J'ai trouvé
Metroid Dread à 40€ et c'est le prix max que j'étais prêt à y mettre.
Je l'ai fini en 12h et 81% d'objets récoltés (j'aime prendre mon temps).
Je précise à toutes fins utiles : j'ai fini tous les
Metroid jusqu'à
AM2R mais j'ai arrêté après ça, et je n'ai pas non plus fait
Hunters sur DS.
Je vais pas mentir : MercurySteam n'en finissent pas de s'améliorer comme fossoyeurs de licences. Quels progrès depuis le plaisant mais néanmoins insatisfaisant
Lords of Shadow !
Mes quelques insatisfactions, c'est limite si je me force à les avoir, que je cherche le problème là où il n'est pas forcément.
Son scénario est juste abominable, brassant du vide pour en sortir des tropes éculés au possible. C'est peut-être moins pire que
Other M, mais ça reste une énième reprise du mythe icarien introduite par
Fusion, alors que l'épilogue de ce dernier permettait d'aller ailleurs. Certes, demander une histoire qui sorte du manichéisme, c'est sans doute trop demander à
Metroid, j'aurais donc accepté un deal à la "tel méchant fait telle connerie, va le tabasser". Banal, plat, sans fioritures, mais qui ne baigne pas dans les absurdités.
Et deuxième reproche éventuel : alors qu'il s'appelle "Péril", c'est de très loin le moins atmosphérique de tous les
Metroid que j'ai faits ; seul
Prime 3 le talonne. Pour avoir rejoué à Super l'année dernière, j'ai été largement plus secoué par le passage du vaisseau fantôme, que je ne l'ai été de tout
Dread.
Le premier EMMI peut faire illusion, mais les autres revendiquent leur "try&retry", les environnements ne m'ont rien inspiré
(30 à 40% de chaque zone c'est du couloir gris en même temps), et j'ai très clairement tracé en regardant la mini-map et les mobs sans prêter attention au reste.
Vraiment, qu'il est loin le souvenir du SA-X qui m'avait tant glacé d'effroi, que l'organicité et le réalisme des salles de
Metroid Fusion et
Other M me semblent lointaines, que les panoramas immersifs de
Prime me manquent.
Et pourtant, je le maintiens... j'ai pris un panard hors du commun sur le jeu.
Parce que le level design est très bien agencé, tout est intuitif, tout se suit, tout se rapproche, on n'a clairement pas autant de backtrack à faire compte tenu les standards du genre (
Hollow Knight et
Symphony of the Night pour n'en citer que deux), les power-up sont nombreux, parfois gratuits, parfois exigeants, mais contribuent à ce level design où aucune case n'est là par hasard.
Si la liberté d'explorer commence avec le Rayon Grappin, les ennemis ne peuvent pas être totalement ignorés tant qu'on n'a pas l'Attaque en Vrille qui annihile le peu de menace qu'ils représentaient.
Et enfin, les boss sont là pour récompenser celles et ceux qui apprendront leurs patterns, et punir ceux qui préfèrent y aller yolo. Ils m'ont très souvent humilié, parce que justement
mais faut bien admettre qu'ils ne sont pas injustes par plaisir, ni donnés par pitié.
Long story short,
Metroid Dread est un autre cas de "bon jeu mauvaise œuvre", réalisé par un studio extrêmement compétent en game et level design, mais terriblement pauvre et bâclé sur le reste ; c'est à se dire que
Mirror of Fate sera l'exception qui confirme la règle dans le cursus de MercurySteam tant il a été le seul jeu du studio à avoir une ambiance et une réalisation véritablement réussies.
J'aurais cependant bien mauvaise grâce à cracher dans une soupe dont j'ai bu un plein tonneau en quelques jours,
Metroid Dread est factuellement divertissant, maîtrisé et ambitieux. Il méritait très clairement les 40€ que j'y ai investi. Mais il n'aurait pas mérité un centime de plus !