Voir les contributions

Cette section vous permet de consulter les contributions (messages, sujets et fichiers joints) d'un utilisateur. Vous ne pourrez voir que les contributions des zones auxquelles vous avez accès.


Messages - Yuan

Pages: [1] 2 3 ... 68
1
Débat / [Débat] La limitation à 80km/h
« le: mardi 25 septembre 2018, 22:26:52 »
Je ne suis pas (encore ?) automobiliste, mais j'ai déjà été dans de nombreux accidents de voiture, dont certains justement parce que les conducteur-rice-s n'étaient pas fichu-e-s de respecter les limitations de vitesse, entre autre. Du coup, je suis pour ce genre de réformes ? Je trouve que l'acte de conduire n'est vraiment pas anodin (même s'il est extrêmement banalisé), et je ne comprends sincèrement pas du tout l'attrait de pouvoir appuyer sur le champignon juste pour le plaisir alors que le simple fait d'être en bagnole ou à proximité est risqué.
Mon avis ne compte peut-être pas en tant que non-conducteur, parce que je ne peux pas commenter tous les aspects techniques de la conduite, mais bon. Ces bestioles à roues ne m'inspirent aucune confiance en particulier parce que j'ai compris très jeune le danger qui y était rattaché. Et ce n'est pas parce qu'il y a de moins en moins de morts sur les routes qu'on ne devrait pas prendre plus de mesures de sécurité, comme dit plus haut, chaque mort au volant est un mort de trop.

2
Débat / Les drogues en toute légalité
« le: dimanche 12 août 2018, 23:55:03 »
Je trouve le débat assez intéressant, j'en avais déjà parlé il y a un moment de cela sur le topic des idées impopulaires (et je partage toujours le même avis qu'à l'époque).

Étant assez concerné à titre personnel par l'abus de substances psychotropes (j'ai un peu baigné dans ces problématiques dès un jeune âge, ayant de la famille alcoolique, et ayant une majorité d'ami-e-s qui consomment ou ont consommé des drogues illégales), je suis totalement pour la dépénalisation totale des « drogues », y compris celles dites dures.
À titre d'exemple en Europe, le Portugal a franchi ce cap (une petite source). Les conditions sanitaires ont vu un progrès énorme depuis, avec le nombre de décès suite à l'overdose d'héroïne ayant énormément diminué. La loi n'est pas encore parfaite à ce niveau là-bas et contient quelques failles (il reste interdit de vendre ces substances, ou d'en posséder des quantités déraisonnables pour un usage personnel - donc on a le droit d'en posséder, mais où est-ce qu'on en trouve ?), mais c'est un immense pas en avant, à mon sens.
Le problème de la pureté des drogues est également très important, comme tu as pu le citer avec la cocaïne. À moins qu'elle ne soit basée (sa base étant le crack), elle est systématiquement coupée, et il est impossible de trouver « dans la rue » une cocaïne ayant un taux de pureté supérieur à 80% (et un tel pourcentage reste marginal). Inutile de citer les horreurs qui peuvent servir à couper la cocaïne pour permettre une plus grosse marge aux dealers (parce que le plus souvent ce sont des produits ménagers hautement toxiques pour le corps humain)... Mais fait intéressant ; la cocaïne « trop » pure peut également être très dangereuse pour des usager-e-s réguliers, car, n'étant pas habitué-e-s à doser un produit pur, le risque d'overdose augmente. Est-ce qu'une légalisation des substances ne permettrait pas aux usager-e-s d'avoir accès à des produits moins dangereux (coupés, mais avec des substances OK pour le corps) et donc de limiter certains risques de santé ?

D'un autre côté, une légalisation totale n'engendrerait-elle pas aussi un danger commercial, avec des entreprises prenant le contrôle de l'image des drogues dans la société ? Que peut-on penser de marques qui s'empareraient de substances très dangereuses comme l'héroïne, la méthamphétamine... et qui, même si elles sont tenues à des clauses leur imposant de lister les risques de leur produit, en viendraient à faire du « marketing » sur de telles substances ? On peut répondre que les dealers de drogue font déjà un peu ça, donc autant que ce soit légal... Mais faute est d'admettre qu'une telle idée fait un peu froid dans le dos aussi. Tout autant que l'image positive que possède le vin dans notre société, alors que l'alcool reste l'une des substances psychotropes les plus dangereuses sur toutes les échelles (sociétale, personnelle, santé, etc.).
Je tends à penser qu'une légalisation complète serait également souhaitable, même si je reste plus ouvert sur ce débat, notamment comment est-ce que ça devrait être mis en place. (Là où je suis catégorique sur la dépénalisation.)
Bon, quoi qu'il en soit, pour le cannabis, la question ne se pose même pas selon moi : ça devrait être légal. Qui plus est, c'est aberrant que des gens puissent aller en prison pour possession ou consommation de cannabis... tandis qu'on peut littéralement risquer de faire un coma éthylique dans n'importe quel bar de France, et que l'alcool soit parfaitement légal. Le cannabis étant une drogue plus douce que le tabac ou l'alcool, je trouve l'hypocrisie totale.

Anthropologiquement, je trouve que la question des psychotropes est fascinante, puisqu'on peut facilement dire que de tout temps, l'homme s'est murgé la gueule. Si l'alcool et le tabac sont bien connus, les natifs américains mâchaient de la coca (plante à partir de laquelle est synthétisée la cocaïne) ; de nombreux peuples à travers le monde (sibériens comme sud-américains) ont bâti leurs religions et leurs rites autour de champignons hallucinogènes ; l'opium a joué un immense rôle culturel dans presque tout le Moyen-Orient et l'Asie ; etc. La liste est longue, mais je vous mets au défi de me trouver un exemple de civilisation qui n'a pas connu le thème des substances psychotropes, car je n'en connais personnellement aucun.

