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[Topic] Animés & Manga
Suijirest:
Terminé la saison 1 de Ascendance of a Bookworm et au bout du compte... Je suis pas convaincu. :/ Y avait vraiment un énorme potentiel, le worldbuilding et le commerce appliqué sont très crédibles. La part de fantasy reste également assez discrète pour ne pas être décisive.
Mais si l'univers est bien foutu, les événements, les personnages et les évolutions font tout leur possible pour ne jamais être bons.
On se permet de belles entorses au bon sens pour qu'il arrive "ce qui doit arriver" ; c'est sûr que dans un univers médiéval, les enfants peuvent perdre 5 jours dans des activités qui ne mènent à rien...
L'intelligence des personnages secondaires dépend du bon vouloir du scénario. La famille qui côtoie Main depuis sa naissance ne soupçonne pas une seule seconde qu'elle a vachement changée d'attitude, de personnalité et de connaissances en une nuit, alors que d'autres le remarquent aisément, c'est une référence.
Et cette gamine n'est pas seulement un monstre d'égoïsme, elle est aussi une hypocrite caramélisée. Il suffit de lui montrer un livre pour lui faire les décisions les plus absurdes, irréfléchies et contradictoires. Aucune de ses belles paroles ne tient une minute face à son obsession qui fait vachement McGuffin par moments.
(Cliquez pour afficher/cacher)Jour 1 : j'ai pas envie d'être la bonniche au pieu d'un noble, alors toute ma fortune acquise par mon travail ira à ma famille qui m'a aimée et soutenue quand j'aurai mouru.
Jour 2 : DES LIIIIIVRES !!! Mon or, mon corps, ma vie sont à vous si je peux me toucher sur ces LIIIIIVRES !!!
Et l'épisode final est super mal découpé. Trop rushé pour tout ce qu'il devait caser, mais pas la matière pour en faire deux. Il aurait fallu accélérer un peu l'épisode 13 pour gagner de précieuses minutes et mieux poser les enjeux.
(Cliquez pour afficher/cacher)"La vie qu'on mène pas pour soi elle vaut pas la peine d'être vécue" (dixit la gamine qui postule par pur intérêt personnel pour être prêtresse d'un culte dont elle rit aux larmes)
contre-champ inspirant sur un souffle de vent
"C'est si beau ce que tu dis"
Ah oui une mauvaise foi de ce niveau c'est carrément magnifique je te l'accorde. :severe:
Je suis pas très chaud pour la saison 2. :mouais: J'ai envie de voir la représentation de l'Europe pré-Renaissance, qui reste la plus grande vertu du show, mais j'ai aucune envie de me farcir une seconde intrigue forcée aux crochets d'une gamine qui mérite des baffes à lui dévisser les lombaires...
Suijirest:
J'ai fini deux séries de 2014 récemment :
Hoozuki no Reitetsu
Ou les histoires de l'intendant des Enfers, Hoozuki, sous la tutelle du roi Enma, qui veille à ce que chacune des 272 régions des Enfers s'acquittent de leurs tâches avec le zèle et la sévérité qu'on attend des démons, car l'explosion démographique et le surcroît de morts rendent parfois la motivation dure à garder.
Le titre se traduit grossièrement par "la tête froide de Hoozuki" et il le porte bien. Le jeune éphèbe à la voix grave est non seulement un bourreau de travail qui ne montre aucune pitié pour les tire-au-flanc, mais aussi un pince-sans-rire qui peut vous tailler un costard en quelques mots sans montrer la moindre émotion. Les nombreux personnages qui gravitent autour subissent tous à leur façon sa flegmatique cruauté mais aussi ses connaissances encyclopédiques de la culture asiatique.
Car, pour dire le moins, c'est le truc le plus japonais que j'ai jamais vu. :-| Attention, je ne dis pas "le truc le plus saturé de clichés et autres bizarreries de la culture nippone moderne" mais vraiment "le truc le plus japonais". S'entend, c'est la série avec le plus de références à ses siècles d'histoires, de mythes, d'évolution, de noblesse et de débauche que j'ai vue.
