Bonsoir !
Voici, en cet hiver tant attendu, avant de commencer mon projet
Memento Mori, Memento Vivere. - remerciements à Wolf pour les droits d'auteur sur la signature - la première partie d'une nouvelle qui date déjà. Je l'ai commencée à la fin de l'été, je n'y ai pas touché pandant une certaine période, alors, de peur qu'elle stagne, je livre une première partie. C'est une longue nouvelle, mais il s'agit de quelque chose de parfaitement légitime puisque sur un ton léger et parodique je parodie les codes de l'heroic-fantasy. L'on y trouvera donc des stéréotypes elfiques et emphatiquement héroïques, une princesse qui ne se fait même pas capturer, de la magie divine, des armes de mêlée gemmées, des distinctions de classe, ainsi qu'une liste non-exhaustive qui me remet en question par rapport à mon statut d'ex-joueur de WoW.
*
•Un peu de fantaisie
L’aube à la lueur des espérances fleuries aux matins pacifiques du royaume d’Yÿsœndrägr faufilait ses doigts fluets fascinant les paladins emplis de gloire et de justice pourfendant les ténèbres par leurs lames en adminium forgées dans la roche de cristaux de thorium, les mages dont les flamboiements mystiques contribuèrent aux victoires de la Quatrième Bataille de la Plaine des Artisans, les archers que la grâce aérienne et l’agilité imprévisible innée de leurs corps promulguaient au rang d’Élus dans la Guilde des Travailleurs de Plumes, les elfes de la Plaine qui usaient du mana hérité de la quatre cent-deuxième divinité du Vent mieux que personne, ainsi que les autres qui ne faisaient pas partie de l’Élite, à leur grand chagrin. Leur condition sur laquelle le Roi, les conseillers, les paladins appartenant à l’Élite de la Grâce mise en exergue par l’héroïsme que leur conféraient leurs gemmes de cristal, fermaient les yeux comme les avait fermés Ælexshärtrza la Reine Suprême de la flamboyante cité capitale d’Hyrle-Urllow pendant la fâcheuse posture du peuple humain, fut tant représentée par le Troisième Humain de la Providence dans le troisième cycle, chassé injustement de la cité, dont les derniers mots ornent encore le colossal portique d’or pourpre aux portes de la ville.
Ce fut au tour du mythique héros du royaume de lire l’inscription, s’avançant avec la solennité du Prince d’Agahür lorsqu’il parcourait la nef de la Cathédrale d’Arthanc s’inclinant sous la lueur de la paix d’antan.
Nous reviendrons. Nous reviendrons et nous serons des millions, lut-il.
C’est dingue, ça me rappelle quelque chose. Mais quoi ? entendit-on de la voix cristalline de Zödæ résonnant si souvent de son entière douceur sur l’autel du Temple elfique des Lunes Perdues.
Zödæ était une elfe de l’Azur née dans les derniers feux de la Guerre des Temps Immémoriaux. Ses cheveux blonds ne trouvant d’égal que dans son esprit triomphaient des cœurs de toutes les races humaines, elfiques, insurgées, hyalennes, mais jamais des nains ni des gnomes qui n’avaient dans leurs pics perdus pour seule compagnie que leur caleçon d’obsidienne et leur bière à la main. Princesse de la contrée lointaine d’Ælyn, elle brillait dans l’usage éthérien du mana conféré par les quatre cent-quatorze divinités en lesquelles elle croyait, ce qui n’était pas toujours réciproque.
Mais c’est pour le jeune glorieux héros Lynken que son cœur s’envola tel un rougeal phénixien brumeux parcourant la Plaine Azuréenne au crépuscule des déesses, il y a douze ans humains de cela. C’est en l’an 722, le deuxième jour de Solaris du calendrier humain, que Zödæ et Lynken scellèrent leur amour sous la bénédiction du soleil et des Lepidopteræ pourpre-argentés.
