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K. ~ Partir et autres expériences.

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HamsterNihiliste:
Voilà. J'ai envoyé Partir au second concours que je souhaitais, le Prix d'écriture théâtrale de Guérande, après du travail passionné et des modifications mises à jour ! Mon petit Tumblr se porte bien, j'y retranscris quelques textes que j'écris à la main sur un carnet, dans le métro, je fais des inventaires, je croque de gens. Paris, c'est une ville de personnages.

C'est ma plateforme principale, donc je tenais encore à vous remercier et à mettre un peu à jour ce lien. Si vous l'avez déjà lu, vous pourrez voir Partir avec un œil nouveau, un peu plus clair je pense, mais merci encore et je vous fais des bisous.

K.

HamsterNihiliste:
Bonsoir !

Au fil des soirées, au fil des études, au fil de l'hiver de Paris, et au fil de la passion, j'ai écrit une scène. C'est le commencement d'une nouvelle pièce, conçue après plusieurs idées furtives comme ça, peu à peu consignées, qui étaient venues dans ma tête depuis plusieurs années, peut-être. Elle a donc une existence, elle est en gestation. Avec Partir, avec Les enfants du temps perdu, avec les nouvelles et notamment Esther, j'ai beaucoup de support pour donner un toit à mes mots. Ça m'aide, et Misanthropie, mon amour, un titre comme en hommage, mais sans point ni majuscule, a au moins une existence à laquelle je peux m'accrocher. Dieu sait combien d'années elle a avant d'être reconnue, ce n'est à l'heure actuelle que de la gestation, je n'ai même pas de carnet, les notes sont vraiment en vrac, je ne sais pas ce que le reste sera, c'est exactement comme un nouveau Partir commencé il y a un an, et il me fallait ça.

Après toutes les histoires qui sont parties de ce forum, je voulais vous remercier, et infiniment les plus curieux et assidus, Cap et toute sa constellation, et voulais que vous soyez les premiers à découvrir. Ce sera une histoire d'amour. Comme toutes les œuvres d'art.

Je n'ai plus trop à parler. Merci.


Misanthropie, mon amour
«  Sans exigences »La nuit ; les marches d’une église, en face des lumières moribondes de la ville. Paul, jeune homme ; Ève, jeune femme.

ÈVE. — Fini ; c’est fini, Paul. Je voudrais tant ne pas avoir à te dire tout cela.
PAUL. — Tu ne m’as encore rien dit, mon amour.

ÈVE. — Écoute-moi…
PAUL. — Je t’écouterai volontiers si tu savais que me dire, Ève.
ÈVE. — … sans m’interrompre.

PAUL. — Je parle, Ève. Nous ne parlons plus. Depuis trois ans déjà que nous sommes mariés, après nos timides balbutiements, après nos rencontres avec le train qui roule de rails anciens en rails anciens, au gré du jour qui tombe et de la nuit qui dort, au fil de tes seins nus, au fil de ton nombril, au fil de tes collants, après tous les mots que nous avons gâchés, nous ne parlons plus, Ève. Je n’ai aimée que toi, tu te souviens très bien, nous nous sommes nommés, moi, empereur, et toi, reine. Nous avons vu Paris et toutes ses toutes petites rues, ensemble, et nous nous sommes promis de partir dans le monde, même, dans n’importe quel monde, même d’aller à Disneyland ! Disneyland, tu te rends compte !

ÈVE. — Régner en reine et en empereur sur le même territoire n’est pas très gagnant ; je te croyais bon stratège. Tu peux retourner sur ton siège d‘auteur digne de calculer les stratégies des mots.
PAUL. — Je sais très bien jouer.

ÈVE. — Prouve-moi que tu sais perdre, et ne te défends pas.
PAUL. — Dis-moi à quoi tu joues, Ève. Silences.

