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La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1

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Great Magician Samyël:

silver:
Cela faisait un moment, j'ai lu ta petite histoire. Je la trouve très sympathique personnellement, sinon je te souhaite une bonne continuation dans les autres récits et de les revoir très prochainement

astrid:
GMS, tu risques d'avoir une nouvelle commentatrice.

J'ai commencé la lecture du Cycle du Rouge et j'ai trouvé ton écriture fluide et très facile à lire (bien sûr, je n'ai pas lu ton dernier chapitre, restant dans l'ordre chronologique de tes écrits.). J'ai été très surprise et, la curiosité ne me faisant pas défaut, j'ai continué ma lecture sans pouvoir m'arrêter. J'ai la sincère impression de lire un roman, installée dans le canapé et dévorant tes chapitres comme un loup affamé. C'est vraiment envoûtant, c'est tout ce que je peux te dire. Evoûtant, fluide et tellement facile à lire. J'ai l'habitude de ne pas faire des commentaires à rallonge, donc, tu risques de me voir débarquer souvent  x-D .

Bref, que dire à part bonne continuation ? J'ai hâte de lire la suite !

Great Magician Samyël:
Hello, c'est moi. (Tin tin! (8))

Pour changer, je vous apporte une petite suite du Cycle. (Oui je sais, presque une demie année s'est écoulée depuis la dernière.) J'espère que vous l'apprécierez.

Silver ==> Merci d'être toujours au rendez-vous! J'espère que la suite du Cycle te satisfera.

Astrid ==> Hé bien, c'est toujours très agréable d'avoir une nouvelle lectrice! D'autant plus que si ma mémoire ne me fait pas défaut, tu es la première, des lectrices. :)
En tout cas, ton commentaire m'a fait extrêmement plaisir, il ne pouvait à mon sens être plus élogieux. (Le rapport à un véritable roman, notamment!)
Bref, encore merci, et j'espère que la suite t'agréera aussi.


En sus du Cycle, j'ai mis à jour mon dernier post, y ajoutant les chapitres 2, 3 et 4 de ce nouveau récit finalement baptisé Marcherêve. Je ne posterai pas les prochains chapitres sur un post complet comme celui-ci, je continuerai d'éditer le premier. Jettez-y un coup d'oeil de temps en temps ; j'essaierai de mon côté de prévenir, dans mes futurs post ou dans le titre du topic.


Ensuite, une question : Le premier tome de Monarque est achevé. Etant donné que cette histoire là n'avait pas eu l'air de rencontrer un fol enthousiasme, je vous demande si cela vous intéresserait que je post tout de même la suite.

Voilà, bonne lecture et à un prochaine fois! (Moins éloignée dans le temps, j'espère!...)


___________________

[align=center]Le Cycle du Rouge.[/align]


 Livre IV : Le Mage




Chapitre 22 : Tempête. (1ère Partie.)




