Coucou, vous voulez lire un pavé ? (Sinon si vous avez la flemme, vous pouvez toujours aller à la fin du post, où je parle de la nouvelle série d'Ikuhara, en cours de diffusion) Kunihiko Ikuhara est un être étrange en provenance de la planète Kashira. S'il a écrit le scénario de quelques manga, il est surtour connu pour les anime qu'il a réalisé. Ses premiers pas dans le travail de l'animation ont été fait au studio Toei, en tant qu'assistant de Junichi Sato qui réalisa les deux premières saisons de l'anime Sailor Moon. Ikuhara repris d'ailleurs ce poste pour la troisième saison et le premier film de la franchise.
Après cela, il part voler de ses propres ailes en rassemblant autour de lui un petit groupe surnommé "Be-Papas" pour créer
Utena la Fillette Révolutionnaire, en 1997. La mangaka
shôjo Chiho Saito, qui était en charge du design des personnage dessinera un manga en 5 tomes avec une histoire différant sur plusieurs points de la série de 39 épisodes. Un film (difficilement compréhensible sans avoir vu la série) et un visual-novel se situant entre les deux premiers arcs de la série verront aussi le jour.
Utena, l'héroïne éponyme, est une adolescente dont les parents sont morts dans sa jeunesse. Un prince aurait alors séché ses larmes et lui aurait offert une bague en lui disant de garder son cœur noble et pur, même en grandissant. Inspirée par ses paroles, Utena décide qu'elle aussi aimerait devenir un prince...
Quelques années plus tard, à l'établissement Ohtori, Utena découvre que le conseil des élèves participe à des duels étranges pour obtenir la main de Anthy Himemiya, la "Fiancée de la Rose", qui donnerait à son partenaire le pouvoir de révolutionner le monde. Chacun d'eux porte une bague semblable à celle que le prince a donné à Utena.
Il s'agit d'un de mes anime préférés et je ne peux que vous conseiller fortement cette œuvre culte. Alors oui, l'animation est parfois (souvent) limitée, on sent tout à fait que ça date des années 90 et le style graphique très inspiré
shôjo manga risque de rebuter les non-habitués... Mais peu importe !
Parce que Utena, c'est une expérience à tester, une ambiance surréaliste avec un humour complètement barré mais aussi des moments angoissants et dérangeant, lorsqu'on plonge au cœur des insécurités et du passé troublant de ses personnages. Si l'animation ne vous éblouira pas les mirettes de mille feux, la série est remplie de belles images marquantes, qui servent merveilleusement bien le propos de l'œuvre et nous happent dans cet univers étrange. L'ambiance sonore est tout aussi réussie, avec quelques unes des musiques les plus cultes de l'animation japonaise. Il faut dire qu'Ikuhara soigne toujours particulièrement les bandes-sons de ses anime, c'est un plaisir pour les oreilles.
Je ne peux évidemment pas vous promettre que vous allez adorer autant que moi mais c'est clairement une œuvre qui ne laisse pas indifférent et qui vaut le coup d'y jeter un œil.
Après Utena, Ikuhara a passé plusieurs années sans gros projet anime, ce n'est qu'en 2011 qu'il reviendra au poste de réalisateur avec
Mawaru Penguindrum, un anime en 24 épisodes. Une série de trois romans voit aussi le jour et est actuellement en train d'être publiée en France par l'éditeur Akata.
Himari, Kanba et Shôma Takakura sont une fratrie vivant ensemble dans une petite maison, sans parents. La vie de Himari est menacée par une terrible maladie et le seul espoir pour sa survie semble être le mystérieux "Penguindrum". Mais qu'est-ce que c'est, au juste ?
Les thèmes de l'anime sont la famille, le destin, le karma... Si l'histoire est tout particulièrement déjantée, ses graphismes et sa réalisation léchés et plus modernes la rendent probablement plus accessible qu'Utena. (Paradoxalement, la série fait fortement référence à des événements et romans japonais, références qui seront potentiellement moins compréhensibles pour le public occidental que l'utilisation des contes de princes et princesses dans Utena, même s'il suffit de faire quelques recherches pour en apprendre plus)
C'est la première œuvre d'Ikuhara que j'ai vue et ce fut un plaisir de le découvrir avec elle.
Le retour d'Ikuhara après Penguindrum ne se fait pas trop tarder, puisqu'il revient en 2015 pour signer
Yuri Kuma Arashi, en 12 épisodes.
Son œuvre contenait déjà des romances et relations homosexuelles mais cette fois-ci, l'idée d'Ikuhara était de s'attaquer directement au genre du
yuri, qui se concentre sur les relations féminines. Pour cela, il fait appel à la mangaka Akiko Morishima, qui se spécialise dans le genre, afin qu'elle s'occupe du design des personnages. Elle dessinera aussi une version manga de Yurikuma, avec une histoire qu'elle aura inventé de son côté.
Le pitch : La mère de Kureha s'est faite tuer il y a bien longtemps par un ours, une de ces viles créatures rôdent de l'autre côté du mur de la Séparation. Depuis, elle vit seule et n'a qu'une seule amie, ses autres camarades ne l'apprécient pas et prévoient même de l'ostraciser à son insu. C'est alors qu'arrive Ginko, qui est bien décidée à ravir le cœur de Kureha... sauf qu'évidemment, il y a un hic : Ginko est une ourse.
Si j'ai bien apprécié le visionnage de Yuri Kuma, j'ai trouvé que la sauce prenait un peu moins que pour ses précédentes séries. D'autres personnes plus sévères vous diront qu'Ikuhara en vient à se parodier lui-même à force de réutiliser les même ficelles. Je pense que bien que très imparfaite, la série est cependant intéressante.
L'anime est disponible en France sur la plateforme Crunchyroll.
Nous voilà arrivés au bout du fil, avec la toute nouvelle série d'Ikuhara qui est diffusée actuellement en France sur Wakanim et dont le premier épisode est sorti hier :
Sarazanmai ! Et que dire, si ce n'est qu'il a réussi à me surprendre même quand je pensais savoir à quoi m'attendre !
Sarazanmai nous fait suivre trois collégiens, qui vont se retrouver transformés en kappa pour avoir offensé un prince kappa nommé Keppi. Afin de redevenir humains, ils vont devoir récupérer les
shirikodama de kappa-zombies. Le shirikodama étant un organe fictif qu'on retrouve dans les légendes sur les kappas et qui se situerait dans le rectum... Je vous laisse découvrir comment cela est imagé dans l'épisode 1, si vous en avez le courage. (non, vraiment, allez le regarder !)
Je dois dire que Ikuhara a fait fort sur le coup pour sortir un premier épisode extrêmement survolté et encore plus loufoque que ce qu'on pourrait imaginer, même en connaissant bien ses précédentes séries. En même temps, la série ne fait que 11 épisodes, cela peut expliquer ce rythme effréné.
On y retrouve une esthétique assez proche de Penguindrum, des passages d'animation complétement fous et certains thèmes chers à Ikuhara. Je suis on ne peut plus curieuse de voir comment l'histoire et les personnages évolueront et je sens que je vais encore être bien surprise.