Art > Littérature, BD et séries d'animation
Je bouquine !
Yorick26:
Je profite du topic avant que...
Aujourd'hui, j'ai lu Nouvelle Sparte écrit par Erik L'Homme. Alors, je n'étais pas spécialement passionné par le résumé, mais j'étais plus attiré par l'auteur qui a bercé mon enfance avec surtout Le Livre des Étoilés. Je l'ai eu pour mon anniversaire mais je n'y avais pas touché jusqu'à maintenant car j'étais plongé dans un autre bouquin. Sauf que ce weekend, chez mes parents, j'ai juste oublié la Switch, le chargeur de la 3DS, ma liseuse pour continuer le bouquin. Et comme j'ai pas une connexion de folie me permettant de regarder des séries en VOD, je me suis dit qu'il valait mieux se lancer directement dans ce livre histoire d'avoir une excuse pour éviter la visite de ma chère et tendre sœur (et de son copain, ce qui est presque pire). Les conditions étaient donc optimales (il ne me reste plus qu'à préciser qu'il a plu tout le weekend) pour lire.
Mais après avoir raconté ma vie privée, parlons un peu du livre : le monde, le monde-d'après, est divisé en cinq parties : Espérance, la vieille Europe ; la Muraille, l'ancienne Asie ; le Darislam, le monde musulman ; Paradise, l'Amérique du nord, gouverné par l'argent et enfin Nouvelle-Sparte, où tient lieu l'action. La Nouvelle Sparte vit isolée dans une région du nord et voue un culte aux dieux grecs. On y trouve Valère et Alexia, aidés de leurs amis Drys et Skeilton, qui à 16 ans doivent passer une épreuve initiatique, la kryptie, afin d'établir quelle sera leur place dans la société, leur rôle selon leurs envies et leurs capacités. Valère et Alexia veulent devenir des pilotes d'élite. Plusieurs attentats à la bombe viennent semer le chaos dans cette société paisible. En raison de ses origines toutes particulières, Valère est alors envoyé en exil volontaire à Paradise chez son oncle afin de rapporter des informations sur les commanditaires de cet attentat.
J'ai eu dans un premier temps eu du mal à accrocher au texte. Le style est rempli de néologisme, de nouveaux mots ou des mots dérivés. On comprend bien l'intention de Mr. L'Homme qui veut montrer que les choses ont changer et les mots aussi. Ainsi l'âme devient le "je-suis", les suffixes -ance sont beaucoup plus utilisés comme "humiliance" etc. On arrive à comprendre. Il arrive à se faire comprendre, mais ce n'était pas vraiment ce qu'on lui demandait. On demandait une histoire et pas un cours de grammaire. Les nouvelles notions de cette société étrangère ne sont pas faciles à appréhender ainsi que la géographie. On a l'impression que tout est clair dans la tête de l'auteur, mais pour le lecteur c'est un peu plus compliqué. Du coup, les premières cent pages sont compliquées à lire et notre regard bute sur chaque nouvelle formulation si bien qu'on est obligé à lire en diagonale pour ne pas être perturbé.
L'histoire reste intéressante dès qu'on passe le premier chapitre. Il y a des complots, il y a des changements de société et la découverte d'un nouveau monde. Les morales sont assez faciles, on peut quand même le reprocher. On pourrait carrément mettre un #Pasd'Amalgame en couverture. J'aurais aimé peut-être un peu plus de découvertes de cet oncle. Il aurait fallu doubler je pense le volume, mais le texte aurait été peut-être un petit trop long.
D_Y:
J'ai lu Les Sept Piliers de la Sagesse de Thomas Edward Lawrence, ou Lawrence d'Arabie. Grand pavé de 900 pages très intimidant, passablement indigeste, bourré de descriptions de paysages plutôt vaseuses, de stratégie militaire dans le désert, de vagues pensées philosophiques qu'on ne comprend pas toujours. J'ai fait une pause de plusieurs mois (quand même !) parce que rien que le début me fatiguait puis je me suis plongé dans l'histoire romaine chez Tacite, les pavés de Dostoïevski, un peu de tragédie grecque, la philosophie épistolaire de Montesquieu, le Dernier des Mohicans, une poésie en 12 chants et même un peu de Bible.
