Chiotte. Chaque fois que je vois un bon film, j'oublie de prendre le temps de dresser l'éloge qu'il mérite. L'heure est venu de rattraper certains retards, et j'vais commencer par évoquer une œuvre qui m'a agréablement surprise. Je parle de l'Orphelinat de Juan Antonia Bayona.
Je vais être honnête: ce film ne m'intéressait absolument pas, à la base. Les films d'horreurs/épouvantes ne m'apportent pas vraiment ce que je cherche dans le cinéma, alors je passe souvent outre, et on m'avait de plus affirmé qu'il n'était pas du genre flippant du tout. J'avais donc dans l'idée une de ses oeuvres macabres tiédasses comme on a souvent voulu m'en montrer. Mais l'amie qui avait le DVD tenait vraiment à le regarder, et y avait rien d'autre à faire, alors j'me suis laissé aller.
Bah je ne l'ai pas regretté. L'Orphelinat est une oeuvre vraiment bien construite, dans laquelle j'ai cru reconnaître l'influence de l'un des producteurs, le célèbre Guillermo Del Toro (le Labyrinthe de Pan). Alors, déjà, qu'est-ce que ça raconte?
L'histoire d'une ancienne pensionnaire d'un orphelinat qui décide de récupérer le bâtiment pour y vivre avec son mari et son fils de sept ans, Simon, et pour y accueillir des enfants handicapés. Oui mais voilà, comme tous les bâtiments récupérés à de plus ou moins louables attentions dans un film d'horreur espagnol, l'orphelinat renferme de lourds secrets. Ajoutez-y une mère qui cache des choses à son fils, lequel a tendance à se faire pas mal d'amis imaginaires, et une vieille femme étrange qui fait des choses bizarres et bruyantes avec une pelle dans la remise, un gosse avec un sac sur la tête qui semble hanter le coin... Et bien sûr, une disparition qui provoque la panique.
Le scénario, difficile à résumer sans spoil, est très bien monté et mis à l'écran, avec certaines scènes qui vous prennent bien aux tripes et des bouleversements intéressants; la caméra est tenue par un vrai artiste, certains plans sont de vraies merveilles qu'un amateur du genre ne pourra qu'apprécier; le jeu des acteurs, et en particulier celui de l'actrice principale, Belèn Rueda, qui joue Laura, la mère de Simon, est vraiment admirable, j'ai souvent été très agréablement surpris. Si au niveau horrifique, un spécialiste des grosses frayeurs risque de ne pas trouver ses frissons bien-aimés, il y a toutefois une atmosphère particulière, mélange d'émotion et de macabre, qui ressort du film et lui donne son charme étrange. Musicalement, je n'ai pas été plus marqué que ça, ce n'est pas bien différent d'un son aux accents Burtoniens, en moins marquant... Eventuelement, je pourrais comparer à l'ost de Don't Starve: agréable, qui mets dans une certaine ambiance mais ne trasncende pas spécialement.
En résumé, c'est un très bon film, aussi bien sur le plan technique que sur l'émotion: je le catalogue dans les réussites, donc, et je le recommande à ceux qui n'y cherchent pas une frayeur à se faire.