Archives > Zelda
TP contre votre Zelda préféré (Spoils possibles)
@rn0:
Pour moi Zelda TP est largement derrière mon Zelda préféré, Majora's Mask.
Le monde d'Hyrule est grand mais vide (Ils ont rajouté un receptacle ou insecte un peu partout pour faire un peu moins vide)
Le jeu et les temples sont simples.
Ce Zelda n'a aucun charme par rapport aux anciens. Link est un boulet dans cet opus.
Les quêtes secondaires sont minables, les PNJ sont catastrophiques par rapport à ceux de Majora's Mask
Le loup ne sert à rien à part se téléporter, les masques Goron Zora et Mojo servaient plus, c'est dire.
Enfin avec tous ces défauts, je lui mets quand même un 16. C'est quand même mon 5e Zelda préféré après les 3 autres Zelda 3D et Link's Awakening
lloyd:
j'y rejoué un peu (enfin) et je ne sait pas trop... je dirais toujours OOT mais je n'y ai pas joeur beaucoup, je me suis juste baladé 5 minutes sur la plaines (assez vide mais remplie qaudn même)
PNJ= perso non jouable ?
Suijirest:
Mon Zelda préféré est Link's Awakening, pour diverses raisons que je ne retrouve pas ou peu dans TP.
D'abord, c'est le seul Zelda où Link se montre un égoïste de premier choix. Son seul souhait est de partir le plus loin possible de cette île qui a tout d'un paradis (quel ignare). Et je précise que j'ai une sainte horreur des scénarios dégoulinants de bons sentiments à la "Goodness and Love"... Le héros malgré lui sauve tous les gens qu'ils croisent et ne peut pas passer dans une ville, même la plus paumée qui soit, sans résoudre quinze disputes de voisinages et briser deux malédictions séculaires. Pouah. Donc, Link ne pense qu'à partir, malgré tout, même quand il apprend la vérité sur l'île. J'adore.
Ensuite, Marine est un personnage très complet. Lors de ma première partie, je n'avais jamais joué à ALttP. Alors je n'ai vu qu'une fille rêvant de grands espaces, relativement sympathique. J'ai beaucoup regretté qu'on dûsse la supprimer avec le reste de l'île. Mais en rejouant à ce jeu après une tentative à ALttP, je remarque que Marine est un produit du subconscient de Link. Marine représente une Zelda débarrassée de tout ce qui la sépare de Link : le milieu social... La couardise (se planquer dans un temple et dans un cristal là où Marine se met en danger sur la route du Village des Animaux et au mont de l'oeuf sacré...)... Le bon goût en matière de fringues et de coiffure... La discussion... La décontraction... Marine est franchement la personnification du type de femme de Link. Il y a là une matière à réflexion typiquement freudienne sur laquelle je pourrais tenir des heures. Mais il n'y a rien de ce genre, pas la moindre allusion à cette réflexion si poussée, dans ce jeu désolant de pragmatisme qu'est TP.
Dans le même genre, il y a la scène du vice-temple du masque, là où on récupère la Clé du Masque. La stèle qui nous apprend la "vérité"nous révèle bien des choses sur l'état d'esprit de Link. D'abord, c'est dans le noir complet. Logique, me direz-vous. Mais il est facile d'éclairer et de regarder, et la vérité est assez troublante... Or l'île Cocolint est un produit de l'imagination de Link. S'il avait eu l'imagination un peu moins tordue, jamais il n'aurait vu cette stèle. Jamais il n'aurait su qu'il rêvait. Donc Link aime savoir la vérité, même si cela doit le mener au doute. Même si cela doit lui faire prendre des décisions regrettables. Link de TP ne se pose pas de questions sur ce qu'il doit faire ou ce qu'il veut faire : il fait ce qu'on lui dit. Quelle tristesse.
