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Je bouquine !

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Rodrigo:
Que de belles lectures !

Bon, tu connais mon opinion sur La Nausée, mais ça reste à ce jour le seul Sartre qui m'ait vraiment gonflé. Toi qui aime écrire, je te recommande vraiment Les mots, autobiographique, et centré sur l'apprentissage de la lecture, puis de l'écriture. Très inspirant. Les Mains Sales, j'en suis complètement fan, mais c'est peut-être du aussi à la nostalgie. En tout cas, si le sujet t'intéresse, Camus le reprend un an plus tard avec sa pièce Les Justes que j'ai adorée également.  :^^:

Pour l'Iliade, si le chant dont tu parles est bien celui avec les jeux et festivités pour honorer la mort d'Hector (?), j'en avais parlé avec ma prof de Latin/Grec, et l'intérêt de ce chant était justement de montrer les mœurs de l'époque, les différentes manières de s'amuser et les processions, plus ou moins religieuses. Ça peut paraître inutile pour "l'histoire", mais si on considère que Homère voulait restituer une époque (bien antérieure à la sienne, mais ça on n'en sera jamais totalement sûr), c'était vraiment important. Et sans trouver ça passionnant, ça m'a plutôt intéressé.

Et pour les Fleurs du Mal, bonne lecture à toi, il est en haut de ma pile de livres à lire en ce moment-même. Après Alcools d’Apollinaire qui m'a pas mal déçu, j'en attends beaucoup. Et en parallèle de tout cela, je me suis replongé dans les Pensées de Blaise Pascal, et autant ses idées sur la religion me laissent de marbre (bien que sa réflexion soit relativement pertinente), autant je suis sous le charme de ses maximes sur l'humanité.  ;D


--- Citation de: Wolf le mardi 22 juillet 2014, 11:46:57 ---J'ai fini à grand peine 1984.

J'ai perdu le compte de mes siestes inopinées sur ce bouquin, mais j'ai adoré les messages et l'intelligence d'Orwell. Ce mec a tout compris à l'humanité et ses messages restent parfaitement d'actualités, peut-être même un peu trop.

J'ai aussi perdu le compte des coups de tête contre le mur à chaque passage "concret" avec O'Brien et Julia. Nom d'un chien que c'est mal écrit et pas justifié par le final.

Je lui donne 16/20, et ça me blesse. Ce livre pouvait prétendre au 20/20. :/

--- Fin de citation ---

Comme Yuan, je ne suis pas d'accord. J'aime beaucoup Orwell, et ce livre en particulier, mais dans le genre "message qui reste parfaitement d'actualité", Le Meilleur des Mondes est un cran au dessus :

(Cliquez pour afficher/cacher)"Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s'y prendre de manière violente. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l'idée même de révolte ne viendra même plus à l'esprit des autres. L'idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière
drastique l'éducation, pour la ramener à une forme d'insertion professionnelle.
Un individu inculte n'a qu'un horizon de pensée limitée, et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter.
Il faut faire en sorte que l'accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l'information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des informations et des divertissements flattant toujours l'émotionnel ou l'instinctif.
On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d'empêcher l'esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant sociale, il n'y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l'existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d'entretenir une constante apologie de la légèreté : de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain est le modèle de la liberté. "
Alors qu'il fut écrit quinze ans avant (et surtout, avant la Seconde Guerre Mondiale). Après, 1984 ça reste extraordinaire, et ses idées furent reprises dans de nombreux jeux/films/livres/BD, mais je ne pense pas qu'aujourd'hui on puisse en arriver à un tel stade, parce que rien que l'arrivée d'internet change énormément la donne (cf printemps arabe), et qu'on ne pourrait pas aujourd'hui brûler tous les livres, empêcher la communication comme dans 1984. Si un conditionnement se fait, je le vois plutôt dans le style du livre de Huxley.

