les oreilles pour ne pas entendre les paroles du Passeur, puis se précipita. Il se jeta dans le fleuve à son tour.
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