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[Topic] Phoenix Wright

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Donkiki:
Bon bon.

Une bonne année et demie après avoir terminé TT, je me lance dans Apollo Justice parce qu'il faut bien le faire un jour.

J'avais décidé de marquer une pause après la trilogie, que je m'étais finalement bouffée en un laps de temps assez réduit, afin d'éviter le ras le bol / overdose. Ça a plutôt marché parce qu'au moment de me lancer dans AJ, ma curiosité était revenue de plus belle et j'éprouvais même une excitation non feinte à l'idée de me lancer dans les "OBJECTIONS" et autres incohérences juridiques.

Et le premier (re)contacte avec cet univers somme toute assez particulier a été fort fort positif !
Bon avant d'aller plus loin je devrais quand même préciser que je n'ai pas encore terminé le jeu, j'en suis au tout début de la quatrième enquête.

J'en reviens à mes moutons.
Donc ouais, première enquête, comme d'hab, on assiste direct au procès sans phase d'investigation, ce qui n'est pas plus mal parce que ce sont les phases de procès que je préfère dans cette saga. On sent bien qu'on est loin de la toute première enquête du premier volet. Même si les jeux conservent ce semblant d’enquête "tutoriel", les développeurs considèrent que les joueurs de ce volet sont déjà familier avec le principe.

