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Errements Poétiques - [ Poème : Août IV ]

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Synopz:

Song Of Storms (Concours écriture)
Quelques notes gémissaient dans le lointain, plaintives. Mon nom était Vaati et je voulais m’approcher. Alors que j’avançais, le ciel semblait se couvrir à vue d’œil. La mélodie continuait, triste et résignée. Comme un appel lancinant, d’une détresse infinie.


Fragile enfant,
Petit Hylien
Qui a parcouru,
Monts et déserts,
Tombeaux et châteaux.
Puis qui a vu
Sept années,
S’envoler,
Disparaitre ?

Devenu Héros,
Sauveur du peuple.

Poids immense,
Pour une tâche trop rude.
Esprit immature,
Dans un corps trop étranger,
Égaré dans un monde
Trop dur ?
Acceptant le sacrifice
Pour les yeux,
D’une tendre altesse...


La musicale litanie continuait, toujours plus désespérée, plus grise. Vacillant parfois mais se reprenant toujours, telle une froide bougie soumise à un vent impétueux. J’avançais, oubliant un à un tous les fondements de mon être. Une fine pluie se mit à tomber, mais je me montrais incapable de la sentir.

Adulte nouveau-né,
Maladroit et chancelant
Que déjà parti,
Vers de nouvelles contrées.
Quelques sages à délivrer
Sans réfléchir et penser.
Poussé par une
Tonitruante et cruelle
Destinée.

Arrivé au bout
De l’éreintante quête.

Toujours pas le temps,
De la joie ou de l’allégresse.
Non, juste avancer.
Délivrer l’aimée
Des griffes du malin
Et espérer.
Puis finalement...
Amour impossible,
Devoir trop obstiné

La fine pluie se transformait peu à peu en une monstrueuse tempête, ralentissant encore ma progression. Pourtant, je réussis enfin à atteindre la source de la mélodie. Une clairière touffue. Et c’est là que je le vis. Un jeune garçon, à peine plus âgé que moi, tout de vert vêtu, soufflant doucement dans un ocarina aussi bleu que ses yeux. Il semblait désespérément triste, vidé, détruit.

La décision
De la princesse,
Pertinente et nécessaire.
Fut rapidement
Plussoyée
Par le bon sens.
Cœur meurtri
Le héros
Se résigna.

Pas de toit, pas d’amour
Destin rieur et cynique.

Alors les amants
D’un jour
Se quittèrent
Chacun vers
Un coin
Du temps.
Ni cérémonie,
Ni gratitude.
Juste la solitude.

Héros toujours, toujours solitaire...

C’est lui qui faisait tomber cette pluie drue, lui qui illuminait le ciel d’éclairs. Cette tempête irradiait sa tristesse et son malheur. Et mon regard tomba sur ses mains. Ses veine étaient entaillées, la musique ralentit doucement, puis s’évanouit. Le jeune garçon tomba à terre, l’orage cessa. Une larme roula sur ma joue. Le besoin d’exterminer les hommes qui avaient conduit ce jeune garçon à la mort me submergea. Il n’aurait pas du finir seul, peiné. Les hommes ne méritaient pas de vivre. Voilà ce que je pensais alors que je m’éloignais de cette clairière, larmes aux yeux. Je n'imaginais pas que ce souvenir me suivrait durant toute mon immortalité...

Synopz:
Photographie
"Un bout
De souvenir
De réalité
L'image
Cent fois
Regardée
D'un présent
Déjà oublié.
Perdu, disparu.
De l'instant
Ne restent que
Quelques traits,
Quelques rêves
Que le temps
Aura bientôt
Enfoui, égaré... "