L'air dans le coin droit du bureau se mit à onduler doucement, puis une porte d'énergie bleutée jaillit du néant. Sorël sortit du portail en s'époussetant. Derrière lui, on pouvait apercevoir ses appartements, richement décorés.
le Maître fit des yeux le tour de la pièce, et eut un claquement de langue agacé. L'Archimage n'était pas dans son bureau. Dans son dos, le portail disparut sans un bruit, ne laissant que quelques particules résiduelles qui se dissipèrent très vite.
-Nemerle?, appela-t-il, espérant que le vieil homme était dans ses quartiers à l'étage.
Il ne reçut aucune réponse. Bien que n'en ayant aucune envie, il se mit à chercher l'Archimage. Ses pas le portèrent à la bibliothèque, qu'il fouilla de fond en comble sans succès, puis vers les salles d'étude aux étages, sans plus de résultat. Il redescendit au réfectoire pour ne trouver qu'une salle vide. A peine eut-il fait deux pas dans la pièce que les Serviteurs s'empressèrent de lui servir un repas. Le nez de Sorël se plissa de dégoût à la vue de la pitance qu'on servait aux élèves. D'un geste il congédia les entités, qui reprirent leur place dans le fond.
-Sorël?, fit une voix familière derrière lui.
L'intéressé se retourna, et s'inclina respectueusement devant Taenry.
-Maître.
-Je suis surpris de te revoir si tôt.
-Nemerle m'a demandé de venir le voir une fois par mois, pour lui faire part des progrès de Samyël. Où est-il?
-Il va bien?, répondit Blanc'Barbe en pensant au jeune homme.
-Très bien.
-Et toi?
-Pareillement. Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, à dire vrai. C'est un véritable plaisir d'enseigner à quelqu'un d'intéressé. Et doué.
Taenry hocha la tête, l'air songeur.
-L'Archimage est en visite chez sa Majesté. Il ne sera pas là avant ce soir.
Sorël soupira de dépit. Il s'apprêtait à prendre congé et rentrer chez lui lorsque Taenry le devança.
-Puisque tu es là, viens donc boire une choppe.
-Hmm, fit Sorël, faussement pensif. J'ai bien peur que cela me rende tout mielleux de nostalgie.
Ils échangèrent un sourire entendu.
Les appartements du Portier se trouvaient dans le Hall. Une petite porte dérobée, cachée derrière un pilier et renforcée par des charmes de confusion en gardait l'accès. Si Taenry y passait sans problème, le Maître devait se baisser pour ne pas percuter le linteau. L'intérieur était assez vaste, quoique bas de plafond. La décoration était presque inexistante, à l'exception d'une fantastique hache de guerre à double tête, fixée sur le mur du fond. Le tranchant des lames était tel qu'il pouvait découper presque n'importe quoi. L'arme était tellement bien entretenue que le métal renvoyait des éclats irisés. Les deux têtes mortelles étaient liées par un morceau d'acier en forme de tête chauve et barbue, aux traits farouches. Il y avait quelques ressemblances avec la figure de Taenry, Sorël se fit la réflexion. Des arabesques avaient été ciselées dans le métal, et le manche, trop court pour un humain de taille normal, était fait d'un bois lourd, robuste et noir. Le nom de l'arme était gravé dans le bois, mais les runes qui le composaient n'étaient pas magiques : elles appartenaient à un langage que Sorël ne connaissait pas.
Le reste de la pièce était plus banal : un lit, de taille optimale pour Taenry, austère mais douillet, une solide table en bois avec deux chaises, quelques étagères où étaient entreposés des choppes de différentes formes et origines, toutes partageant une même esthétique raffinée, des pipes de différentes longueurs, des liasses d'herbes à fumer, du matériel de distillerie, des bouteilles d'alcool poussiéreuses, quelques volumes d'Histoire et de Géographie accompagnés de cartes détaillées et coûteuses proprement enroulées et enfin un mannequin de bois sur lequel était exposée une armure de très belle facture, composée de multiples pièces de plaque que Sorël aurait été bien en peine de nommer, d'une chemise de mailles robuste, d'un heaume à cornes blanchies et de bottes ferrées. La pièce d'armurerie était parfaitement bien entretenue, mais inutilisable pour la très grande majorité de la population car adaptée à la petite taille de Taenry.
Pendant que Blanc'Barbe fouillait méticuleusement dans ses bouteilles à la recherche d'un bon Méliol - seul breuvage que le palais raffiné de Sorël tolérait - l'Altérant se tint devant la hache et fit passer son doigt sur le manche, avec une certaine déférence.
-Cela fait combien de temps que tu ne l'as pas utilisée?
Taenry poussa un soupir à fendre l'âme.
-Bien trop longtemps. Si je ne prends pas garde, elle se couvrirait de poussière plus vite qu'il ne le faut pour le dire.
-Tout cela te manque?
Le petit homme ne répondit pas tout de suite, absorbé par le choix cornélien qui s'imposait à lui : une cuvée spéciale Perigniac 1423, ou un Château Karadhan 1567? Finalement, il opta pour le second tout en répondant franchement :
-Un peu. Mais je ne m'y trompe pas . C'est simplement que je suis vieux. Le passé paraît toujours mieux que ce qu'il était quand on est vieux.
Sorël haussa les épaules ; il n'était pas encore en mesure de juger. Il s'installa face au vieil homme et ils trinquèrent en silence.
-Cela me paraît tellement loin, la dernière fois que nous avons bu ensemble, commenta Sorël avec un soupçon de nostalgie.
-Oui, acquiesça Taenry. Presque quatorze ans maintenant. Je ne te cache pas que ça me manque. Et comme il n'y a plus  de nouveaux élèves ou presque qui viennent, je me sens seul. Les jeunes ne se préoccupent plus des vieux. Je ne me sens aucune affinité avec aucun d'entre eux. L'Archimage passe beaucoup de temps auprès de sa Majesté ces derniers temps, et les autres Maîtres sont trop préoccupés par leur quête de pouvoir personnel. Quant à Grimh... (Il secoua la tête.) Il n'a même plus le goût du jeu et s'est enfermé sur lui même, depuis que Lowyn a failli le tuer en faisant un de ses sales tours.