Bien sûr, une connaissance un minimum pointue du lore nippon est appréciable ! v.v Savoir comment fonctionnent les Enfers asiatiques et connaître un maximum de figures mythologiques, du genre qu'on acquiert en consommant de bons trucs japonais, genre Ôkami, Saint Young Men ou Shin Megami Tensei 2*, ça peut pas faire de mal.
*vous n'êtes pas prêt pour ce titre, qui que vous soyez, n'y touchez pas, et si vous vous croyez prêt, c'est que vous ne l'êtes pas
Mais si vous ne cherchez qu'une série comique avec des gags à se fendre le pébroque, je ne sais pas si vous y trouverez votre compte. Certains passages sont fendards, mais c'est plus intéressant de voir la déconstruction, voire la désacralisation d'épisodes culturels importants.
La réalisation est bien meilleure que je ne m'y attendais, c'est pas à tomber par terre à chaque plan, mais ils se sont fait plaisir quand même. Et l'opening indique clairement dans quoi on va mettre les pieds avec son allure de "thème d'entreprise".
Space Dandy
L'histoire est celle du susnommé Dandy, un homme un peu loser, très has-been, enivré de liberté et de nichons, qui tente de gagner sa vie comme chasseur d'aliens non-référencés. Mais, la faute à la poisse ou à sa confiance trop débordante, il enchaîne les échecs et se rue tête baissée sur la moindre occasion de se refaire. En arrière-plan, Dandy est poursuivi par le colossal Dr Gel, homme-singe de l'empire Gogol qui se déplace dans une Statue de la Liberté avec un baîllon-boule.
Dit comme ça, ça ne donne pas trop envie, mais l'intérêt de la série est que Shin'ichirô Watanabe, déjà connu par Cowboy Bebop et Samurai Champloo, se verse ici à corps perdu, plus que vous ne le soupçonnez, dans son art préféré : explorer les univers connus pour mieux les revisiter. Le scénario attend les derniers épisodes pour se révéler, et jusque-là, c'est une trentaine d'histoires détachées les unes des autres qu'on va suivre, avec à chaque fois une revisite d'un genre musical ou cinématographique. Zombie, surf, prom ball, slice of life, romcom, on bouffe à tous les râteliers possibles, toujours dans une sauce "space pulp" des années 70-80 bien épaisse.
On ne sait jamais, et le créateur lui-même ne le sait probablement pas non plus, si le tout a un vrai message, une vraie portée philosophique, ou si c'est à chacun de voir s'il y en a une et laquelle. Certains épisodes, surtout sur la fin de la série, sont pourtant bien riches de réflexions et d'enseignements. En tout cas, le show défend un certain amour, parfois un peu caustique, de tous les genres qui composent notre culture moderne. C'est parfois extra-kitch, mais c'est justement ça qui est bon. Et la réalisation, là, est carrément bonne, le mec a débloqué le budget pour des scènes à tomber.
Je trouvais que Samurai Champloo faisait trop le yoyo entre les épisodes "sérieux" contemplatifs, sombres, silencieux et poignants d'un côté, les épisodes "comiques" débridés, vibrants et oubliables de l'autre, je trouvais aussi que Cowboy Bebop s'essoufflait de temps en temps sur son concept et son équipage ; j'étais plus impacté par des épisodes précis (Pierrot le Fou :-* ) que la série dans l'ensemble.
Space Dandy arrive à faire un bon mélange des deux, il n'en surpassera probablement ni l'un ni l'autre dans leurs vertus, je suis loin d'avoir retenu tous les épisodes en un seul visionnage, mais il arrive malgré cela à exister en lui-même, et c'est déjà très bien !
J'ai encore les derniers épisodes de Diamond is Unbreakable à visionner, ça devrait aller.