En bref, c'est un sujet que je trouve assez intéressant, et ça me fait plaisir de le voir pour une fois bien ouvert :) D'habitude, le sujet est toujours abordé autour du thème des « junkies », ces fameux déchets sociétaux qui se shootent de l'héroïne - bref, un portrait extrêmement déshumanisant et stigmatisant.
En général, l'addiction ne survient pas de nulle part, et si l'on trouve refuge dans la drogue, c'est probablement que quelque chose clochait déjà en étant sobre... La précarité, l'échec scolaire ou professionnel, le rejet social, etc., sont des raisons parmi d'autres pour lesquelles beaucoup de gens se retrouvent à batailler avec une addiction. Et il est bien hypocrite de présenter le drame de leur abus de drogue sans parler du ou des drame(s) qui ont pu les y pousser.
Ça me rappelle une série d'expériences menée sur des rats de laboratoire (c'est pas joyeux, mais la conclusion est assez intéressante) : Lorsque l'on parle de la toxicité de l'héroïne, on n'hésite pas une seconde à citer une expérience où on présente de l'héroïne à un rat de laboratoire, puis on lui met à disposition un biberon d'héroïne. Le rat n'hésite pas à en consommer et finit par mourir d'overdose. Seulement, quand on observe les conditions de l'expérience... le rat était seul, dans une cage, avec simplement un accès à une litière, quelques jouets éventuellement, à manger et à boire. Si on recrée l'expérience en créant une petite société de rats de laboratoire, où ils sont en communauté, peuvent interagir les uns avec les autres, ont accès à un environnement attrayant, ont de la nourriture et de l'eau en accès libre, et ont accès à un biberon d'héroïne... Le nombre de rats morts d'overdose est peu important sur la totalité de la population. Cette expérience met en valeur les critères sociaux et sociétaux dans l'abus de drogue, plutôt que de simplement se baser sur les facteurs physiologiques.
Tou-te-s les usager-e-s de drogue ne sont pas des addicts, et aucun-e addict ne mérite d'être rabaissé-e. Voilà en tout cas le fond de ma pensée sur ce sujet.

3
J'ai vu un peu la situation @thelinkdu40 et je voulais apporter ma maigre pierre à l'édifice.

J'ai une connaissance qui travaille actuellement à Disney, et elle en est très satisfaite. Elle ne fait pas du tout le travail des mascottes, elle fait l'accueil dans certaines attractions. Le personnel est tenu à un certain niveau d'exigences (de courtoisie, qui se veut très « à l'américaine »), et ce n'est clairement pas facile tous les jours (quand il pleut, tu passes la journée sous la pluie, et quand c'est la canicule, tu crames au soleil). Elle fait ça à mi-temps à côté de ses études, et elle préfère largement ça à d'autres tafs étudiants que beaucoup font, comme McDo, car elle apprécie ses coéquipiers et l'ambiance y est amicale.
Je peux toujours lui poser des questions de ta part si tu en as, donc n'hésite pas à me contacter en MP. :)

Je suis vraiment désolé de t'entendre parler de ta situation, c'est vraiment triste que tes infirmier·e·s te bloquent dans tout comme ça. Certaines de leurs raisons sont légitimes, et iels font bien de t'en parler (comme par exemple le fait que c'est épuisant comme travail d'être mascotte), mais ça ne peut jamais leur donner le droit de te faire désespérer, d'abandonner ce que tu veux entreprendre.
J'ai plusieurs connaissances qui sont en situation de handicap, et qui ont été agressivement dissuadées de travailler ou de reprendre des études par leurs infirmier·e·s, médecins, etc. Même si le personnel de santé est effectivement là pour t'aider, faute est d'admettre qu'il ne devrait jamais faire figure d'autorité sur ta situation professionnelle, et que tu restes une personne adulte, parfaitement capable de s'exprimer sur tes ambitions, tes craintes, etc.
Et ce n'est pas parce qu'on est bien intentionné qu'on a raison. Tu as d'ailleurs l'air de toi-même te rendre compte que certains de leurs arguments sont très discutables.

Fin mot de l'histoire, je t'encourage si jamais tu décides de tenter au moins l'audition si tu le peux. À défaut d'obtenir le poste, tu en ressortiras peut-être avec une bonne expérience, ou en tout cas je te le souhaite ! Sache que quoi que tu entreprennes, tu es soutenu. Courage.

4
Débat / Le topic des idées impopulaires
« le: jeudi 14 juin 2018, 20:33:19 »
Euh... Est-ce qu'on peut arrêter de parler de psychiatrie de façon aussi décomplexée ? Enfin, il n'y a que moi que ça choque qu'on parle aussi tranquillement de « faire soigner » quelqu'un qui entend des voix ? De « démence contagieuse » ? De poser de tels diagnostics spéculatifs comme si c'était trivial ? Sans parler du lien assez maladroit entre la spiritualité (qui est juste quelque chose de culturel et de personnel) et les maladies mentales (qui relèvent de la pathologie, du handicap, de la condition de vie, etc.), et du fait que l'hôpital psychiatrique est un endroit qui n'est souhaitable pour personne (même les personnes atteintes de schizophrénie ou d'autre pathologies) ? :-|

5
Je dois avouer que je ne sais pas trop par quel bout prendre la question, car je trouve ça très réducteur de limiter l'art à une opposition entre technique et créativité. Il y a énormément d'autres facteurs qui entrent en jeu dans l'art, et d'ailleurs le plus important pour moi n'est ni l'un ni l'autre de ces deux-là, mais bien le sens de l'œuvre.

Quand on pense à la technique, on aime s'imaginer des peintures fourmillantes de détails, avec un « bon » rendu des lumières et des contrastes, une anatomie et une perspective « correctes », etc...
Mais ce n'est pas ça qui définit une bonne œuvre. C'est ce qui définit une œuvre réaliste, oui ; car plus une œuvre est construite, plus ce qu'elle offre se rapproche du réel, plus on aura tendance à, naïvement, parler de « technique ».
Alors qu'en réalité, la technique n'a rien à voir avec le réalisme. Par exemple, les coulées de Jackson Pollock étaient parfois réalisées avec des mélanges de peinture de sa propre concoction ; il s'agit bien d'une technique particulière, d'un savoir-faire qu'il a développé par sa propre expérimentation. Pourtant, ses peintures ne représentent rien de réel. Donc elles ne dénoteraient pas de technique ?
Dans les arts premiers, comme par exemple les peintures des grottes de Lascaux, la stylisation est très exagérée, et on ne distingue les animaux que par la forme de leurs contours. Cependant, on les reconnaît, quand bien même les proportions, la perspective, ou les couleurs ne sont pas respectées. L'œuvre se détache du réel, mais le sujet reste compréhensible ; c'est là toute la magie de la stylisation.

