Merci
@Chompir pour ton commentaire !
Pour
Le Requiem aux tambours, je voulais vraiment donner un effet de surprise en révélant l'identité de Bongo Bongo au fur et à mesure, en donnant l'impression qu'au début du texte on parle d'un joueur de tambour plus "normal". Au moment où Link apparaît, je voulais donner l'impression que Bongo Bongo se sente presque piégé par son arrivée ; qu'un Hylien(qui aide Zelda et par extension la famille royale) ose venir le tourmenter alors qu'il n'est plus que l'ombre de son vivant. Que même dans sa tombe, les Hyliens le hantaient toujours.
Pour
la Fierté du Désert, je me suis juste demandée quelle serait la réaction de Nabooru si une grande gueule faisait la maligne devant elle. Je n'avais jamais écrit sur les Gerudos (autre que Ganondorf) et je me suis dit que c'était l'occasion de m'imaginer un petit bout de leur vie. Et j'ai voulu rajouter une symbolique autour du sable par rapport à la Déesse des Sables sans oublier que les Gerudos sont des fières combattantes du désert.
Salut
@Anju, enchantée et bienvenue sur ma galerie ! Je suis contente que ces trois textes t'ont plu, en espérant que cela sera le cas pour d'autres !
Pour
L'Ère du Renouveau, je voulais donner l'expression que plusieurs personnages puissent être le protagoniste, notamment Rauru, d'où le fait que la description d'Hyrule soit assez générale. Pour le futur, je comprends tout à fait que ça puisse te déranger, surtout que la majorité du texte est au passé donc il y a une "coupure" assez nette. Mais comme tu l'as écrit, c'était apporter une notion d'espoir du genre "ça y est il est là, il sera le futur d'Hyrule". En tout cas, merci pour la remarque, je prends note et je ferais plus attention lorsque j'utiliserais le futur de cette façon.
Pour
le Requiem aux tambours, c'est vrai que le titre peut indiquer grandement l'identité du protagoniste. Je me suis fait la remarque en écrivant le texte et j'ai hésité à le changer pour que la révélation soit plus surprenante. Et puis je me suis dit que j'allais garder ce titre là vu que je le trouvais classe.
Comme tu dis, je voulais laisser paraître son amour pour son instrument mais également son obsession pour cette fameuse musique d'exécution. Il a plus toute sa tête ( sans mauvais jeux de mots ) et j'ai pensé qu'inconsciemment, il s'est raccroché de façon irrationnelle à l'une des dernières choses auquel il a assisté en étant vivant à savoir les battements de tambour. Et au sujet de la fin, je me suis demandée ce que Bongo Bongo penserait en voyant Link et surtout comment il réagirait en voyant que c'était un Hylien. Je me suis dit qu'il pèterait littéralement un câble en le voyant, tout en ressassant les émotions et les souvenirs qui le rongent.
Franchement, j'ai adoré écrire sur Bongo Bongo ; il y a tout un mystère autour de lui. Et je me suis dit que c'était l'occasion d'écrire sur un boss parce qu'à part les éventuels grognements qu'ils font en voyant Link, ils n'ont pas beaucoup le droit à la parole.
Pour
la Fierté du Désert, je me suis dit que Nabooru était sûrement une bonne d'institutrice mais qu'il ne fallait pas jouer avec ses nerfs lors d'évènements aussi importants comme une initiation, le genre de prof avec qui tout va bien mais qui ne te rate pas quand tu fais le pitre. Du coup, je voulais garder un ton assez léger avec Vari tout en sous-entendant que chez les Gerudos on ne prenait pas le combat et le désert à la légère. Et honnêtement, si c'est pour me retrouver dans une timeline avec des confits Hylien/Gerudo, je préférais ne pas en être une non plus. Sauf si je vis dans une époque tranquille haha.
Merci pour vos retours sur mes petits textes !
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J'ai profité également pour poster mon nouveau texte ! Cette fois-ci, on quitte l'époque d'OoT pour se retrouver dans celle de... De toute façon, vous verrez !