Ah, et contre toute attente, j'ai fini par me faire violence et boucler la saison 1 de Kumoko desu ga.
Je maintiens que les 6 premiers épisodes sont ennuyeux au possible, mais passé ce cap, on commence à voir l'étendue du plot, son écriture baroque et ses enjeux qui piquent la curiosité, et les combats deviennent toujours plus tactiques.
On va voir ce que ça donne. :ange: Même si ça me rend curieux par ricochet pour Tensura. :/
Suijirest:
J'ai fini BNA : Brand New Animal, une série de 2020 sur Netflix. Elle est signée du studio non mais t'as pas honte espèce de mâle hétéro cis blanc oppressif par nature tu devrais avoir honte d'exister
euh... pardon :cfsd: je voulais dire du studio Trigger. :/
On les connaît pour quelques petites choses plus ou moins honorables, ma référence personnelle est Little Witch Academia ou l'une des meilleures animations du monde, mais pour la plupart ça sera Kill la Kill.
Si je devais le résumer en quelques mots, c'est comme si un producteur japonais avait vu Zootopie et s'est dit "si les yankees font bien, nous, on va faire mieux ! je veux un scénario complet pour 12 épisodes dans 5 jours, et rassemblez une équipe de stagiaires en contrat de 5 mois 29 jours !"
L'histoire se déroule dans un univers où toutes les espèces d'animaux ont pu évoluer d'une façon assez spéciale : ils ont acquis une forme anthropomorphe, une psyché humaine et la capacité de prendre un visage humain. Mais ces "animhommes" restent animaux, avec leurs instincts, leur nature et leur fierté, pas des humains.
Et si dans Zootopie, les humains n'existent pas (ou se sont éteints, on sait pas trop), dans BNA, l'humanité existe toujours et s'illustre en oppression, discrimination, extermination, la totale.
Contre cette persécution, les animhommes ont fondé une ville idyllique, AnimaCity, qui accepte tous les animhommes, rien que les animhommes.
Nous allons suivre les mésaventures de Michiru, jeune humaine qui s'est réveillée un matin avec des traits de tanuki, ce qui la fera fuir à AnimaCity.
Son intégration se fera aux côtés de Shirou Ogami, loup-homme détective bougon surpuissant, qui profitera de son aide pour des affaires hors-normes qui laissent croire que la ville est en danger.
On va donc traverser 12 épisodes, les 6 premiers pour bien expliquer que "ouin être méchant cruel qui fait du bobo c'est tout pas bien, il faut pas faire" et les 6 suivants consacrés au complot le plus pété qui soit. Le tout est agrémenté de scènes parfois bien graphiques, pourquoi se priver, avec une animation très élastique dans le style du studio.
J'ai dû me forcer à le finir, je ne m'en cache pas. Le scénario zigzague entre le mièvre et le sanguinolent, l'univers n'a pas l'air de très bien savoir où il va, les personnages sont en majorité assez clichés... Je ne peux pas vous le recommander.
Mention spéciale au dernier épisode, je mets sous spoil au cas où mais ça a dû se passer comme ça.
(Cliquez pour afficher/cacher)"Producteur-dono ?
-Oui, Stagiaire en chef-kun ?
-On approche de la fin de la série, mais on n'a pas de boss final...
-Quoi ? Mais j'avais vu qu'on avait un antagoniste, non ?
-Ben oui, mais il a pas trop la carrure d'un boss final en vrai...
-Stagiaire en chef-kun, depuis quand êtes-vous dans l'animation ?
-Ben chef, ça fait 18 ans que j'enchaîne les stages de 5 mois 29 jours...
-Alors, vous savez ce que je vais faire. De la place, je vous prie."
Dans un mélange d'excitation appréhensive et d'exaspération anticipée, le stagiaire s'exécute, laissant tout l'espace possible dans le bureau à Producteur-dono. Ce dernier s'avance d'un pas lent, cérémonial, puis commence de longues inspirations. L'opération dure assez longtemps pour savoir que l'instant sera mémorable.