Finalement je me suis replongé dans le truc et j'ai subitement accroché. Le récit est réellement intéressant lorsqu'on le met en parallèle avec les conflits modernes. Pour ceux qui l'ignorent, Lawrence d'Arabie a mené la Révolte Arabe dirigée par Fayçal (Ier, roi d'Irak, de la dynastie des hachémites) en unifiant les tribus bédouins, et il a plus ou moins utilisé (et dans le même temps théorisé) la guérilla face aux armées turques pendant le première guerre mondiale.
La théorie guerrière ne manque pas d'intérêt ; notamment lu par Ho Chi Minh et les généraux Viet-Cong pendant la guerre du Vietnam avec les résultats que l'on connait. On peut se demander dés lors en quoi un texte basé sur la barbarie humaine peut être aussi intéressant ? C'est que c'est pas tant un texte sur la guerre qu'une pensée sur les moyens de lutte des faibles contre les puissants. Dans le cas de la Révolte Arabe, la théorie sera pratiquée avec succès puisque la mission de Lawrence d'Arabie se clôt avec la chute de Damas en 1918, qui sera une écrasante victoire des Arabes et des forces alliées. À travers 900 pages, Lawrence nous contera tout aussi bien la prise d'Akaba, de ses longs trajets dans le désert, les rigueurs de la faim, la soif extrême, les nuits blanches, les mœurs arabes si contraires à celles des anglais, les nuits d'hiver glacées dans la neige boueuse et la pluie froide, les paysages lunaires des plaines et la beauté surnaturelle de Wadi Rum, les missions de sabotage des chemins de fer...
C'est à travers autant de péripéties, parfois de semblance barbare (les scènes de guerre pure sont racontées sans aucun filtre) que l'auteur nous plonge dans un conflit de la WW1 trop méconnu dans nos pays mais pourtant véritablement passionnant.
Il reste qu'il s'agit néanmoins d'une œuvre pour lecteur averti qui n'a pas peur de se perdre dans les méandres des noms bizarres et des descriptions à rallonge. Un style lourd et opaque mais qui n'est pas dénué de beauté.
D_Y:
À chaque fois que le commun des hommes cloue au pilori un bouquin sous prétexte que les descriptions sont trop horribles, je fini par dévorer le livre.
Pour le Germinal de Zola c'est encore pire puisque tous les élèves en PLS de France et de Navarre s'accordent pour dire que l'auteur est une immonde purge :hap:
Je n'ai jamais eu à lire de Zola à l'école (par un miracle que je m'explique pas), mais d'autres Balzac et cie que j'ai peur de rouvrir tellement les souvenirs sont mauvais. Donc j'étais tenté de croire ce petit monde.
Que nenni :hap:
Non seulement j'ai été surpris par le style de l'auteur, mais surtout j'ai été scotché par la violence et la cruauté de l'histoire. Entre la petite bossue qui meurt de froid, le gars qui s'éclate la cervelle sur le trottoir et qui se fait arracher les noyaux par une mamie en furie, le type qui se fait carboniser par un coup de grisou, les balles qui trouent les gorges/ventres/coeurs/têtes de personnages dont certains sont des enfants, le cadavre frais qui flotte dans une mare d'eau dans laquelle sont obligés de rester plusieurs jours les deux héros du livre...
