Vous voyez, mes enfants, tout part de là... La foi, l'amour, la tolérance, rien de cela n'existe si vous ne l'avez pas là... Le dimanche 26 août, le Pape François, que la paix soit sur lui
(... ah non, je me trompe de conn... de crèmerie) tenait des propos sur l'homosexualité et sa déclaration :
Je leur dirais premièrement de prier, ne pas condamner, dialoguer, comprendre, donner une place au fils ou à la fille (...) Quand cela se manifeste dès l'enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie, pour voir comment sont les choses. C'est autre chose quand cela se manifeste après vingt ans.
LienCes propos firent le tour du monde en moins qu'il n'en fallut à Jésus pour changer l'eau en vin, grandement aidé par le goût à peine connu des médias mainstream pour le sensationnalisme, les citations tronqués et les syllogismes douteux. Devant la polémique, et oubliant que la Tour de Babel a été reconstruite il y a déjà longtemps, le Vatican retira le mot dit de son verbatim, mais au-delà de la témérité qui s'en dégage, on sait tous que quand on tente de faire disparaître un fait des archives, c'est que c'est pas la bonne conscience qui nous étouffe. Les historiens savent aussi que l'Eglise, comme la plupart des religions, n'en est pas à son coup d'essai en la matière.
Consultons ici CheckNews, un appendice de Libération qui compulse les sources pour éclairer les choses :
Monseigneur le leader charismatique de l'Eglise catholique a-t-il vraiment tenu des propos décomplexés sur la psychiatrie, insinuant au passage qu'être LGBT, c'est être malade dans sa tête ? Pour les flemmards qui n'ont pas le temps de cliquer, je résume : oui et non.
Oui : il a dit ces mots dans une conférence officielle retranscrite dans le monde entier.
Non : il ne voulait pas dire que l'homosexualité est une maladie mentale.
Pendant que
la presse de droite utilisait ses mots pour le descendre au bazooka, et que
la presse de gauche les utilisaient pour se faire bien voir des LGBT et des bien-pensants,
quelques journalistes intègres ont volé au secours de François Pommier (qui se payait le rôle de la bonne poire) : il a eu un lapsus, et ne pensait pas à la
psychiatrie, mais à la
psychanalyse, ce qui est très différent.
Un argentin sur 1.000 se fait psychanalyser, il est très branché sur ces sujets, il le dit lui-même.
La sainte parole épiscopale* encourageait donc le recours à des méthodes reconnues comme inutiles par l'OMS, pour faciliter l'acceptation d'un état qui n'est pas reconnu comme une maladie par l'OMS. Jusque-là, tout se recoupe (
un peu de lecture pour les moins flemmards). On pourrait épiloguer à loisir sur le profil complet du Pope Francis (dixit ze couine of y ne glande) pour voir qu'il est loin d'être aussi ouvert et gay-friendly qu'il n'essaie de l'être, mais ça serait hors-sujet, je vous laisse donc faire ces recherches-là vous-mêmes.
* Je sais pertinemment que "épiscopal" désigne les propos tenus par un évêque, et non un pape, mais si vous avez trépigné de joie à l'idée de me prendre en défaut sur ce point de détail sémantique, vous savez où vous trouverez ma profonde considérationDonc, à ce niveau de la conversation, je pense qu'on peut dire que tout est plié, et vous vous demandez peut-être un peu pourquoi j'ai fait tout ce laïus sur le sujet de
l'homosexualité alors que le topic s'intitulait
pédophilie. Mais c'est parce que cette affaire est, en réalité, le point de départ, que dis-je, les prémisses d'une affaire qui pourraient prendre des allures de complots de la CIA reptilienne financée par les Illuminatis daeshiens,
nous sachons ! (cette page est aussi le porte-étendard de la confusion mal connue que FaceBook n'est pas un espace public mais une entreprise privée qui peut décider librement de ce qui est juste ou non d'afficher, mais c'est pas le sujet)Car à compter du jour où ces propos firent le tour de la toile,
il ne s'écoula pas une semaine sans qu'une affaire de pédophilie ne soit subitement découverte. Et encore, "découverte" est sans doute un bien grand mot, ce n'est pas un travail de Christophe Côlon qui a fait naître ces anecdotes. Il s'avère, bien plus souvent qu'on ne veut se l'admettre, que ses affaires étaient connues et étouffées par les autorités religieuses. Et puis, qui parmi vous a attendu septembre 2018 pour savoir que les prêtres touchent souvent à ce genre d'affaires ?
