Salutations mon vieil ami,
Tu dois être surpris de recevoir une lettre, surtout de ma part. Mais je dois t'apprendre une grande nouvelle, et cette missive en est le moyen le plus simple.
J'ai fait une découverte. Tellement incroyable que je ne trouve pas d'adjectif pour la décrire. Et quand je vais te l'annoncer, tu ne me croiras sûrement pas. Libre à toi. Saches juste que tout ce que j'écris ici est vrai, car il ne me viendrait pas à l'esprit de faire une blague de si mauvais goût à un ami aussi cher que toi.
Je ne sais pas comment j'ai pu faire cette découverte. Hasard ? Coïncidences ? Je ne pense pas. Mais je ne vois pas comment il pourrait en être autrement, vu que ce n'était absolument pas le but de mes recherches. Par un simple concours de circonstances, je me retrouve avec la découverte du siècle, et peut être même du millénaire.
Mais si je t'en parle, comme ça, au lieu de la montrer au monde entier, c'est parce que je me demande si elle sera vraiment bénéfique à l'espèce humaine. En apparence, elle y ressemble mais j'ai peur que ce ne soit qu'un cadeau empoisonné ; je n'ai en effet trouvé pour l'instant aucun remède, et j'ai complètement orienté mes recherches vers ce but. Il nous faut conserver notre choix, et ma découverte le fait justement disparaître.
Oui, je pense que l'Homme ne peut apprécier la vie uniquement si l'ombre de la mort est présente. La vie sera fade, et complètement dénuée d’intérêt si l'on sait qu'on ne peut plus mourir. Qui voudrait d'une vie comme ça ? Une fois passée l’allégresse de cette idée de vie éternelle, l'humanité restera à se morfondre dans son ennui permanent et infini. Du moins, c'est mon avis, et je me fourvoie peut être complètement.
Et oui, tu as bien lu. J'ai découvert le moyen de rendre l'Homme immortel.
Par accident, j'ai ingéré un de mes mélanges. Depuis, mon corps ne vieillit plus, et il se régénère après n'importe quelle blessure. Je ne veux pas d'une vie interminable. Je suis donc à la recherche d'un remède, et j'y passerais le temps qu'il faudra, l'éternité si nécessaire.
Mais j'aimerais ton avis. Une fois l'antidote trouvé, dois-je diffuser mes découvertes au monde ? Ou est-il préférable pour l'humanité que celles soient oubliées à jamais ?
Mon vieil ami, je compte sur toi. Tu es la seule personne censée en laquelle je peux avoir confiance. J'attends ta réponse avec impatience.
Au plaisir d'avoir de tes nouvelles,
Ton vieux professeur.