Lynken le descendant de la noble famille d’Atrëæ régnant depuis quatre cycles sur le royaume d’Yÿsœndrägr, était un homme, quoi qu’en puissent dire ses longs cheveux blonds, son rouge à lèvres et son Rimmel, qui lui valurent d’être maintes fois comparé au charisme sexuellement ambigu d’un elfe de sang de la contrée lointaine de Quel’Thalas, mi-elfe du Feu mi-humain. Maniant comme personne l’arc à flèche unique, technologie avancée recherchée durant trente-deux cycles d’années par le peuple hyalenne contribuant à sa renommée mondiale, car personne n’était assez ridicule pour user d’une telle arme, Lynken était tout aussi fort pour s’enorgueillir d’avoir triomphé du mal par quarante-deux fois et pour prononcer des maximes vides de sens que l’écho chantait à travers l’éther mais que personne au monde ne comprenait.
Lynken accompagné de son arc solaire à flèche unique en hêtre incrusté de pyrite et de la main douce de son amante franchit les portes de la capitale. La magnificence des colossales sculptures du peuple humain ornant la solennelle entrée d’Hyrle-Urllow mettait à l’épreuve son sens de l’art et de la parole même.
- Waouh. C’est beau, dit-il afin de prononcer à juste titre de sa juste valeur une juste phrase vide de sens.
Mais enfin, Lynken, tu es déjà venu ici, lui souffla d’un ton aussi aimant que la douceur de la lune son éternelle amante.
Chut, lui murmura-t-il pour que le lecteur n’entende pas, c’est pour le quota de phrases débiles à remplir dans un roman d’heroic-fantasy. Maintenant, contente-toi d'acquiescer que mon ego puisse être satisfait, et avance avec moi sous les acclamations de la foule en délire qui n’attend que nous.
Oui, mon amour, ma vie. Après tout je suis une princesse blonde adjuvante du héros.
Et tandis qu’ils marchaient sur le ponton de pierre lisse blanche doublé du tapis pourpre réservé aux héros des Sept Royaumes, résonnaient des hurlements derrière les murs adossant la statue du Septième Commandeur de la Légion d’Argent.
Le Héros incarne notre seul espoir ! Le héspoir incarne notre seul eros !
Non, là, tu t’embrouilles, mec, entendit-on de la voix d’un second Garde de l’Élite.
L’Élite n’autorise que de droit exceptionnel de s’exprimer tel ce que vous dîtes.
Sans avoir fourni de traduction de ses paroles prononcées à l’instant, le Roi Suprême Daphn Wÿrnm Yensen II recouvert de sa cape en peau rare de loup blanc des Montagnes Septentrionales vendue à prix d’or brandit sa lame royale de diamant massif au pommeau de jade extraite de sa main des mines de la Gloria. L’ouïe du peuple résonnait du bruit du diamant tranchant la jonction dorsale de la tête et du corps, tandis que la tête désormais silencieuse d’un Garde de l’Élite poursuivait sa course jusqu’au trottoir de la cité.
Oh, une tête, s’aperçut Lynken.
À ces mots que personne n’entendit, le Roi accourut dans la direction de l’elfe du Feu triomphant, le postérieur face à la statue du Commandeur à genoux sur tapis.
Ô Grand Maître Vénéré Dont La Lueur Suprême S’Étend Par Delà La Lueur Du Firmament Divin, se prosterna le Roi lui-même.
Alors, déjà, tu me diras où t’as appris l’art de la lèche, et ensuite, quitte à continuer là-dedans à te ridiculiser devant nous-même, couche-toi à mes pieds et lèche-les, réagit un Lynken offusqué de la scène.
Non, non, quand même pas, y’a des limites, oh ! se releva Daphn Wÿrnm Yensen II le Roi Suprême de la flamboyante cité capitale d’Hyrle-Urllow en dépoussiérant sa tunique à torsades d’or et de lapis lazuli. Le Conseil de Garde de l’Élite a décidé la nécessité de votre intervention. Ainsi que celle de votre, hum, là, votre truc.
Regarde Lynken, il a besoin d’être ridiculisé et puni par nous-même, c’est-y pas mignon ? sourit Zödæ, offusquée mais prenant un malin plaisir à révéler grâce à sa puissance éthérienne le caleçon à fleur de sa Majesté Daphn Wÿrnm Yensen II.
Donc, vous avez besoin de nous pour quoi, au final ?
