Bonsoir.
C'est moi.
Comment ça va ?
C'est rare que je poste ici.
Mais aujourd'hui je le fais parce que voilà
En fait j'avais tout simplement envie de partager un peu mes impressions sur le dernier Daft Punk
(étant, de base, fan du groupe)
Donc, let's go /o/
Random Access Memories est sorti le 21 mai dans les bacs, et depuis cette date, j'ai pas arrêté de l’écouter. En boucle et en boucle et en boucle...
Mais avant de rentrer pleinement dans les festivités, petite piqûre de rappel :
Les Daft Punk, c’est plus qu’un duo musical, c’est un phénomène. Un groupe français mythique qui doit son succès à l’Angleterre, contrée bien plus ouverte que nous sur le plan électro à l’époque. Le groupe est dans son univers et il faut avouer que le style musical des Daft n’est pas explicable en un mot. En effet, on a pu voir l’évolution de leur musique depuis les débuts et ce jusqu’à leur travail sur la soundtrack de
Tron 2. Je ne vais pas vous faire un historique du groupe, wikipédia s’en chargera très bien pour moi si vous en avez envie. Pour planter le décor, RAM est poour moi non pas le quatrième, mais le 6ème « album » des Daft Punk. Dans l’ordre :
Homework,
Discovery,
Human After All,
Alive 2007,
Tron Legacy (Complete Score) et enfin
Random Access Memories, avec entremêlé à ça la période Stardust et Le Knight Club qui sont dans la même lignée musicale.
Un son déroutant...Morceau complètement décalé par rapport à leur style musical,
Within (feat. Gonzales), avec son intro intimiste au piano, est un cri du coeur que les Daft n’arrêtent pas de nous envoyer au visage depuis quelques années. On avait déjà ressenti ce sentiment de solitude bizarre avec
Something About Us sur Discovery. La magie d’
Interstella 5555 reposait sur cet esprit perdu au milieu d’un monde qui ne veut que du mal aux héros. On dirait d'ailleurs une musique écrite pour
Electroma, leur film sans parole, où les deux artistes étaient perdus et tentaient en vain de s’échapper.
Beyond se veut être un écho de
Within. Une sorte de réponse, une solution à cette recherche. On garde des sonorités très douces mais un peu plus punchy cette fois, qui nous rapprochent véritablement de l’album Discovery (les sons de
Veridis quo par exemple).
Pour rester dans une ambiance calme,
The Game of Love nous plonge dans une musique véritablement opposé à
Something About Us, avec un tempo lent, un sujet commun mais une histoire contraire. Un jeu musical avec des instruments qui jouent par dessus le chanteur, et pas forcément avec.
Un son qui fait bouger !On change de thème mais on garde une musicalité proche.
Give Life Back to Music et surtout
Get Lucky (feat. Pharrell Williams & Nile Rodgers) se veulent plus entraînantes. La guitare se réveille véritablement, sans partir n’importe comment. Les Daft ont toujours su maîtriser à fond leurs sons (à l’instar du dernier album de Justice). Le son est toujours posé, une ambiance très lounge mais pas que.
On en vient ensuite à
Lose Yourself To Dance (toujours en duo avec Williams et Rodgers). C’est calme, ça reprend la mode actuelle des gens qui tapent dans les mains en rythme, mais ça va avec les paroles de la musique pour une fois. La répétition de mot à outrage m’a fait penser à la période solo de Thomas Bangalter, idem pour les sons très fort qui noient un peu la guitare.
Instant Crush (feat. Julian Casablancas) débute comme le ferait une chanson de rock des années 90 et puis finalement non, une voix robotique vient couper court à nos idées. À la place, on a un riff très simple de guitare qui est rejoint par un synthé au moment du refrain et là, ça part en sucette (dans le bon sens du terme). On sent bien les Daft Punk avec les sons électro, mais le reste semble venu d’ailleurs tout comme le solo de guitare. C’est sans aucun doute le véritable « feat » de l’album puisqu’on ressent très bien le travail de Julian Casablancas (The Strokes) et le mariage des deux styles est parfait.
