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Salon d'Ecriture Occasionnelle
Doutchboune:
Bonjour à vous, amis écrivains.
En fait, je vais surtout m'adresser aux écrivain du dimanche 29 février, ceux à qui il arrive parfois d'écrire trois lignes ou deux vers, mais de manière si occasionnelle que jamais ils n'ont envisagé d'ouvrir un topic bien à eux dans notre jolie section littéraire. Grâce à ce topic, ils pourront montrer leurs écrits, et les voir commenter, même s'ils n'ont pas l'intention d'aller plus loin en écriture.
J'espère encourager des talents cachés, des personnes peu sûres d'elles à venir poster leurs textes, et bien sûr j'espère que les écrivains plus chevronnés viendront commenter ces textes, tout en gardant à l'esprit l'amateurisme poussé de leurs auteurs.
Je tiendrai ce premier post à jour avec des liens vers chaque texte posté, afin qu'on puisse vite retrouver les écrits. Et sait-on jamais, si les retours sont bons, peut-être verra-t-on naitre des vocations ? ;)
Donc, écrivains occasionnels, ne soyez pas timides, montrez nous ce que vous écrivez de temps en temps, si vous avez envie de partager :)
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Doutchboune - Un autre monde - Terres Médianes - Allaine - Une nuit (+ Remplir le Vide en lien)
Jophine - 77x53cm
Zelink - Terreur
Sentinelle - texte
Suijirest - Chapitre spécial de la fiction Les Crocs de Fenrir
Ravage - poème
Cap:
Cette bonne idée. J'passerais voir, et éventuellement commenter vos textes :^^:
Voilà ton p'tit mot, Doutch ^^
Doutchboune:
Merci Cap ^^
Bon, et comme vous vous doutez, si j'ai lancé ce topic, c'est que j'ai moi-même un petit truc à montrer. Encore une fois, je me serai prise dans la spirale du concours d'écriture. Peut-être est-ce d'avoir vu Lypphie si déçu de ne pas avoir lu de SF, mais après la lecture du 2e thème, j'ai eu des idées. Bon, comme toujours, c'est très bref. Je pense aussi que certaines de mes influences et inspirations seront transparentes, mais j'espère en être assez sortie pour que ce que j'ai fait soit personnel. En fait, c'est une sorte de condensé des deux thèmes du concours, on pourrait dire... Je suis consciente de ne pas être écrivain, mais je tenais quand même à partager ce texte avec vous. N'hésitez pas à commenter, à critiquer, juste soyez pas trop méchants, s'il vous plait :^^':
Un autre monde
J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Le chant incessant du vent dans les feuillets des vitres de cristal des hautes tours de la ville bourdonnait à mes oreilles comme une plainte douloureuse. Ce son, ou plutôt ce bruit, m’avait accompagné depuis ma première seconde, et pourtant jamais je ne m’y étais habitué. J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Cette pensée, elle aussi, m’accompagnait depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, et elle le faisait encore aujourd’hui, alors que j’arpentais les longues avenues rectilignes de la cité. Ses hautes tours cristallines projetaient leurs ombres, seulement interrompues par les lignes énergétiques courant au centre de la chaussée. A cette heure matinale, la circulation était faible, et le nombre de piétons que je croisai anecdotique. J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Peut-être y aurais-je eu un travail intéressant ? Ici, il n’existait pas de travail intéressant, ou, tout du moins, on vous sélectionnait très tôt pour que ne vous fassiez que des choses qui ne vous intéressaient pas. Parfois, certains se plaignaient. Le plus souvent, ils étaient mutés. En tout cas, c’est ce qu’on nous disait, et on ne les revoyait plus. J’aurais aimé vivre dans un autre monde, mais j’étais trop lâche, trop paresseux, ou peut-être trop attaché à la vie pour essayer d’y changer quelque chose. Et puis, existait-il un autre monde ? Le mien se limitait aux frontières de cette ville, à l’extension de ce bruit entêtant. Personne ne pouvait en franchir les limites, nous disait-on, et toute entité extérieure était un ennemi.
