Je ne vois pas vraiment Jotaro comme un "noble indéfectible", c'est plus un sale voyou avec un côté indifférent, comme tu dis, qui se bouge les fesses quand quelque chose l'agace (de mémoire, il dit plus d'une fois des trucs du genre "t'as perdu parce que tu m'as fait chier/énervé"). Il a un code moral évidemment mais c'est plus personnel qu'un idéal de noblesse qu'un gentleman tel que Jonathan possède, de par son statut. Jotaro s'il doit foutre la merde pour arriver à ses fins,
il ne se gênera pas.
Son profil est beaucoup plus proche des héros bourrins de films d'action et de cowboy solitaires de western. Ce qui n'est évidemment pas forcément très attractif non plus P:
Et ouais, il y a clairement un décalage entre le nombre de combats gagnés par Jotaro et ses compères (qui sont en effet souvent un peu nullards/concons mais c'est pour ça que je les aime
), l'équilibre à ce niveau varie selon les parties. Pareil pour les Stands où certains auront un côté un peu plus évolutif dans les arcs suivant, comme l'a dit Bilby, il testait son concept.
Il faut dire que si Stardust Crusaders est la partie la plus iconique et connue, c'est pas forcément celle qui a le mieux vieillie. Ce qui ne m'empêche pas de lui trouver du charme mais c'est normal que certains soient refroidis par ses défauts, surtout s'il s'attendaient à autre chose/quelque chose de mieux ficelé à cause de la popularité de l'arc.
Je vois Jotaro faire ORAORA sur un méchant au tome 1. Je peux prendre le tome 88 si je veux, il fera encore ORAORA.
Je suis désolée de briser tes rêves par contre mais malheureusement, on ne verra jamais Jotaro faire son ORAORA dans aucune page du tome 88, pour cause de problèmes techniques.
Problèmes techniques signifiants ici, attention spoilers, qu'il a passé l'arme à gauche plusieurs tomes auparavant déjà ;_;Sinon je trouve que ton tl;dr résume bien la chose !
Plusieurs des anime de l'automne et l'hiver se sont récemment terminés. Garo était cool jusqu'au bout, Yona aussi même si au final on a l'impression d'avoir à peine commencé l'histoire (comme pour beaucoup d'adaptations de shojo il y a peu de chance que la suite soit adapté), Durarara2 était okay sans vraiment me donner l'impression que ça avançait (on amène de nouveaux persos, on en range d'autres au placard et c'est un peu toujours la même chose, avec une qualité d'animation pas tip top cette saison) et puis j'ai subi Shigatsu jusqu'à la fin sans trop savoir pourquoi même s'il y avait quelques moments pas mal...
Et parmi ces anime, il y avait
Yuri Kuma Arashi, le plus récent anime d'Ikuhara. En 12 épisodes chez le studio Silver Link, avec une partie du staff qu'il avait pour Mawaru Penguindrum, réalisé déjà 3 ans auparavant.
Yuri KumaaaaaaaAprès l'explosion de l'astéroïde Ursinia, les ours se sont soudain mis à manger les humains. Un mur a alors été construit entre le monde des ours et celui des hommes, afin de les séparer. Ce qui n'empêche pas certains de passer à travers une faille... C'est le cas de Ginko et Lulu, deux ourses qui se sont infiltrées dans le lycée Arashigaoka pour dévorer des tas de lycéennes, graou graou !
Il semblerait aussi qu'elles aient quelque chose à voir avec Kureha, une jeune fille dont la mère a été mangée par un ours plusieurs années auparavant. Le "genre" Yuri (terme né du mot japonais pour lys) est une catégorie de romance se concentrant sur des relations entre filles et comme le yaoi, il possède un public de niche.
Ces histoires peuvent englober des bandes-dessinées à caractère érotiques ou pornographique mais aussi, tout à l'opposé du spectre, d'autres où la présence de romance est très légère, sous-entendue voir même presque inexistante, se limitant à une amitié profonde et "ambigüe" entre deux jeunes filles et parfois désigné comme du "Class S(isterism)".
S'il y a évidemment de nombreuses œuvres entre les deux, il n'est pas rare d'en voir noter une certaine dychotomie et de se plaindre de l'un ou l'autre parce que "le yuri c'est l'amour le plus pur et innocent d'abord, pas de cochoncetés !" ou que "les lycéennes qui s'embrassent même pas et qui finiront probablement par se marier avec un salaryman, c'est pas du vrai yuri !"
Dans tous les camps, on a des lectrices et des lecteurs, chacun ayant leur préférences et leurs problèmes.
Et Ikuhara joue assez sur cela, ainsi que sur tous les petits clichés du genre, avec ces ourses qui sont poussées par leur désir avant tout et ces humaines qui cherchent à se fondre dans la masse, dans l'unité d'un "nous" qui n'apprécie pas quiconque tend à sortir du lot (le célèbre proverbe japonais du clou dépassant de la planche qui appelle le marteau) avec des personnages qui disent tout le temps "Machine est mon amie", "Truque voudrait devenir ton amie", "Bidule ne peut pas être ton amie, c'est un ours !" alors que bon, on sait que c'est un peu plus que ça, hmmm.
