Domaine Zora, auberge
Maureen n’arrivait pas à dormir. Rien de bien étonnant vu sa situation. Elle était passée d’une petite vie tranquille et sans histoires à un nouveau monde totalement différend peuplé d’étranges créatures. De plus, sa famille et ses amis lui manquaient. Elle décida d’aller marcher un peu, histoire de se changer les idées. Une fois dehors, elle regarda au loin. Cet univers était peut-être étrange, mais il était surtout magnifique. Elle passa devant une statue représentant une très belle Zora armée d’un trident. Elle croisa également Sidon, le Zora qui l’avait trouvée et amenée ici. Il fut surpris de la voir dehors aussi tard.
Sidon : Vous ne dormez pas ?
Maureen : Je n’arrive pas… Mais vous non plus…
Sidon : J’ai l’habitude. Votre monde vous manque ?
Peu après son arrivée, Maureen avait raconté aux Zoras ce qu’il s’était passé avant qu’elle se réveille. Au début, ils n’étaient pas convaincus, puis ils avaient fini par la croire.
Maureen : Mon monde… Mes amis… Ma famille… Tout ceci est tellement étrange pour moi. Vous comprenez ? En plus, Inès est sûrement quelque part toute seule dehors, encore plus perdue que moi.
Elle commença à pleurer, ce qui ne lui arrivait jamais d’habitude. Sidon était un peu gêné et ne savait pas trop comment la réconforter.
Sidon : Elle est peut-être dans un autre village. Et si je partais à sa recherche ?
Maureen : Vous feriez ça !?
Sidon : Pas seul évidemment, mais si elle est vraiment seule, il vaut mieux la retrouver.
Maureen : Bien sûr que vous ne serez pas seul puisque je viens avec vous !
Sidon : Mais c’est bien trop dangereux ! (Il vit la tête que faisait Maureen et soupira.) D’accord.
Maureen : Génial ! Quand partons-nous ?
Sidon : Demain à l’aube. Alors à votre place j’irais dormir.
Région de Tabanta
Inès essayait vainement de trouver une position confortable. Sur le sol, c’était peine perdue. Elle se remémora alors ce qui l’avait conduite ici. Après s’être réveillée dans la neige, elle avait rencontré Teba, un guerrier du peuple Piaf. Ce dernier avait amené la jeune fille à son village, l’avait présentée à son chef et l’avait interrogée sur cet autre monde dont elle disait venir. En entendant qu’elle avait une amie dont elle avait été séparée, le chef avait décidé d’envoyer un petit groupe à sa recherche. Inès avait absolument tenu à venir : c’était SON amie, elle ne pouvait pas rester à rien faire pendant que d’autres la chercheraient à sa place. Elle était donc partie avec le groupe, composé de Teba et un de ses amis, Harfor, un guerrier lui aussi. Ils avaient marché toute la journée (oui, les Piafs peuvent voler, mais pas les humains) et s’étaient arrêtés pour la nuit. Elle avait toujours du mal à croire qu’elle était dans un autre monde, même si tout autour d’elle lui prouvait que c’était bien vrai. La réaction de ses nouveaux amis l’avait surprise, presque autant que leurs apparences. Ils n’avaient pas eu l’air vraiment étonnés d’apprendre qu’elle ne venait pas de leur univers et étaient gentils avec elle. La jeune fille essaya d’imaginer la situation inverse : les deux guerriers Piafs débarquant en Angleterre… Ils n’auraient sûrement pas eu le même accueil. Comme ses deux compagnons ne dormaient pas non plus, elle engagea la conversation.
Inès : Au fait, vous ne m’avez pas dit où nous allions commencer les recherches…
Teba : On va commencer par aller au château.
Inès : Pourquoi ?
Harfor : Si ton amie s’est retrouvée en pleine nature, le premier bâtiment qu’elle a aperçu est sûrement le château.
Teba : De plus, les soldats Hyliens patrouillent régulièrement dans leur territoire. Maureen a très bien pu être interceptée par une patrouille.
Inès : Je vois… Vous n’avez pas eu l’air très surpris d’apprendre qu’il existe un monde en dehors du votre, c’est pourtant un truc difficile à avaler.
Harfor : Peut-être parce qu’on vit dans un monde où la magie est quelque chose de normal… Je ne sais pas… Mais ne t’inquiète pas, on a été surpris.