Le Mal a commencé à vouloir étendre son empire au loin des frontières des terres brumeuses d’Ysengnärkl.
Le peuple fut abasourdi au point que cinquante-trois pour cent de la population assistant autour à la cérémonie publique tomba en syncope.
Les frontières des terres brumeuses d’Ysengnärkl ? Mais c’est à cent deux géopades du royaume ! s’insurgea Lynken tout en précisant au lecteur ignorant que les géopades sont décidés comme étant des unités de mesure de cet univers incongru.
Certes, mais nous ne tenons plus à prendre de risques inconsidérés en laissant le Mal s’approcher trop près de nos terres et notre population, répliqua le Roi.
Mais il n’y a rien à plus de vingt-trois géopades d’ici dans la direction d’Ysengnärkl !
Soumettez vous au silence. Je suis le Roi de ce Royaume.
Cependant c’est toi qui étais à deux doigts de me lécher les pieds à l’instant à peine.
Certes. Mais, il n’empêche que vous deux êtes les héros de ces terres, élus par les divinités pour chasser le Mal par votre puissance incommensurable. Vous obtiendrez donc notre reconnaissance éternelle si vous consentez à accomplir la quête qui vous est demandée.
Encore ?
Il faut croire, rajouta Zödæ. Qu’est ce qu’on fait ? On accepte ? Parce que ça fait quand même loin, on s’éloigne un peu de la quête principale, je pense.
Nom de la soixante-quatorzième divinité de l’Eau, tu penses ! s’écria Lynken. Hum. Trêve de sérieux. J’en ai un peu marre de toutes ces quêtes annexes. C’est quoi la récompense ?
15 000 XP, armure de pyrite royale, soutien-gorge orné, flèche unique de basalte, baguette de mana prézorkienne, 200 000 Rubis.
Ils s’émerveillèrent.
Nom de la quatre-vingtième divinité de l’Azur, ça c’est du stuff ! s’écria l’elfette.
Ah ça, ma petite dame, c’est pas des quêtes de lopettes ! •Accepter. •Refuser.
Lynken et Zödæ reprirent en main leur héroïsme et leurs armes, parés de leur meilleur équipement gemmé d’obsidienne et d’or pourpre, acceptèrent leur quarante-troisième quête et partirent en direction des plaines mortuaires, des horizons verdoyants, des océans marécageux jusqu’aux impénétrables terres oubliées d’Yÿsœndrärg desquelles personne n’était encore ressorti.
On va pas me faire savoir que je suis le seul héros qui peut triompher du Mal dans ce royaume de treize millions de justes paladins, de gentils elfes efféminés, de beaux humains blonds aux yeux blonds, de méchants orc-garous, de gobelins kaki maîtres dans l’art de la copulation avec les trolls, de forgerons et joailliers émérites, ainsi que, tiens, le temps que je parle, nous sommes déjà arrivés.
Déjà ? s’étonna Zödæ qui n’avait subi les diatribes de cette ignominie que depuis le temps incroyablement long d’une minute.
Oui, mais, tu ne diras rien, j’ai speedhacké, de plus c’est une des incohérences de cet univers.
Le nom de la zone inconnue s’afficha en caractères gothiques ambrés : Le Bourbier de la Groupière, tandis que la carte se dénudait de son brouillard de guerre.
Mais ils pourraient pas nous sortir des noms de zones qui veuillent dire quelque chose, des fois ? s’insurgea Zödæ.
Tout a une origine. Les Tomes Elfiques de la Bibliothèque des Jours Incendiés transcrivent les derniers mots du Deuxième Humain de la Providence, qui, sombrant dans la folie au point de parler aux Gavials des Ombres, leur adressa ses mots dans son dernier souffle de haine envers la cité : « J’ai quitté le groupe hier. »
Mais, mais il a dit « le groupe hier », c’est masculin ! Le nom de la zone est féminin, ce n’est pas logique !
C’est une parodie d’heroic-fantasy, on a jamais dit que ça devait être logique.
Ah oui, je suis un femme, c’est vrai, se soumit-elle.
