Je plussoie D_Y, inutile de comparer livres et films, c'est totalement différent. Si le cinéma t'a moins touché, c'est peut-être juste parce que tu n'as pas encore trouvé de film qui fait vibrer ta corde sensible.
Bon sinon, puisqu'on parle de bouquins coups de cœur, je passe ici faire mon porte parole et conseiller à toute la population anglophone
The Adventures of Huckleberry Finn de Mark Twain. Pour faire simple, c'est mon livre préféré.
J'ai bien dit population anglophone. Je déconseille fortement de vous attaquer à ce livre en français. Et si vous parlez anglais, alors retroussez quand même vos manches : faut être chaud pour le lire. Il est écrit intégralement en slang du vieux sud des États-Unis. On le lit comme ça se parle à l'oral. Et autant Huck ne pose pas trop de difficultés à comprendre, autant Jim, faut y aller. Je vous cite un extrait pour vous donner le ton :
"Well, den, dis is de way it look to me, Huck. Ef it wuz HIM dat 'uz bein' sot free, en one er de boys wuz to git shot, would he say, 'Go on en save me, nemmine 'bout a doctor f'r to save dis one?' Is dat like Mars Tom Sawyer? Would he say dat? You BET he wouldn't! WELL, den, is JIM gywne to say it? No, sah—I doan' budge a step out'n dis place 'dout a DOCTOR, not if it's forty year!"
Voilà voilà. Ah, et je précise tout de même : nul besoin d'avoir lu
Tom Sawyer pour vous attaquer à Huck Finn (même si bon, je vous le recommande quand même un peu). Et si vous n'avez pas aimé
Tom Sawyer, tant mieux pour vous, Huck Finn n'a rien à voir avec ce dernier, qu'il s'agisse des thèmes abordés ou de l'ambiance. Il est bien plus sombre.
Ce qui est génial avec ce livre, c'est qu'il invite à la remise en question. Huck, un gamin de 14 ans, est exposé à une ribambelle d'horreurs de l'humanité, comme le racisme et l'esclavage, la violence parentale, ou encore l'escroquerie... Et il les aborde avec une innocence propre à son âge, une bonté d'âme inouïe. C'est un personnage extrêmement attachant, et son histoire est une ode à l'aventure et à l'amitié très touchante. C'est un roman qui a marqué la littérature américaine, aussi bien par son style controversé (le mot 'nigger' apparaît de nombreuses fois dedans, et sa connotation raciste aura valu de nombreuses censures, certaines étant encore d'actualité dans quelques états de l'Oncle Sam) que son histoire unique.
Bref, il en va sans dire que la lecture de Huck Finn m'a poussé à me tourner vers d'autres œuvres de Mark Twain... Mais je n'en ai encore fini aucune (à part
Tom Sawyer, amusant, mais bien moins abouti que Huck Finn). J'avais lu
A Connecticut Yankee in King Arthur's Court quand j'étais plus jeune, mais puisque ça commence à faire longtemps, je préfère le relire avant d'en dire quoi que ce soit. Toujours est-il que je l'avais apprécié à l'époque.
Sinon, je me suis essayé à Murakami l'année dernière, après moult recommandations et éloges de la part de la presque entièreté de mon entourage, avec
1Q84. Franchement, c'était cool, mais j'avais tout de même quelques détails à reprocher aussi bien au style qu'à la présentation de l'histoire. Notamment le fait que parfois, certains symbolismes étaient expliqués de long en large alors qu'ils crevaient les yeux, et que d'autres passaient à la trappe, sans aucune interprétation. Ça donnait à l'œuvre une espèce d'inconsistance qui m'a un peu déplu. Et la romance entre Tengo et Aomame ne m'a pas trop touché, mais les personnages, chacun de leur côté, si. Étrange.
Par contre il y a un truc qui m'a complètement retourné de l'intérieur avec cette œuvre, et c'est la dernière partie d'Ushikawa, dans le livre 3.
C'était juste énorme. La façon dont est détaillée sa mort avec une précision scientifique, dont il est asphyxié dans son sac en plastique, misérablement... Et la froideur de Tamaru pendant son assassinat était à couper le souffle. Ça fait partie de ce genre de passages de livres qu'on peut relire en boucle sans se lasser.
Et en dehors de ça, j'ai beaucoup apprécié le personnage de Komatsu. Je sais pas pourquoi, petit coup de cœur.
Je sais que tout le monde recommande surtout
Kafka sur le rivage de Murakami, je l'ai déjà acheté et je compte le lire. Sinon, de ses autres œuvres, j'ai aussi lu
Sommeil, qui... meh. Mitigé. Ça ne m'a pas marqué. Mais avec du recul, c'était quand même sympathique. Enfin, dans tous les cas, il m'en faut des masses pour qu'un livre me plaise.
Sinon Taiki, puisque tu t'intéresses aux auteurs japonais, je ne peux que te recommander Akutagawa Ryunosuke. Un de mes auteurs favoris, je pense. Je n'ai pas encore lu beaucoup de ses livres, seulement
La vie d'un idiot et
Engrenage, mais son style est superbe. Il faudrait que je passe par
Rasho-mon d'ailleurs, qui est devenu un grand classique de la littérature japonaise.
Et pour rester sur les recommandations, je vous laisse quelques auteurs et titres :
-
Les Chants de Maldoror du Compte de Lautréamont. C'est sombre, glauque, dégueulasse par moments. Mais l'ambiance est tellement énorme. J'ai littéralement dévoré ce bouquin, et je reviens parfois sur certains passages tellement l'imagerie choisie est fascinante.
-
Of Mice and Men de John Steinbeck. À lire de préférence en anglais. C'est court et ça se lit plutôt bien. La fin est cruelle. Je n'en dis pas plus.
-
The Great Gatsby de Scott F. Fitzgerald. J'ai toujours pas vu le film sorti l'année dernière, au passage... Mais en tout cas, le livre claque.
-
Fahrenheit 451 de Ray Bradburry. J'ai aussi lu en partie
The October Country du même auteur, et c'était cool.
Et sinon j'aime aussi Oscar Wilde, mais Taiki a déjà mentionné
The Picture of Dorian Gray.
Bon, sinon, j'ai pas une grosse culture littéraire, elle est même carrément réduite pour tout dire (c'est limite si je l'ai pas étalée en entier sur ce post). Mais je rattrape mes lacunes petit à petit. J'ai récemment lu
La Bible (et c'était cool), et en ce moment, je suis en train de lire
1984 de George Orwell, dont je n'ai entendu que du bien. J'en reparlerai sans doute une fois que je l'aurai fini.
Et parmi les trucs que je dois manger et que je n'ai pas déjà mentionné, y'a Game of Thrones, Harry Potter, les œuvres de Tolkein, La Horde du Contrevent... Mais aussi du Dostoievski et des classiques en général, j'en ai tellement sur mes étagères qu'il serait bien temps de les écouler.
Ah et je précise que j'essaye toujours de lire en VO quand je peux. J'en suis carrément à un stade où je refuse de lire en français une œuvre dont la VO est en anglais. Peut-être que dans quelques années je pourrai tâter de la littérature en allemand ou en japonais, qui sait ?