Inès : Ah bon… J’avais pas vraiment l’impression.
Teba : Nous ferions bien de nous reposer, la journée de demain va être dure.
Inès : D’accord… Bonne nuit.
Elle finit par s’endormir en écoutant les bruits de la nature.
Cité Gerudo
En arrivant à la cité Gerudo, Zelda et son escorte furent reçues par Riju, souveraine des Gerudos. Elle les attendait avec impatience.
Riju : Votre Majesté, quel plaisir de vous voir.
Zelda : Allons, inutile de faire autant de cérémonies.
Riju : C’est vrai. Le voyage s’est bien passé ?
Zelda : Très bien, merci.
Riju : Pourrions-nous parler ? Seule à seule.
Zelda : Bien sûr.
Son escorte partit en compagnie des gardes du corps de Riju.
Zelda : Hé bien, qui a-t-il ?
Riju : Il y a deux jours, un homme a réussi à s’infiltrer dans la cité.
Zelda : Ce n’est pas la première fois, rappelle-toi de Link. Quel est le problème, à part le fait qu’il ait violé vos lois bien sûr ?
Riju : D’après plusieurs témoins, il est juste… apparu, comme ça, d’un coup.
Zelda : Comme un Yiga ?
Riju : Non… Puis il était inconscient quand on l’a trouvé.
Zelda : Et maintenant ?
Riju : Il est réveillé maintenant. (Elle se mordit la lèvre.) Je ne savais pas quoi faire, donc il est en cellule. Je me suis dit que tu aurais peut-être une idée.
Zelda : Puis-je le voir ?
Riju : Oui, suis-moi.
Elles entrèrent dans les prisons et se dirigèrent vers la cellule de Descole. La souveraine Gerudo s’approcha des barreaux.
Riju : Il est là. Il a refusé de nous dire qui il était et comment il était arrivé.
Zelda : Je vais essayer de lui parler.
La reine d’Hyrule s’approcha à son tour. Une pièce de tissu gisait dans un coin de la cellule. Le prisonnier sortit de l’ombre. C’était un homme assez grand affublé d’un étrange costume, d’un chapeau tout aussi bizarre et d’un masque qui lui couvrait les yeux.
Descole : Je vous ai déjà dit que je ne savais pas comment j’étais arrivé.
Il leva la tête et vit qu’il y avait une jeune femme qu’il n’avait jamais vue.
Descole : Tiens, un nouveau visage. Je vous épargne les questions du type « Qui êtes-vous ? » et « Comment avez-vous fait ? ». Je refuse de répondre à la première tant que je serais enfermé ici pour je ne sais quelle motif et j’ai déjà répondu à la deuxième une bonne centaine de fois. Je ne sais pas comment je suis arrivé ici.
Zelda : Je vois… D’où venez-vous ?
Descole : Je ne répondrais pas tant que je serais en cage.
Zelda se trouva vers Riju.
Zelda : J’ai une solution à ton problème : je peux le ramener avec moi au château, et là nous mènerons notre enquête.
Riju : … C’est d’accord. Gardes ! Ouvrez la cellule.
Les gardes ouvrirent la porte sans poser de questions. Riju, accompagnée de Zelda et Descole, se dirigea vers la sortie de la cité.
Riju : Je suis désolée, mais ce voï ne peut rester ici plus longtemps.
Zelda : Je comprends. Nous ferons ce voyage une autre fois. Au revoir.
Riju : À bientôt.
Une fois sortie de la cité en compagnie de son escorte et leur « invité », Zelda commença à interroger Descole tout en marchant vers le bazar Assek.
Zelda : Vous n’êtes plus enfermé, vous allez pouvoir nous dire qui vous êtes maintenant.
Descole : Je ne suis pas votre prisonnier ?
Zelda : Quel drôle de nom… Je plaisante. Vous n’êtes pas notre prisonnier, vous êtes notre… invité.
Comprenant que Zelda n’avait aucune raison de lui mentir, Descole décida enfin de se présenter.
Descole : Je suis Jean Descole, un éminent scientifique et archéologue. Mais pour le moment, j’aimerais surtout savoir où je suis, dans quel pays.
Zelda : Hé bien… Vous êtes dans le royaume d’Hyrule… D’où venez-vous ?