Souvenirs d'une épopée
Link regarda le ciel, le scrutant de ses yeux clairs. À cette heure-ci, les nuages avaient pris une douce teinte ocre et le Soleil s’apprêtait à se dissimuler sous l’horizon pour laisser place à la Lune. Le Crépuscule. Moï lui avait dit un jour que c’était le seul instant où Hyrule et leur monde se recoupaient. À cette époque, il n’avait pas réellement compris l’ampleur de ses mots. Il s’était juste contenté d’acquiescer doucement avant de contempler à nouveau l’apaisante source de Latouane. Après tout, comment avait-il pu avoir connaissance de l’histoire de ces Bannis ? À l’époque, il n’était qu’un innocent berger de Toal, heureux de ce que la nature lui offrait. Enfant, il avait été comme tous les autres, rêvant d’aventure et de batailles dantesques. Combien de fois avait-il réveillé Iria en sursaut, un bout de bois et un couvercle de marmite à la main en guise d’épée et de bouclier ?
Comme tous, il avait rêvé et s’était assagi en grandissant, endossant l’habit du berger en même temps que celui de l’idole des jeunes du village. Comment pouvait-il s’y attendre ? Après s’être tant exercé avec un bout de bois et une marmite dans les premières années de sa vie, il s’était retrouvé avec le fourreau de l’Épée de Légende et un Bouclier frappé des armes d’Hylia sur le dos. Sans compter la tenue du Héros ! C’était la première fois qu’il revêtait une tenue autre que celle de Toal, et quelle tenue ! D’ailleurs, Midona le taquinait souvent à ce sujet en lui disant que ces habits lui allaient bien mieux que sa tenue de paysan.
Link sourit inconsciemment en repensant à la Princesse du Crépuscule. Midona… Comment allait-elle en ce moment ? Sans doute était-elle devenue Reine à présent, maintenant que Xanto et Ganondorf avaient tous les deux péris. Peut-être qu’à l’instar d’Hyrule, il y avait également un moment où le Crépuscule et le Monde de la Lumière se rejoignaient. Le crépuscule était perpétuel dans ce monde, alors peut-être qu’à un infime moment, les Astres scintillaient comme le Soleil qui s’apprêtait à surplomber l’aube. Le Héros du Crépuscule inspira profondément, se remémorant les épreuves qu’il avait traversées avec sa comparse.
Ah, comme ils en avaient traversé tous les deux au cours de leur voyage ! À vrai dire, aux yeux de l’Hylien, rien que sa rencontre avec Midona avait été périlleuse. Ce petit diablotin au couvre-chef étrange et au ricanement sinistre s’était littéralement joué de lui, à prendre la forme de ses amis disparus avant de le prendre pour sa monture personnelle alors qu’elle pouvait très léviter à ses côtés. Certes, elle lui avait appris certaines techniques capitales, comme apprendre à se fier à son instinct pour déceler l’invisible ou la manière de saisir les Assassins de Xanto à la gorge pendant qu’elle les immobilisait avec ses pouvoirs. Mais dans un premier temps, elle ne le faisait uniquement pour que le loup serve à ses intérêts. Puis, au fur et à mesure qu’ils parcouraient Hyrule, vint la complicité et la confiance. Link ne savait plus si c’était lui ou sa petite comparse qui fit le premier pas vers l’autre mais les discussions se firent de moins en moins formelles et froides au fil des jours. Les premières plaisanteries firent leur apparition sous la lueur des flammes quand Link établissait un petit campement dans la plaine d’Hyrule, une fois qu’ils eurent récupéré l’Épée de Légende dans le Sanctuaire de la Forêt.
Heureusement d’ailleurs qu’il y avait eu ces railleries. L’enjeu de leur quête était immense et c’était dans ces moments-là qu’ils pouvaient prendre une petite bouffée d’air. Ça leur aérait l’esprit lorsqu’ils en venaient trop à penser au Miroir des Ombres, Xanto et puis Ganondorf. Quand le doute les étreignait quant à l‘avenir de leur monde respectif, l‘un des deux prenait la parole pour sortir l’autre de sa torpeur et de ses pensées sombres. Le plus souvent, c’était Midona qui s’y collait car il s’y prenait de manière assez pataude pour lui arracher un rictus.
En y repensant maintenant, Link avait l’impression d’avoir fait un long rêve éveillé. Ces longs périples, ces épreuves, ces aventures, ces rencontres, tout semblait bien trop bien grandiose pour être vrai. Comme ces histoires que l’on racontait aux enfants. Et pourtant, il était à l’image des Héros de ces récits. Il était le Héros qui faisait le lien entre le Lumière et l’Ombre, le Héros du Crépuscule. Et contrairement aux autres Héros, lui il avait porté secours à non pas une mais deux princesses. Le jeune homme originaire de Toal sourit face à cette pensée idiote. Malgré toutes ces péripéties qui l’avaient forgé, il faisait toujours preuve d’une certaine candeur parfois.
