Petite séquence films de Mamoru Oshii la semaine dernière, j'ai vu
L'œuf de l'ange (Tenshi no Tamago),
Ghost in the Shell et
Ghost in the Shell : Innocence. Datant respectivement de 1985, 1995 et 2004.
Le premier est une création originale, qui nous fait suivre une étrange fillette se promenant dans des décors lugubres avec un œuf qu'elle cherche à protéger.
Le film est très contemplatif, avec quasiment pas de dialogue (et quand il y en a, ils sont souvent assez cryptiques) et il est difficile d'en déduire le sens ou la finalité, même si des pistes sont données par exemple à travers une adaptation assez déprimante de l'histoire de l'arche de Noé et la thématique de la mémoire/existence qui en ressort.
S'il n'est pas trop long (1h10 grosso modo), son rythme fait qu'il n'est pas forcément passionnant à voir.
J'ai surtout trouvé l'intérêt du film dans son ambiance et sa réalisation qui délivraient des images magnifiques, que ce soit à travers les décors, le traitement des ombres ou certaines scènes oniriques.
Le trailer ci-dessous montre plutôt bien à quoi il faut s'attendre :
Et donc les deux films de Ghost in the Shell. Là encore, on a droit niveau graphisme à quelque chose qui en jette vraiment bien, dans un tout autre univers, cyberpunk futuriste, qui se veut plus spectaculaire. On a de l'action, des belles scènes de courses-poursuites mais tout de même quelques scènes contemplatives.
Le deuxième film utilise beaucoup plus de 3D, notamment sur certains des décors. La différence peut parfois faire bizarre d'une scène à l'autre mais dans l'ensemble, ça rendait bien.
Le premier film a un scénario assez classique mais pas déplaisant dans ces questionnements autour de "l'âme" de ses personnages tellement robotisés et upgradés de partout que leur humanité n'en est plus tangible. Il reste assez flou ou un peu confus sur certains points mais je n'ai pas eu l'impression que ça dérangeait trop à la compréhension globale.
Innocence par contre, c'est moins bien passé. La faute ne venant pas tant de l'idée derrière l'histoire que de la manière dont ça s'est goupillé : les transitions entre les phases de l'enquête sont souvent pas franchement claires, surtout vers la fin, donc je me suis laissé un peu baladé sans vraiment rentrer dedans.
De plus, les personnages te balancent à tour de bras des citations ou proverbes. Mais genre vraiment, toutes les cinq minutes, tu en as un qui en sort une (pour se faire en plus parfois relancer par un autre). Je trouve ce genre de truc super chiant parce que c'est un peu balancé dans le vide, juste parce qu'il y a un vague rapport avec la situation (parfois... même pas), vas-y, j'étale ma confiture. Et en plus, dans le cas présent, ça sortait sérieusement de nulle-part vu qu'ils n'avaient pas cette tendance dans le film précédant.
Ce problème a sacrément entaché les dialogues et comme si cela ne suffisait pas, j'avais aussi l'impression que la musique (pourtant vraiment jolie) était bien répétitive ce coup-ci, avec un abus du thème principal qu'on reconnait très facilement.
Je ne vais pas dire qu'il est à éviter parce que le visionnage n'était pas horrible non plus, le film reste très efficace au niveau visuel mais j'ai préféré le premier de beaucoup.
Sur ce, je vous laisse avec la scène des crédits du premier film parce qu'elle envoie du lourd.