J'ai voulu voir Evangelion. D'ordinaire j'aime pas les méchas donc fallait que je me fasse chier. Contre toute attente, l'accroche a été instantanée, j'ai vraiment voulu aller au bout dans la ligne la plus droite possible. Même la réputation de Shinji m'a semblé relativement usurpée : compte tenu de la situation (de merde) dans laquelle il se trouve, ses (ré)actions sont finalement très cohérentes et je pense qu'une bonne partie d'entre nous, à son âge, en aurait tenu autrement moins large ! J'étais prêt à m'enchaîner tous les épisodes styles "monstre de la semaine" nécessaire, j'en voulais même plus.
Puis arriva Asuka, qui parvint à tout foutre par terre en un épisode et demi (car je n'ai pas eu la force de finir le deuxième où elle apparaît) et me saper définitivement toute envie de revoir un seul épisode. Je ne suis pas très branché manga ou anime, ce n'est un secret pour personne, quoique les J-RPG tendent pas mal vers les mêmes archétypes donc j'ai une certaine culture des personnages exagérés. Mais alors là, bordel de sa mère, je n'ai strictement jamais vu une casse-couilles de cette envergure. Le seul sentiment qu'elle m'ait inspiré, c'est l'envie de la baffer avec un Larousse. Un sentiment communicatif qui m'a inspiré envers tout le casting : qu'est-ce que vous attendez pour lui foutre une torgnole tellement balèze qu'elle en aura les cervicales déplacées à vie ? pour lui foutre une pine au cul tellement profonde que celui qui arrivera à la retirer sera surnommé le roi Arthur ?
Asuka est un personnage qui part effectivement d'un archétype au final assez récurrent dans les mangas, et qui a un côté très caricatural au début. Mais elle dépasse tellement cet archétype que ça vaut le coup de continuer. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle est loin d'être mal écrite, c'est même tout le contraire. Personnellement, je sais qu'à partir du moment où un personnage est bien écrit, il pourrait être le plus chiant de l'univers et m'exécrer par sa personnalité, ça ne m'empêchera pas d'apprécier l'œuvre (et peut-être d'apprécier le personnage dans tout ce qu'il a de détestable !).
La raison pour laquelle personne ne baffe Asuka, entre autre, est parce qu'elle est quelqu'un qui baffe les autres : Asuka est écrasante là où Shinji est écrasée. C'est tout son concept en tant que personnage, et de là en ressort une superbe dynamique avec Shinji justement (et avec Rei aussi, dans une moindre mesure puisqu'elles interagissent moins qu'avec Shinji).
D'autant plus que tu accroche à ce que la série n'est pas : un anime de mecha. Si un jour tu va au bout de la chose, tu te rendra compte que contrairement aux apparences, ça ne parle pas de mecha
Le scénario d'Evangelion me semble carrément être un prétexte suffit de voir Anno expliquer que s'il y a autant de références religieuses c'est parce qu'il trouvait ça cool :v
Mais ouais on mate Evangelion surtout pour les personnages, le reste c'est du contexte.
Je rejoins Jielash là-dessus, NGE reste quand même un anime de mecha. Il part dans d'autres directions aussi, et le genre dans lequel il s'inscrit est aussi ce qui l'a blessé (et causé ses derniers épisodes, qui ont été la source de lettres de haine de fans enragés à Anno). Mais il a clairement pour vocation d'inclure des mechas et tout ce que les Evas symbolisent d'horrible ; c'est après tout la source même de l'agonie des personnages. Quand bien même ils ne seraient pas mécaniques, ça reste, dans les faits, des grorobos.
D'ailleurs, les films Rebuild prouvent bien que c'est loin d'être un prétexte. Quel aurait été l'intérêt de faire un reboot d'Evangelion si ce n'était pas (en majeure partie) pour faire des combats bien plus impressionnants ? Les robots sont clé à la réalisation.
Ensuite, évidemment, dans énormément d'œuvres (j'irai même jusqu'à dire la grande majorité), l'histoire est au service du développement d'un personnage, donc d'une philosophie, d'un idéal, d'une réflexion, etc... Ça ne veut pas dire que « c'est un prétexte », ça veut plutôt dire que c'est mis au service du propos (donc que c'est bien pensé et fichu, quoi).
Pour conclure, je peux juste me contenter de dire que la réalisation hors-paire, l'univers et l'esthétique très originales, et évidemment la maîtrise de tous les concepts philosophiques/psychologiques abordés sont ce qui font d'Evangelion une licence incontournable. Ajoutons à cela la façon dont l'histoire parvient à, à mon sens, transcender son médium avec sa conclusion (les deux derniers épisodes étant essentiellement un doigt d'honneur aux problèmes rencontrés par Anno lors de la réalisation et diffusion), et on a clairement un classique impressionnant et incontournable.