Producteur-dono se sent enfin prêt, lève la jambe le plus haut possible et prend la posture du cavalier en poussant un grognement à la limite de l'humain. Stagiaire en chef s'aplatit contre une poutre d'acier de la vitre, car il sait ce qui arrive. Producteur-dono courbe le dos jusqu'à l'horizontale, ses grognements ont franchi le seuil de la bestialité, et là, un bruit inimitable se fait entendre : les coutures du pantalon de Producteur-dono ont craqué. Il est donc temps pour lui de lancer son arcane secret, celui que tous les producteurs d'anime connaissent, et n'utilisent que lorsque la situation l'exige... Les mains de l'homme se rapprochent en une flèche parfaite, et là, les mots fendent l'air :
"PAR LE POUVOIR !..."
La flèche se tend vers les cieux, les bras tremblent, l'anxiété est palpable ! Va-t-il y parvenir, la technique sera-t-elle accomplie ? Combien de producteurs ont cru pouvoir l'utiliser, et ont goûté les affres de l'échec, la perte irrémédiable de leur crédibilité et de leurs bénéfices... Stagiaire en Chef, inquiet car conscient de l'ampleur de la tâche, décide de quitter la poutre pour s'approche discrètement de la porte du bureau. Ses reptations cessent quand reprend la litanie...
"DU !..."
Il va donc le faire ! Il est trop tard pour reculer, ou même pour regretter ! Que toutes les croyances les plus absurdes du monde, si elles existent, aient pitié des témoins de la scène, qui n'est désormais plus une crainte, mais une réalité !
La voix de Producteur-dono retentit, d'une tonalité qu'on ne croirait pas possible dans notre dimension, les mots emplissent l'espace et figent le temps :
"PULL !
ASS !
TRIIIIIIIICK !!!"
Et la flèche s'abat, droit dans le fessier de Producteur-dono, lequel est fort rebondi si j'avais omis de le présenter. Là, un bruit autrement plus conventionnel se fait entendre, le gémissement d'un homme qui sent une dizaine de doigts s'enfoncer dans son fondement ; fussent-ils les vôtres, ce n'est pas plaisant pour le tout-venant.
Stagiaire en chef observe la scène qu'il ne connaît que trop bien, mais qui exerce toujours sa morbide fascination. Il connaît son rôle, ce qu'on attend de lui.
"Producteur-dono, je vous en prie, n'oubliez pas de respecter les limites ! Le pouvoir du Pull-Ass Trick permet de conclure toutes les histoires, mais il expose à son terrible penchant maléfique, le Scénario Catastrophique !
-Silence, Stagiaire en chef-kun ! Je suis conscient des risques ! Admirez plutôt le maître à l’œuvre !
Et d'observer, croyez-le, nul n'aurait pu s'en dispenser ! Car d'un simple anneau rose, Producteur-dono créa une ouverture digne du plus pharaonique des métros, à la seule force de ses excroissances digitales.
"Producteur-dono, c'est inouï ! En dix-huit ans d'expérience, j'en ai vu, des anus dilatés, mais là, en effet, vous côtoyez les étoiles !"
Nul ne saura jamais si les compliments de façade atteignirent les oreilles du Producteur-dono, mais tout être vivant aux alentours entendit le son sourd, accompagné de vibrations à vous faire tomber au sol, le tout à trois reprises, toujours plus réduits.
"Incroyable, Producteur-dono ! Je n'ai jamais vu un Pull-Ass Trick pareil ! Vous avez sorti un ressort scénaristique de votre cul d'une telle taille, et avec tant d'aisance ! Nulle veine à votre front, et votre teint garde toute sa fraîcheur !
-Alors, Stagiaire en chef-kun, je vous impressionne ?
-Oh oui, Producteur-dono ! J'admire votre capacité à extraire de votre personne la solution à tous nos manquements d'écritures et de préparation.
-Et pourtant... Vous n'avez encore rien vu !"
