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Sigurico:
On peut vraiment ressentir la passion dans ton message, Jielash, et je dois avouer que ça me fait toujours plaisir de voir ça. Du coup, tu m'as donné envie de refaire un petit voyage dans l'univers de Miyazaki, et de regarder Nausicaä de la vallée du vent (bon, tu préfères le manga, pas taper :p), ainsi que d'autres que je laisse traîner depuis des années... J'ai débuté par Kiki la petite sorcière (hm, logique -_-). C'est évidemment toujours aussi magnifique dans le fond comme dans la forme. Mais les enjeux n'y sont pas spécialement grands, contrairement à Princesse Mononoke (mon préféré, à jamais) ou Le Voyage de Chihiro, par exemple. Alors, je n'étais peut-être pas autant absorbé qu'avec ces derniers. Ce n'est pas plus mal, car Nausicaä me séduira certainement plus.

Sinon, j'en suis au tome 20 de Soul Eater. (J'ai enchainé trop vite, j'ai cédé...) Si l'arc d'Arachnophobia fut énorme, celui du Livre d'Eibon le reste un peu moins, en effet. Déjà, l'introduction de Noah était assez abrupte. Puis ensuite, le tout se déroule d'une manière assez expéditive, avec de plus, quelques passages assez moyens... Pourtant, cette ambiance et cet univers si géniaux demeurent, et il y a malgré tout de bonnes idées en permanence. Par exemple, j'ai apprécié la petite conversation (néant, existence, pouvoir, ordre, mort, vie, tout ça) entre Kid, Black Star et le Grand Ancien vivant dans le livre. Mais j'ai été déçu de voir les adultes (Stein en tête) se faire avoir si facilement par Noah, ensuite. Par contre, il n'y a pas d'incohérence avec le fait que Kid le dégomme, j'ai même trouvé son power-up assez bien amené.
[Edit] Ah oui, autre point important : il y a de la continuité à travers les arcs, et ça, c'est très appréciable, aussi. Franchement, même le scénario, je le trouve plutôt bien fichu. [/Edit]
En tout cas, j'ai néanmoins l'impression que l'arc final remontera bien le niveau, et sera démentiel.

Autrement, certains d'entre vous connaissent les mangas Area 51 et Jabberwocky de Masato Hisa ? C'est tout nouveau en France, et ça semble absolument génial, original et décalé.

Bref, je vais mater Nausicaä de la vallée du vent d'ici la fin de la semaine, moi. ^^

Trictus McNatret:

--- Citation de: lypphie le mercredi 14 janvier 2015, 16:47:58 ---Oh je vois.

Bon Blame aussi je connais, mais je n'ai lu les deux premiers tomes. C'était très bien dessiné mais comment dire ? Le type semblait oublier l'importance des dialogues dans une histoire, alors bon j'ai vite lâché prise.

--- Fin de citation ---

Les dialogues sont très peu présents dans le premier tome, certes, mais ils deviennent plus fréquents par la suite... Quand Kili a de bonnes raisons de parler, ce qui n'est pas évident quand on voyage seul. En fait, le premier tome joue sur la quasi-absence de bulles pour t'immerger de base dans le monde froid et hostie du manga, et mettre en évidence la rareté des interactions sociales et leur dénouement souvent conflictuel ; par la suite, des séquences dialoguées alternent avec d'autres muettes, selon les besoins de l'intrigue et de l'ambiance.
Je trouve au contraire qu'il mesure parfaitement l'importance des dialogues : il en met tout pile le nécessaire et s'en passe en dehors. C'est en partie ce qui fait l'identité du manga : à chacun de choisir s'il s'accroche ou non. Dans un univers comme celui de Kili, ce sont les actes qui parlent pour toi, et les visages et faits des personnages participent souvent plus à leur développement que leurs paroles.
D'autre part, BLAME! joue énormément sur l'interprétation de son histoire et le manque d'informations à ce sujet, Nihei oblige vraiment son lectorat à se creuser la tête pour comprendre ce qu'il se passe... Dans le genre "je distille es tenants e l'intrigue au compte-goutte", tu trouves difficilement mieux qu'un type qui propose une piste d'explication à son manga qu'un autre manga tout aussi énigmatique.

En ce qui me concerne, j'aime énormément la démarche de Nihei ; mais faut avouer que j'ai du goût pour l'art expérimental et qu'une oeuvre aussi conceptuelle et bien menée ne pouvait pas ne pas me toucher. D'ailleurs, BLAME! est, avec le Roi des Ronces, l'une des seules séries de manga que j'ai entièrement acheté. 10 tomes de perfection que je ne regrette absolument pas, même si j'ai souvent été tenté de lâcher parce que "putain, je comprends que dalle".

Jielash:
OKEPI : Je pense que le film de Nausicaä est totalement à voir mais je parlais surtout du manga là, qui de par sa taille et le temps que Miyazaki a pris pour le faire, a beaucoup plus d'importance que son adaptation, à mon avis.