Pour ce qui est de la créativité, quid de la photographie ? Un cliché ne fait que figer un instant de réel, et la part de créativité ne figurera que dans le cadrage, l'éclairage, le contraste... Pourtant ça n'empêche pas de partager un propos et un angle de vue sur le monde.

Je trouve que les arts dits « modernes » sont souvent rabaissés, notamment car certains courants peuvent être assez austères à étudier. C'est le cas par exemple du suprématisme (dont l'œuvre la plus connue est le carré noir sur fond blanc de Kasimir Malevitch). On s'amuse à dire que « c'est con », mais en réalité, ça dénote d'une réelle recherche, d'un réel questionnement sur ce qu'est l'esthétisme, et d'un travail profond sur la géométrie et la composition. Sans de tels piliers de réflexion, on n'en serait tout simplement pas là où nous en sommes aujourd'hui en matière de composition graphique.
À l'inverse, l'Occident adore faire mousser son histoire des arts et à parler des grands courants classiques et romantiques, car la technique de la peinture à l'huile a permis de maîtriser une forme impressionnante de réalisme... Mais qu'est-ce qui rend une toile d'art académique « meilleure » qu'une poterie issue des arts premiers africains ? Ne serait-ce pas fâcheusement ethnocentré de vouloir créer une échelle technique artistique, où le photo-réalisme en serait la forme la plus impressionnante, et l'art infantile la forme la plus médiocre ?

En revanche, questionner la créativité en art soulève beaucoup d'autres questions, qui ont beaucoup taraudé Platon. Où est la frontière entre une œuvre d'art et le réel ? Qu'est-ce que l'imaginaire, s'il s'inspire du réel ?

Je pense, à titre personnel, que la technique, en art, est un moyen de rendre le propos fonctionnel. C'est à dire qu'en comprenant certaines lois physiques (perspective, dans le cas des arts picturaux ; acoustique, dans le cas des arts musicaux ; etc.), on peut réussir à mieux reproduire des phénomènes déjà existants. Grâce à cette maîtrise, on peut ensuite s'amuser à reconstituer, à recomposer... Car au final, le dragon a beau être une créature fantastique, c'est avant tout une chimère de créatures déjà existantes (qui se base sur le serpent).
Mais juste parce qu'il s'agirait d'une « recomposition », cela ne serait pas créatif ?

Plus une œuvre sera réaliste, plus on distinguera aisément ce qui la compose ; on reconnaîtra les objets disposés sur la table, on comprendra le mouvement effectué par les corps mis en scène, etc. Mais plus une œuvre sera stylisée, plus elle fera appel à l'inconscient et au ressenti brut. Notre cerveau est capable de distinguer des visages à peu près n'importe où (et c'est plutôt rigolo), et on doit cela à nos ancêtres qui avaient besoin de pouvoir repérer quasi-instantanément des regards pour savoir s'il y avait un danger, des bouches pour savoir si les dents seraient celles d'un prédateur ou d'une proie. C'est grâce à notre mécanisme de reconnaissance de visage que l'on est capable de comprendre que Mickey est un personnage, malgré le fait qu'aucune souris sur terre ne lui ressemble. Et puisque l'on comprend très facilement ses expressions exagérées, on peut s'identifier aisément à Mickey ; malgré le fait que nous ne soyons pas des souris.
En bref ; la stylisation permet de créer une universalité bien plus frappante que le photo-réalisme, contrairement à ce que l'on pourrait penser.

Le même constat peut s'appliquer pour d'autres exemples. J'ai pris celui d'un personnage, mais on peut tout aussi bien s'intéresser aux courants d'art moderne. La toile Guernica de Picasso crée un sentiment étrange, et beaucoup de confusion, voire de malaise, face à ces éléments tantôt animaux, tantôt humanoïdes, entassés les uns dans les autres de façon géométrique. On peut ne pas aimer la toile, et ça donnera raison à Picasso ; car il avait voulu créer un sentiment désagréable à son audience.
Ce qui est tout à fait valide. Qu'est-ce que l'art serait chiant s'il ne consistait qu'à nous émerveiller ! Je pense que la composante la plus importante dans la création d'un artiste est sa sincérité (et Rodin le disait lui-même avant moi). La technique ou la créativité ne sont que des moyens pour arriver aux fins de l'artiste, des outils à sa disposition pour faire passer son message. Et quand bien même il aurait échoué, et que son audience ressentirait quelque chose de contraire à son intention, l'œuvre aurait quand même un sens ; celui qu'on lui donne.

J'ajouterais aussi que ce qu'on considère être de l'art est voué à évoluer avec le temps. Comme je le disais plus tôt, il y avait une époque où les occidentaux ne considéraient pas les arts premiers comme de l'art, mais plutôt comme des objets de curiosité (bonjour la condescendance colonialiste !). De même, il aura fallu du temps pour que la photographie, le cinéma, le jeu vidéo, et le graphisme soient considérés comme de l'art... Et aujourd'hui encore, la frontière entre art et artisanat peut exciter certains philosophes pour rien.
Si on a envie d'appeler ça de l'art, appelons ça de l'art. Je pense qu'il faut vraiment désacraliser ce mot !

Bref, vaste débat s'il en est, et bon courage pour le bac de philo à ceux·lles qui vont le passer lundi prochain ;D

6
Coin Artistique / Galerie simiesque
« le: lundi 04 juin 2018, 15:53:15 »
Waw, ce topic a pris beaucoup de poussière...
Étant donné le concours artistique en cours, je me suis dit que ça pourrait être bien de poster quelques trucs que j'ai fait récemment. Bon, c'est en vrac, et je n'ai pas grand chose à dire sur les dessins en question, donc je vais dumper ça. :o

Depuis mon dernier post, j'ai eu l'occasion de me lancer dans plusieurs projets artistiques, et pour le moment je suis encore dans une phase un peu casse-tête de planification, mais j'espère réussir à démêler ça bientôt. J'essaie notamment de me lancer un peu sur les réseaux sociaux, ce qui n'est pas super simple, mais j'espère que d'ici la fin de l'année ça sera fait.



