Bon, je crois que plus ça va, moins j'aime
Umineko no machin.
Je vois ton sabre. Tu peux le ranger, tu me décapiteras pas de ton siège hein. Tu vas juste rayer ton moniteur.
Alors, pour être précis. Je pourrais attaquer le titre sur le fait que dans visual novel, il y a visual, et que c'est vraiment très moche. Je pourrais parce que je le pense. Mais ce n'est pas ce qui compte le plus. Je crois que personne sur ce forum n'est mieux placé que moi pour savoir que les graphismes, même s'ils impactent la note, c'est pas ce qui compte. Ce qui compte, pour moi, c'est cette sensation que l'auteur ne sait pas à quel public il s'adresse. Parce que, excusez-moi, pour avoir vu l'anime je sais que
Umineko c'est pas mal sanglant, voire gore, avec du spectaculaire débridé assumé, et que beaucoup de designs exsudent la frustration sexuelle
(les filles en uniforme avec bonnet G, culotte apparente et froufrous sur les côtés, si c'est pas sexuel...). Bref, de tout ça, on s'attend à une œuvre destiné à un public masculin adolescent ou jeune adulte.
Sauf que les jeunes adultes n'ont pas besoin de se faire présenter des détails à la con pendant dix minutes. Le marché boursier, de nos jours, soit on le connaît un peu (ne serait-ce que par les séries télé) soit on l'a étudié (quand on a fait des études de compta, par exemple). Et même quand on ne le connaît pas, c'est easy de faire chauffer Google ou YouTube pour trouver des cours de vulgarisation. Pas besoin d'incorporer la leçon au VN, ça ne sert qu'à alourdir et ralentir. Certes, l'histoire a été écrite en 1986 mais en vingt ans, Ryukichi avait le temps de retaper son texte pour le rendre plus digeste. Il y a beaucoup de passages où vingt mots peuvent tenir en cinq.
Je fais des montagnes d'un rien vous dites ? Attention, je vais namedropper pas mal de mes jeux obscurs adorés mais, promis, j'essaie de rendre ça accessible.
Est-ce que
Shin Megami Tensei 2 incorpore de très longs passages bibliques nécessaires à comprendre le pourquoi du comment de son univers et de son synopsis ? Non.
Est-ce que
Persona 1 incorpore de longues citations de Carl Jung nécessaires à comprendre le pourquoi du comment de ses personnages et de leurs (ré)actions ? Non.
Est-ce que
Xenogears incorpore de très longs versets de la Bible et autres travaux de séminaire nécessaires à comprendre son génial scénario ? Non, et il aurait dû.
Est-ce que
Devil Survivor incorpore de très longues notions de tout un tas de domaines nécessaires à comprendre ce qu'il raconte ? Non, il présente sans perdre de temps.
Est-ce que
Baroque incorpore de très longues expositions de son univers et de ses références artistiques nécessaires à comprendre la logique de son monde ? Non.
Est-ce que
Castlevania incorpore de très longues citations de Bram Stoker ou de Francis Coppola nécessaires à comprendre le mythe du vampire et de la nuit ? Non.
Est-ce que
Metal Gear Solid incorpore de très longs dialogues nécessaires à comprendre tout le background réel ou fictif de son scénario ? Oui et non, il y a l'obligé et le CODEC.
Est-ce que les
Tales of incorpore de très longues expositions nécessaires à comprendre leur monde, leur mythologie et l'extra-diégétique ? Oui, et même les fans aguerris le dénoncent de plus en plus.
Bref, envers et malgré les qualités certaines du roman lui-même (les inimitiés, les tensions, les jalousies, l'avidité...) je ressens de temps à autre que l'auteur me prend un petit peu pour un idiot. Que je suis très certainement, à n'en pas douter. Ou du moins l'idiot qu'il veut que je sois. Comme ça, l'histoire peut introduire comme elle veut ce qu'elle veut, si je suis déjà persuadé d'être plus idiot et moins cultivé que l'auteur, il suffira que ça ait vaguement l'air intelligent pour que je sois tout wahou dedans dehors en voyant "le monstre".
Ca n'a pas marché avec
Xenogears. Ca a marché avec
Chrono Cross mais parce que
Chrono Cross était réellement intelligent et ne m'avait pas été survendu en tant que tel. Et dans ce cas de figure... c'est relativement mal barré.