Concernant l'enquête 1 plus dans les détails :
(Cliquez pour afficher/cacher)Je l'ai trouvée plutôt bien menée sur le coup. J'étais plutôt tenu en haleine et assez intéressé par le comportement énigmatique de Phoenix. Certes le twist-deux-ex-machina-le-procureur-est-le-tueur, j'ai l'impression que c'est un peu la marque de fabrique de la saga, mais eh au moins y'a du twist, et d'après ce que j'ai pigé c'est censé avoir une incidence sur la suite du jeu. D'après mes souvenirs déjà vagues, il n'y avait pas trop de plot holes, le meurtre était glauque, assez inventif et bien ficelé, et la scène d'ouverture assez BAMF.
Après ouais, ça reste la première enquête quoi.
J'enchaine fissa avec la deuxième enquête, plus traditionnelle avec le retour des fameuses phases d'investigation.
(Cliquez pour afficher/cacher)Vraiment styley !  :balle:
OK c'est pas l'enquête révolutionnaire comme on a pu en avoir dans la première trilogie, maieuh déjà y'a un truc qui fonctionne à tous les coups : scène d'ouverture ultra suspense de la mort qui tue tout ! Et généralement, quand j'accroche à la scène d'ouverture, j'accroche tout du long. C'est vraiment un des trucs que j'appréciais le plus dès la première trilogie, cette façon de mettre l'eau à la bouche du joueur. Et je me souviens avec une précision effrayante de la scène d'ouverture mythique de la toute dernière enquête du premier volet. Yummy.
Puis pour l'enquête en elle-même, là aussi c'était quand même plutôt bien mené. Pas over surprenant niveau identité du tueur, mais au moins le mobile est béton, les personnages sont bien construits et cohérents, et y'a pas de raccourcis scénaristiques trop aberrants (*humhum je pense avoir assassiné la meuf alors que je suis médecin et pas foutu de voir qu'elle est encore vivante alors je la prends et la mets dans une caravane AVEC son arme à feu, parce que les cadavres ont toujours besoin d'une arme à feu, makes sense*).
Pis aussi ça m'a fait plaiz de revoir Ema, même si c'est devenue une cassos aigrie et associale. Le bruit qu'elle fait en mangeant me fait juste trop rire.
Mention spéciale aussi pour ce personnage obsédé par les culottes. C'est si con mais ça m'a franchement fait bien bien marrer !
Par contre Konrad Gavin... *yawn* Il m'intéresse pas du tout le pauvre monsieur.
Puis arrive la troisième enquête. Et là... qu'est ce que je me suis fait chieeeeeeer !  O_O
(Cliquez pour afficher/cacher)Alors déjà pas de scène d'ouverture épique. Ça commence fort mal pour moi. Le coup du concert je m'en fiche, parce que vraiment je n'aime pas Gavin. Vous me direz que c'est pas la première fois qu'il n'y a pas de scène d'ouverture, ce à quoi je répondrai certes, mais le seul souvenir qui me revient est celui, si je ne m'abuse, de la dernière enquête du second volet, qui a su se rattraper fissa et offrir une expérience vidéo-ludique de toute beauté. Alors que là le meurtre met ce qui m'a semblé être 3000 ans à arriver, et une fois qu'il a lieu... j'ai sombré dans un tourbillon d'ennui total.
Alors ouais, en général les dénouements de cette saga sont un peu (beaucoup) gros, ça part dans tous les sens, c'est hyper capillotracté, mais bon y'a un semblant d'intérêt quoi.
Là nada, niet, c'est naze. J'dis pas qu'il n'y a pas eu quelques bons moments, mais c'est juste que les résolutions des bons moments en question étaient si pourraves que ça rendait tous les twists rétrospectivement nuls.
La chanteuse pas aveugle qui ne parle pas français est en fait aveugle et elle parle français !
Le pianiste aveugle et qui ne parle pas français n'est en fait pas aveugle et il parle français !
La victime est morte for whatever reason (je m'en souviens déjà plus tellement ça m'a marqué), tuée par le suspect que la chanteuse, qui veut clairement protéger l'accusé, a désigné immédiatement !
0 surprise (j'attendais en vain la révélation du "Lamiroir a tué son garde du corps et elle ment comme une arracheuse de dents en jouant sur l'image de l'aveugle innocente"), 0 relief pour les persos, mobile naze, ça parle TROOOOP...
Après il y avait quand même une qualité : l'intrigue était bien ficelée. J'ai passé en revue les différents éléments et rien ne m'avait semblé trop débile ou incohérent... jusqu'à ce que je me souvienne d'un truc beaucoup trop énorme pour être tu : mais qu'est ce que le corps de l'accusé Whatever-his-name-is pouvait bien foutre inconscient à coté du cadavre à la fin de la première partie ? C'est juste genre... le cliffhanger du premier jour quoi ! *Ecran noir* "Et là, on a découvert trois choses, une que l'on cherchait, et deux qu'on ne s'attendait pas à trouver..." et là PAF ! musique suspense, image des deux corps gisant... Trop cool quoi ! Là je me suis dit qu'il y avait quand même de l'espoir pour cette affaire et que ça allait être cool !
Pfff... Je sais pourquoi le cadavre a été mis en haut, pour coller aux paroles de la sérénade, mais c'est juste incroyable que personne n'ait soulevé la question du "comment le tueur a réussi à transporter le cadavre d'un mec baraque mesurant deux mètres depuis les coulisses jusqu'à la scène, alors que des flics grouillent parce qu'il y a eu un meurtre, puis à le monter sur une plateforme à trois mètres de hauteur, sans se faire griller par âme qui vive".
Et pire encore : personne ne se demande ce que foutait l'accusé à coté ? Y'a pas comme un souci quelque part ? Alors oui, on peut imaginer qu'il voulait peut-être brouiller les pistes et faire croire à son innocence ou un truc comme ça, mais c'est un jeu d'enquêtes, on n'est pas censé interpréter, la résolution doit être bien construite et limpide !
Ça m'a vraiment choqué qu'ils aient pu oublier un élément aussi gros quoi...
Après si ça se trouve ils expliquent tout ça et j'ai juste fait un coma durant tout une partie de l'enquête, mais j'ai vraiment l'impression que cette question n'a pas été adressée.
Du coup j'ai commencé la dernière enquête super vite fait, et je sais qu'elle est censée lever le voile sur ce qui est arrivé à Phoenix durant les 7 années qui se sont écoulées entre TT et AJ, mais là vraiment... meh. Je vais enchainer dessus pour finir le jeu, et en vrai peut-être même qu'elle va me faire oublier le fiasco de l'enquête d'avant, mais c'est bien dommage parce que je le fais sans grande conviction. (Cliquez pour afficher/cacher)(Alors que la première enquête avait vraiiiiment réussi à titiller ma curiosité, surtout sur le rapport avec le joueur de poker, la troupe Grimoire, tout ça !)
Beurèf, je reviendrai vers vous une fois que la chose sera bouclée. (Ou pas parce que peut-être que vous vous en fichez aussi...  :-*)

Jielash:
Bon bah j'ai fini Spirit of Justice (ou la vengeance d'Apollo), du coup voilà quelques impressions.