Un son qui fait du bien aux oreilles.Fragments of Time (feat. Todd Edwards) balance déjà plus avec encore et toujours une musique qui vous donne l’impression d’être au volant d’une décapotable en Californie. Une voix plus mélodieuse qu’à l’habitude, mise en avant par une ambiance sonore très répétitive (et pourtant riche).
Doin’ It Right (feat. Panda Bear) rappelle fortement
Technologic et l’ambiance que les Daft arrivent à créer avec un sample et une phrase. Mais à ça, on ajoute un coté très "scène electro/rock française" qui sonne foutrement bien.
Tout à coup,
Touch (feat. Paul Williams) nous emmène dans l’espace sans nous laisser le temps de nous y attendre. Alors qu’on a l’impression d’avoir la rythmique de
Get Lucky en fond, la voix se dégage complètement du reste et on a véritablement une oeuvre complète avec un style très très décousu. La voix asynchrone avec les instruments, qui se mettent à changer le rythme quand ils le veulent. Une sorte de balade un peu dingue. Un morceau épique de plus de 8 minutes qui fait vraiment du bien !
Sans aucun doute le deuxième ovni de l’album,
Motherboard est une pièce rare. Un morceau intégralement instrumental. Si les samples ne sont pas les même, on ne peut pas passer à coté de la similarité de structure avec leur travail sur
Tron. Un passage très court vers la 3ème minute est flagrant.
Giorgio by Moroder (composé avec la voix de Giorgio Moroder, un grand monsieur du disco des années 80, mais également un excellent compositeur qui a œuvré pour pas mal de films cultes - comme
Scarface,
Midnight Express, ou encore
Top Gun) a un petit coté qui me réconforte. C'est tout simplement LA pièce maîtresse de cet album. Un gros morceau de 9 minutes. Alors que je croisais les doigts depuis l’annonce de l’album pour un morceau en feat avec Kavinsky, celui-ci répond pratiquement à mon souhait. Une ambiance complètement électro style année 80 où Moroder raconte sa vie et en particulier ses débuts et son goût de la musique mêlant l'héritage des années 50, 60 et 70 et « le son du futur » des synthétiseurs. Pas de mélange musical, un son pur, et puis vers la fin, une explosion auditive. Du très grand Daft !
Comme l’album, on termine avec
Contact (feat. DJ Falcon). Véritable bond en avant musical, pour nous rappeler qu’ils savent faire ce qu’ils veulent. Un morceau étrange, magique, qui commence pourtant sur des instrus très simples comme
Together et puis finalement tout s’accélère. Le voyage est complet avec ce son qui n’en finit plus de s’ajouter, pour au final nous débrancher, à l’ancienne. Une façon propre de terminer un album. Et un excellent album.
ConclusionAu final,
Random Access Memories est un album qui représente le travail accompli par les Daft Punk depuis leur début. Leur dernier album studio (
Human After All) était très « dur » musicalement, voire très froid, proche du premier (
Homework), tandis que l’on avait eu
Discovery pour retrouver un coté plus mélodique.
RAM est un album à écouter chez soi, pas un produit pour boite de nuit ou pour simplement faire plus de bruit que le métro quand on va au boulot. Avec des sons qui font penser au début de l’electro, on pourrait s’attendre à ce qu’ils tournent en rond. Pourtant, on sent le talent du duo et des artistes invités sur l’album car les musiques ont toujours des points communs mais elles se détachent les unes des autres. C’est l’album qu’on pouvait attendre des Daft Punk et qui possède une place de choix sur notre étagère, à coté de Kavinsky, Modjo, Laurent Garnier et le dernier bébé de Justice.
En conclusion donc, ce qui fait que ça reste Daft, c'est justement que c'est pas du Daft.
Donc, j'ai aimé o/