Ah aussi, la partie 2 est extrêmement importante, puisque c'est dans celle-ci que O'Brien découvre le livre qui lui permet de comprendre comment l'humanité en est arrivée là, et c'est super intéressant et bien pensé. Et chaque partie apporte de toute façon un regard différent sur le Parti et la société décrite, l'histoire d'amour avec Julia n'étant qu'un prétexte assez grossier (Orwell n'est pas un romancier à mes yeux). Et qu'entends-tu par "passage concret" ?

Suijirest:
"Passage concret" c'est les amourettes avec Julia, les escapades dans la chambre de prolétaire, et aussi les rencontres sur la Fraternité, avec notamment la présentation "êtes-vous prêts à..." rââââh non mais meeeeerdeuh, comment c'est expédié. Parce que la Partie III est effectivement meilleure, vu qu'on retombe dans l'aspect "intellectuel".

Trictus McNatret:
Bon. J'ai maintenant confirmation d'un fait qui me semblait assez évident : avoir un PC sous la main divise par deux ma vitesse de lecture. C'est marrant parce qu'à une époque, j'avais une machine qui souffrait de ralentissement très longs et très violents, ce qui du coup m'amenait à lire devant l'ordinateur... Bah ça a été l'une des périodes où j'ai dévoré le plus de bouquin. En parallèle, par contre, j'avais une vision très limité du web, mais bon...

Bref. Du coup, j'ai fini y a pas longtemps La Peste de Camus, et heu... Waouh. C'est plutôt surprenant, comme oeuvre, et je vais expliquer pourquoi...
En 1945, une épidémie de peste bubonique a été déclaré à Oran, dans l'Algérie Française. Elle succédait à une épidémie plus sérieuse qui a eu lieu en 1944 à Alger. C'est inspiré de ces faits que Camus écrit son roman. Au début de l'ouvrage, un narrateur qui ne souhaite dévoiler son identité qu'à sa fin, s'annonce comme volontaire pour dresser une chronique d'une épidémie de peste qui s'est abattue sur la ville d'Oran (toujours dans l'Algérie française).

Au début, la lecture de la Peste m'a BEAUCOUP perturbé. Etant un grand fan de l'Etranger de Camus, je m'étais habitué à un style particulièrement sensitif et cognitif, où la narration à la première personne nous immerge dans les pensées et perceptions de Meursault ; la Peste a une écriture qui mêle la recherche d'objectivité et la quête d'une vue d'ensemble, propres à une chronique, et les impressions de son narrateur. Il en résulte qu'après avoir trouvé au début une certaine froideur au récit, on finit par sentir petit à petit l'être humain derrière sa tâche d'historien. J'ai trouvé cette façon de raconter surprenante, mais particulièrement bien pensée et maîtrisée. Un avis d'autant plus conforté par la révélation quand à l'identité du narrateur, qui m'a travaillé tout au long de la lecture avant de me sembler évidente.
Parce que, oui, la Peste est VRAIMENT bien écrit. Si l'oeuvre est plutôt dense et peut parfois prendre des longueurs, elle est aussi forte. Camus a le sens du discours, c'est indéniable : que ce soit dans les dialogues et harangues de ses personnages ou via les impressions du narrateurs, il fait montre d'un grand talent pour dessiner des idées, présenter des opinions, émettre des jugements ou au contraire inviter le lecteur à dresser ses propres opinions, avec juste des mots.
La trame est rudement bien menée, et c'est d'autant plus admirable qu'en ayant choisi de narrer les chroniques d'une épidémie de peste, l'auteur s'est engagé à un travail long et rigoureux, ayant pour but de faire le portrait d'une société entière, qu'un fléau fait évoluer sur une longue période de temps. C'est très exigeant : il le fait merveilleusement bien.
Aux passages dévoués à donner une vue d'ensemble de la ville et de la progression de la peste, s'enchaînent ceux consacrés aux protagonistes, à des personnalités individuelles qui subissent ou luttent contre le fléau. Or les personnages construits par Camus sont juste géniaux. Ils sont particulièrement bien construits et utilisés, et s'il y a une chose que j'apprécie chez Camus, c'est qu'il y a une sorte d'objectivité dans leur traitement, qui amène le lecteur à s'en dresser sa propre opinion. Mieux, les protagonistes ont tous la capacité de surprendre et d'amener à reconsidérer l'avis qu'on s'en est fait au premier abord, tant ils évoluent au fur et à mesure de l'oeuvre, et ça c'est encore un coup de maître. J'ai évidemment été particulièrement touché par le docteur Bernard Rieux ou par le très charismatique Tarrou, selon moi la figure majeure de l'oeuvre ; mais, par exemple, j'ai été plutôt surpris par le père Paneloux ou le journaliste Rambert. Le seul bémol que j'ai, c'est l'absence presque totale de personnages féminins vraiment travaillés, ce que je trouve plutôt dommage.
Enfin, je compte bien applaudir Camus pour le brio avec lequel il a su rendre son oeuvre universelle. Parce que la Peste, ce n'est pas juste une chronique fictive d'une épidémie, qui déjà est susceptible d'intéresser tout un chacun : c'est aussi tout le portrait d'une société frappé par un fléau et amenée à réagir en conséquences. La peste, ce peut être la peste noire à la sombre réputation, mais ce peut aussi être la peste brune du nazisme, qui a rongé des nations. Ca se sent quand on le lit, mais le roman ne parle pas seulement de la maladie des bubons : il y a derrière le mot de peste un sens plus large, et derrière les personnages, des idées qui ne concernent pas que les infections.

