Tant qu'à parler de vieux amours, je me suis mis à deux
Castlevania qui manquaient à ma collection :
Bloodlines et
Lords of Shadow 2.
Pour le premier, je dirais que c'est un
Castlevania old-school très sympa avec un gameplay hybride entre le
IV et
Rondo of Blood. Les niveaux sont exigeants et certains pièges sont vraiment très vicelards ; je pense notamment à un pont où on passe de monceau en monceau pour toujours tomber pile sur le nez d'un ennemi, c'est pratiquement impossible de négocier un saut correct pour l'esquiver si on n'est pas mort pour ce faire au moins dix-huit fois.
Sur tout le reste, le challenge en Normal est corsé comme on s'y attend, et même en Easy, on passe souvent par la case Game Over, surtout quand on joue John Morris. Pour les débutants, Konami a prévu Eric Lecarde, un personnage beaucoup plus souple et agile doté de mouvements exclusifs bien craqués.
D'ailleurs ce détail m'interpelle c'est l'un des premiers jeux de la licence où le héros n'est pas un Belmont, mais John Morris (la famille texane du roman
Dracula) accompagné d'Eric Lecarde, deux noms qui ne reviendront pas avant
Portrait of Ruin). Et je n'ai jamais compris d'où venait cette différenciation des héros. Pourquoi changer de famille d'un coup d'un seul ? Parce que c'était sur MegaDrive/Genesis, pas sur console Nintendo, ou parce que c'était confié à un studio tiers ? Si c'est cette raison c'est d'une délectable ironie que de voir à quel point ils ont surpassé sur presque tous les points le désastreux
Vampire's Kiss sur SNES qui était l'adaptation ratée du titre ô combien correct mais ô combien surestimé
Rondo of Blood.
Bref,
Bloodlines, c'est du bon plate-formes/baston à l'ancienne efficace et imaginatif. Je le recommande bien à ceux qui aiment cette catégorie.
Lords of Shadow 2 fait suite à un jeu qui m'avait laissé assez médian ; ce serait mentir de dire que je ne l'ai pas apprécié, il était nerveux, visuellement audacieux, musicalement agréable, mais ce serait tout autant mentir de dire que j'ai pas poussé ma part de cris de rage sur les imprécisions du gameplay, surtout dans le combat aérien, et le sentiment prédominant que le studio nous prenait pour des débiles. Couplé à
Curse of Darkness qui est à la fois l'un des beat'em all les plus agréables et l'un des plus mauvais
Castlevania que j'ai faits, je n'avais guère d'espoir pour la suite de Mercury Steam. Mais
Mirror of Fate m'avait fait changer d'avis.
Globalement, ce troisième jeu fait quand même beaucoup mieux que son aîné sur pas mal de points. Même si le maniement du fouet n'a que très peu varié, les armes annexes apportent de la variété et le combat aérien est devenu beaucoup plus agréable à pratiquer (le coup de la Guillotine est juste génial). Le level design est correct et les prises sont indiquées de façon un peu moins flag'. Les scènes plus originales comme l'infiltration, les changements en rats ou les acrobaties sont également très agréables même si elles semblent parfois un peu forcées. Je parlerai pas de l'histoire parce que ça n'a jamais été le point fort de
Castlevania et par extension parce que si je pars là-dessus j'en ai pour toute la nuit pour expliquer à quel point il est abscons.
On nous épargne également, c'est un immense soulagement, le PNJ qui nous répète toutes les trois secondes et demi ce qu'on est censé faire. C'est bien, c'est bien,
appliquez ce principe à vos putains de boss et arrêtez de leur mettre des phrases-types qui reviennent toutes les deux secondes, vous verrez, ça rendra la chose éminemment moins stressante et les joueurs s'en sortiront beaucoup mieux ! Moi en tout cas je me suis (véridique) payé un nervous breakdown à cause de ça, et je suis parti d'un coup d'un seul dans un tel marathon de vociférations que je m'en suis cassé la voix. Y en a qui jettent leur manette dans leur télé ou qui évoquent comment la maman des développeurs gagne sa vie, moi je m'irrite la gorge en hurlant sur tous les tons possibles "ta gueule". Chacun son délire.
Pour l'anecdote, le premier
Lords of Shadow figure dans mon panthéon du "non mais sérieux, vous vous foutez de moi ?" avec une fille qui fait une apparition éclair, mais qui m'a traumatisé : un perso qui nous casse les oreilles au marteau-pilon en nous harcelant de phrases inutiles pendant qu'on se casse le cul à retourner dans tous les sens trois ou quatre écrans qu'on connaît par coeur en guettant le rebord qu'on n'a pas vu ou le décor à détruire. Où est le problème ?... Le problème, c'est que cette gamine qui ne joue aucun rôle concret dans l'histoire et qui ne fait que passer pour repartir comme elle est venue,
est censée être une putain de muette de naissance. Et pourtant, elle arrive à nous vriller les tympans en boucle. Chapeau, les gars, chapeau !
M'enfin bon, y a de sérieux progrès accomplis dans ce
LoS 2, encore quelques efforts et Mercury Steam finira presque par nous offrir un jeu qui mettra tout le monde d'accord ! Faut pas désespérer.