Art > Littérature, BD et séries d'animation
Je bouquine !
Yuan:
--- Citation de: Taiki le dimanche 23 mars 2014, 23:45:15 ---Sinon 1Q84 j'ai beau adoré Murakami en fait j'ai pas pu finir le livre, je sais pas trop pourquoi, l'histoire me captive pas vraiment même si j'ai bien aimé, j'ai englouti le tome 1, j'ai commencé le tome 2 que j'ai abandonné au tiers à peu près, depuis un an. Un jour peut etre continuerais-je, mais ça vaut clairement pas Kafka sur le Rivage ou La Ballade de l'Impossible.
Et merci pour ta recommandation sur Akutagawa Ryunosuke je note ça, même si Eiji Yoshikawa va y passer en premier en litté. jap. avec Musashi la pierre et le sabre et la parfaite lumière qui est dans mes prochaines lectures.
--- Fin de citation ---
Le truc avec 1Q84, c'est qu'il est péniblement long, et je peux concevoir que ça lasse facilement. Pour ma part, j'étais tellement happé par l'intrigue que les pages ont juste défilé toutes seules. Peu de bouquins me procurent cette sensation au final, donc c'était plutôt génial.
En tout cas, vers le milieu du tome 2, j'ai trouvé ça particulièrement dur de décrocher. D'ailleurs c'est peut-être le tome 2 que j'ai lu le plus rapidement. Par contre, la fin du tome 3 m'a légèrement déçu, mais je ne pense pas que j'aurais conclu le récit d'une autre manière, avec du recul. (C'est marrant, j'ai eu exactement la même sensation avec Sommeil - ou Nemuri, trop habitué à l'appeler comme ça -, de Murakami également.)
Il faudrait que je passe aussi sur Yoshikawa et sur d'autres œuvres d'Akutagawa (notamment Rashomon). Mais vraiment, le style de ce dernier est superbe.
Sinon, je viens de finir 1984. Globalement, je l'ai beaucoup aimé, surtout la troisième partie. À vrai dire, il y a certains passages que j'ai trouvé un peu lourd. J'ai décroché un peu dans la deuxième partie vers le milieu. L'amourette entre Winston et Julia m'a paru presque un peu fade, pour tout dire. Mais maintenant que j'ai lu la dernière partie, je comprends en quoi elle était nécessaire.
(Cliquez pour afficher/cacher)Me demandez pas c'est quoi mon problème, mais j'adore voir comment une œuvre traite des scènes de torture. Autant dire que j'ai été servi avec 1984. La façon dont elles sont mises en scène est tout bonnement terrifiante. Surtout celle où O'Brien apprend à Winston le doublethink. Elles ont un côté à la fois absurde et réaliste, et c'est leur grand point fort.
La description de Winston amaigri m'a beaucoup marqué aussi. Non seulement elle avait tout pour dégouter, mais en plus, elle était mise en avant avec une discussion qui faisait mal. Faire Winston tenir tête au Parti pour ensuite lui montrer son état... tellement sadique. Tellement bien joué.
Et évidemment, la fameuse partie dans cette chère Chambre 101 était terrifiante.
Bref, j'aime beaucoup quand une œuvre joue sur la violence pour donner des prises de conscience à son public, quand la cruauté est utiliser pour bien faire passer un message. Il faut que ce soit bien fait, cela va sans dire (parce que la cruauté gratuite, le gore pour le gore, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre). Mais c'est le cas de 1984. Et pour ça, chapeau bas.
Bon après, il y a une petite faiblesse au niveau du récit qui m'a agacé. C'est l'espèce culte que voue Winston à O'Brien.
(Cliquez pour afficher/cacher)Enfin, surtout le fait que dès qu'ils se rencontrent enfin, Winston lui dise qu'il est persuadé qu'O'Brien est membre d'une rébellion, et tout ce bazar. C'est peu crédible, tout de même.
Enfin, je chipote, mais c'est quand même un sacré bon bouquin.
Le prochain sur la liste ça sera du Sartre, mais j'hésite encore sur lequel en particulier. Parce que tout mon entourage n'arrête pas de me répéter que j'ai exactement les mêmes réflexions que lui. C'est marrant, parce que j'ai jamais lu un mot de ce qu'il a écrit (à part des citations ici et là telles que « L'enfer c'est les autres »). Le temps est donc venu de vérifier ça.
Doutchboune:
Ah, 1984, il m'avait bien marquée, quand je l'ai lu.
Sinon, juste pour dire, perso, de Sartre, je n'ai lu que Huis Clos (la pièce d'où est sortie la fameuse citation), il y a bien longtemps (j'étais en 3e je crois), mais j'avais vraiment bien aimé, alors qu'habituellement, je n'aime pas lire du théâtre.
Plastik:
J'ai commencé l'autre livre de monsieur Damasio, La Zone du Dehors.