C’est alors que j’aperçu une tache rouge dans le ciel, comme une goutte de peinture sanglante qui serait venue s’écraser sur un couvercle transparent. Le phénomène était nouveau pour moi. Je stoppai ma marche et scrutai le ciel plus attentivement. Une autre tache apparut. Puis une autre. En quelques minutes, ce fut comme si une entité géante et supérieure avait renversé un liquide visqueux sur le ciel. Autour de moi, tout était calme, les rares autres humains présents avaient eu une réaction similaire à la mienne, et sur leurs traits aussi, se lisait l’inquiétude mêlée à l’incompréhension. Un son d’une force exceptionnelle déchira alors mes tympans, et je vis le ciel se briser, mille morceaux translucides volant en éclats. Le dôme protecteur de la ville, dont j’apprenais à l’instant l’existence, venait de céder dans un fracas assourdissant. Oui, je devais vraiment être trop attaché à la vie, car j’eus le réflexe de plonger à l’abri, contrairement, je le sus plus tard, à nombre d’autres personnes témoins de la scène. J’eus aussi de la chance, je dois l’admettre. Une plaque vitrifiée d’au moins une tonne s’écrasa à moins de deux mètres de mon abri précaire, un véhicule garé au bord de la route. Ne pensant plus qu’à ma survie, je partis en courant entre les tours, cherchant un abri fiable. Ce n’est que lorsque je trouvai cet endroit suffisamment sûr que je pris conscience de nouveaux bruits dans mon environnement, et que je me posai la question du pourquoi. Je pris alors le temps de relever les yeux au ciel. Ces sons étaient ceux à la fois de tirs et de destructions. Une myriade d’engins volants lançait sur nos majestueux édifices des traits d’énergie condensée, et une pluie scintillante d’éclats de cristal chatoyait dans le ciel. La crainte de mourir ne l’aurait pas emportée, j’aurais pu trouver ce spectacle magnifique. Nous étions attaqués. Des êtres vivant au-delà de nos frontières étaient donc effectivement des ennemis. Pourquoi, je me demandai si je le saurais un jour. Lorsque je vis des rayons d’énergie fuser du sol, je compris que notre ville était prête à contrer ce genre d’attaque. Ou du moins possédait les infrastructures pour s’en défendre.
Mais je n’eus pas beaucoup plus le temps de m’appesantir sur cette guerre dont je ne connaissais ni les tenants ni les aboutissants. Près de moi, une onde d’énergie avait touché un de ces petits vaisseaux volants. Je vis une sorte de globe lumineux l’entourer, alors qu’il prenait une trajectoire rectiligne vers le sol. Il se posa sans douceur dans l’allée à côté de mon abri. Pétrifié de terreur à l’idée de me retrouver face à nos ennemis, je restai dans l’ombre, mais rien ne bougea plus. Les bruits des combats semblèrent s’éloigner, et derrière ces sons, je remarquai l’absence singulière mais réjouissante du chant des vitres de cristal. Sans que je n’aie rien eu à faire, mon monde avait changé. Je fus pris d’une impulsion subite et me précipitai vers le vaisseau. A travers la vitre, je vis le pilote, mort. J’ouvris alors la porte du véhicule, en extrayais le cadavre, et m’installai à sa place. Le tableau de bord paraissait ridiculement simple : deux boutons et un manche. Je pris une profonde inspiration, affirmai ma résolution, et démarrai l’engin. L’attaque alliée n’avait endommagé que le pilote. Après un décollage quelque peu chaotique, je m’envolai vers l’horizon, loin des ruines de ces tours qui avaient accompagné ma vie jusqu’alors.
Enfin, j’allais vivre dans un autre monde.
Jophine:
J'avais écris aussi (la seule fois de ma vie sans doute) un texte y a de cela deux ans, j'étais en seconde. À la base, c'était un sujet d'invention en classe, on devait faire une nouvelle à chute. J'avais bien soigné mon truc et je m'étais bien amusé. On m'avait reproché de dévoiler trop vite la chute, du coup, j'ai essayé d'enlever les trucs trop gros, mais j'ai pas fait plus de corrections que ça ! Donc, voilà, c'est un peu vieux, je ne sais pas si je l'aurai fait pareil si je devais l'écrire aujourd'hui, mais je crois que je l'aime bien quand même !
