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Le topic des idées impopulaires
Poulika:
--- Citation de: Bilberry ---Je pense que ça vient avec la réalisation que le concept d'adulte n'est finalement qu'un mythe. On ne se réveille pas un matin sûr de soi et de son avenir. On a juste plus d'expériences mais on n'en reste pas moins paumé.
--- Fin de citation ---
Tant qu'à faire, j'étends aussi le concept aux grands parents. Certes, c'est probablement lié au fossé entre les générations et il y a peut être une explication sociologique là-dessus, mais je trouve la "sagesse des anciens" vachement surestimée. Ok, ils ont plus d'expérience, mais je vois plus de vieux qui se reposent sur ce qu'ils ont connu et ne se posent pas de questions sur "les choses de la vieTM" que de gens qui s'interrogent réellement (Oui, pour moi, se poser des questions, c'est quelque chose de primordial lorsqu'il s'agit d'essayer de comprendre ce qu'il se passe autour de nous. Et par extension, comprendre ce qu'il se passe autour de nous, c'est quelque chose d'essentiel). Donc ouais, les vieux sont pas moins paumés que nous et nos parents.
Moon:
En fait je pense que les anciens avaient surtout de la sagesse quand il n'étaient pas considérés comme "retraités" et qu'ils étaient au coeur de la famille et de la société.
De nos jours, ils sont clairement en retrait de la société qui ne fait qu'évoluer et finalement ils sont déphasés et la plupart radote en parlant du bon vieux temps.
Je pense qu'à une époque, on était également plus respectueux des traditions, des us et coutumes, dans une société, qui certes évoluaient mais où on était surement moins libres et plus ancré dans le patrimoine culturel et religieux.
Du coup je peux comprendre que la parole des seniors valait de l'or.
Maintenant, dans une société très ouverte au monde, et où chaque génération semble se globaliser un peu plus que les autres et où les anciens sont de plus en plus mis à l'écart (le fameux jeunisme), ça me surprend pas.
Pour le savoir des parents, je ne peux qu'être d'accord avec vous. Jusqu'à un gros moment, c'est une référence dans nos vie jusqu'au moment où on cherche à les dépasser et devenir une personne encore meilleure (c'est pas un mal ni une critique envers ses parents, mais on cherche souvent à faire mieux que ses parents, choses qu'ils espèrent d'ailleurs aussi et qu'on souhaitera aussi avec nos propres enfants).
On fini par se forger notre propre expérience, nos propres idées avec le temps ce qui va fatalement nous éloigner de notre modèle familial.
Certains y arriveront et ça créera un décalage avec ses parents (ce qui résultera des discussions "intéressantes" dont des débats familiaux ... passionnants) et d'autres non. Mais bon c'est la vie.
ça n'empêche pas de garder notre famille comme source pour se reconstruire parfois (ou non mais là c'est des histoires de famille :p) et d'aimer sa famille.
Doutchboune:
Je rejoins Bilby sur le sujet, effectivement, c'est surtout quand on se retrouve, progressivement, face à une vie d'"adulte", qu'on se rend compte qu'il n'y a pas de moment de rupture.
Et, pour l'avoir envisagé, soyons honnête, l'idée de passer à l'état de parent (qui là, par contre, arrive du jour au lendemain, celui de la naissance, même si on peut essayer de s'y préparer) est terriblement flippant. Parce qu'on sait qu'on va être un temps ces gens en qui nos enfants auront confiance (du moins, on le souhaite), et qu'il va falloir qu'on y arrive, et, voyant tous les potes et proches jeunes parents ces derniers temps, y a pas de mode d'emploi magique, pas de solution miracle. Pire on entend de tous les côtés par un peu tout le monde tous les meilleurs conseils du monde (allant d'un opposé à un autre pour un même sujet selon qui le donne). Mais à trois heures du mat', on se retrouve seuls devant le petit lit et le bébé qui pleure, et qui pleure, et faut bien se démerder tout seuls.
Enfin, bref, se retrouver face à ces réflexions, ça fait encore mieux voir qu'être parent, c'est loin d'être une personne parfaite qui sait tout. Mais faut bien en donner l'impression si on veut pouvoir guider les enfants tant qu'ils sont trop petits pour le faire eux-mêmes. (Et je ne dis pas qu'on le fait forcément bien, on le fait, je pense, comme on pense être au mieux, et selon ses convictions et ses idées, on va chercher à les formater à ce qu'on pense être le droit chemin, ou au contraire les forcer à s'ouvrir au maximum de choses, et tous les intermédiaires bien sûr, et sans pour autant y arriver :R)
Après, niveau expérience personnelle, j'ai pas à me plaindre, et j'ai jamais spécialement cherché à dépasser mes parents (intellectuellement, la barre est haute, et de toute, j'ai jamais vraiment cherché à dépasser qui que ce soit, la compet' ça m'a toujours repoussée), mais ouais, j'ai depuis longtemps réalisés qu'ils ne sont que des humains qui ont vécu, avec leurs succès et leurs échecs. Reste que dans beaucoup de domaines, je leur fais encore entièrement confiance, et pas que parce que je les aime. Juste parce que je sais qu'ils sont compétents, et en plus, que je peux compter sur eux.
