La sinistre ville de Hole est régulièrement assaillie par des mages en quête de cobayes pour tester leurs pouvoirs magiques. Caïman est une de leur victime et s'est retrouvé avec une tête de reptile et en plus de ça, il a perdu la mémoire donc il ne sait pas quel mage lui a fait ça ni comment briser le sort. Avec son amie Nikaido, une simple vendeuse de gyozas, ils se baladent dans Hole à la recherche de mages à tabasser pour trouver le ou la responsable de son état.
Petit problème cependant : à force de tuer des mages, ils ont attiré l'attention de la famille mafieuse de En, qui ne compte pas les laisser agir impunément.
Dorohedoro est une œuvre de la mangaka Q Hayashida, encore en cours avec 22 tomes parus. C'est un manga à l'ambiance graphique et narrative bien particulière, à la fois super gore, parfois expérimental, absurde, sombre et humoristique, bourré de violence et de tragédies mais loin d'être dénué d'espoir.
Q Hayashida a un trait très griffonné et crade qui fait superbement ressortir la noirceur de l'univers dans lequel se situe l'histoire. Les décors débordent de détails qui participent à cela, que ce soit le côté ultra décrépit, limite en ruine, des différentes zones de Hole et les paysages et bâtiments étranges et fantasques du monde secret des mages.
Les
pages et
illustrations couleurs sont aussi très chouettes, avec encore une fois ce côté crade, généralement dans des tons sombres et délavés, parfois rehaussées de couleurs vives ou acidulés.
L'action est très débridée mais aussi, je me répète, bien violente et ça ne manque pas de parties du corps découpés en tranches ou d'organes mises à nu. L'humour est souvent noir par ailleurs et l'œuvre a aussi un côté histoire d'horreur grandissante, par moments. Ce n'est donc pas forcément pour tout le monde.
Le charadesign des personnages, là aussi c'est quelque chose. Certains ont des looks très, très déjantés. Genre vraiment. Il faut dire que les mages de haut rang ont l'habitude de porter des masques pour se distinguer. En tout cas ils sont bien distincts les uns des autres et ne manquent pas de classe dans l'ensemble.
Et s'ils ne sont clairement pas des angelots débordant d'innocence, ces persos sont en tout cas remplis d'énergie et font le sel et le sucre de ce manga, tant ils peuvent se montrer attachants chacun à leur manière et sans qu'on s'en rende forcément compte tout de suite. D'ailleurs, si Caïman et Nikaido restent les personnages principaux, le temps d'action est bien réparti avec les autres persos récurrents et notamment la famille de En qui, bien que pouvant être vus comme antagonistes initialement, est très présente dès le début de l'histoire et constitue le point de vue nous permettant d'entrapercevoir le monde des mages, même si tout ne nous est pas révélé immédiatement à leur sujet. Ils sont loin d'être les seuls à cacher des mystères puisque évidemment il y a le passé de Caïman à découvrir mais aussi celui de Nikaido qui cache quelques trucs. Oh et je n'ai même pas encore parlé des Diables... mais je n'en dirais pas plus.
L'histoire a son lot de révélations et retournements de situations donc, même si au début on alterne un peu entre passages développant l'histoire et aventures plus légères dévoilant un peu plus l'univers et les personnages. Même si en fait certains trucs qui semblent sans relation avec le scénario peuvent se révéler l'être plus que ce qu'on croyait.
Ce qu'on a appris dans ce post :
1. Si vous voulez écrire sur un protagoniste amnésique, c'est bien de lui donner un petit truc particulier, comme une tête de caïman par exemple.
2. Les décors déchirent !
3. Q Hayashida semble bien aimer dessiner des gros seins.
4. Il y a des Diables, mais il faudra lire le manga pour en savoir plus.
5. C'est quand même bien gore.
6. Le personnage préféré de Jielash est Ebisu... ah non, je ne vous l'avais pas encore dit.
Qui postera plus tard dans ce topic ? Tout cela est encore... dans le plus grand chaos. C'est ça, Dorohedoro !