Il est dans la lignée de AJ et DD et consiste une sorte de fin à cette deuxième trilogie Ace Attorney.
Par rapport au jeu précédent, ils ont rehaussé un peu le niveau de difficulté et l'option d'examiner les lieux est de retour partout (mais on se retrouve très rarement bloqué pendant les phases d'investigation comparé aux premiers jeux), nous avons aussi droit au retour des petites expériences scientifique d'Ema, ce qui est assez sympathique... si on excepte le fait qu'ils ont rendu le dépistage d'empreintes digitales assez lourd à faire : les objets à vérifier sont gros et la caméra pour les faire tourner dans tous les sens n'est pas des plus pratiques.

J'ai trouvé le nouveau procédé du jeu, la séance de divination, très sympa, simple à comprendre sans pour autant être facile, il faut être bien attentif aux différents détails pour trouver ce qui cloche. Tout l'aspect vision des morts et channeling est bien mis à profit dans les enquêtes au royaume de Khura'in.

Les affaires au Japon permettent de changer un peu d'air. L'une d'elle fait un peu hors-sujet là pour donner une enquête perso à tous les protagonistes mais je l'ai bien aimée.
(Cliquez pour afficher/cacher)C'était super cool d'avoir Simon en aide bougon qui ronchonne mais t'aide quand même parce qu'il t'aime bien au fond. Je me souviens qu'il ne m'avait pas particulièrement marqué dans DD mais là je l'ai adoré, ainsi que sa relation de mentor avec Athena. Cela faisait un peu un épilogue à leur histoire.
Ça blablate pas mal et il y a un certain abus de petits flashbacks nous remontrant du texte d'une scène passée (montrer 1 fois une scène venant d'une affaire précédente, okay pourquoi pas, montrer plus de 3 fois un flashback particulier dans une même affaire, ça commence à faire beaucoup) ce qui allonge de manière un peu artificielle et lourde la durée du jeu. C'est pas super flagrant mais il y a quand même des petites répétitions qui auraient pu être évitées.

Après, c'est évidemment compliqué de gérer tout cet univers qui a quand même bien grandi et dont il faut à la fois développer les persos qui reviennent (et essayer d'en insérer certains secondaires sans trop faire dans le fanservice), tout en présentant et mettant en avant de nouveaux persos.
On a d'ailleurs dans certaines affaires un petit goût de réchauffé avec un méli-mélo d'éléments pris dans les épisodes précédents. Hommage ou manque d'idées ? Ceci-dit, le jeu essaie aussi de nouvelles choses à côté et prend quelques risques.

Si vous avez aimé Apollo Justice et Dual Destinies, je pense que vous aimerez aussi Spirit of Justice et si Apollo est votre personnage préféré, bah foncez, c'est vraiment son jeu contrairement à ce que le logo du titre indique !

Suijirest:
Avec le délai qui s'impose au connard fini que je resterai jusqu'à ce qu'on ait réécrit la timeline, je me suis mis à Dual Destinies, 5ème épisode de la série Ace Attorney.
J'en suis au premier procès de la troisième affaire.

Si je dois être tout à fait honnête, il est bien parti pour me faire revoir à la hausse la qualité de Justice for All, l'épisode que j'aime le moins. :mouais:

Grossièrement facile et très aiguillé, il me semble humainement impossible de ne pas voir dans la profusion d'indices sur quelle phrase on doit appuyer/présenter. Y a encore moyen de griller des étapes en présentant la conclusion et non la base tellement ça a l'air superflu, mais faut le vouloir pour épuiser la patience.

Côté scénario, j'ai l'impression qu'il zigzague entre deux états :
"Ah ouais j'ai pensé à un truc super-cool là, je suis trop content, je vais le mettre !"  :miou:
"... Et maintenant, que puis-je faire pour le rendre crédible et cohérent ?" :cfsd:

Entre l'attaque à la bombe, le "dark age of the law", le retour et la retraite des héros, ça se sent qu'il voulait faire monter les enjeux, entrer dans une nouvelle ère plus sombre et mature... mais quand, à côté de ça, on est toujours tenu par contrat de s'adresser aux jeunes joueurs et joueuses, ben comment veux-tu en tirer le meilleur parti. :mouais:
On atterrit donc dans une intrigue qui ne reflète pas les événements graves qu'elle nous vend, et ça passe par les personnages.