Merci pour tous les retours que j'ai eu lors du concours artistique, c'était vraiment sympa, et j'espère réussir à faire mieux pour les autres manches :^^:

7
Musique / Musique psychédélique
« le: lundi 28 mai 2018, 22:29:18 »
Quand on pense à la musique psychédélique, le premier genre représentant qui vient en tête est le rock. Popularisées par les Beatles, les sonorités psychédéliques ne tardèrent pas à envahir la musique de beaucoup d'autres groupes influents de rock, comme The Who, les Rolling Stones... Pour finir par influencer des artistes qui ne se concentreront que sur cette musique, tels que Jimi Hendrix, Pink Floyd, ou encore Grateful Dead. Des genres finiront eux-même par s'inspirer du rock psychédélique pour le faire dériver encore plus : garage rock, krautrock... Bref, comme il en est le cas avec beaucoup de genres de musique, les sous-divisions ne s'arrêtent jamais vraiment.

Qu'est-ce qui rend une musique psychédélique, en somme ? La présence d'instruments exotiques (tels que la sitar par exemple) ou l'usage d'orgues mélodiques, de harpsichords ; des paroles très surréelles et littéraires ; la présence de jam dans les morceaux, ou improvisation libre ; la saturation et distorsion importante ; construction mélodique très complexe et répétitive ; et bien entendu, l'influence majeure du mouvement psychédélique et de tout ce qui le compose.

On pourrait tapisser une pièce entière d'éloges sur les artistes que je viens de citer plus haut, et on n'aurait tout de même pas fini de vanter leurs qualités. Sans parler du fait que l'histoire du mouvement psychédélique est fascinante et mérite de s'y attarder. Mais ici, j'ai surtout envie de m'attarder sur le rock psychédélique contemporain, et de faire des recommandations d'artistes actuels et en activité.





Mac Demarco

Artiste majeur de la scène du rock indie, il est à n'en pas douter l'influence de beaucoup d'autres groupes de ces dernières années. Bête de scène, il est presque toujours en tournée, et ses lives ne font que sublimer les albums, en y ajoutant énormément de spontanéité, d'improvisation, et de prestance scénique absolument délirante. Caractérisé par une guitare aux distorsions lourdes, un son très planant, et des paroles faciles à retenir pour la plupart, sa musique est très facile à écouter même pour les personnes n'étant pas intéressées par le mouvement psychédélique. J'encourage vivement à jeter un œil aux enregistrements de ses concerts également.

Un morceau : Viceroy
Un album : Salad Days






Thee Oh Sees

Mon groupe actif préféré ! La puissance créatrice de John Dwyer, leur frontsman, est exceptionnelle. Leur univers extrêmement bariolé, fort et unique est immanquable, sans parler de leur incroyable productivité et de leur influence notable sur la scène garage rock californienne. Leur lineup atypique, souvent renouvelé, et présentant régulièrement un minimum de deux batteurs, contribue à agrémenter la guitare toujours plus distordue que jamais et les voix criardes qui s'y ajoutent. Leur musique est une source constante d'inspiration et de motivation, et leurs performances ne font qu'amplifier cela. Leur son est d'une violence rare, d'une énergie primitive pure, que l'on retrouve également dans les autres projets musicaux de Dwyer, comme Damaged Bug.

Un morceau : Gelatinous Cube
Un album : The Master's Bedroom Is Worth Spending A Night In






King Gizzard & the Lizard Wizard

Le groupe a beaucoup fait parler de lui en l'an de grâce 2017, en lançant (et en tenant !) le pari fou de sortir 5 albums en une année. Et de façon incroyable, les 5 albums se valaient les uns les autres qualitativement parlant, certains morceaux regorgeant d'une richesse musicale très rare. Stu Mackenzie, frontsman du groupe, adore pousser la création musicale dans ses derniers retranchements, allant jusqu'à utiliser (et abuser) des micro-tons dans ses compositions. Leur univers fantastique, violent et désabusé projette l'auditeur dans une dimension parallèle. Le septuor n'a cessé de me surprendre depuis que je l'ai découvert. Je recommande également d'écouter le groupe The Murlocs, où l'on retrouve Ambrose Kenny-Smith au chant.

Un morceau : Hot Wax
Un album : Nonagon Infinity
... Allez, un deuxième album : Flying Microtonal Banana






Yellow Days

Sans doute l'artiste le plus « de niche » parmi ceux que je viens de citer, ce jeune britannique a un son qui se rapproche en réalité plus de la néo-soul que du rock psychédélique, mais l'influence est là. Son talent est impressionnant, et le voici avec 2 albums tout juste à l'âge de 19 ans, en plus d'avoir la voix d'un sage centenaire (et je dis ça de la façon la plus positive qui soit).

Un morceau : The Way Things Change
Un album : Harmless Melodies




Je m'arrête là, mais en réalité, la liste d'artistes pourrait continuer encore longtemps... J'aimerais tout de même citer en vrac : Ty Segall, Connan Mockasin, Tame Impala, et Kikagaku Moyo.
Je vous invite bien entendu à utiliser ce topic pour parler de tous les autres genres psychédéliques, bien que ce post se soit principalement concentré sur le rock psychédélique contemporain. Surtout qu'il y a beaucoup de choses à dire, avec le Boom Festival qui arrive cette année, la scène psytrance ; ou encore avec d'autres grands groupes ambassadeurs de la culture psychédélique à travers d'autres genres, comme Tool (métal psychédélique/progressif).

Ce sera ma petite pierre à l'édifice de ce forum Musique, dans lequel je n'ai jamais posté malgré le fait que je me professionnalise à moitié là-dedans. :niak: Je pourrais parler pendant à peu près aussi (voire encore plus) longtemps de jazz et hip-hop, mais arrêtons-nous-en ici, oui ?
J'espère vous inciter à piocher un peu dans des genres que vous n'avez peut-être pas l'habitude d'écouter, et peut-être vous faire découvrir de bons noms dans le lot.

Bonne écoute !

8
Coin Artistique / Galerie de mg76Animations, des FanArts en 3D!
« le: vendredi 11 mai 2018, 18:44:31 »
Hello ! Ta galerie est très intéressante, en effet on voit assez peu de travaux de fan en 3D, alors que c'est très intéressant à réaliser.