Le livre se passe sur Cerclon, ville moderne construite sur un astéroïde près de Saturne. L'Europe a été complètement anéantie par une guerre chimique, l'Ukraine dévastée par une guerre (en avance sur son temps ce p'tit là).
Cerclon est une démocratie poussée à son paroxyisme: pensée unique, contrôle permanent, classement, faux sourires, normalité presque obligatoire.
Un mouvement lutte contre ça, La Volte emmenée par Capt et 4autres gus.
J'en suis à 200 pages, et je dois dire que c'est tout de même clairement moins bon que La Horde Du Contrevent. Le héros est un philosophe et prof d'unif donc on échappe pas encore une fois aux dizaines de pages d'explications pénibles sur le quoiduquiducomment. On assiste même à un cours où on dirait que Damasio sait qu'il en fait trop: tous les élèves ne pigent rien à ce que le héros avance.
Outre cela, l'histoire et la ville sont bien ficelées, les héros m'ont l'air sympa. On sent les prémices de la Horde à plusieurs reprises: certains passages sont à la première personne et racontés par d'autres personnages, l'un d'entre eux est très ressemblant à Golgoth: il veut aller jusqu'au bout, il a la gniaque (mot qui apparait 40000fois dans la horde d'ailleurs) et l'autre très ressemblant au scribe dans sa façon de penser.
Bref, le bouquin est intéressant dans son histoire, mais le côté premier roman se fait fortement ressentir. Je donnerai un avis plus complet à la fin de ma lecture évidemment.
D_Y:
Je me suis remis à Tolkien en ce moment avec "Le Second Livre des Contes Perdus", le premier m'avait un peu emmerdé pour tout dire, mais celui ci defonce. Ce qui est bien chez Tolkien c'est que malgré le fait que la base de l'histoire reste la même (ça fait plusieurs fois que je bouffe l'histoire de Valinor et de Turin), les differences de style, les remaniements, et puis aussi le fait que la mythologie soit excellente, la redecouverte est toujours un plaisir.
Et puis apprendre qu'à l'origine Sauron était un chat, c'est quand même la classe.
J'ai aussi acheté "La formation de la Terre du Milieu". Le nom fait flipper mais les avis des fans sont trés positifs et présente le bouzin comme le "vrai" Silmarillion, et comme ce dernier et l'un de mes bouquins préferés, il me le fallait de toute urgence.
Trictus McNatret:
Je viens de me rappeler pourquoi j'avais gardé mon tome d'Apocalypse Bébé de Virginie Despentes dans le rayon de mes bouquins préférés, et pourquoi je voulais plus y retoucher. J'ai fait l'erreur de le relire, et là, je me sens incroyablement sale.
Quand Lucie, une privée à l'existence pathétique, court après Valentine, une fille de bourges trash et paumée portée disparue, aux côtés d'une détective sociopathe de légende, la Hyène, elle est loin de se douter de ce qu'elle va vivre. De Paris à Barcelone, le duo va se retrouver confronté toutes les strates de la société, à toutes les pestes du monde moderne, et va prendre un bon bain de noirceur bien crade.
Je pense avoir lu pas mal d'ouvrage disons... sombres, voire carrément controversés. Et je ne parle pas de Lautréamont et de sa crise d'adolescence mi-gore mi-scatophile. Je me rappelle avoir adoré les couleurs glauques du Lost Soul de Poppy Z.Brite, mais avoir été fappé de nausée en lisant Corps Exquis. Ben très sérieusement, même ce dernier ne fait que gratter l'écorce là où Apocalypse Bébé attaque le tronc à la tronçonneuse.
C'est cru, c'est incisif, et surtout, pire que tout, c''est terriblement réaliste, même quand ça tape dans le cliché et le drama. Surtout quand ça tape dans le cliché et le drama, en fait. Despentes crache à la figure de ses lecteurs une suite de critiques virulentes plus neutres, hargneuses et mordantes que le Suicide social d'Orelsan, et elle le fait avec beaucoup de maturité et de dureté.
Une écriture parfaitement maîtrisée, des personnages construits avec brio, une trame bien menée autour d'un scénario à la fois classique du roman noir et qui en même temps en quitte les sentiers battus... En font une oeuvres particulièrement brillantes, mais aussi dures, très dures. Pour moi, Apocalypse Bébé a été à la fois un gros coup de coeur et un gros coup de pied dans l'estomac. J'ai adoré pour l'aventure fantastique qu'il propose, le génie de sa ligne, la puissance de ce qu'il exprime... et en même temps détesté pour le goût amer qu'il m'a laissé dans la bouche.
Du coup, j'invite les lecteurs avertis à s'y essayer, mais je préviens : ce n'est pas seulement sur le sexe et la violence que le texte est cru.
Navigation
[#] Page suivante
[*] Page précédente
Sortir du mode mobile