Descole : D’un pays nommé Angleterre. (Il sortit un papier de sa poche et le tendit à la jeune femme.) Connaissez-vous ceci ?
C’était une photo de la machine de Saint Riddle. Zelda eut l’air surprise et fronça les sourcils.
Zelda : Cet objet me semble vaguement familier… Ça y est, je me rappelle ! Je l’ai déjà vu dans un ancien ouvrage Sheikah. Si je me souviens bien, c’est une sorte de portail…
Descole : Un portail… Ça expliquerait bien des choses…
Zelda : Vous avez déjà vu, je veux dire réellement, cette machine ?
Descole : Bien sûr.
Zelda : Dans quelles circonstances ?
Descole se demanda s’il pouvait vraiment dire toute la vérité à cette femme qu’il avait rencontré il y avait quinze minutes à peine. La dernière personne à qui il avait menti était son frère. Bon d’accord, un frère qu’il n’avait pas vu depuis plus de trente ans et qui ne se souvenait pas de lui, mais c’était tout de même un membre de sa famille, et lui dissimuler la vérité avait été plus dur qu’il ne le pensait. Il s’était senti soulagé, d’une certaine manière, de lui révéler sa véritable identité. Depuis, il avait plus de scrupules à dissimuler la vérité. C’est pourquoi il raconta tout ce qui c’était passé ce jour là à Saint Riddle.
Zelda : Ainsi, vous n’étiez pas seul… Je pense que vos compagnons sont sûrement à Hyrule aussi, mais il est étrange que vous ne soyez pas tous arrivés au même endroit.
Descole : Mais que je vienne d’un monde qui n’est pas le votre, ça, c’est parfaitement normal.
Zelda : Dans certains livres du château, il est fait mention d’autres univers. Pas le votre, certes, mais je ne doute pas de son existence. Il reste sûrement beaucoup d’autres mondes à découvrir.
Descole : Quelle ouverture d’esprit… Ce portail Sheikah, je suppose qu’il en existe un ici aussi.
Zelda : Comment…
Descole : Simple déduction. Où pourrais-je trouver cette machine ?
Zelda : Je suis désolée, mais je l’ignore. Elle n’a pas été vue depuis des centaines d’années.
Descole : … Il suffit de la chercher.
Zelda : Ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin. De toute manière, j’ai dit à Riju que je vous ramènerais au château, et c’est ce que je ferais.
Descole : Et que ferez-vous de moi une fois là-bas ?
Zelda : Nous chercherons un moyen de vous renvoyer chez vous, vos compagnons et vous.
Pendant qu’ils parlaient, ils étaient arrivés au bazar Assek. La température à cet endroit était bien plus agréable que celle du désert.
Zelda : Reposez-vous. Le chemin jusqu’au château va être long.
Université de Gressenheller, Londres
Devant la porte, la jeune femme hésitait. Cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas vu le professeur. Après être partie, elle avait décidé de faire un grand voyage autour du monde. Lors de ce voyage, elle avait fait de nombreuses rencontres ; elle était même tombée sur Descole ! C’était le début de son voyage et elle n’avait pas encore quitté l’Angleterre. Elle visitait des ruines d’origines inconnues quand elle l’avait vu. Lui l’avait entendu arriver, s’était tourné vers elle et était parti en la reconnaissant. Elle n’avait pas cherché à le rattraper. Mais cette rencontre l’avait poussée à revenir à Londres, revoir le professeur, ne serais-ce que pour lui dire que son frère était encore en vie. Telles étaient les raisons qui l’amenaient dans ce couloir de l’université de Gressenheller. Elle se décida enfin à frapper. Personne ne répondit. Un professeur passa dans le couloir et vit la jeune femme.
Professeur : Puis-je vous aider ?
??? : Je venais voir le professeur Hershel Layton. Son bureau est bien ici ?
Professeur : C’est bien son bureau, mais cela fait déjà plusieurs jours que Hershel est parti… En voyage je crois.
??? : Où est-il parti ?
Professeur : Je ne sais pas, il faudrait demander au doyen Delmona… J’ai l’impression de vous connaitre… Qui êtes-vous ?
??? : Je suis… J’étais l’assistante du professeur Layton. Je m’appelle Emmy Altava.