J'ai moi-même fait une école de 3D pendant quelques années, mais je suis très mauvais. :oups: En tout cas, je vois très bien le travail que représentent tes images, et je te souhaite bon courage pour la suite !
Je ne connais que des logiciels de la suite Autodesk pour ma part, comme 3DS Max et Maya, et j'ai rapidement essayé ZBrush. As-tu eu la chance de travailler sur ces logiciels ? Je ne connais pas du tout Blender 3D, donc je ne pourrai pas te dire ce que les logiciels Autodesk t'apporteraient de plus en terme de rendu (même si je pense que les rendus sont parmi les meilleurs sur les logiciels de 3D) VS. le temps que tu perdrais à apprendre à les maîtriser (car ce n'est en effet pas une partie de plaisir, ou du moins ça ne l'a pas été pour moi).

Y a-t-il un système de squelette avec des points de pivot sur Blender 3D, qui te permet d'articuler tes personnages ? Ou dois-tu directement les modéliser dans la pose que tu souhaites leur donner sur l'image finale ?
Je trouve pour le moment que ta Zelda détendue est l'une des plus réussies de tes créations :) En comparaison, les personnages sur ta composition avec Link et Zelda peuvent paraître encore un peu rigides, mais je ne sais pas dans quelle mesure c'est dû au logiciel ou à la méthode que tu as utilisée pour la modé.
Enfin, bon courage avec les textures ! Ce n'est pas simple, mais je trouve que c'est très gratifiant d'apprendre à peindre ses propres textures (pour ma part j'utilisais soit Photoshop soit Substance).

9
Débat / Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« le: jeudi 01 février 2018, 22:48:11 »
@Chompir
Moi aussi j'ai pas mal souffert de phobie scolaire en grandissant, et j'ai été déscolarisé pendant 2 ans, juste avant le bac (en essayant de continuer les cours avec le CNED, en vain). Je n'en suis pas mort ^^
Il ne faut pas voir la déscolarisation comme un échec. Tout le monde te dira que c'en est un, mais ça veut dire quoi ? Que la réussite, c'est la réussite scolaire ? Que le but de la vie, c'est d'avoir 10+ de moyenne ?
Les jeunes ne vont pas plus mal "de nos jours" que par le passé, en réalité, les adultes ont toujours exercé une pression hiérarchique sur la jeunesse, surtout adolescente, qui se cherche et découvre de nouveaux aspects de sa vie en gagnant en indépendance. C'est une période difficile car l'autorité paraît de plus en plus difficile à avaler. Ce n'est pas parce que quelqu'un est plus âgé que toi, et qu'iel a plus d'expériences dans la vie que toi, que tes propres expériences et ressentis sont invalides. Le système scolaire n'est rien de plus que ça : un système. Et il ne peut pas convenir à tout le monde. Il fait souffrir énormément d'élèves chaque année, et visiblement tu en fais partie. C'est très triste, mais je ne peux que t'encourager à persévérer. Continue de faire ce que tu aimes dans la vie et d'y prendre du plaisir. Quant à la case impérative de l'argent, de la vie professionnelle et adulte, ne nous mentons pas : ça ne sera pas simple. Mais la réalité, c'est que ça ne l'est pour personne. J'ai des potes qui n'ont pas fini le lycée et qui ont un taf, d'autres diplômés de master/diplôme d'ingénieur et qui n'ont rien trouvé pendant des années. C'est sûr qu'un diplôme facilite certains accès, mais ce n'est pas non plus une solution miracle.
Bref, ne baisse pas la tête, et même plus simplement à tous les jeunes, ne baissons pas la tête. Être jeune, ce n'est pas être con ou manquer d'expérience pour s'exprimer. Tous ceux qui rabâchent ça ne font que témoigner qu'ils ont soit oublié qu'ils ont eu notre âge un jour, soit qu'ils sont incapables de se projeter dans la vie de quelqu'un qui ne sort pas du même moule qu'eux.

10
Débat / Le topic des idées impopulaires
« le: jeudi 30 novembre 2017, 12:53:20 »
On a parfaitement le droit de trouver iel ou celleux moches, tout comme beaucoup d'anglophones détestent le mot moist, ce n'est pas pour autant un argument suffisant pour invalider leur usage. C'est ce que je voulais dire quand je disais trouver ça dommage que le débat s'arrête trop souvent là.
Ensuite, je n'ai vu personne étant en faveur de l'écriture inclusive mais contre la création d'un genre neutre ; si vous avez des témoignages, ça peut toujours être intéressant à lire. Mais si un genre neutre était créé, je suis persuadé que la critique « c'est moche » reviendrait autant que pour l'écriture inclusive, et comme pour chaque changement apporté à la langue en général, par question de manque d'habitude principalement. (Je ne suis pas convaincu que l'on aurait posé un tel jugement de valeur sur l'écriture inclusive si on l'avait apprise en étant enfants.) C'est un fait, les individu.e.s intersexes et non-binaires doivent toujours faire des concessions à l'oral, malgré l'écriture inclusive ; d'où le fait que je disais qu'elle n'est pas parfaite et sera sans doute vouée à évoluer. Mais il est indéniable que c'est déjà mieux que de n'avoir aucun neutre, là où iel/celleux/toustes proposent des alternatives.
Mais comme je l'ai déjà dit, contrairement à la création d'un neutre, l'écriture inclusive a l'avantage d'être bien plus facile à prendre en main que de nouvelles terminaisons. Ce n'est pas la solution idéale, mais je préfère cette solution à ce qu'on a déjà, c'est à dire peu ou pas d'inclusivité. Si cela peut permettre à certaines personnes de se sentir revalorisées et mieux mises au centre de la société, je pense que ce n'est pas à prendre à la légère. Je suis bien trop sensible aux témoignages de sexisme, de discrimination, d'invisibilisation que subissent de nombreuses femmes et personnes non-genrées pour y faire la sourde oreille, pour ma part.

