Terminé
DanganRonpa : Happy Trigger Havoc. 8/20 bien senti.
Pour faire court, vous connaissez les néo-Persona ? Vous connaissez
Virtue's Last Reward ? Vous connaissez
Ace Attorney : Trials and Tribulations ? Non, bien sûr, vous êtes des pézédiens, vous n'avez pas assez de goût et de culture pour avoir fait ces trois licences réunies.
Et c'est tant mieux, car si vous ne les connaissez pas, vous pourrez passer un bon moment sur
DanganRonpa, vu que vous ne constaterez pas à quel point ce jeu ne fait que reprendre tout ce qui a fait leurs succès respectifs. Je pondère pour
Virtue's Last Reward qui est sorti en 2013, soit bien après
Dangan en 2010, mais je garde la référence quand même et je vous zutte.
L'histoire est celle d'un murder game comme on en a bouffé notre part entre 2005 et 2010 : quinze adolescents sont enfermés dans un lycée passablement sordide et doivent assassiner l'un des leurs pour gagner le droit de quitter les lieux. A chaque tentative s'ensuit un procès d'école au cours duquel le meurtrier sera découvert et exécuté.
Côté bons points, on citera le panel de protagonistes qui, pris au cas par cas, se montrent attachants et bien trempés dans leurs clichés respectifs. On parlera aussi du style graphique bien sympathique et de l'ambiance du lycée assez agréable, servie par une OST très juste. Enfin, les meurtres sont souvent mis en place avec une précision remarquable, où rien n'est là si ce n'est pas pour servir un second voire troisième degré de calcul, un souci du détail qui les rend vraiment très intrigants. Voilà, on a fait le tour du positif. Tout le reste, on oscille entre ce qui est mauvais et ce qui est franchement à jeter.
D'abord, les personnages baignent tous dans des clichés tellement hypertrophiés qu'ils ont fatalement du mal à s'inclure dans une histoire aussi sombre et "réaliste" ; au surcroît, sur quinze personnes, il n'y en a que trois ou quatre disposant d'un cerveau en état de marche. Autant dans
Phoenix Wright l'exagération et les personnages stupides font partie intégrante de l'univers qui n'a jamais, au grand jamais eu la prétention d'être un polar de rigueur (on a tous perdu le compte des hérésies physiologiques et des entorses aux lois de la physique dans leurs enquêtes) autant dans
Dangan il y a souvent des frictions au niveau de la fluidité narrative : entre les purs débiles et les purs génies, la classe tampon des lucides joue un rôle absolument crucial pour que les échanges soient constructifs. Et quand cette fameuse classe tampon se retrouvé absorbée par les bains de sang, on se retrouve avec des schémas complètement déséquilibrés, donc des procès absolument pas intéressants. Plus on approche de la fin, moins on s'inquiète des procès, c'est la vérité qui nous intéresse. Eh oui, n'est pas
Virtue's Last Reward qui veut. Mettre en place des personnages hauts en couleurs dans une histoire sombre, ce n'est pas si simple.
Les phases "sociales" du jeu ont elles aussi une caractéristique puissamment ampoulées de
Persona : vous en apprenez de plus en plus sur vos camarades à fore de leur parler, plus rapidement en leur offrant les cadeaux qui leur font plaisir. On n'ira pas jusqu'à dire que leurs petites histoires soient intéressantes. Elles sont même foutrement creuses et insipides. Sauf que les skills à utiliser lors des procès en dépendent. Et le jeu ne vous laisse clairement pas le luxe de papoter avec tout le monde, les morts vont bien plus vite que les relations.
Et pour en parler, les procès se découpent en quatre phases : les phases chiantes, les phases barbantes, les phases reloues et les phases sympa. Peu importe la "difficulté" de certains passages (tout est relatif tellement ce jeu est simple) comme le jeu de rythme ou l'inévitable "j'ai trois preuves possibles sur trois phrases, quelle est la bonne combinaison en fait ?" vous n'êtes jamais vraiment sanctionné : vous avez des continues infinis et des skills à paramétrer pour faciliter encore plus le tout. Certes, on a tous, moi le premier, craché sur
Phoenix Wright quand le juge arrête le procès au moment le plus palpitant juste parce qu'on s'est trop trompé ; mais là, y a peut-être exagération...
Un petit mot sur la fin parce que vraiment, ça me travaille :
Une détective qui enterre proprement Batman et Sherlock Holmes parce que... euh... c'est de famille ?
Un méchant qui est méchant parce que... euh... c'est dans son code génétique ?
Un monde qui a sombré parce que... euh... ta gueule c'est magique ?
... Y a-t-il un seul truc qui tienne la route dans ce merdier ?
'fin bref, je pourrais détailler encore des heures, mais franchement,
DanganRonpa m'évoque un peu ce que j'ai entendu dire de
Bioshock Infinite : si vous n'avez jamais lu un bouquin de sci-fi ni joué à un FPS, vous pouvez trouver ça incroyablement intelligent et original. Ben là c'est pareil. Si vous n'avez jamais touché à un murder game ni à un visual novel, ça vous semblera peut-être incroyablement intelligent et original. Si ce n'est pas le cas, vous avez des chances de vous faire chier comme un rat mort.
edit : en fait le meilleur jeu que j'ai fait depuis longtemps ça doit être
A Link Between Worlds. J'en parlerai un peu quand je l'aurai fini. Je pourrais ajouter ici que j'y mettrais des attaques personnelles de partout parce que comme j'aurais annoncé que j'allais le faire je serais pas modérable pour l'acte ni pour l'avertissement mais finalement, je n'en ferai rien.
Yorick26 : Et puis surtout tu passerais pour un enfant de maternelle ... azy là je voulais la box du Gestalt T_T