Après un petit paquet d'heures passées sur
L.A. Noire, que dire, sinon que j'adore ?
Blue : bien des choses, si on ne veut pas recevoir des % pour flood. edit : oui, pardon.
Bon, alors, j'en dirai plusieurs choses :
Graphiquement, ça dépote sacrément, la ville est vaste, les voitures sont bien modélisées, même dans leur destruction (faut dire que les voitures de l'époque étaient des enclumes à roulette, donc forcément ça aide) et bien entendu, les expressions faciales sont saisissantes.
Les histoires sont assez classiques en apparence, et tout se tient facilement, les dialogues entre Phelps (charisme d'une moule ce mec, c't'ahurissant
) et son coéquipier maintiennent le rythme (Rusty, quoi
) mais malgré tout, on suit sans problème. Rien que pour le plaisir de parcourir L.A. et pour les interrogatoires qui apprennent à vraiment comprendre les expressions des gens, le jeu est prenant.
Le gameplay ressemble à du
Phoenix Wright grandeur nature au niveau des enquêtes, faut bien fouiller et c'est chiant d'avoir affaire à des vrais truands, parce qu'ils tirent toujours la même gueule et comme on a qu'une chance sur quatre, je pense surtout au mec du studio, putain lui j'ai renoncé à le faire craquer.
Surtout que, façon persos de
Suikoden, si on a raté un interrogatoire ou un indice, ou si on s'est pas rendus aux endroits dans le bon ordre, on peut en avoir raté trois... Heureusement qu'à coups de Quitter/Reprendre, on peut retenter son coup aussi souvent que nécessaire.
Les autres parties du jeu se défendent, les voitures sont super maniables (en tout cas plus que celles de
Vice City, un très mauvais souvenir personnel) et les fusillades sont bien foutues, mais les pugilats et les courses-poursuites je trouve ça assez bidon, pour des raisons opposées.
Au moins, Phelps a une véritable inertie, contrairement à Ezio Auditore qui court comme s'il pesait 500 grammes, mais n'empêche que le jeu est un peu décousu. On a l'impression de jouer à un titre composé majoritairement de phases de déplacements en voitures et d'enquêtes entrecoupées de phases de jeu plus traditionnelle mais qui sont là par devoir plus qu'autre chose.
Maintenant qu'on a vu le positif, abordons le négatif, parce qu'il y en a pas mal (et que je ne serais pas Wolf si je ne trouvais pas deux ou trois minuscules défauts sur lesquels m'accrocher comme une tique). Le premier, c'est que le jeu a beau être graphiquement chiadé, il est également buggé à mort.
J'ai eu un florilège de phénomènes inexplicables, comme un écran qui se coupait en deux sur un mur avec une image légèrement décalée et de moins bonne résolution à droite. J'ai aussi eu droit à une voiture fantôme qui traversait un pick-up, et même à Phelps qui se met à léviter progressivement quand j'essayais de le faire approcher d'une poubelle pour voir s'il n'y avait pas un indice. On y ajoute que les cinématiques se mettent parfois à jour en temps réel (la texture d'un bureau qui apparaît subitement, des indices invisibles qui se matérialisent), limite j'aurais préféré une ou deux secondes de chargement supplémentaires...
Un défaut qui n'en est pas un : le jeu est linéaire à mort. Quelque soient les bourdes qu'on commet, le chemin qu'on emprunte et le nombre d'indice qu'on rate, il y a toujours moyen d'inculper au moins une personne, mais bien sûr, pas forcément la bonne (j'ai d'ailleurs la certitude d'avoir fait enfermer à tort au moins un suspect).
On pourrait aussi reprocher au jeu d'être un assistanat grand format, parce qu'il est réglé par défaut sur des facilités démesurées. Le jeu vous affiche en permanence ce qu'il faut faire avec tel ou tel objet, et pousse le luxe jusqu'à rendre certaines scènes d'action facultatives. Mais on peut résoudre ce point en faisant un petit tour dans les options et en enlevant ces fameux coups de pouce.
Un autre défaut : ça sert à rien de mettre une ville gigantesque au possible si c'est pour qu'il n'y ait rien à y faire.
Pas de boutiques comme dans les GTA, en plus il est possible de se rendre automatiquement du point A au point B... Il y a les délits, c'est intéressant, je ne dis pas le contraire (quand ils ne sont pas signalés à l'autre bout de la carte) mais j'me demande s'il est possible de les boucler autrement que par une balle en pleine tête. J'en ai résolu treize, et un seul où le suspect a survécu, mais c'est parce que le jeu le voulait.
Bref, un jeu qui a des idées, facile à jouer mais dur à réussir complètement, peut-être le défaut d'être assez vide et scripté, et aussi d'être truffé de bugs qui, heureusement, sont plus amusants que gênants. Pour l'instant, je pars sur un bon 18/20.