Je ne retrouve plus le lien vers l'article qui revisitait la fable de La Fontaine mais voilà pourquoi je ne l'ai pas trouvé pertinent :
- Il surfait sur le bad buzz de l'écriture inclusive. De nombreux médias se sont amusés à parodier l'écriture inclusive et cette revisite de La Fontaine en faisait partie. Ça va dans le sens de ces articles tels que « L'écriture inclusive, la novlangue féministe », on y trouve cet arrière-goût réac' de « les féminazis détruisent notre belle langue et sa littérature ». Donc déjà, l'angle d'attaque me faisait suer, mais passons.
- Ce n'est pas impertinent de vouloir revisiter de vieux textes avec l'écriture inclusive, je pense même que l'exercice pourrait être intéressant. Mais ce n'est pas la première vocation de l'écriture inclusive. Cette écriture concerne notre époque, nos réalités, nos enjeux. Pas besoin de repasser au peigne fin tous nos livres de littérature pour les republier (tant qu'ils restent compréhensibles). Et l'exemple choisi l'est fait très précisément pour choquer, puisqu'il s'agit de poésie, et que nombreux diront que ça détruit la métrique, la musicalité, etc. Mais encore une fois, personne n'a demandé à éditer tous les poèmes déjà écrits pour les mettre inclusif, ou d'écrire tous les prochains poèmes à paraître en inclusif !
- Et en plus dans mes souvenirs, c'était truffé d'erreurs sur l'usage de l'écriture inclusive, histoire de rajouter des points de crédibilité.

Soit dit au passage, je trouve iel assez joli à l'oreille, même si c'est encore un peu dur pour moi de prendre l'habitude de l'utiliser systématiquement à l'oral.

Je trouve la digression sur la musicalité pas totalement pertinente. Tout d'abord sur l'exemple du latin dans les chants grégoriens, qui ne fonctionne pas vraiment : c'était un latin qui s'est très vite déconnecté de son époque, et il est particulièrement complexe à déchiffrer précisément parce qu'il s'est octroyé énormément de libertés (à commencer par celle de ne peu ou pas évoluer) ; c'était donc quelque chose qui était dédié aux chants, et pas en usage par le peuple. Et depuis longtemps, on retrouve beaucoup de musicien.ne.s et chanteur.se.s affirmer qu'iels chantent volontairement de façon inintelligible ou presque, malgré le fait de bien écrire des paroles, par volonté d'accorder une plus grande importance à la musicalité qu'à la signification (aujourd'hui encore des musicien.ne.s font ce choix, comme Thom Yorke, Zach Condon, ...). Personnellement, j'ai rarement compris les chants lyriques ou d'opéra sans le libretto, même dans des langues que je parlais, et ce n'est pas faute d'écouter ça depuis toujours. Ce n'est donc pas compatible avec la langue parlée, où la compréhension est vraiment la première priorité.
On peut comparer ça à tous les néologismes qu'a créé Shakespeare et qui ont intégré la langue anglaise par la suite : son anglais n'est pas représentatif de son époque (il est plus représentatif de l'anglais d'aujourd'hui au niveau du vocabulaire, c'est dire).
Ensuite, comme je le disais plus haut, ce que l'on trouve beau ou qui se rapproche du divin, ça dépend d'une culture à une autre. Dans la musique du Moyen-Orient, on utilise des demi-tons, et en Asie de l'est, la musique est basée sur des gammes pentatoniques... ce qui était inconcevable pour le clergé occidental, au point de considérer ça comme de la musique démoniaque et de la rejeter totalement (une forme de censure assez impressionnante). Ça n'a jamais empêché ces autres cultures de développer leur propre musique et leurs propres chants religieux, radicalement différents de ceux des occidentaux. Donc je trouve ça déplacé de parler d'« objectivité » quand il s'agit de tout ça.
Tout simplement parce que j'ai dit qu'une langue n'est pas faite pour être belle ne veut pas dire que je la trouve laide par essence, tout n'est pas aussi noir ou blanc. Par contre, je suis convaincu que le beau s'apprend, qu'il est défini par des critères culturels, qui varient d'une localité à une autre, par nos habitudes de vie et nos expériences (qui seront plus similaires avec des gens dont nous sommes semblables - et souvent, dont nous partageons la langue). C'est à nous de redéfinir le beau et d'apprendre à en apprécier les variantes qui ne sont pas forcément celles de notre culture. Et s'il est indéniable que beaucoup de la musique d'une culture est voisine avec sa langue, et que les deux peuvent s'influencer, je ne pense pas que cela exclue les évolutions qui peuvent être faites. Si la réalité de notre époque, qui demande plus d'inclusivité et une place dans la société pour toustes celleux qui sortent du genre binaire, je suis persuadé que l'art saura s'adapter, et que ce n'est pas ça qui nous empêchera de continuer à apprécier notre langue. C'est justement le contraire qui serait bien triste.

Et enfin, je te rejoins totalement @Alice Lee lorsque tu dis que l'écriture inclusive devrait être reconnue et autorisée. Au final, l'utiliser pour le moment reste quand même un acte militant. Pour le moment, je pense que le débat ne trouve pas de réel consensus : d'un côté, cette année marque le premier manuel scolaire en écriture inclusive, de l'autre, ce ne sont pas des déclarations comme celles de notre cher Édouard Philippe sur le sujet qui sont encourageantes. De mon côté, je l'utilise et pense continuer de le faire jusqu'à ce qu'on ait mieux.

11
Débat / Le topic des idées impopulaires
« le: mercredi 29 novembre 2017, 22:45:28 »
Ce n'est pas un avis personnel. Le fait que l'on trouve le français ou l'italien beaux ou musicaux à l'oreille, ça par contre, c'est une question de préférence culturelle. Tout comme un Français peut trouver l'arabe ou le japonais « dur » à l'oreille. Donc ce serait des langues moins mélodieuses ? Cela ne les empêche pourtant pas d'être affublées de chansons, de poèmes, etc., au même titre que le français ou l'italien. Je ne pense pas que ce sont des réformes de l'écriture qui vont changer la beauté du français dans sa richesse, sa littérature, sa poésie, sa musique, ses patois, etc.
L'écriture inclusive n'a pas toujours d'équivalent à l'oral (comme avec « certain.e.s »), d'où son nom. Alors oui, iel ou celleux changent la phonétique. Mais je ne vois pas le problème à ça, puisque la langue évolue phonétiquement en permanence. Ça ne veut pas dire qu'on doit éditer tous les textes d'époque pour les écrire en inclusif.