ÈVE. — Nous devons faire une pause. Je ne sais pas ce que ça veut dire, j’ai seulement besoin de temps, de temps hors de notre lit, hors de tes feuilles blanches d’écrivain de théâtre que tu te vantes d’être, hors de ta main qui s’accroche à mes collants épais, depuis le début, Paul, depuis le temps de « comme avant », depuis que nous avons moins de vingt ans.
PAUL. — Non.
ÈVE. — C’est fini, Paul.

PAUL. — Non.
ÈVE. — C’est fini pour quelques semaines, au moins. Quelques semaines, Paul, quelques semaines, ce n’est rien.

PAUL. — Dis-moi combien de semaines tu partiras.

ÈVE. — Je n’en sais rien, Paul. Je partirai de toi le temps qu’il me faudra.
PAUL. — Dis-moi où tu partiras.
ÈVE. — Je ne sais pas. Je partirai, c’est tout, là où je l’ai rêvé. Je partirai en Irlande, quelque part dans l’Ouest, sur le bord des rivières, portée par la marée, je partirai à Clifden, au Connemara, dans le comté de Galway. Je partirai en Irlande mais toujours au soleil, et j’irai voir Rosslare. J’irai me perdre dans les neiges où aucun être humain n’a jamais mis le pied, en croisière au Spitzberg, ou avec les ours blancs à l’autre bout du bout du Kamtchatka. Ou bien j’irai plus près, je filerai sur l’Angleterre et sur ses cathédrales, je marcherai vers l’Allemagne et ses mille ans d’histoire, j’irai me recueillir sur les tombeaux d’Espagne et acheter des châteaux, j’irai en Italie, j’irai revoir Florence, où, quand nous nous aimions, tu découvrais mes seins et nous sentions nos corps, là, Florence qui m’a vue porter notre fille dans mon corps à ses premiers instants. Ce sera beau.
PAUL. — Tu ne partiras nulle part sans Louise.

ÈVE. — Tu sais très bien t’occuper de ta fille. Tu es née pour elle. Tu es né pour la nommer. Tu es née pour l’aimer, autant que j’aime son frère que tu n’as pas voulu. Tu t’en occupes très bien et je pourrais tout autant la voir crever, ta Louise. Silences.

PAUL. — Dis-moi pourquoi tu partiras.
ÈVE. — Mais je reviendrai, Paul. Je reviendrai, je te promets. Suis-je déjà partie sans être revenue ? Regarde, nous ne parlions plus, nous ne nous aimions plus, nous ne nous désirions plus ; tout ce que je faisais, c’était mettre mon manteau et acheter de la bouffe pour que les petits mangent et parlent d’autre chose que Papa et Maman qui s’engueulent toutes les nuits. Je passe mes jours au téléphone avec les firmes chinoises et les boîtes japonaises, et je passe mes nuits au lit avec tes ronflements et les pleurs des petits. J’ai besoin de temps, Paul.
PAUL. — Depuis que nous avons moins de vingt ans, Ève, nous avons le temps. Nous avons eu le temps pendant sept ans, sept ans, Ève, et nous avons le temps, encore pour toute la vie.

ÈVE. — Alors qu’est-ce qu’une semaine ou quelques unes de plus pour savoir si je t’aime et si nous mourrons ensemble ? Paul regarde l’heure à son poignet.
PAUL. — Nous nous aimerons ensemble.
ÈVE. — Je ne sais plus rien, Paul. Je vis avec toi dans un monde où je n’ai pas le temps de dire des mots d’amour, où l’amour se résume à «  sortir ensemble », où «  sortir ensemble » se résume manger vite fait sans regarder ce qu’on mange dans les yeux d’une viande morte, où la mort est encore un trop lointain concept qu’on indiffère, qu’on jette comme un mégot écrasé dans l’égout au milieu des feuilles mortes, comme sont jetées à l’oubli les amours des vieux de vingt ans comme nous qui n’aiment pas plus de sept ans. Je vis avec toi dans un monde où tous ceux qui parlent au téléphone, comme l’imbécile que je suis, parlent d’entreprises, de chiffres, de clients à attirer pour compenser les hommes que l’on perd, où les étudiants que nous avons étés ne savent pas lire un livre et ne parlent que de la note ou de l’année qu’ils auront, où les gens dans le métro ne savent pas profiter du temps simplement perdu dont ils sont les enfants, où les gens se bousculent parce qu’ils se croient plus riches, où les conversations sont toutes interchangeables dans les bouches des sept milliards d’êtres humains dans ce monde. Je vis avec toi dans un monde où prendre le temps d’écrire ne peut plus exister, où les carnets deviennent les déchets de l’humanité, où les déchets n’ont même plus la place d’être gardés en souvenirs, et où les souvenirs, ce n’est que dans la tête. Je vis avec toi dans un monde qui n’est pas fait pour l’espace d’une vie. Je vis comme tout le monde ; je ne mourrai même pas en particulier ; je mourrai en général. Promets-moi seulement, Paul, que si nous nous aimons encore, tu me laisseras mourir comme l’Ève que je suis. Si nous ne nous aimons pas, c’est la dernière exigence que je peux avoir de toi. Quand je reviendrai, Paul, soit nous nous aimerons, soit nous ne nous aimerons pas…

