Aujourd'hui (enfin, récemment il y a quelques jours), j'ai vu
We need to talk about Kevin. Il s'agit d'un thriller dramatique britannico-américain, coécrit et réalisé par Lynne Ramsey. Le film est sorti le 2 septembre 2011 et est une adaptation du roman homonyme de Lionel Shiver. Au passage, le film a été présenté au festival de Cannes en 2011 dont il ressorti sans aucune récompense, ce qui peut s'expliquer vous allez voir...
We need to talk about Kevin raconte le parcours chaotique de Kevin, enfant perturbé et difficile et entretenant des relations difficiles avec sa mère et ce jusqu'à un final tournant au drame. La mère de Kevin est introvertie, mal dans sa peau, et semble de pas aimer son fils qui le lui rend d'ailleurs bien. En gros, c'est une "mauvaise mère" ; et encore, c'est un euphémisme car certaines scènes sont
à la limite de la maltraitance physique. Mais peut-on totalement jeter la pierre à cette mère ? Et c'est là que le film devient intéressant.
En effet, le film se divise en deux trames temporelles. Une trame au présent, après l'évènement dramatique, où l'on suit la mère de Kevin qui vit un cauchemar éveillé, rejetée et ignorée par les habitants de son patelin, voir même agressée. En résumée, elle est devenue une indésirable, une paria.
La seconde trame quand à elle, est la trame du passé retraçant la vie proprement dite de Kevin, de sa conception et sa naissance, jusqu'au drame, en passant par son enfance et son adolescence.
A partir de là, on peut avoir deux grilles de lecture du film. La première, la plus simple et celle qui a fait que ce film a été critiqué à sa sortie, est que Kevin est devenu psychopathe à cause de la maltraitance et du peu d'affection qu'il a reçu de sa mère durant son enfance. Mais comme je l'ai dit plus haut, peut-on réellement jeter totalement la pierre à cette mère et cette interprétation n'est-elle pas trop simpliste ?
En effet, on peut avoir une seconde interprétation du film plus intéressante selon moi. En effet, si on fait attention à la construction des deux trames temporels, on remarquera que les scènes du passé interviennent à des moment où la mère de Kevin se perd dans ses pensées. De plus, dans ces scènes du passé, la mère de Kevin est toujours présente. Ce qui laisserai penser que ces scènes sont des souvenirs de la mère de Kevin. Or, un phénomène bien connu en psychologie est que, plus on repense à un souvenir, plus on le modifie et cette modification dépend aussi de notre état d'esprit au moment où se remémore ce souvenir. Ces scènes du passé ne seraient-elles donc pas le reflet de la culpabilité
a posteriori de la mère de Kevin ?
De plus, on remarquera que dans ces scènes du passé, le père de Kevin est quant à lui assez peu présent et lorsqu'il est là, Kevin a envers lui une attitude radicalement différente de celle qu'il a envers sa mère (il devient gentil, souriant, attentionné...). Et lorsque la mère de Kevin tente de parler à son mari des difficultés qu'elle rencontre avec leur fils, celui-ci les minimise, dit qu'elle exagère, voir même fini par perdre patience et dire que c'est elle qui a un problème.
Vous l'aurez compris,
We need to talk about Kevin est un film psychologique sombre (âmes sensibles, s'abstenir) qui retrace le parcours d'un enfant psychopathe, et ce sans apporter de réel réponse sur l'origine de la psychopathie de Kevin ni de ses actes.
Bref, si vous aimez les thrillers, les drames et que la psychologie humaine vous intéresse, ce film est intéressant à regarder.
Pour terminer, je vous laisse avec une vidéo du PsyLab qui explique le film sans doute mieux que moi mais qui spoil la fin (attention, vous voilà prévenu). Et dont je me suis aidée pour rédiger ce post.