Si Germinal avait été un film, il aurait été interdit comme l'ont été certains classiques du cinéma d'horreur. Et ça tue ! 8-) Qui aurait cru que cet auteur socialo, caricature du gauchiste, hantise de tous les collégiens, cachait un tel esprit horrifique dans les méandres de son cerveau ? Et c'est pas de la violence gratuite, c'est viscéral, ça prend aux tripes, ça touche des gens qu'on a apprit à connaître et à apprécier, ce n'est jamais pour choquer inutilement mais pour montrer la violence du bas-monde de la manière la plus crue possible.
Je m'étais étonné de voir dans la bibliothèque d'une étrangère que j'ai connu une dizaine de livres de Zola, en fait je sais maintenant, les vrais le savent aussi, Zola ça tue, c'est un précurseur du gore viscéral mêlé de satyre sociale qui pique en plein cœur <3
Yorick26:
Oh ben écoute, je trouve que Germinal n'est pas si terrible que ça. J'en garde qu'un vague souvenir, mais s'il eu été moins long, je l'aurais lu en troisième avec pas plus de difficulté que ça.
Par contre toujours chez Zola, j'ai lu sûrement un des considérés comme les pires en terme de description : L'Argent qui rajoute aux descriptions un côté technique qui peut paraître un peu écœurant. Cependant, loin de penser qu'il s'agit d'une lecture agréable, les descriptions et le style ne m'ont pas gêné et l'histoire reste toute fois bien sympathique. Du coup je recommande chaudement de passer ses a priori et de s'attaquer si le coeur lui en dit à du Zola. Je ne ferais pas le même genre de compliment avec Jean-Jacques Rousseau.
Jielash:
J'ai de très bons souvenirs de Germinal, qui était le premier Zola que j'ai lu. J'ai d'ailleurs fort envie de le relire depuis que je me suis mise à lire les Rougon-Macquart dans l'ordre... mais j'en suis encore un peu loin, n'en ayant terminé que 9 pour le moment.
L'Argent a en effet pas mal de descriptions techniques autour des actions boursières, pas mon préféré des Rougon-Macquart que j'ai pu lire mais je ne l'avais pas lu avec déplaisir non plus. Après je ne sais pas si c'est le meilleur à prendre pour s'essayer à du Zola.
J'avais décidé de lire un roman de chacun des sœurs Brontë cet été (en anglais) et bon, comme je ne suis pas des plus rapides pour lire, je n'ai finalement terminé les trois livres choisis qu'hier. Du coup j'ai lu Wuthering Heights, Jane Eyre et Agnes Grey (pas le plus connu je crois mais le premier de Anne Brontë dont j'ai trouvé le format e-book gratuit)
Le seul dont je connaissais une partie du scénario était Les Hauts des Hurlevents mais en fait, il ne s'agissait que d'une petite partie de l'histoire, j'ai donc suivi avec surprise et non sans intérêt les manigances de ce diable d'Heathcliff qui ont suivi.
Agnes Grey et Jane Eyre ont quelques ressemblances en apparence, entre leurs protagonistes gouvernantes et la grande place des rapports de classe et de la religion dans les récits (présents dans WH aussi, en fait) mais ils se concentrent sur des points et sujets aussi différents que le sont les personnalités de leurs deux protagonistes.
Agnes Grey est plus facile à lire, étant beaucoup plus court que WH et JE qui peuvent paraître longuets à certains moments. J'ai bien aimé les passages décrivant les malheurs que les sales gosses gâtés de familles riches pouvaient faire subir aux gouvernantes et autres personnes à leur service.
Dans Jane Eyre, on se concentre plus des questions autour de la famille de cette orpheline (beaucoup aimé la partie sur son enfance) ainsi que sur les mystères regardant son employeur, qui sont dévoilés au compte-goutte. Ce qui peut s'avérer assez frustrant quand on a l'impression d'avancer très, très lentement. Après l'histoire s'emballe une fois qu'on a des réponses et prend quelques tours surprenants dans son quart final, que j'ai trouvé intéressant.
Navigation
[#] Page suivante
[*] Page précédente
Sortir du mode mobile