Rien à voir avec le fait que les gens soient des moutons, je ne sous-entendais pas ça, mais juste le fait que je vois énormément de critiques de l'écriture inclusive infondées pulluler sur les médias en ligne (je ne regarde pas la tv non plus). Avec notamment un article qui s'amusait à réécrire Le Corbeau et le Renard de La Fontaine en écriture inclusive, « Le.a corbeau.elle et le.a renard.e ». Ça n'a pas de sens et pourtant c'est ce que j'ai vu certain.e.s retenir de l'écriture inclusive.
J'ai aussi vu pas mal d'articles brandir contre la langue inclusive les dyslexiques ou les étranger.ères apprenant la langue... mais jamais avec des témoignages ou des avis de linguistes pour accompagner ça, toujours sous la forme de « et les dyslexiques/étrangers alors ? ». Ça m'intéresserait justement d'en savoir plus, plutôt que de voir des personnes qui ne sont pas concernées utiliser cet argument. Dans mon entourage, j'ai des témoignages de personnes apprenant le français et ayant déjà commencé à utiliser l'écriture inclusive, par exemple. Et il faudrait que je retrouve la source, mais j'avais vu que le point médian avait justement été choisi en ayant les malentendant.e.s et dyslexiques en tête. Comme quoi.

12
Débat / Le topic des idées impopulaires
« le: mercredi 29 novembre 2017, 19:16:24 »
Je trouve ça un peu dommage qu'à chaque fois qu'on parle d'écriture inclusive, ça s'arrête très souvent à « c'est laid » ou « c'est compliqué ».
Une langue n'est pas faite pour être belle, c'est aux poètes de trouver comment faire de belles choses avec. Je pense que beaucoup de monde aussi était en train de hurler sur ognon et nénufar alors que bon, si c'est à ces quelques lettres qu'en tient la beauté de la langue française, elle est bien fragile.
C'est normal qu'une langue qu'on apprend (que ce soit depuis un jeune âge ou non) ne sera pas modifiée du jour au lendemain sous prétexte que des académiciens fassent passer une réforme ou parce que des militant.e.s font une suggestion. C'est quelque chose de beaucoup plus complexe que ça. Mais en réalité, l'écriture inclusive ne demande pas d'apprendre de nouvelles choses, elle est donc bien moins complexe que si un nouvel accord neutre avait été créé, elle est beaucoup plus rapide à prendre en main, et elle vise seulement à revaloriser la place du féminin dans notre langue. Donc c'est simplement une question d'habitude à prendre.

Bon, je ne vais pas aller par quatre chemins : j'utilise l'écriture inclusive. Parce que le principe de regrouper les deux genres quand je m'exprime à un groupe ou pour le désigner me plait beaucoup, plutôt que de me plier au fatidique « le masculin l'emporte sur le féminin ».
Bien sûr que repenser la langue française pour y ajouter un genre neutre serait une très bonne réflexion et ce serait d'autant plus inclusif (je suis à peu près certain d'avoir déjà émis cette suggestion il y a moult pages plus haut sur ce topic). Mais je me demande sincèrement comment ouvrir une telle discussion en société, alors qu'on peine à utiliser les versions féminines de certaines professions, et que beaucoup réagiraient en se demandant à qui pourrait bien servir un tel pronom.

L'écriture inclusive est donc une première pierre à poser pour vraiment parler d'une façon à désigner un groupe ou un individu de façon non genrée. Quoi qu'on puisse dire sur le fait que le point médian ferait une distinction (comme l'a dit Bil, il est accessoire dans certains cas, comme pour iel, toustes, etc.), il permet surtout de faire apparaître le féminin aux côtés du masculin, là où l'idée que « masculin = neutre » est une idée qui renvoie aussi au fait que selon la société, « la féminité est à part ». On pourrait porter la réflexion très loin au niveau sociologique, comme sur les représentations de l'androgynie, la mode unisexe (qui est en fait... de la mode de femme avec des coupes masculines), etc. Mais c'est une digression.
Certain.e.s individu.e.s intersexes et non-binaires revendiquent également l'écriture inclusive comme un moyen de mieux s'exprimer en parlant d'elleux-même. La société commence à accorder une place à celleux qui ne rentrent pas dans les deux cases genrées, et pourtant, pas moyen de se désigner soi-même quand on est coincé entre le masculin et le féminin. L'écriture inclusive propose une solution. Je ne dirai jamais que c'est la meilleure solution, ou que tout locuteur.rice du français devrait s'y plier, mais reste qu'il s'agit d'une solution. (Et si vous pensez que les non-binaires et intersexes n'ont qu'à utiliser le masculin, ou à choisir, bah... va falloir revenir sur ce concept pendant votre temps libre)
Une langue est vouée à évoluer, et l'écriture inclusive n'est qu'une suggestion probablement vouée à évoluer elle-même.
Je comprends qu'on ne se sente pas touché.e par la question quand on n'a jamais ressenti le besoin de s'écarter des façons dont les autres nous désignaient, que ce soit en acceptant un nom de métier au masculin en étant une femme, ou tout simplement en ayant déjà à sa disposition des pronoms pour parler de soi. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde, et tant mieux si on a aujourd'hui quelque chose à proposer face à ça.

Concernant la place du féminisme dans l'écriture inclusive, elle est indéniable. Mais je pense qu'il est bon de reconnaître qu'il n'existe pas qu'une seule forme de féminisme, et surtout que ce n'est pas une cause vouée à lutter sur un seul front à la fois. Si l'écriture française est à discuter sur le point de son sexisme, il y a X autres facettes de la société qui le sont tout autant. Et on peut également en discuter. Il ne faut pas se laisser aveugler par les médias qui s'amusent à cracher sur l'écriture inclusive à chaque coin de page pour penser qu'il n'y a pas en ce moment même des militant.e.s pour lutter contre l'inégalité salariale, le harcèlement de rue, le prix des serviettes hygiéniques/tampons, etc. Donc non, l'écriture inclusive ne fait pas « perdre du temps » à la lutte. Les médias, par contre, en revisitant les fables de La Fontaine pour mettre de l'inclusif où il n'y a pas lieu d'en mettre, brassent un vide monstrueux.
Comme l'ont déjà fait remarquer certains, on ne trouve pas toujours un consensus concernant quelle forme utiliser pour les noms de profession au féminin, et c'est comme ça : on ne trouvera pas toujours de consensus aux mouvements féministes. Parfois certain.e.s militant.e.s se contredisent au sein même du mouvement. On peut l'observer ici par exemple : Haine et Bil se revendiquent toutes les deux féministes, et pourtant elles s'opposent sur ce débat. Est-ce que ça veut dire que le débat est stérile ? Je ne pense pas, bien au contraire.