Bien entendu, la papauté a volé au secours des tripotés comme elle sait si bien le faire : en pleurant, en priant et en regrettant. Les prêtres n'avaient pas entendues leurs ouaïe comme il se doigt, cela est terrible, bouh ouh ouh. Non je n'ai pas fait de faute de frappe.
Les hypothèses quant à la multiplication de ces affaires sont diverses, mais l'une d'entre elles est que si le jeu de tarot a la Papesse, les curés ont la pas-baise, et exercent une relation mêlée de supériorité et de fascination sur des âmes pures qui voient en eux le trait d'union entre le Papa du Ciel et la vie sur Terre ; leur faire plaisir à eux, c'est faire plaisir à Papa, et pour eux, c'est une juste rétribution pour toutes ces années à ne rien faire de (pro)créatif.
Au final, faut-il condamner l'Eglise, en tant qu'institution, dans sa globalité, au nom du simple et négligeable fait que 15 000 cas d'attouchements sexuels ont déjà été observés ? Les prêtres incriminés se trouvent aux quatre coins du globe, comme les terre-platistes. Que celui qui peut trouver un seul verset encourageant les prêtres à abuser des enfants leur passe la pommade s'il s'en sent capable.
Pourtant, force est d'admettre que,
même si c'est casse-gueule d'appliquer un raisonnement scientifique à une affaire d'Eglise, si un fait se répète dans le temps et l'espace, mais toujours dans un même contexte, c'est qu'il y a nécessairement un lien de causalité. La solution la plus revendiquée est de mettre fin au vœu d'abstinence des prêtres (qui a la réputation, au surcroît, de n'être pas mentionné dans la Bible) pour leur permettre de prendre une épouse et de vider le canon ailleurs que la basse-cour des enfants de chœur. Un argument démenti par la sociologie, selon laquelle, s'il existe bien
des profils et des indices, on peut être pédophile tout en étant marié, avec des enfants. La virgule est ici primordiale.
Car si l'Eglise est garante de l'application des voies du Seigneur, qui sont impénétrables contrairement aux nôtres, elle reste tenue par des humains, qui ont leur lot de vertus et de faiblesses. Si la Bible est un ouvrage parfait
(et encore, ça se discute, lisez les Proverbes ou l'Evangile selon Matthieu) l'humanité est un ouvrage imparfait, donc il est normal qu'elle s'égare, l'Enfer est parmi nous et Satan l'habite, c'est connu. Peut-on donc, en toute "bonne foi" (lol) brandir ces affaires une à une et en groupe pour abattre la religion catholique ? Ou n'est-ce finalement qu'un amalgame commode pour pallier au manque de solidité de nos idées divergentes ? Faute de pouvoir prouver l'invalidité du fond de la pensée de "l'adversaire", on le prend en défaut sur des détails qui nous arrangent.
Est-ce vraiment là la bonne marche à suivre que de promouvoir une telle dictature de la pensée pour promouvoir un futur défait de l'obéissance aveugle à des livres écrits en un temps où l'on savait fort bien que la Terre était plate au centre de l'Univers ? Qui plus est, en instrumentalisant la souffrance réelle, physique et psychologique, des victimes ?
C'est tout pour moi, le reste, je vous laisse y penser par vous-mêmes. Car moi, je ne suis pas religieux.