Ace Attorney premier du nom avait réussi, par le truchement de Manfred von Karma, à poser de véritables personnages à travers Phoenix et Miles. Un passé, une évolution, des traumatismes, un enseignement, des tensions homoérotiques, un mentor/antagoniste impressionnant... J'hésite pas à dire que c'était la véritable apogée de la série, qui n'a fait que décliner par la suite.
Dual Destinies essaie par tous les moyens, surtout les pires moyens, de faire de Blackquill un prétendant au trône de Manfred von Karma : viril, imposant, manipulateur, légendaire et toute la batterie... mais outre que cette volonté est très voyante, elle se heurte à un problème d'écriture qui suinte dans toutes les lignes.

Le jeu n'a pas de personnages. Il n'a que des archétypes et des monomanies ambulantes.
Appolo et Phoenix sont à la limite de l'interchangeable, Athena est aussi naïve enjouée ignorante que Maya (dont l'absence me réjouit), Blackquill me pompe l'air avec ses références samuraïesques... La troisième affaire me promet d'ailleurs de grands moments de solitude avec ses emprunts toujours plus mastocs à DanganRonpa... v.v

Non, décidément, je préférais à tous les égards les dynamiques de la première trilogie, qui donnait l'impression de savoir où elle allait.

Les enquêtes ont à peu près le même problème : ça tient à la seule force du "je témoigne, non, attendez, je me suis trompé, non, attendez, je me souviens que je me suis trompé, non attendez, je me trompais en disant que je me souvenais que je me suis trompé, non, attendez..."
... Si on virait comme il se doit le moindre témoin qui revient plus de deux fois sur ses déclarations, la série n'existerait sans doute pas, mais surtout, les mises en scène capillotractées ne tiendraient jamais la route. Si les témoins donnaient d'entrée de jeu des témoignages valides, il ne faudrait pas une heure pour aboutir à la conclusion.
Le jeu est forcé de se saborder lui-même pour ne pas prendre l'eau. C'est paradoxal. :/

J'ai pour l'instant l'impression que le projet avait les yeux beaucoup plus gros que le ventre, et qu'il a travaillé son setting et ses enjeux bien plus que ses moyens de les mettre en oeuvre.
On va attendre de voir où ça mène, mais d'ores et déjà, je peux affirmer qu'il n'effleurera pas le tiers du quart de l'affection que je porte au premier jeu ni à Investigations 2. ;D

Guiiil:
Je suis assez d'accord avec ta vision de Dual Destinies, il possède de bonnes idées, mais ne les exploite jamais. Mention spéciale au pote d'Apollo ! 

Faut que je me fasse Spirit of Justice avant la sortie du suivant, moi. Et c'est vrai que je n'ai toujours pas fait Investigations 2 non plus, d'ailleurs.

Suijirest:
Merci de m'épargner le double post sieur Guiiil ! ;D
J'ai fini le jeu il y a quelques semaines, et je tenais à partager un avis simple et radical.

(Cliquez pour afficher/cacher)La dernière affaire de Dual Destinies est complètement écrite par-dessus celle du 1.
Ils ont repris :
- le proc' et l'avocat qui ont été potes dans le passé mais se sont éloignés,
- l'affaire jamais résolue qui va être enterrée demain faut se magner,
- la victime liée personnellement au coupable,
- le témoin plus que hors-normes,
- le "procureur de légende" qui se déplace pour la peine, j'en profite pour mentionner que Hunter qui siège une audience pour "moraliser la vie pénale" ha bah c'est sûr qu'il est placé pour en parler môssieu "ce rapport d'autopsie est périmé Votre Honneur".
- le coupable qui est l'encadrant du proc' dont on croyait qu'ils avaient un lien de confiance...

Tout cela ne va pas diluer mon sel que Blackquill, c'est totalement l'essence du passé de Hunter étalé sur la silhouette de Manfred von Karma. v.v
Après, pour le coupable, c'est un "phantom" caché derrière un "masque" qui prétend œuvrer pour la "justice" alors qu'il ne sert que sa cause, je ne suis pas étonné qu'on frôle le niveau zéro qualitatif. :ange:

J'ai été un peu confus dans mon précédent post, aussi vais-je simplifier-développer.

Le jeu voulait, pour la résurrection de la licence, être plus grand, plus fort, fédérer le public en montrant un rayonnement jamais vu jusque-là.
Mais le fait est que plus personne, ni les fans ni les dévs, ne croient à la pérennité de la licence, qu'elle se vendra par palettes à chaque épisode.
Ace Attorney n'est pas une "série de niche" je l'accorde, et elle est probablement "rentable" qui plus est, mais elle n'est sûrement pas "mainstream".