13
Débat / Les pratiques culinaires qui nous paraissent étranges
« le: lundi 30 octobre 2017, 19:55:13 »
Sympa comme topic :)

Vu que les fameux « œufs pourris » chinois ont été mentionnés, je ne peux pas m'empêcher de venir passer pour rectifier ça : ils ne sont pas pourris mais fermentés, et... c'est super bon !
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C5%92uf_de_cent_ans
C'est vraiment tout simplement une préparation qui consiste à faire macérer l'œuf, et ça a beaucoup de goût, surtout quand c'est servi avec une sauce relevée et du tofu. Pour quelqu'un qui vit au pays du fromage... je pense que l'intérêt de faire vieillir un ingrédient se comprend assez vite, entre nos vins et nos fromages, haha.
Par contre, ce que je trouve déjà un peu plus étrange (mais qui ne me dégoute pas totalement pour autant, c'est juste que je n'en ai jamais mangé - et que je doute en manger de mon vivant), c'est le balut, ou bien le fait de servir un œuf fécondé, dont le fœtus est déjà développé. En gros, un œuf avec le poussin dedans, quoi.

Pour ma part, les pratiques culinaires qui me font lever un sourcil ne concernent vraiment que les viandes et les trucs couteux :
- Le délire de manger des espèces vulnérables, ou en tout cas des animaux un peu plus exotiques. Je trouve le délire assez malsain ; sous prétexte d'une saveur différente, on se permettrait d'aggraver l'état déjà critique de la conservation de certaines espèces. Comme par exemple les restaurants de luxe qui servent de l'axolotl (le lien mène à une photo de la viande de la bestiole => hum)...
- Cuisiner ou manger des animaux encore vivants. Ça inclue les huîtres, mais aussi le fait de faire bouillir des homards ou des crabes encore vivants. Le bon combo entre ça et mon point précédent, ce sont certains restaurants de luxe où l'on peut déguster de la cervelle de singe servie dans le crâne de celui-ci, et dont l'animal serait gardé vivant au moment de lui ouvrir le crâne... Je trouve le niveau de cruauté assez conséquent tout ça pour un repas, mais bon...
- Si je voulais aller plus loin, je pourrais dire que c'est quand même assez étrange le fait que beaucoup s'entêtent à vouloir de la viande ou des produits animaux à chaque repas, alors que ça ne doit faire qu'un demi-siècle qu'une telle alimentation est accessible au plus grand nombre... et que nos corps n'en ont tout simplement pas besoin, que les pratiques des abattoirs ne sont plus secrètes et qu'elles ne mettent à l'aise personne, et que c'est un dégât considérable pour l'environnement que de s'en tenir à un tel rythme d'élevage. Au final, les pratiques culinaires les plus absurdes sont souvent dans notre assiette, même pas besoin d'aller dans d'autres pays. ^^
Pour ma part, ayant été élevé par des parents qui considéraient la viande comme quelque chose qui se mange plutôt lors de fêtes, ou à la rigueur un gros morceau de viande qui s'achète et se mange sur toute une semaine, je n'ai jamais trop connu la logique de vouloir son bout de viande à chaque repas, et c'est pour ça que je n'en ai presque jamais acheté depuis que je vis seul d'ailleurs. Et je me dis que c'est tant mieux comme ça quand je vois le prix d'un bout de bidoche, qui reste assez conséquent surtout pour un petit budget.
- Le délire des immenses assiettes dans lesquelles il n'y a quasiment rien à béqueter... Ou en général, tout repas ayant un coût démesuré pour des quantités qui ne nourrissent personne. Bon, j'imagine qu'on peut mettre ça sur le coup de l'expérience, et que chacun dépense son argent dans ce qu'il veut. C'est juste qu'avec un budget étudiant, ces habitudes me sont inconcevables, haha.

Après, il y a beaucoup de pratiques culinaires auxquelles je ne suis pas habitué, mais ça ne me dérange jamais, car la façon de faire de ma famille est de base différente de celle que j'ai rencontrée en grandissant en France et aux US. Par exemple, aux repas dans ma famille, donc d'origine slave, on sert tout, entrée, plat, dessert, en même temps sur la table, et chacun se sert, il n'y a pas "d'ordre". Si on veut reprendre de la salade après le repas, on peut. Si on veut manger le sucré en premier, on peut aussi. Pour ce qui est du riz, on le lave avant de le faire cuir, et il est très présent à table et incorporé dans beaucoup de choses, comme par exemple pour farcir des légumes. Ça ne paraît pas bizarre à tout le monde je pense, et encore heureux, mais ça m'est souvent arrivé d'avoir des invités chez moi qui remarquaient qu'ils n'avaient pas du tout ces habitudes... comme quoi, c'est juste une question d'habitude.

14
Discussions Générales / Restons dans le Hors-Sujet ! [Discussions libres]
« le: samedi 23 septembre 2017, 12:40:18 »
Je viens de lire tous les posts concernant ta chienne @Nilezor, et je ne peux que souhaiter énormément de courage, à toi comme à ton père, face à tout ça. Ces circonstances sont vraiment très tristes. Ressource-toi et prends soin de toi, et autant que tu le peux lors de ses derniers instants, de ta chienne. Câlins à vous deux.

15
Discussions Générales / Restons dans le Hors-Sujet ! [Discussions libres]
« le: mercredi 26 juillet 2017, 23:17:02 »
Très triste de te lire Yorick. J'espère que tu tiens le coup et que Hökami aussi. Beaucoup de courage à toi et à lui, j'espère qu'il va bien s'en tirer et briser la malediction de la tumeur ! Tiens-nous au courant si tu t'en sens le cœur.

Pages: [1] 2 3 ... 68