Synopz:
Révolutionnaire Anonyme
Je combats. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire cet état de fait. Mon action est tout simplement réduite à la concision, à la pureté la plus extrême. Je suis là, une âme parmi des milliers d’autres… Je frémis à la simple idée de ce que nous sommes en train de réaliser, tous ensemble. Je pare un coup mortel, inspire profondément. Je ne suis pas seul, je ne combats pas seul. Nous vibrons tous au même rythme, tous unis sous la même bannière, tous assoiffés de justice. Le peuple du petit royaume d’Ysalf s’est enfin soulevé  après tant d’années de disette, de brimades, d’oppression et de mépris des dirigeants. Je pense et vis au rythme du combat, de mon combat, et de celui de tous les autres. Un autre membre de la garde royale tombe sous mes coups : je n’ai aucune expérience mais, contrairement à lui, je me bats avec ardeur, envie, rage et passion. Je saute encore, esquive, occis une nouvelle fois… Rien, rien n’a plus d’importance que cette lutte interminable ainsi que la cause pour laquelle je me bats. Sans aucune concertation, sans aucun conciliabule, le peuple s’est rebellé, bien décidé à faire tomber le souverain qui l’a tant opprimé. Finis tous ces jours sans repas, ces impôts incessants, cette tension permanent qu’on lisait sur les visages. Je repense à ces seigneuries arrogantes qui se permettaient d’exiger des populations des sommes exorbitantes et des sacrifices injustes. Ces seigneurs bourgeois ne vivront plus aux dépens du peuple, plus jamais. Mon bouclier se relève juste à temps pour bloquer une lame au niveau de mon cou, je riposte et achève mon assaillant d’une botte aussi flamboyante que le permet mon manque d’entrainement. J’ai cessé de compter les coups fatals dont je n’ai réchappé que de justesse tant ils ont été nombreux depuis le début de la bataille. Je ne pense à rien d’autre qu’à ce monde que nous allons changer, rebâtir. Je sens l’énergie sauvage qui émane de tous ces gens qui luttent, qui y croient, cette énergie m’anime, me soutient sans relâche. Elle me fait tenir debout, attaquer encore et encore… Je ne me suis jamais senti aussi fort, aussi vif, aussi intensément en vie. Quelle ironie du sort que frôler la mort soit le meilleur moyen de sentir vivant. Et tout à coup, là, je la vois, cette fente, fulgurante. Je la vois filer droit vers mon cœur. Mortelle. Je relève mon bouclier, prêt à me défendre, effectuant une énième fois un geste inlassablement répété depuis des heures pour protéger ma vie. Je me rends compte de mon erreur. Une seconde trop tard. Le coup est trop évident, il sonne faux. Il vise directement le bouclier, comme si celui-ci n’existait pas. L’épée découpe mon bouclier en deux morceaux. Littéralement. Et dans le même élan, me transperce le cœur. Je sens la lame perverse et insidieuse tourner et se retirer doucement. Une lame des anges, une lame des terres du Nord… Une lame enchantée qui peut tout trancher selon la volonté de son porteur. Je n’arrive même pas à avoir mal. Je m’écroule au sol, ma chute me semble durer des siècles. Je n’ai pas peur, c’est presque ça qui est terrifiant. Je suis juste apaisé, heureux, paisible. Car je sais que je tombe mais que d’autres sont encore là, debout. Je sais qu’ils lutteront tous jusqu’à la mort si c’est nécessaire. Mais je sais qu’ils y arriveront, je le sens, je le sens au fond de moi. Le magnifique élan qui m’a permis de relever la tête et de lutter vibre encore. Je ne suis qu’un parmi tant d’autres de ces hommes qui se battent. Un inconnu, un anonyme, tout aussi acteur de la révolte que les autres. Je pars donc le sourire aux lèvres, le fracas de la bataille s’éloigne autour de moi. J’ai le temps de voir le visage de mon agresseur et j’ai mal de voir qu’il a agi à contrecœur. Mais il est trop tard maintenant. Un goût métallique emplit ma bouche, ma vue s’assombrit lentement. Je lève le regard avec difficulté toussant et crachant un sang noirâtre. J’entrevois une grande femme à la peau blanche et pâle, altière, vêtue d’une ample robe noire d’où dépassent deux longues ailes sombres. Ilya, déesse des morts bienheureux, celle qui prend et ramène à l’éternelle demeure. Je souris et elle répond en faisant de même. Elle se penche vers moi et me murmure à l’oreille :

- Tu t’es vaillamment battu. Comme tous ceux des tiens qui sont tombés aujourd’hui. Ferme donc les yeux, abandonne-toi au repos. Je t’emmène avec moi, l’éternelle citée t’attend, toi et tes frères…

Je l’écoute. Mes yeux se ferment doucement, je repense à cette fille… Et puis, c’est fini. Plus rien n’a d’importance. Je souris. Je meurs. J’avais dix-sept ans.     

Synopz:

La Porte du Paradis
"Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et c'est toi, c'est toi qui apparaît au seuil.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
C'est toi qui es là, c'est toi qui m'accueilles.

Plus d'horreurs, tu sais, j'en ai trop vu
Plus de peurs, tu sais, j'en ai trop eu.

Me laisseras-tu entrer dans ta vie,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Je m'abîme dans l'océan de tes formes
Je brûle de froidure, et je vois mes sens
Qui, à peine éveillés, se rendorment
Consumés par ta simple présence...

Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Je t'entrevois, belle, fugitive et éthérée.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et tombe de te voir si libre, si espérée.

Ni départs, ni pleurs, mon âme sœur
Ni mort, ni malheurs, j'en ai trop peur.

Me laisseras-tu m'asseoir ici,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Oh, je meurs, je meurs de toutes façons déjà
A sentir que tu es trop loin, trop loin de moi,
Que la vie paraissait plus belle quand tu étais là
Je n'ai jamais attendu personne d'autre que toi...

Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Je me demande si tu n'es pas juste un rêve.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et tu t'envoles, et tu me prends, m'enlèves.

Tu sais je ne peux plus ressentir la haine
Mais j'ai tellement, tellement de peine.

Me laisseras-tu voir ce que tu as choisi,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Je suis là et te regarde, te dévore, t'admire
Toi qui es si attendue, si désirée, si forte
Et je me demande ce que sera l'avenir :
M'ouvriras-tu ton cœur, m'ouvriras-tu la porte ? "

Synopz:
Frémir.
Partir.
Au point du jour ?
Pour toujours ?
Oh, doux désir.

Plus de caprices immatures.
Rien que la route qui murmure...

Que la nuit est belle et froide
Que ta peau est pâle.

Sentir.
Que le jour vibre ?
Que le chemin est libre ?
Oh, brillant avenir.

Plus de haine et de mépris.
Juste mon cœur qui frémit...

Si fracturée est mon âme,
Elle est si frêle, si loin.

Découvrir.
Le vrai départ ?
Le poids du hasard ?
Oh, ce que je pourrais dire.

Voir ce monde dont on m'a parlé,
Laisser mes sens y goûter...

Que pourrais-je alors dire,
Une fois vieux et usé ?

Mourir.
Voir ce que l'on a à souffrir,
Si s'en aller, c'est périr.
Oh, je peux déjà le lire.

Sentir une dernière fois,
La chaleur de la vie en moi.

Me dire que je suis parti,
Et que j'ai compris ?

Partir...

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