(Cliquez pour afficher/cacher)77x53cm
8h45. Je me prépare. Je vais la rejoindre.
Un dernier coup d’œil dans la glace : sourire Freedent, coiffure négligée à la Georges Clooney et col de chemise impeccablement bien ajusté. Elle ne se préoccupe sûrement pas de la façon dont je m’habille et ne m’a jamais rien dit à ce propos, mais je sais que ce sont les petits détails qui font la différence. Elle voit défiler toutes sortes d’hommes tout au long de la journée : si je veux être son homme, le sien, qu’elle aimera et qu’elle chérira, je sais que je dois soigner mon apparence. Même si elle s’en fiche.
8h48. Je ferme ma porte à clé. Je m’en vais la rejoindre.
Cette simple pensée me fait frissonner de plaisir. Je n’ai qu’une envie, celle d’avoir en face de moi son gracieux visage. Ses traits sont si fins et réguliers qu’ils sembleraient avoir été dessinés avec application. Son doux regard me suit partout où que j’aille et un demi sourire flotte constamment sur ses lèvres. Je ne sais jamais si elle sourit parce qu’elle se moque, s’attendrit, s’amuse, ou si elle le fait parce qu’elle n’a rien de mieux à faire. Je l’ennuie, peut-être. Je ne peux pas savoir : elle n’est pas du genre bavarde. Je me contente de la regarder sagement, de la contempler. Combien de fois ai-je rêvé de la prendre dans mes bras, de la serrer, de lui dire « Lisa, je vous aime, épousez-moi. » Mais j’ai peur de la froisser. Elle est si délicate et le moindre faux pas pourrait l’abîmer. Je ne veux pas prendre ce risque et me contente de l’admirer.
9h01. Je suis arrivé. Je l’ai rejoint.
Je suis devant elle, une fois de plus, debout avec mon manteau et tout mon amour. Depuis le temps que nous nous voyons, nos rendez-vous ont toujours été parfaits. Nous sommes dans un des lieux les plus fréquentés de Paris. Elle est plutôt connue et je dois avouer que je ne suis pas peu fier de la voir personnellement chaque jour et d’occuper ses journées comme elle occupe mes pensées. Autour de moi, les gens se bousculent avec leurs appareils, et les flashs remplissent la salle. Elle n’aime pas ça : les photos lui abîment le teint. Un vigile fait les gros yeux à un touriste japonais qui pensait photographier discrètement. Raté. Il interpelle l’odieux photographe ; puis me regarde, me salue, et me souhaite une bonne journée : je viens ici tous les jours, j’ai fini par connaître les vigiles et les vigiles ont fini par me connaître.
17h56. Ils vont bientôt fermer. C’est le moment de se quitter et je lui dis au revoir à ma façon.
Je commence toujours par dire au revoir à ses longs cheveux bruns qui retombent admirablement bien sur ses épaules, je salue ensuite son sourire que je ne saurai définir, et enfin ses yeux, désespérément poétiques. Le vigile me pousse un peu vers la sortie. Je quitte ma Lisa et ne la retrouverai que demain. Avant de partir, je pose une dernière fois mes yeux sur le cartel qui indique : « La Joconde – Léonard de Vinci (1503) Huile sur panneau de bois »
Doutchboune:
J'aime beaucoup ton texte, Jophine. Bon, j'admets avoir saisi le truc au moment où tu la taxes de "pas bavarde", puis le prénom peu de temps derrière m'a confirmé mon hypothèse. Reste que j'ai quand même beaucoup apprécié le fait de dévoiler petit à petit la vraie nature du sujet, et même en devinant avant, ça reste vraiment plaisant à lire.
Bon, ça reste un avis de personne pas habituée à l'écriture, mais c'est chouette, bravo :)
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