Ce n'est pas tout à fait la même question. ^^
Je préfère donner la réponse.
Il s'agit de Turenne, décédé en 1675 et inhumé désormais aux Invalides. Il est bien dans l'armée de Louis XIV lorsqu'il a été fauché par un boulet.
Ecoutons un témoin oculaire, Henri Martin Manteau :
J'exerçais en 1793 les fonctions de contrôleur du dépôt des transports militaires, établi dans l'ancienne abbaye de Saint-Denis. Je résidais dans la même enceinte. Un ancien religieux de la congrégation de Saint-Maur y avait trouvé asile. Je reconnus en lui mon ancien maître. Nous étions liés par la conformité des opinions et des sentiments.
Je témoignai à Dom Druon le désir de visiter le caveau des sépultures royales; il me conduisit dans l'église par une petite porte de communication située dans l'intérieur de l'abbaye. Nous vîmes tous les magnifiques tombeaux, ces monuments des arts, dispersés et mutilés.
" Nous descendîmes dans le caveau des Bourbons, dont les voûtes sépulcrales, éclairées de torches, retentissaient des cris d'une troupe de démolisseurs.
" On venait d'ouvrir le cercueil de Marie de Médicis qui mourut à Cologne et dont le corps fut transféré à Saint-Denis. Il était en mauvais état, mais la tête était entière et garnie de beaucoup de cheveux. Aussitôt j'entendis les imprécations des ouvriers et autres assistants qui accusaient cette princesse du meurtre de son époux; je ne discuterai pas ce point d'histoire. Cette rage, ces imprécations étaient, en tout cas, un hommage rendu à la mémoire de Henri 4 toujours chérie, malgré la haine prononcée que l'on avait alors contre le nom de ce roi.
" Les ouvriers, pris de rage, arrachèrent et distribuèrent au hasard les cheveux de cette reine; je tendis, au milieu du groupe, une main incertaine, qui parvint à en saisir une petite touffe que j'eus soin de conserver. Dans le même temps, on ouvrit le cercueil d'une princesse qui ne fut pas nommée; le corps était mal conservé, une étoffe très épaisse et de couleur rousse annonçait une abbesse ensevelie avec l'habit de son ordre. (Ce corps était celui d'Anne d'Autriche, morte en 1666 et ensevelie en costume du tiers ordre de Saint François).
" J'aperçus nombre de cercueils placés chacun sur deux barres de fer parallèles, ils avaient des formes différentes, quelques-uns figuraient la tête dans la partie supérieure, ensuite le cou par le rapprochement des côtés et les épaules par une plus grande dimension; le reste du corps se terminait en gaine comme dans les momies d'égypte.
Toujours sous la conduite de Dom Druon, je portai mes pas vers le cercueil ouvert de Turenne, placé sous une arcade, la tête vers la gauche, les pieds à droite - les curieux s'y étaient réunis. Le linceul replié sur les deux côtés et formé d'une étoffe de satin, laissait voir le corps dans un état parfait de conservation, la bouche ouverte, présentant presque toutes les dents; on observa que quelques-unes avaient été détachées. C'est ce qui peut avoir lieu à l'ouverture très prononcée de la bouche. Je crus remarquer, au bas des côtes, à gauche, un dérangement des chairs qui semblait désigner l'endroit frappé par le coup de canon qui ravit ce héros à la France. Ceci a pu être le sujet d'un examen particulier pour la personne qui, par un pieux artifice, fit de ce corps une momie oubliée jusqu'au jour où on rendit à Turenne un tombeau digne de lui.
" Le corps du grand homme serait allé rejoindre ceux des Bourbons dans la fosse commune sans l'intervention de plusieurs assistants ". " Il fut remis, dit le Dr Billard au gardien ( de l'édifice ) nommé Host, qui conserva cette momie dans sa boîte et la déposa dans la petite sacristie de l'église. Il exposa les restes du héros pendant plus de huit mois aux regards des curieux moyennant une petite rétribution. " Cet homme se permit même un ignoble trafic. Il ôta toutes les dents de Turenne pour les vendre tour à tour aux visiteurs. Au nombre de ceux-ci, se trouva un jour Camille Desmoulins. Le jeune orateur révolutionnaire voulut posséder un souvenir du grand Capitaine, et à défaut de dents, épuisées, se fit céder un doigt, que Host détacha du cadavre desséché.
L'année suivante, en messidor an II, un professeur du Muséum se trouvant au nombre des visiteurs du cadavre de Turenne, fut frappé de la conservation du corps. Il réclama la momie qui fut déposée dans une galerie d'histoire naturelle du jardin des Plantes, entre les restes d'un éléphant et d'un rhinocéros. Ce ne fut qu'en 1800 et sur l'ordre du Premier Consul, que le corps du grand Capitaine fut transféré aux Invalides.
Dom Poirier, l'un des anciens bénédictins, qui devrait rédiger le procès-verbal des exhumations, a complètement oublié Turenne dans son procès-verbal.
Il existe aussi d'autres personnes ayant échappé aux exhumations parce que n'ayant jamais été retrouvées de l'avis de Dom Poirier. Il s'agit par exemple du cardinal de Retz mort au XVIIe s. ou d'Alphonse de Brienne.
Comme Gwann a essayé de répondre à ma question et que tout de même 48 heures approximatives s'étaient passées sans réponse (pas vraiment 48 h mais presque... O:-) ), je préfère lui passer la main.
