Grâce à l'excellent site GOG.com j'ai pu me mettre à
System Shock 2. SS2 c'est un peu le genre de jeu ultra mythique mais un peu méconnu, ou n'ayant pas eu de succès, mais qui a résisté aux années tant ils a marqué les joueurs qui y jouaient à l'époque.
Fort heureusement, les développeurs de ce jeu ne sont pas tombés totalement dans l'oubli, car ils ont sortis prés de 8 ans après le génial
Bioshock, qui en est en quelque sorte la suite spirituelle (et pas qu'un peu) de SS2, ainsi que récemment le très bon -mais pas trop-
Bioshock Infinite. Eh oui, le concepteur de cet obscur titre n'est autre que Ken Levine, que tous les joueurs de bon goût connaissent maintenant.
Vu que comme son nom l'indique, c'est une suite, un petit topo sur le premier épisode s'impose quand même. A l'époque où sortait
Doom II, un petit FPS bien novateur du nom de
System Shock était disponible sur les bécanes. En quelques mots, l'histoire suit un hacker cyberpunk qui se réveille après 6 mois d'hibernation sur une station spatiale de minage en orbite autour de Saturne. Manque de bol tout l'équipage a été décimé par un ordinateur de bord, une IA appelée "Shodan" qui a pété les plombs et le joueur devra survivre dans tout ce bordel, se faisant aider par quelques poches de survivants résistants.
Au delà de cette histoire plus que classique, SS se démarque par les nombreux élements novateurs pour l'époque, qui sont d'ailleurs encore en vigueur dans les jeux d'aujourd'hui. Tout comme
Bioshock qui sortira 13 ans après,
System Shock mise tout sur l'immersion et l'exploration, le jeu est un FPS d'horreur dans un environnement ouvert, avec quelques bouts de RPG dedans. On note aussi que c'est le premier jeu à utiliser les fameux enregistrements audio, élement repris dans plein de jeux du genre depuis comme
Doom 3.
On trouve aussi des stats personnalisables, des armes tunables, une base de donnée incluant des informations sur énormément d'éléments du jeu (qui du coup donne une richesse de background ultime), un inventaire, des notes, des hack, des mots de passe, etc.
En outre l'inventaire est modulable à loisir grâce à un système glisser-déposer, ce qui peut paraitre con aujourd'hui mais très rare à l'époque. Il y a également une gestion des emails/notes/logs, et même très peu de temps de chargement, alors qu'une partie du jeu est en 3D véritable (l'autre partie n'étant qu'une illusion comme dans
Doom).
Le System Shock de 1994. Sa suite,
System Shock II, que je connais davantage donc, est sortie 5 ans plus tard, et reprend de nombreux élements de son prédécesseur, en beaucoup plus poussé et immersif. L'ironie du sort fait que, comme le premier épisode sorti la même année que
Doom II, le titre se fera écraser dans les ventes par un autre jeu culte,
Half Life. Il ne sera pas non plus aidé par le fait qu'il n'as jamais été traduit en français (et pour ceux qui sont intéressés pour le faire, ce n'est toujours pas le cas, sauf peut être potentiel mod que je ne connais pas), mais également parce qu'il est extrêmement dur
Sérieusement, c'est vachement coton, ça change des FPS d'aujourd'hui qui sont pour la plupart plutôt faciles même en difficulté maximale. Là je souhaite du courage au mec qui veut se lancer dans SS2 en difficulté maximale...
Parce que les capacités s'upgradent leeeentement, alors qu'elles sont toutes super utiles. Elles vont des simples stats de santé, aux capacités des armes, au corps à corps, au hack (très important pour remplir son inventaire), et j'en passe. Sauf que forcément, on ne peut pas tout upgrader comme on veut et il faut sacrifier quelques aspects du personnage, et là est toute la difficulté puisque les ennemis sont assez balèzes, et peuvent être lourdement armés (j'entends au fusil à pompe) quand on peut encore avoir une simple clé à molette dans les mains.
Le reste est absolument mortel, un bijou d'ambiance et d'immersion comme les mecs de chez Irrational Games savent le faire. L'histoire suit un marines faisant parti d'une junte militaire (l'UNN, pour United Nations Nominate) qui se réveille, encore une fois amnésique, dans le tout premier vaisseau capable d'aller plus vite que la vitesse de la lumière, le
Von Braun, ce dernier étant sous la surveillance d'un vaisseau de l'UNN, le
Rickenbacker On découvre qu'au sein du Von Braun des tensions entre militaires et civils se sont crées, et que le vaisseau a capté un signal de détresse en provenance d'une planète inhabitée.
Décrire le gameplay en profondeur serait un peu barbant tant les possibilités de jeu sont énormes, il faut juste savoir que le jeu est extrêmement similaire à
Bioshock, en étant bien plus riche et poussé. Extrêmement similaire est le mot, puisque l'aventure en elle même semble être une repompe totale à presque tous les niveaux, la différence étant bien entendu l'univers. Par exemple, on commence l'aventure avec une clé à molette, et il y a même des apparitions ectoplasmiques exactement comme dans Bio. Il y a également toujours des upgrades d'armes, et on peut choisir nos munitions.
Et les plasmides alors ? C'était nouveau ça dans Bioshock ! Eh ben même pas. Dans SS2 il y a des pouvoirs psychiques qui ont exactement la même utilité que les plasmides, à savoir plein de trucs (ouais c'est précis). On peut par exemple ramener des objets éloignés vers soi, ou envoyer un souffle cryogénique, etc.
On a également un inventaire qui lui tient plus de
Dead Space qu'autre chose (enfin celui
Dead Space tient plus de SS2 qu'autre chose). A savoir un inventaire qui s'ouvre en temps réel, et qui est similaire à un inventaire normal, mais modulable, comme dans le jeu cité juste avant, ou encore comme dans
Resident Evil 4.
En terme d'ambiance, c'est du gros lourd, la tension est constante et l'ambiance sonore est parfaite, elle prend bien aux tripes, probablement l'aspect le plus réussi du jeu (comme dans
Bioshock quoi, comme quoi ça se tient). J'ai pas encore fini mais je le conseille à n'importe quel amateur du boulot de Ken Levine et de Irrational Games, ça vaut clairement le coup.
La Citadel est le lieu où se déroule l'action du premier System Shock.