PAUL. — Ève, je t’aime.
ÈVE. — Je crois t’aimer aussi comme je t’ai toujours aimé, Paul.
PAUL. — Tu m’aimeras au retour, tu as besoin de temps pour réfléchir un peu. Silences.

ÈVE. — Voilà. Tu vas t’en sortir, Paul, tu sauras vivre seul. Tu m’aimes, et je crois t’aimer. N’allons pas nous cacher, Paul ; nous ne nous parlons plus, les rêves de notre couple s’envolent et s’ensanglantent, et je serai prête à partir par toutes les routes du monde pour ne pas voir notre amour crucifié par les quatre horizons. Vois les montagnes que nous avons gravies ; elles s’effritent.
PAUL. — Mais au retour, tu m’aimerais, et notre Louise de trois ans déjà sera heureuse, et son frère, aussi, et nous nous embrasserons, et nous pourrons aller à Disneyland, Ève !
ÈVE. — Oui, Paul, si je t’aime encore.

PAUL. — Je ferai des cookies pour toi, et tu les mangeras ; sois-en tout sauf malade ! Au retour, ce sera beau. Au retour, ce sera Noël. Au retour, les lumières de la ville s’illumineront ; les enfants achèteront des calendriers de l’Avent, ou nous en ferons pour Louise et son frère ; les ours dorés en chocolat dans leur couverture d’hiver se mangeront avec bonheur ; nous déambulerons au milieu des marrons chauds, des librairies des petites rues, et de la neige qui recouvre le monde de son silence où, pour un instant seulement, nous laisserons nos traces et ferons un manteau. Silences.
ÈVE. — Paul, il faut que je parte. Après, à mon retour…
PAUL. — Ce sera bien.

ÈVE. — Et si ce n’est pas bien ?
PAUL. — Nous ne mourrons pas ensemble : tu mourras, et je mourrai.
ÈVE. — Promets-moi d’être digne, Paul, comme je le suis aussi peu que je te suis cruelle, comme tu l’es, comme tu le seras, comme tu l’as été il y a sept ans, promets-moi.

PAUL. — Je te promets tout, Ève : je t’aime. C’est tout ce que tu auras à entendre, si tu veux.
ÈVE. — Laisse-moi repartir, Paul. Silences. À dans quelques semaines.

PAUL. — Je te laisserai, Ève. Quelques semaines, ce n’est rien. Ève se lève, montant l’escalier et finissant par disparaître derrière les lumières de la ville. Ce n’est même pas une cathédrale. Paul descend et sort.

HamsterNihiliste:
Avec élégance.