Dans ces conditions, chaque épisode risque fort d'être le dernier. La série a donc la pire des positions : elle doit tout réussir, et en même temps, elle ne peut rien se permettre.
Si je puis dire, c'est le drame de toutes les trilogies en six épisodes... Les trois premiers savent où ils vont, les autres ne font que rivaliser de porte-nawak pour que la machine tourne.

Elle ne peut pas sacrifier le moindre joueur potentiel, tout doit donc être le plus accessible possible : indices à profusion, interface aussi épurée que possible, etc.
Pour cette même raison, elle ne peut pas ignorer que le public vieillit et veut voir plus de jus de groseille. Il faut donc être plus violent, aborder davantage l'univers de la série et les thèmes sous-jacents à notre chère comédie kabuki.
Mais attention, on n'a pas parlé d'être intelligent ou subversif, grands amis imaginaires collectifs non, il ne sera question que de corser les rapports de force, s'ils n'étaient pas assez pétés depuis le premier épisode, pour donner l'illusion qu'on "lutte contre le système" ça mange pas de pain et ça fait bander les post-ados.

Elle ne peut pas ignorer tout le lore qu'elle a posé, et doit donc multiplier clins d’œil, caméos, apparition inutile de personnages populaires, namedropping et j'en passe.
Mais en même temps, elle ne peut pas se fermer aux malheureux qui n'ont pas torché la HD Trilogy. Hors de question, donc, de poursuivre les pistes lancées par Apollo Justice.
Ironie j'écris ton nom : pour s'élargir à un public qui n'y connaît rien, la série chie fesses écartées sur le contenu qui aura fait patienter les fans acquis.

Elle ne peut pas investir le moindre dollar de trop, donc une sortie dématérialisée traduite en anglais, c'est bien le maximum qu'on puisse faire.
Le jeu se vendra sur le territoire anglophone, c'est déjà largement assez pour rentrer dans ses frais.
Le risque de ne pas rentabiliser la traduction en six langues était hors de question.
Si les fans non-anglophones achètent quand même, ça fait des revenus supplémentaires.

Tout ça pour aboutir à ce résultat, le projet avait manifestement la matière au bout des doigts, mais pas le droit d'y poser les paumes. Comment aurait-il pu sculpter quelque chose de grand dans ces conditions ?

Bref. Enterrons le sujet.
J'ai commencé Spirit of Justice, et j'ai fini la première affaire.
On a fait des progrès incroyables depuis le premier épisode à tous les égards, je veux bien, le Jésus glam metal était tordant et ses témoignages très bien écrits, la machination bon c'est du level Ace Attorney, mais il a réussi quelque chose qui ne m'était encore jamais arrivé.
En effet, une fois le fichier sauvegardé, l'affaire bien pliée, complétée, terminée... Je n'avais pas la moindre envie de lancer la suivante. :-|

Ils ont sorti la troisième astuce la plus usitée du shônen pour justifier d'exploiter encore un personnage qui a canoniquement atteint l'apogée de son domaine. Je ne l'invente pas, c'est écrit dans le troisième épisode. Revivez la conclusion de son abominable dernière affaire si vous en doutez.
L'astuce en question est d'inventer un nouveau pays/monde/univers complètement pété jamais évoqué au préalable, où le niveau d'hostilité moyen c'est la pire menace imaginable du setting d'origine. Imaginez une ville où l'apogée du mal c'est Chompir et le lendemain vous tombez dans une jungle où rôdent dix mille D_Y, on en est là.
Pour les curieux, la première astuce est le recours à l'apprenti qui va démarrer un peu plus haut que le héros ne l'avait fait, ce dernier devenant mentor ou antagoniste, et la seconde est la savate-aux-stats qui ramène le héros au plus bas niveau.
On se doute bien que la première a montré ses limites avec Apollo Justice car les fans ne veulent que Phoenix, et la seconde n'est crédible que pour une affaire tuto. Les options étaient donc restreintes.

... Ou en tout cas, elles le sont aussi longtemps qu'on exigera que Phoenix soit le protagoniste central. :severe:
Si la série avait un fond de couille, elle aurait perduré sur la piste d'Apollo pour faire souffler un nouveau vent dans les voiles, un vent qui ne pointait pas vers un terrible tourbillon.
Elle s'auto-condamne à tourner en rond, pour un temps plus ou moins long, toujours autour du même axe, en allant toujours plus vite et plus fort, mais l'issue est connue d'avance : la noyade.

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