D_Y:
--- Citation de: Poulika le mercredi 04 mai 2016, 01:20:48 ---Les parents ne sont pas nécessairement des modèle de discernement.
Je sais pas pour vous, mais j'ai longtemps eu une opinion favorable envers mes parents. Intuitivement je leur faisais confiance, je me disais qu'ils avaient de l'expérience, qu'ils connaissaient les choses du monde, comment ça fonctionne, comment ça devrait fonctionner, qu'ils avaient raison. Mais en fait, dés qu'il s'agit de parler de choses sérieuses, ils sont bidon. Entre mon père, aliéné par le travail et légèrement sexiste ordinaire ("Les femmes ont moins de facilités au volant", etc..) et ma mère qui ne voit en le cinéma qu'un divertissement et ne se pose pas énormément de questions de manière générale, les conversations ne volent pas très haut et j'ai pas souvent l'impression qu'écouter leurs opinions soit quelque chose d'enrichissant. Dans le coeur, je ne suis encore qu'un enfant bien faible devant les diverses difficultés de cette société que je ne comprend pas, mais en vrai, dés que j'écoute mes parents s'exprimer sur certains sujets, j'ai l'impression que nan, ça va, je m'en sors pas trop mal. Je dis pas que j'aime pas mes parents hein, je dis juste que parfois, j'ai juste envie de me facepalmer quand je les entend débattre en surface de choses qu'ils ont vaguement entendues et qu'ils n'ont envisagé sous aucun un autre angle (J'ai eu une discussion palpitante sur la récente et populaire loi El Khomri avec mon père, plein de lol). Donc, ouais, ça fait déjà un moment, mais j'ai passé un pallier dans ma vie ou je vois plus mes parents comme des modèles -ou même une inspiration- dés lors qu'il s'agit de jugement.
--- Fin de citation ---
En même temps c'est normal, chaque génération a sa mentalité qui lui est propre et remet en cause les idées de ses aînés. Ça a toujours marché comme ça et c'est comme ça qu'avance le monde, personne n'aime ne pas être maître de ses idées, et la première démarche à faire pour l'éviter, c'est de sortir du carcan familial, voir et penser ce qui se passe réellement autour de nous. Sans ça, la loi El Khomri serait passée sans que personne n'en ait rien à foutre.
Après, je pense que tu mélanges ce phénomène générationnel avec un problème sociétal bien réel et très grave, quand tu dis que ta mère n'y connais en cinéma par exemple. C'est parce que la société lui dit que le cinéma doit être un divertissement, c'est c'est sa raison d'être. Aujourd'hui les gens ne lisent plus, n'ont plus aucun esprit critique, sont manipulés à chaque fois qu'ils allument la télé (soit pour les faire consommer soit pour leur faire peur et les tenir en laisse). L'humanité aujourd'hui, elle a beaucoup de mal à mériter son titre d'espèce dominante :oui:
Problème, ça concerne aussi bien la génération de nos parents que la nôtre, donc bon, dire qu'une est plus clairvoyante que l'autre, je ne suis pas spécialement convaincu.
Poulika:
Je ne dis pas que c'est un problème de générations. Certes, j'ai le sentiment que la jeunesse actuelle a moins de soucis à remettre en cause certaines question mais je me base principalement sur mon entourage plus ou moins direct et ce que je vois sur internet, ce qui est vraisemblablement une donnée erronée puisque non représentative de toute une génération. Il est plus question d'une réalisation intime que compter sur ses parents en tant que mentor intellectuel, ça peut être quelque chose d'assez décevant, que ce soit parce que les mentalités évoluent ou parce qu'on se rend compte que mis à part l'expérience, nos ainés ont été et sont encore comme nous.
--- Citation de: D_Y ---personne n'aime ne pas être maître de ses idées
--- Fin de citation ---
Dépend du degré d'aliénation. Puis il existe des familles très ancrées sur leurs propres traditions à qui il ne viendrait pas l'idée de rejeter une éducation quasi ancestrale.
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