Du coup, malgré un début de lecture plein d'appréhension, j'ai fini par adorer ce roman TRES dense, mais qui au final gagne à l'être. J'en suis ressorti agréablement surpris, éprouvé mais satisfait, et positivement marqué par cette oeuvre rigoureusement travaillée, complète et particulièrement riche. Un scénario simple mais mené de main de maître, une narration ingénieuse et bien exploitée et des personnages très humains et utilisés avec brio font de la Peste un roman costaud mais formidable, que je recommande vraiment.

D_Y:
J'ai lu la première partie de Dune et même si je suis conscient de limite blasphemer, je trouve ce bouquin chiant comme la pluie :coffee:
Même si j'ai déjà lu bien pire dans le genre j'ai beaucoup de mal à adherer aux personnages, à cette histoire de complot trés louche, et j'arrive pas à me plonger dans l'ambiance desertique et aride qui se degage (ce qui est problematique v.v).
Bon la deuxième partie à l'air de bouger un peu plus mais vu le temps que j'ai mis à lire les 350 premières pages, je sais pas quand j'arriverai à bout d'un livre qui me parait interminable...

Pour ne rien arranger, l'edition Pocket est une grosse merde, coquilles à chaque pages, encre qui reste sur les doigts, etc. Sur l'integrale SdA il y avait le même soucis (enfin surtout pour les coquilles), ça commence à m'emmerder, c'est pas parce que c'est du poche qu'il faut bacler les editions à ce point.

Krystal:
Coucou les gens. Voilà, étant donné que je vais faire de longs trajets dans le cadre de mes inventaires, j'ai l'intention de reprendre la lecture et j'aurais aimé savoir, auprès des fan de Tolkien, quelles sont les meilleures éditions des bouquins de l'auteur, notamment le Silmarillion et le Hobbit. J'ai vu qu'une nouvelle édition allait sortir pour le Seigneur des Anneaux, et je vais attendre un peu, voir si elle est bien ou non.

A part ça, auriez-vous des livres à me conseiller, afin de combler mon inculture dans le domaine ? J'ai l'intention d'acheter les 10 Petits Nègres et de relire l'Écume des Jours, mais j'avoue sécher pour savoir quoi lire d'autre...

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