Youpi, tralala, gloire à moi, j'ai fini
Catherine !
Globalement, c'est clairement l'un des meilleurs jeux et l'une des meilleures expérimentations d'empathie joueur-jeu que j'ai vu depuis fort longtemps.
... C'est également le jeu le plus stressant que j'ai fait de ma vie.
Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai avancé au pifomètre en panique totale. Les "boss", en particulier, oh ma misère, j'en tremble encore rétrospectivement.
Côté graphiques, le projet met à profit sa courte durée de vie pour se parer de ses plus beaux atours, une MoCap réussie, des mouvements crédibles, des expressions faciales saisissantes.
Musicalement, PdC en disconviendra s'il le souhaite mais je trouve que Meguro ne s'est pas trop raté. Ou disons plutôt qu'il fait du Meguro post-DDS : de la fort bonne musique qui assume son style et trouve son identité à travers son mélange de délire et de calme, mais qui a parfois bien du mal à coller avec le ton du moment (parce que se casser la tête sur des puzzles oppressants avec un remix techno de musique classique qui tourne en boucle, c'est parfois... encore plus irritant).
Dans les mécaniques de jeu, les questions morales sont parfois un peu trop fermées (j'eus aimé un troisième choix 'neutre' à dispo) mais on maîtrise bien l'histoire et on ne manque pas d'à-côtés. Un peu comme
Shattered Memories, le jeu gagne à être refait pour décider si on répond pour verser dans l'extrême de l'Ordre ou du Chaos, si on essaie de rester honnête avec soi-même ou si on fait le pire des hypocrites pour essayer de toujours naviguer dans la zone grise de la Neutralité.
En ce qui me concerne, j'ai eu une fin... positive.
Après avoir été largué par Katherine parce qu'elle a découvert qu'il l'a trompé, Vincent découvre le "vrai coupable" de l'histoire et au terme d'une ultime course-poursuite au sein de l'Empyrée, il obtient la "vraie liberté". Malheureusement, Katherine ne souhaite toujours pas le pardonner, et Vincent retrouve la vie de célibataire.
Quoique, dans le fond, je suis d'accord avec la présentatrice : faire sa vie avec une femme comme ça, faut l'vouloir, quand même.
Bref, enfin un jeu Atlus qui a visiblement des idées novatrices
et qui les exploite
bien, en plus, comme dit précédemment, d'une empathie joueur-jeu vraiment bien foutue mais qui ne va pas miser toutes ses billes là-dessus sans assurer sur les dimensions les plus basiques du "jeu" et de la "vidéo" du "jeu vidéo".
... Je n'oublie pas pour autant que j'ai parfois atrocement ragé et que certaines questions m'ont vraiment laissé comme deux ronds de flanc tellement aucune réponse ne me convient, sans oublier le fait que ce jeu n'incite pas vraiment à la rejouabilité avec un challenge aussi éreintant.
Note finale : 16/20 et recommandation personnelle à tous ceux qui veulent voir qu'un autre schéma joueur-jeu est possible.