Ca ne me fera pas gagner mon Award mais j'ai envie de partager ça malgré tout.
Je tiens en assez basse estime les conneries symboliques et autres gestes hypocrites comme l'extinction de la Tour Eiffel en soi-disant solidarité avec le sort des Syriens ainsi que les coups de buzz comme la photo du gamin mort noyé sur les plages. Si tu es conscient et solidaire d'une cause, tu n'as pas besoin d'un fait choquant pour t'y intéresser. Si tu as besoin d'un point noir pour voir la feuille blanche, c'est que tu n'es pas profondément concerné.
En fait, je ne me suis jamais intéressé au conflit de très près. Quitte à être un connard, autant le savoir et l'assumer plutôt que de s'inventer un vaillant rôle de SJW qui n'en a profondément rien à péter mais qui bande à se prétendre un bienfaiteur de l'humanité partageant vaillamment des articles et des photos sur Facebook. Ducon.
Cependant, s'il faut faire quelque chose de concret pour aider la prise de conscience, je préfèrerais largement voir cette musique et ces lyrics étudiés au collège et au lycée. C'est écrit avec une sacrée finesse, mélangeant le renoncement et la colère de ceux qui ont fui la guerre et la mort pour ne trouver que le mépris et l'indifférence, et porté à merveille par ce chanteur qui retranscrit de son mieux ces deux dimensions. Ruminant ce qui a été, choyant leur fierté, agressant la facilité de ceux qui n'ont pas vécu leurs épreuves, hurlant ce qui est, refusant l'aide de gens qui ne sont pas entièrement investis et qui les lâcheront tôt ou tard.
L'ironie étant que cette chanson date de 2007. Elle a dix ans et elle s'applique bien au phénomène actuel.