Et ils marchèrent, et ils marchèrent, au milieu des Crocodylæ blancs, des Hirudinés des sables, des Élémentaires et des Nénuphars sporadiques, affrontant des dangers incommensurables, risquant jusqu’à leur vie et leur mort, mais triomphant toujours grâce au divin pouvoir de l’amour et surtout aux coups de flèche unique dans les membres des ennemis qui s’y offraient.
Et tandis qu’ils traçaient dans la fange leurs victoires héroïques, les forces noires du Mal poursuivaient leur course en direction de la chute d’Yÿsœndragr. Désormais loin à trente géopades de leur terre natale qu’était les Quatre Premiers Royaumes régis par le pouvoir exécutif d’Hyrle-Urllow, les deux élus des déesses amoureux sous la lueur ardente des feux du crépuscule courraient jusqu’à rompre leur force vers l’horizon de la Mer de l’Eau saillante des âmes perdues.
Je commence vraiment à me demander si ça a un sens, haussa les épaules Zödæ.
Un quoi ? perdit certaines connexions de son organe cérébral Lynken.
Un sens, d’autant plus quand je vois à quelle sauce nos verbes introducteurs sont placés, se couvra-t-elle le front avec la paume de la main.
Un sens ? Mais qu’est-ce que c’est ?
Oh, je sais pas trop.
Est-ce que ça a un rapport avec l’Eau saillante des âmes perdues ? demanda-t-il afin de fuir ce sujet qui n’avait plus de rapport qu’avec une œuvre précédente dont on ne doit pas prononcer le nom. Je sais pas, ça ressemble à « océan ». Un peu.
Au fil de ces débats à l’immense portée métaphysique, l’énigmatique silhouette noire horrifique se dessinait à l’horizon, dépassant la vision de la mer au calme inébranlable dans sa force naturelle face à laquelle personne ne pouvait rien. Il marchait en direction de Lynken et Zödæ dans un rythme épique. Ils marchaient en direction du Mal dans un rythme épique.
Du Mal ? s’étonna Lynken à mi-chemin, à la nage sur l’Eau saillante des âmes perdues.
Non, on a dû mal lire. C’est théoriquement impossible que l’on croise le mal à mi-chemin au hasard, sans aucune armée ni solennité ; nous sommes les héros et il est le méchant, il périra par l’épée dans un cri héroïque médité de nous deux.
Ils avançaient chacun au rythme d’une musique épique nommée The Day Before The Fight Between the Good and the Evil. Ils se croisèrent, à la nage, parce que le Destin l’avait écrit ainsi.
Mais ils ne firent que se croiser. À peine trois décanes, ou si peu, plus tard, ils rebroussèrent chemin.
J’ai un mauvais pressentiment, frissonna Lynken.
Par les douze divinités de la Trinité, mon aura sent au loin les émanations maléfiques qui rendent notre royaume comme à feu et à sang, prédit Zödæ de sa voix sensuelle ayant si souvent déclamé les Hymnes de la Terre sur l’Autel d’Yÿsœndrägr.
L’aura des ténèbres prit les yeux de la belle elfe de l’Azur. Les pouvoirs célestes des fées et des déesses pénétrèrent l’épée divine du héros.
Ainsi, c’est vous ! Je vous attendais, Lynken et Zödæ, jeune héros de la prophétie, et jeune princesse destinée, je n’ai besoin plus que de vous pour ressusciter mon Maître !
Le Seigneur du Mal Incarné n’obtint point de réponse.
Offusquez-vous, par les esprits des Ténèbres Emprisonnées ! Je connais votre nom alors que je ne vous ai jamais vus !
C’est normal, c’est la magie, dégaina-t-elle sa Cime de Dévotion Crépusculaire au mana éthérienne.
Mais, vous voulez dire, que vous n’êtes pas un PNJ ?
Non, Lynken. Je suis ton père.
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Les plans de la " deuxième partie " sont prêts depuis le début, j'ai choisi cette division uniquement pour aider au confort de la lecture
et ne pas me prendre pour PdC. N'hésitez pas à commenter, à conseiller, ainsi qu'à jeter un œil sur ma première nouvelle du concours,
Deus Sex, qui est déjà publiée mais que je posterai sur cette bibliothèque à la fin du concours.
Bonne lecture, à bientôt !