Quand tu liras ces mots, j'aurai quitté ce monde. J'aurai quitté le quai de la gare Saint-Lazare, j'aurai fermé les portes de Braque au Grand Palais, j'aurai abandonné les mendiants dans la rue, que nous réchauffions et qui comptaient sur nous. J'aurai pris le train que j'ai toujours voulu prendre, j'aurai ouvert les portes du ciel et des oiseaux, j'aurai laissé les couvertures, les bières, les hommes et les chiens seuls dans le froid de l'hiver. J'aurai fait de nos partirs de ma Gascogne natale à la Haute-Normandie mes plus beaux souvenirs, j'aurai quitté, déçu, désespéré, mais avec élégance, les portes en bois de ta maison qui se refermaient derrière moi, j'aurai laissé le silence à toutes les pages blanches qui racontaient l'histoire de ces gens-là qu'on rencontrait. J'ai laissé mes parents prendre le train avant moi pour qu'ils ne me perdent pas. J'ai laissé pour toi, bien couverts, sur le lit, les cartes des musées de Paris, des expos, et puis des trains avant qu'elles n'expirent et que les portes ne se referment. Je n'ai finalement déçu que ces quelques mendiants qui attendaient un Dieu et peut-être ton cœur. J'ai quitté les gares de Dieppe, Harfleur, Villequier, Paris Saint-Lazare, Lyon, Agen, Monsempron-Libos et de Castelnau-d'Estrétefonds. J'ai refermé la porte de ma vie derrière moi et j'ai jeté la clé, loin dans la mer du Nord. J'ai laissé mon âme à ton amour, aux restes des pauvres gens et amputés du cœur, enfin, un peu, au monde. Je t'ai rendue coupable, et triste, et cruelle, mais n'oublie pas, je t'aime. La porte ne m'ouvre plus et n'ouvrira plus jamais, mais la clé te reviendra, dans cent mille ans, rejetée par les jours, le monde, et la marée. Mon petit cœur vivait ; la terre tourne ; le monde bat.

HamsterNihiliste:
Voici un conte original. Je crois, à moins que ce ne soit plutôt une fable. C'est un court texte, qui, pour la première fois de mon expérience littéraire, a un message. C'est une forme particulière qui est créée pour ça. J'ai eu envie, comme ça. C'est comme si c'était pour des enfants.


La ligne verte
Nous sommes dans un pays au bout du bout du monde, dans des temps immémoriaux. Comme le veut la coutume, les verdicts des crimes les plus ignobles sont rendus en même temps, tous les mois, dans le plus grand tribunal de la capitale. Un soir, sept procès se terminent ; sept procès pour sept meurtres. Le meurtre est condamné par la peine de mort. Ce soir, les condamnés sont réunis, assis en ligne dans la salle des cent pas, couverte de dorures et bordée de fenêtres. L’énonciation de la sentence habituelle revient à l’un des sept juges et des sept bourreaux, en charge de chaque cas. Elle revient cette fois au juge d’un homme, tout frêle et tout fin, accusé pour avoir assassiné sa fille :

— Messieurs, depuis la naissance de notre pays, tous les hommes comme vous ont le droit de choisir comment la justice leur sera rendue. À la tombée de la nuit, votre futur bourreau vous emmènera, en uniforme, dans votre cellule vide de tout. Avant la fin de la nuit, un juge vous réveillera, et sera la seule personne à entendre le choix que vous ferez pour mourir. Demain, à six heures du matin, chaque juge et chaque bourreau ouvrira la porte et vous emmènera finir vos jours selon les méthodes et les armes qu’ici, nous présentons.

À cette évocation, le petit homme tremble. Ses doigts se raidissent, puis ses mains, puis ses bras, de plus en plus, à chaque instrument de mort lui est montré.

— Les sabres vous transperceront le cœur. Le taureau d’airain, placé sur un brasier ardent, vous enfermera et vous asphyxiera jusqu’à ce que votre corps soit brûlé de l’intérieur, faisant du son de votre mort un délicieux spectacle pour les rois et les juges. La vierge de fer se refermera sur vous et vous fera mourir de faim, de souffle, d’obscurité. La roue sur laquelle vous serez attaché dévalera les collines les plus raides et écrasera les membres de votre corps en tournant et en se brisant. Les petites cages en bois vous enfermeront dans leur espace étroit, et attendront d’être brûlées pour livrer votre corps souffrant aux flammes de l’enfer. Enfin, si vous voulez un peu voir la lumière du jour, les lacs profonds à proximité vous laisseront le temps de vous noyer, quand nous attacherons deux pierres de votre poids à vos pieds. Messieurs ; notre rôle est fini. Messieurs ; bonne nuit.