Notre valeureux Stagiaire en chef n'a pas le temps de craindre le pire, encore moins celui de réagir, à l'annonce pourtant limpide de Producteur-dono ; déjà, ce dernier remettait la flèche à sa juste place, encore plus profondément que précédemment. Les yeux du Stagiaire en chef réclament déjà la Javel pour oublier cette vision d'enfer, mais en même temps, auriez-vous pu, vous, en détacher le regard ? Car, du haut de ma prétention, je me permets de douter que vous ayez jamais vu de votre vivant un homme assez souple, assez déterminé et assez fou pour plonger ses propres mains (encore que dire "ses sales mains" serait tout aussi juste) dans son propre rectum, jusqu'aux coudes.
"J'en appelle aux Saintes Divinités Sacrées de la Japanimation ! Tezuka, Toriyama, Oda, Anno, veillez sur moi et protégez-moi !"
Incroyable ! Est-il un mot plus fort que "folie" pour désigner cela ! Car les coudes disparaissent à leur tour, enfoncés dans la cavité naturelle de Producteur-dono ! Ici, l'imagination la plus débordante ne saurait effleurer la réalité du cri qui se fit entendre, ni les arabesques improbables des fissures des vitres du bureau ! Il n'est d'esprit humain assez vivace, ni de désespoir assez grand pour visualiser une telle scène.
"Producteur-donoooo ! Je vous en conjure, ne faites pas ça ! L'essence de la réalité ne vous...
-LA FEEEEEERME ! Préparez-moi plutôt du thé, un coussin et un kilo de pommade, j'en aurai plus besoin que vos jérémiades !..."
L'espace se mit à trembler, de même que les jambes de Stagiaire en chef. Toutes les bravoures ont leurs limites, et les siennes, malgré tant d'années à assister à ce grotesque spectacle, étaient atteintes. Désormais, il ne pouvait plus qu'attendre, en espérant que l'expérience n'aurait pas de conséquences trop terribles pour le quartier.
Déjà, dans le lointain, un hélicoptère assistait à la scène, prêt à prendre toutes mesures adéquates. On n'en attendait pas moins d'un moment pareil... Stagiaire en chef repensa à ses choix de vie, comment il en était arrivé là, à cet instant, où il voyait un homme chercher au plus profond de son intestin grêle la conclusion d'une série de 12 épisodes, quitte à se mettre la moelle épinière à l'envers. Il n'avait plus que ses épaules à insérer. Oserait-il donc aller jusque-là ?...
Non, le moment n'était pas venu. Avec une douleur tout aussi visible, mais à peine moins violente, son corps revint à son état d'origine, étape par étape, ponctué de gémissements toujours plus humains. A terme, c'est un être désossé, flasque, vidé, ruisselant de sueur, la bouche écumante de bave qui s'étalait sur le tapis du bureau. Sa respiration était la dernière trace de la lutte bestiale qu'il avait mené pour permettre de finaliser son ouvrage de commande.
"Producteur-dono... Je..."
Bien pathétiques paroles, mais qu'auriez-vous dit à sa place ? Auriez-vous donc su ce qu'il convenait de dire au sortir d'une telle vision, à un homme qui venait de surpasser les limites de la race humaine de la sorte ?
Producteur-dono, incapable de parler, émit un râle. C'était la dernière façon pour lui de s'exprimer. Intimidé, mais lié par contrat, Stagiaire en Chef n'avait pas d'autre choix que d'obéir. Il s'approcha, lentement, rampant à moitié, jusqu'à la carcasse amorphe de Producteur. Et là, les yeux abîmés par les écrans et la fumée de Stagiaire en Chef s'emplirent de larmes. Car, au creux de la main ouverte de Producteur-dono, il y avait le fruit de ses efforts. Il y avait une chose minuscule, fragile, qui craignait jusqu'au regard qui se posait sur elle. Un deus ex machina, capable de conclure l'intrigue sur un happy end sans concession. C'était donc là le cadeau final de celui qui n'avait redouté nulle limite.