-Lowyn... Le rejeton des Hotts?
-Oui.
-Tss. Je me demande encore pourquoi on tolère des individus comme lui sous ces toits.
Taenry soupira, comme s'il partageait la même idée.
-Il est protégé par une Lettre de Cachet du roi. Nous sommes impuissants. Il n'y a guère plus que Darius qui a encore un semblant d'autorité sur lui.
-Quint…, grinça Sorël. J'ai cru comprendre que Lowyn avait eu des démêlés avec Samyël? (Son ton devint soudainement grave et sa figure sérieuse.)
Blanc'Barbe fixa un moment les profondeurs de sa choppe d'un air absent, comme s'il ressassait de vieux souvenirs. Il finit par acquiescer lentement.
-Il a failli le tuer, lors de son arrivée.
Les lèvres de Sorël se tordirent dans un rictus de colère, mais même ainsi sa beauté n'était pas altérée.
-Samyël a juré de le tuer, compléta Taenry, et de la manière dont il le dit, on aurait pensé qu'il espérait que cela se produirait.
Sorël posa le menton sur ses poings liés avec un sourire carnassier.
-A condition que je ne le fasse pas moi même. Rien que l'idée que ce sodomite blafard ait touché mon petit Samyël me dégoûte. Darius est un faible pour avoir laissé son élève libre de faire tous ses petits caprices.
Taenry nota mentalement l'expression "mon petit Samyël". Il se demanda quelle relation le maître et l'élève entretenaient, mais connaissant bien Sorël, il savait que le Maître attendrait quelques temps avant d'entreprendre quoi que ce soit. Il constata avec étonnement qu'il ressentait un soupçon de jalousie envers l'Altérant. Il se moqua de lui même intérieurement.  
-J'avoue que je ne le pleurerais pas. Mais tu connais les sanctions qu'encoure un Maître pour un tel acte.
-Oui, oui, éluda Sorël d'un geste de la main. J'y pense, quelles nouvelles de l'extérieur, depuis la dernière fois?
-Arabéus a la main mise sur toute l'Arch'Land. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que Kalenz tombe.
-Le sang des Dix va bientôt disparaître, constata Sorël sans émotion particulière.
-Oui. J'ai pensé, la première fois que je l'ai vu, que Samyël pouvait être un fils perdu ou illégitime de la famille Hyälenz, tu vois, avec la couleur de ses cheveux. Mais mes recherches n'ont rien donné.
-Non, réfuta Sorël, de toute façon il n'a pas la noblesse et la pureté d'âme inhérentes au sang des Dix. C'est un être humain normal, ironisa-t-il, avec ses qualités et ses défauts.
-J'espère qu'au final, ses qualités se montreront plus nombreuses que ses défauts, intervint Nemerle en franchissant péniblement la petite porte de la pièce. Il avait les traits tirés, les yeux creusés et cernés. Il semblait exténué.
Sorël fit jaillir du sol une chaise de pierre, tandis que Blanc'Barbe se levait pour prendre une troisième choppe. Nemerle se laissa choir sur le siège avec un soupir d'aise.
-Tu as l'air bien mal en point, commenta l'Altérant.
-La vie à la cour m'épuise. Je ne sais pas comment font les nobles pour s'y plaire. Et puis, le jeune Arthurus commence à s'exaspérer de la passivité de son père - ce dont je ne peux le blâmer, hélas - et les deux n'arrêtent pas d'avoir des mots. Avoir à les séparer à chaque fois, c'est du sport!, conclut-il sur un petit rire.
-N'en faites pas trop, fit Taenry.
-Ne t'en fais pas. Quelques heures de repos, et je serai comme neuf.
-Qui est Arthurus, demanda Sorël qui vivait reclus depuis trop longtemps pour se souvenir de tous les mondains.
-C'est le jeune prince. Il a l'âge de Samyël, mais possède déjà un esprit acéré et un goût prononcé pour l'action. Il fera certainement un grand roi. Si tant est qu'il survive jusque là, ajouta sombrement Nemerle. Mais n'en parlons plus! Il est curieux de te revoir sitôt, Sorël.
-Je te rappelle que c'est toi qui m'a demandé de venir une fois par mois, vieil homme, répliqua l'intéressé avec agacement.
-Hein? Ha oui, exact. Je m'en souviens à présent. Un Château Karadhan?, demanda-t-il à Taenry après avoir goûté au contenu de son verre.
Le petit homme acquiesça.
-Excellent. Bien mieux que les meilleurs vins des caves royales. Entre nous, je trouve que les vins Candeciens perdent de leur lustre, au fil des ans. Ha, une des retombées de la guerre je suppose. J'espère qu'ils remonteront la pente.
-Si ça te fait rien, nous reparlerons viticulture la prochaine fois, siffla Sorël qui commençait à perdre patience.
-Oui pardon. Je t'écoute.
-Le garçon montre des aptitudes certaines pour l'Altération. Il assimile sans aucun problème les leçons.
Nemerle attendit un instant que Sorël continuât, mais comme le Maître n'avait pas l'air de vouloir ajouter quoi que ce fût, il s'étonna :
-C'est tout?
-Et bien quoi?, répliqua sèchement Sorël, visiblement agacé. A quoi t'attendais-tu après seulement un mois?
-Ha, oui, excuse moi. Bien. Je me réjouis. Ce garçon nous sera utile après tout.
A ces mots, Sorël plissa les yeux et demanda un peu trop rapidement pour que ce ne soit que de l'innocente curiosité :
-Utile à quoi?
L'archimage poussa un soupir mais fixa Sorël droit dans les yeux.
-A la guerre, voyons.
Sorël se leva si précipitamment que sa chaise tomba dans un claquement sonore. Il fixa le vieil archimage avec des yeux brûlants de colère. Taenry craignit même qu'il ne le frappât.
-Jamais, gronda l'Altérant avec une voix dure. Jamais je ne vous laisserai l'utiliser pour vos machinations.
-Tu ne peux rien y changer, Sorël, répondit Nemerle sur un ton tellement froid qu'une tension palpable envahit la pièce.
Les deux hommes se toisèrent en silence, l'un brûlant de rage, l'autre serein comme la glace.
-Et pourquoi cela, vieil homme?
-Parce qu'il a juré. Il a fait le serment au général Kalenz qu'il investirait ses pouvoirs dans la guerre, en échange d'une échéance de cinq ans.
Taenry soupira en affaissant ses épaules. Sorël claqua la porte si violement derrière lui que la hache de guerre tomba au sol.