Pour autant, je ne pense pas qu'il faut y chercher une critique de certains courants mais plus y voir un thème de fond, un clin d'œil aux habitués du genre qui n'est pas forcément très développé voir même peu sembler un peu bancal sur certains points, selon la manière dont on essaie de le voir. Le côté vague, couplé à l'univers à tendance symboliques et métaphoriques d'Ikuhara agacera probablement certains fans de yuri qui veulent quelque chose de plus concret. (au niveau des sentiments prononcés, bande de petits pervers
)
Avec ses douze épisodes, Yuri Kuma n'est pas l'œuvre la plus travaillée ou complète d'Ikuhara. La durée de l'anime est peut-être en partie responsable mais j'y vois là aussi le fait que le réalisateur ne comptait pas créer un projet aussi ambitieux qu'Utena ou Mawaru Penguindrum bien qu'on y retrouve des thèmes similaires chères à son cœur (le groupe et les exclus, l'amour sincère et désintéressé)
Ce qui n'excuse pas forcément quelques maladresses, notamment dans des répétitions un peu lourdes. Ikuhara aime les cycles qui se répètent puis se brisent, on le voit bien dans les rituels symboliques et les enfants coincés entre adolescence et âge adulte d'Utena ou dans les jeux du destin de Penguindrum. Et puis ça aide à économiser temps et budget.
La pilule passe peut-être un peu moins bien pour YKA, notamment pour ses deux premiers épisodes un peu faiblards où on a l'impression qu'Ikuhara est à la limite de se caricaturer lui-même. Peut-être à nouveau parce que l'anime est si cours : ce qui ne dérange pas sur un anime de 26 ou 39 épisodes passera moins bien dans un de 12 où le temps limité demande de ne pas s'éterniser sur certains points et de mieux gérer son temps.
Mais il y a aussi là un manque de subtilité (pas qu'Ikuhara le soit toujours beaucoup habituellement non plus) et entendre répéter au moins trois fois "je ne renoncerais pas à l'amour" dans certains épisodes, bon okay, on a compris le message. Se contenter de laisser parler l'image aurait parfois suffit.
J'avais dit que le staff était assez similaire à celui de MP et si on retrouve un peu des défauts de celui-ci (quelques éléments scénaristiques peu développés, voir un peu abandonnés), l'anime possède les même qualités au niveau de la réalisation et des éléments graphiques et symboles foisonnant à l'écran. C'est beau et ça fait du bien au mirettes.
Au niveau des oreilles aussi on est gâté, Ikuhara accorde comme d'habitude une grande importance à la bande sonore et musicale. Avec tout un tas de petits tics sonores drôles et cultissimes comme le "kuma shock".
Pour le charadesign original, il a choisi
Morishima Akiko, une mangaka bien connue dans le milieu du yuri et dont une des œuvres, Hanjuku Joshi, a justement été publié en France.
Si je ne suis pas toujours fan du style de l'artiste, je pense que c'était un très bon choix de faire appel à elle. Elle a rendu un super travail.
La dame fait à la fois dans le mignon-sucré et le plus osé, dans les jeunes filles en fleurs et les femmes adultes. Et donc oui, en partie des œuvres
, ce qui est aussi le cas de Yuri Kuma.
Entre donc le débat sur le fanservice, si c'est bien ou mal... et dont j'ai pas vraiment envie de parler. Dans une œuvre où la romance et la sexualité a une importance, ça ne me dérange pas qu'il y en ai, même si ce n'est évidemment pas toujours de bon goût. Je me contenterais de ne pas regarder ou parler des séries harem pour mecs qui ne me concernent pas (non je blague, je m'en plaindrais pour la forme parce que je suis une crevarde)
Bref. Oui il y a une certaine forme de fanservice dans Yurikuma (quelles personnes il vise, ben les hommes et femmes qui aiment le yuri) mais il est bien loin d'être omniprésent.
Ikuhara s'amuse (je me répète, pour rester dans le thème haha) et moi aussi puisque j'ai adoré regarder un épisode chaque semaine, malgré les faiblesses que j'ai cité, je trouve qu'il s'agit tout de même d'une bonne série et j'aime toujours autant le style du monsieur.
Voir une série yuri avec un côté fantastique horrifique mêlé d'humour c'était très cool aussi et si les personnages n'étaient pas tous super profonds ou développés, ils restaient bien marquants.
Je serais tout de même curieuse de voir si notre bon vieux Ikuni va essayer de sortir un peu de ses thématiques et habitudes, afin de nous sortir tout à fait autre chose la prochaine fois qu'il réalisera un projet parce que j'ai je l'avoue un peu peur qu'il s'embourbe à retravailler encore et encore sur le même registre.
(Encore des répétitions...)