Incapable de proférer le moindre mot, Stagiaire en chef voulut tendre la main pour accepter le présent, mais les doigts se replièrent, ou plutôt, tressautèrent à peine. Interdit, Stagiaire en chef approcha son oreille de son bienfaiteur, et là, il entendit :
-... chaaaaa.... (thé)
Jielash:
Flemme de faire un sujet sur lequel je serais la seule à poster comme d'hab :oups: du coup un petit post pour vous dire que le manga Blue Period de Tsubasa Yamaguchi est très bon. On y suit la découverte d'une passion par un lycéen à la fois bon élève et délinquant, qui sait se fondre dans le moule pour s'entendre avec tout le monde mais qui n'a pas l'impression de vraiment communiquer et n'a rien qui le pousse vers le futur. C'est en prenant au sérieux un sujet d'arts plastiques qu'il va établir le contact d'une manière qu'il n'avait jamais osé le faire avant.
Si le postulat de départ et la progression du protagoniste peuvent sembler assez classique (trouve une passion->se lance immédiatement à fond dedans->doit jouer le tout pour le tout en intégrant la seule fac d'art publique, au taux de réussite terriblement bas), cela se compliquera par la suite et le récit est narré de manière très efficace. Le choix de se porter sur l'université d'art Geidai n'est pas là par hasard non plus, puisque l'autrice en vient, le but n'est pas simplement de rendre les choses difficiles pour donner plus de tension mais de s'inspirer de son vécu pour nourrir son histoire et parler d'art.
Parce que si Yatora, notre protagoniste, tombe rapidement très amoureux du dessin, il n'est pas exactement un connaisseur en art et a, comme beaucoup de monde, des difficultés à s'y retrouver, à savoir comment interagir avec et le regarder, à cause du filtre élitiste et un peu mystifié sous lequel il peut être présenté. C'est de là que partent des réflexions sur le rapport des gens à l'art, qui sont à la fois intéressantes pour les néophytes comme pour les personnes qui s'y connaissent, comme dans cette scène dans un musée où un camarade fanatique d'art de Yatora va lui raconter qu'il voit l'art comme de la "nourriture" et démystifier un peu pour lui la manière d'approcher celui-ci.
Pour un aperçu graphique, vous pouvez jeter un coup d'œil à ce thread qui énumère toutes les références graphiques à des œuvres d'art dans les pages de couvertures de chaque chapitre, qui sont vraiment chouettes.
Le manga est riche en jeux visuels, en métaphores et symboliques mais quelque chose d'assez spécial qui le plonge plus dans le réel c'est que la plupart des esquisses et tableaux que l'on voit ont été réalisées par diverses connaissances artistiques de l'autrice (club d'art de son ancien lycée, camarades de facs, etc). Cela peut faire assez étrange au début mais c'est un procédé intéressant, vu que cela permet d'avoir des œuvres qui diffèrent clairement selon les personnages.
Une adaptation anime est en cours en ce moment. Le premier épisode est disponible sur Netflix et la suite arrivera chaque semaine tous les samedi. L'adaptation m'a l'air pas mal mais pas extraordinaire non plus au niveau de l'animation, ça à l'air de couper pas mal de petites scènes qui font respirer l'histoire et vivre les personnages, notamment secondaires, ou expliquent plus en détail certaines techniques artistiques. Vous pouvez toujours le regarder si vous préférez les anime, il devrait être plaisant malgré tout, mais je conseille encore plus le manga.
Guiiil:
Blue period, en allusion évidente à Picasso ! :oui:
Voilà voilà, c'était mon apport :oups: Mais un manga sur l'art, je prends comme cadeau de noël, je connais une personne qui sera fortement intéressée !
Sinon, je ne sais pas qui lit encore One Punch Man en scan ici, mais je vous préviens, le dernier chapitre est hilarant (perso, je me suis hilaré) !
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