***

-Qu'est-ce que tu fabriques, cloporte?, grinça Furoncle avec sa voix de crécelle en passant sa sale bobine par dessus son épaule.
-Ca te ne regarde pas, vermine, répliqua Samyël en l'envoyant valdinguer d'une claque.
Le petit démon familier glapit de peur et s'écrasa durement au sol. Sans perdre de temps, il se remit debout sur ses petites pattes grêles pour agonir le jeune homme d'injures qui auraient fait saigner les oreilles d'une statue. Agacé, Samyël souda les lèvres de la créature avec le sort que Sorël lui avait appris. Au moins, avec ça il avait la paix. Lorsque le Maître était là, le diablotin était déjà à peine supportable, mais depuis qu'il avait quitté les lieux, ce n'était plus vivable. Il se demanda comment Sorël pouvait supporter la présence de Furoncle.
Ce dernier, indigné et outragé voleta jusqu'au rebord de la fenêtre et bouda en remuant de sombres pensées. Avec un sourire, Samyël se replongea dans sa lecture. Un volume intéressant sur les secrets de la manipulation de l'air. Il s'étonnait de tout ce que l'on pouvait faire avec l'élément aérien. Il avait déjà hâte de pratiquer. Sa soif de connaissance et son impatience à progresser relevait presque du caractère obsessionnel. Il ne s'expliquait pas cela, mais depuis qu'il avait réellement commencé à étudier, il ne pouvait plus s'arrêter. Il s'endormait le soir en récitant des listes de sorts, rêvait d'expérimentations...
Sorël se révélait un excellent professeur. D'une infinie patience, il corrigeait son jeune élève avec gentillesse, lui enjoignant la persévérance. Il avait d'ailleurs hâte que son Maître revienne. Il se surprenait à souffrir de son absence. Lorsqu'il était à ses côtés, Samyël ne pouvait s'empêcher de ressentir de façon aiguë la proximité de l'Altérant : son odeur de fleur, la douceur de son souffle, la chaleur de son corps...
Samyël secoua la tête en rougissant légèrement de honte pour de telles pensées. Que lui arrivait-il? Il ne se souvenait pas avoir déjà ressenti cela pour quelqu'un...
Relevant les yeux de son ouvrage, il se demanda ce que faisait Sorël à cet instant...

silver:
Magnifique chapitre... Je suis en complète adoration devant ce récit au combien grandiose. Pour ce qui est de l'autre récit, je l'adore et je le lirais. J'adorerais voir une fin mais si tu n'en as pas le temps, je comprendrais.

Edit : J'ai regardé aussi les chapitres au dessus de celui de Samyël. C'est vraiment excitant, j'attends la suite avec beaucoup d'impatience.

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