Le petit homme meurtrier de sa fille est blême et tremble encore de toute sa tête, de ses jambes, de son cœur. Son cœur bat plus vite que n’importe lequel pendant qu’on l’amène dans sa dernière cellule. Il a compté six propositions. « Peut-être qu’il y en a une pour chaque condamné, et que moi, le dernier, le septième, je peux ne pas en avoir. », se console-t-il. Dans cette cellule vide, sans fenêtres, sans banquettes, sans lavabo, à la tombée de la nuit, il hurle de terreur. Au fil des heures, ses petits bras et ses petites jambes se referment contre sa poitrine. Ils se calment, de lentement en lentement, et au milieu de la nuit, l’homme se recroqueville dans un coin tout au fond. À une heure avancée, alors que ses inspirations et ses expirations sont tout ce qu’il lui reste, le juge ouvre sa cellule. Il lui pose la question, et il lui répond d’un murmure. Le juge referme la porte. Le petit homme se relève alors. Il prend une très lente et profonde inspiration. Et puis, il se couche sur le sol, les deux mains sur le cœur, et il ferme les yeux.

Le lendemain, dès l’aube, toutes les portes s’ouvrent. Chaque bourreau et chaque juge entre auprès des accusés avec, dans ses mains, un beau coffret en cuir présentant, pour unique contenu, une seringue couverte de dessins élégants et de couleurs rares. Dans la septième cellule, celui qui était père est toujours couché, immobile. Les deux hommes l’examinent, étonnés ; il ne respire plus. Le bourreau, sa seringue et son réceptacle à la main, s’inquiète :

— C’est comme s’il avait délibérément arrêté de respirer… Pourtant, c’est ce matin qu’il devait mourir ; et il n’aurait pas eu plus mal. Qu’avait-il donc choisi ?

Le juge reste au silence, tandis que dans les six autres salles, chaque condamné, doucement, laisse son bourreau tenir son bras. À la même seconde, chaque seringue est enfoncée dans chaque bras et libère, sans un cri, un liquide létal qui coule dans les veines. Chaque condamné lève les yeux en hauteur, avant de les fermer et de se laisser mourir en un instant si doux. Tandis que le bourreau  du père s’impatiente du silence du juge, tous les morts sont ramenés hors de leur cellule, et les portes se referment. Le juge répond alors :

— La pensée.

HamsterNihiliste:
Quand sur mon petit carnet manuscrit, j'écris des petits textes suffisamment travaillés et que j'en suis fier, je vous les offre publiquement. Je vais le réutiliser. L'alexandrin est l'inflexion naturelle de la langue française, et j'en use très fréquemment. Il s'avère que tout ici peut respecter le rythme naturel de l'alexandrin, si un acteur peut se l'approprier particulièrement et bien sûr théâtralement. Je crois que je vais lui donner une forme de poème. C'est un peu mon premier poème.


Respirer
J’aimerais respirer. J’aimerais… entendre les mouettes.
J’aimerais… prendre un train… loin dans la mer… du Nord.
J’aimerais… voir la neige… tomber dans les… jardins.
J’aimerais… boire un thé… un soir d’hiver… tout seul.
J’aimerais… travailler… et écrire, jour et nuit. J’aimerais… entendre… les petits pas… d’une fille.
J’aimerais… sur un banc… me poser puis… plus rien.
J’aimerais… des images… Jardin des Plantes… Il pleut.
J’aimerais… tout sentir… son corps nu… qui est parti.
J’aimerais… le silence… le silence, et puis.
J’aimerais… rattraper le temps et je suis fou.
J’aimerais que le vent se lève et que je tente de vivre.
J’aimerais… j’entends les mouettes. J’aime… je vis… je respire.

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