Gojira - Tout
Voilà, hier soir j'ai pu assister au Rock School Barbey de Bordeaux au concert de Gojira (avec Trepalium en première partie, une bonne surprise mais qui n'a servi que d'amuse-gueule en vue de la machine de guerre qu'incarne Gojira).
La conclusion est saisissante : la meilleure expérience en concert que je n'ai jamais vécue.
Un début un peu faiblard à mon goût ceci dit, avec un Oroborus assez posé mais et qui est une longue introduction à mon goût, même si la partie en tapping est sympatoche.
Ceci dit, je n'ai plus eu aucune hésitation quant à la qualité du concert dès l'enchaînement des deux morceaux suivants, venant tous deux de From Mars to Sirius : The Heaviest Matter of the Universe et Backbone, du rentre dedans bien tribal et qui assure incroyablement en concert.
Le groupe poursuit cette fois-ci avec Love, un morceau issu de Terra Incognita ce qui m'a vraiment surpris, et forcément plu, avec sa ligne de basse bien puissante. Avec ceci en fond, sur grand écran : .
Vint ensuite From the sky et son refrain surpuissant, souvent repris en choeur par le public.
Avec ce morceau s'achève la première partie du concert, les musiciens s'effacent dans le noir, seul Mario Duplantier, le batteur, reste et sort un petit rythme qui nous tient éveillé et concentré, une lumière bleue revient, et un synthé est apparu comme par magie à côté de Joe Duplantier, le chanteur/guitariste, qui démarre l'étrange A sight to behold.
Les lumières s'éteignent de nouveau et le synthé a disparu, Mario entame un nouveau rythme que je reconnais dès la première seconde : The art of dying, la grosse tuerie que j'attendais impatiemment et qui vient marquer l'un des sommets de ce rituel initiatique que nous expérimentions. Le riff est sans appel, et d'une puissance inouïe, le pogo est virulent (souvenir d'un gros coup dans le ventre qui m'a calmé). 10 minutes de pure transe, et le groupe calme le jeu avec un solo de batterie de Mario comme toujours ingénieux.
Deuxième surprise du concert : Clone, le premier morceau de l'album Terra Incognita, du riff cent pour cent violent et tellurique.
Enfin, le gorupe nous apprend que nous sommes filmés (ça on l'aura remarqué) et que ce n'est pas forcément pour un prochain DVD mais probablement pour un bonus dans un prochain DVD, et nous demande forcément de faire du bruit. Aussitôt accompagné des baleines volantes, un morceau phare de From Mars to Sirius : Flying Whales. Ce morceau a vraiment marqué le tournant du concert pour moi, il a véritablement été le summum de la puissance autant du groupe que du public, dans une sorte de pogo dément. Tournant décisif également pour moi, vu qu'à la moitié du morceau je me suis retrouvé vraiment faible, accusant la fatigue et prêt à entrer dans une espèce de transe.
Si je n'ai pas atteint la paix sur Toxic Garbage Island, malgré un riff assez énorme mais qui m'a tout de même énervé en vue de ma fatigue (le groupe a trop tiré sur la corde hé hé), j'ai atteint vraiment cette sensation de transe à l'écoute de The way of all flesh, et sa rythmique gargantuesque, accompagné d'un film vraiment étrange sur le recyclage de la matière, sur le chemin de toute chair. J'ai assisté à ceci, headbanguant tranquillement tout en étant fixé sur ce film, la bouche bée, dans une sorte de plénitude acquise.
Le morceau s'arrête et le concert avec... bien sûr sans compter le rappel qui enchaîne Terra Incognita, un vieux morceau issu d'une démo antérieure à l'album éponyme, et Vacuity, qui nous achèveront finalement. Le groupe repart, revient, slame, le public est en osmose avec ce groupe, ces dieux d'une soirée qui nous ont guidé dans une sorte de transe shamanique nous évoquant sans contestation la puissance de la nature, de la terre, leur supériorité sur la chair, sous l'attrait de riffs incroyablement puissants, lourds, mais également mélodiques (beaucoup de tapping et d'harmoniques).
Finalement, j'ai pu récupérer l'affiche de la set-list, balancée par Joe, j'ai sauté dans les airs et je l'ai chopée hé hé.
Voilà, donc ce concert était tout bonnement énormissime. Ce qui fait que je me réécoute Gojira en aléatoire et en répétition.