Et toujours dans la catégorie philosophie du jeu, il y a l'Oeuf Sacré. Pourquoi un oeuf ? Pour faire joli ? Je ne crois pas... L'oiseau dans l'oeuf grandit, grandit, lentement, mais sûrement, couvé par sa mère. Or ici il n'y a pas de mère de l'Oeuf. Si cet Oeuf représente les inhibitions de Link, c'est-à-dire tout ce qui l'empêche de progresser, il est normal qu'il ne puisse pas accéder au coeur de ces soucis aussi facilement et que les huit instruments soient nécessaires. Mais l'absence de mère couveuse indique que les doutes de Link ne grandissent jamais et n'éclosent pas : Link a sa part de complexes et de doutes et il s'en contente. Mais quand il utilise les Instruments, reflets de sa personnalité, il accède à son ego le plus profond et doit combattre ses démons monochromes qui ont été personnifiés par l'une des deux seules chose qui est tout à fait extérieure à son rêve et qui est son seul véritable ennemi : Maleficio, la cause de toute l'aventure. Une fois vaincu, Link peut voir la deuxième chose extérieure à son rêve : le Poisson-Rêve. Les rêves de Link et de cette baleine géante ont fusionné, mais c'était l'appel à l'aide de cette poiscaille qui sentait sa vie menacée, mais aussi que Link était sa seule chance de survie. C'est en tout cas ma théorie, mais je n'arrive pas à en faire d'aussi complexes pour TP et son scénario "c'estcommeçaetpasautrement".
Le passage de fin, à partir de la ballade du Poisson-Rêve et jusqu'à l'apparition du logo "Fin", indique bien toute la mélancolie et toute l'ambiguïté du soft et de son magnifique scénario. Les endroits du jeu, que ce soit les monstres, que ce soit les chants de Marine, que ce soit la vie quotidienne des habitants qui font leur cueillette, tout doit disparaître. Rien ne sera épargné. Tout cela n'aura jamais été qu'un rêve... Link se réveille, mais les notes de la Ballade lui trottent dans la tête, comme les images floues et éparses d'un rêve dont on se souvient à peine au réveil. Et si sa main ne s'était pas accrochée à la corde du bateau, il se serait noyé depuis longtemps. La vie tient parfois à peu de choses. Link se demande s'il doit croire tout ce qui lui est arrivé, ou du moins du peu qu'il s'en souvient. C'est alors qu'apparaît l'ombre du Poisson-Rêve qui balaie ses doutes et le persuade que tout cela a forcément une part de vérité, et que quand bien même ce ne serait pas le cas, ce qui est fait est fait, et il est en vie, c'est l'essentiel. Link, vu tout petit par la perspective, se met donc à dériver dans un gigantesque désert liquide. Où le mènera donc son futur ? Nul ne le sait. Mais une chose est sûre : ce sera vers le chemin qu'il a choisi.
Twilight Princess aurait pu être tout aussi philosophique que ce jeu merveilleux ; les occasions n'ont pas manqué. Mais les développeurs ont moins donné à ce jeu que nous n'en attendions. Du coup, c'est un jeu et pas un souvenir impérissable comme LA.
edit : J'espère qu'un commentaire de la même veine n'a pas déjà été posté ; je n'ai pas lu tous les comms (pas le temps). J'apprécierais qu'il y ait des réactions à ce que je viens de dire, parce que comme le Prince du Crépuscule l'a dit sur un autre topic, ça justifie le massacre de doigts...
Darklink1:
Wolf Link > Je ne peux pas vraiment te répondre comme tu le souhaiterai, mais je te le dis : ton message est de loin l'un des plus magnifiques que j'ai pu lire de ma vie de forumeurs, et surtout criant de vérité et de philosophie.
Je m'incline devant toi o_o.
Plagueis:
Wolf Link >Comment peut-on commenter un tel message? Tout est dit et de manière fort poétique. J' avais pas ressentis ça en faisant LA la première fois, et bien ton message me donne envie de le refaire rien que pour ressentir cette philosophie que tu as si bien décrite. Merci pour ce long mais passionant post de quelqu'un qui as tout compris à ce que doit dégager un Zelda.
Navigation
[#] Page suivante
[*] Page précédente
Sortir du mode mobile