La dernière fois que sa nature lui avait joué des tours, c’était à la fin de leur périple. Ganondorf défait, Zelda, Midona et lui s’étaient rendus dans la Tour du Jugement. La menace éradiquée, il ne restait plus qu’à retrouver son royaume pour la Princesse du Crépuscule. Ce jour-là, il l’avait admirée. Ah… Elle était resplendissante avec ses longs cheveux flamboyants qui reflétaient le Soleil du Désert. Ce jour-là, elle leur avait souri comme si de rien n’était lorsque Zelda avait déclaré que la Lumière ne pouvait exister sans l’Ombre. C’était vrai et lui comme elle avaient acquiescé devant les dires de la Princesse d’Hyrule. Puis, Midona prit la parole.
« La Princesse l’a dit. Tant que le miroir est là, nous nous reverrons. »
À ces mots, il avait naïvement souri. Oui, il avait réellement cru qu’il retournerait au Crépuscule pour revoir sa cynique partenaire de temps à autre. Après tout, qui pouvait lui interdire d’utiliser le Miroir des Ombres à son avantage ? Les sages, la Princesse Zelda ? Midona et lui avaient rétabli la Lumière en Hyrule, ils avaient risqué leur vie pour défaire Xanto puis Ganondorf. Ils pouvaient bien utiliser le Miroir pour se retrouver, on leur devait au moins ça. Et puis, quel mal y avait-il à retrouver une amie ? Aucun, se mit à penser Link simplement.
Et pourtant, le Miroir des Ombres était brisé désormais. Il avait éclaté en un milliard de bris lorsque la larme de Midona vint s’écraser sur sa face polie. La mine du Héros avait été stupéfaite mais il n’avait pas cherché à retenir l’Altesse du Crépuscule. C’était le choix qu’elle avait fait pour préserver son royaume si le Mal d’Hyrule venait à réapparaître. Elle avait pris cette décision en tant que souveraine, tout en sachant qu’elle briserait la porte entre leurs deux mondes. Elle avait fait passé son peuple avant elle, il avait vu cette tristesse sans nom dans ses yeux quand leurs regards se croisèrent une dernière fois avant qu’elle ne soit complètement de l’autre côté.
Link inspira une nouvelle fois, les souvenirs allant et venant, emplissant sa tête. Il était persuadé que Midona se débrouillait bien. Elle avait l’étoffe et les épaules d’une grande souveraine. Et elle était bien trop enflammée pour se laisser aller comme lui. Ah si seulement elle le voyait… Elle l’aurait sûrement secoué dans tous les sens avant de lui hurler qu’à vingt ans il n’avait pas le temps de jouer les nostalgiques comme s’il en avait cent.
Le Héros du Crépuscule porta la main à sa ceinture, farfouillant dans sa sacoche. Il en tira un long débris fait de pierre. C’était un fragment du Cristal d’Ombre, une pièce du fragment que sa partenaire portait en guise de casque étant maudite. Le Cristal d’Ombre était toujours là en Hyrule, sous la protection des Esprits de la Lumière qui ne pouvaient le briser. Et si l’artefact était si puissant pour permettre aux Bannis d’avoir mis la main sur la Triforce, sans doute était-il aussi puissant pour reformer le Miroir des Ombres. Seulement… Était-ce une bonne idée ? Link contempla longuement le fragment qui était entre ses doigts avant de le ranger précieusement dans sa sacoche de cuir.
Moï lui avait dit un jour que le monde de la Lumière et celui de l’Ombre se rejoignaient au Crépuscule. Zelda lui avait dit que leurs deux mondes étaient indissociables et que l’un ne pouvait exister sans l’autre. Ils avaient sûrement raison. D’autant plus qu’il était le pont entre ces deux faces d’une même pièce, lui le Héros du Crépuscule.
Link se leva puis grimpa sur le dos d’Epona, flattant l’encolure de la jument. Il tira ensuite les rênes, se mettant en route avec en tête une unique certitude.
Ils se reverront un jour, il en était persuadé.