Sigurico : Non mais encore une fois ça vaut le coup de mater le film et vous faites ce que vous voulez hein, mais si vous êtes intéressés, ce serait cool de lire le manga parce qu'il est génial quoi.

Pour Soul Eater :
En effet, le fait que les adultes soient soudain présentés comme des incapables est un des gros points négatifs de  l'arc du livre d'Eibon. Ils se ramènent comme des fleurs, sans avoir leurs partenaires sous formes d'armes et ne servent à absolument rien. Ça ne colle pas du tout avec leurs précédents combats.
Enrique disparait même mystérieusement de la scène sans que personne ne s'interroge parce que Enrique est plus une blague qu'un personnage, au fond.
Un autre truc c'est que le début de l'arc montre Liz et Patty décidées à en découdre, s'entrainant pour sauver Kid. Cela semblait indiquer le développement de leurs personnages (qui comptent parmi les principaux mais n'y ont jusque là pas eu droit) sauf qu'au final, elles non plus ne font rien du tout. Okay la relation entre Black Star et Kid est importante mais de là à négliger celle avec ses partenaires ? Ils n'ont absolument aucune interaction, aucune discussion sur le fait que Kid a momentanément sombré dans la folie.
Pendant ce temps, le partenariat de Soul et Maka est mis-à-mal par des trucs sortis de nulle-part : aka Soul est soudainement devenu populaire (le mec jusque là hipster loseur) parce qu'il est Death Scythe mais Maka non parce qu'elle n'a pas de poitrine = elle est moche et pas populaire (mais Ohkubo ne se gène pas non plus parallèlement pour la dessiner sur des illustrations fanservisesques)
Non mais ça ne fait aucun sens si on y réfléchit deux secondes : il n'y a pas beaucoup d'avantages à vouloir être partenaire avec Soul vu qu'on ne peut plus réaliser le but des étudiants de l'académie : faire de son arme une Death Scythe. À l'inverse, Maka a prouvé qu'elle était capable d'atteindre ce but et serait capable de le refaire à nouveau.
Le reste à un goût de réchauffé des conflits des premiers tomes qui se termine en "je dois faire confiance à Soul, parce qu'ensemble on est fort", conclusion à laquelle elle était un peu déjà arrivée depuis longtemps ???
Et pendant ce temps, Liz, Patty et Tsubaki font tapisserie et osef des notions de partenariat dans ce cas-là.


--- Citation de: Sigurico ---[Edit] Ah oui, autre point important : il y a de la continuité à travers les arcs, et ça, c'est très appréciable, aussi. Franchement, même le scénario, je le trouve plutôt bien fichu. [/Edit]
--- Fin de citation ---

Je suis pas sûre de ce dont tu parles là ? Parce que la continuité à travers les arcs, c'est un peu le cas de la plupart des œuvres qui ne sont pas de nature épisodique, je ne vois pas vraiment en quoi c'est un "bon point" pour Soul Eater quand c'est un truc naturel dans un scénario.  (et justement la continuité n'est pas toujours parfaite, vu les problèmes de développements de persos et l'out of character par exemple)


Mais changeons de sujet, je postais à la baser pour parler de l'exposition Ghibli au musée d'Art Ludique.

Plus précisément, l'expo s'appelle : "DESSINS DU STUDIO GHIBLI, Les secrets du Layout pour comprendre l’animation de Takahata & Miyazaki "
Il ne s'agit donc pas de voir comment Ghibli travaille de A à Z pour faire un film mais de se concentrer sur une des phases fondamentales du processus d'animation au Japon, que Takahata et Miyazaki ont développé en travaillant sur Heidi  : le layout. (Un exemple d'à quoi ça ressemble)
En gros c'est un développement du storyboard, qui montre tous les plans qui seront utilisés dans le film avec indications de la durée, des déplacements des objets et décors à l'intérieur des scènes, etc... Bref, c'est le "squelette" sur lesquels les animateurs vont ensuite travailler. Le dessin peut-être plus ou moins précis, avec parfois énormément d'annotations ou presque pas, selon ce qui se passe dans la scène. C'est Le voyage de Chihiro qui a le plus grand nombre de layouts exposés (environ 600) mais c'est évidemment loin de s'approcher de la totalité nécessaire pour le film.

L'expo est assez technique, avec définition de la chose, explications des petits détails et annotations mais j'ai trouvé que ce n'était pas présenté de manière trop compliqué et plusieurs termes sont même expliqués plusieurs fois. Il faut juste bien lire ce qui est écrit et écouter l'audioguide fourni qui donne beaucoup d'infos sympas.
Je pense que ça ne passionnera pas tout le monde mais si le processus d'animation est quelque chose qui vous intéresse ou que vous êtes un très grand fan de Ghibli, ça vaut évidemment le coup.

L'expo n'est pas exactement dans un ordre chronologique. Plusieurs layouts des œuvres de Miyazaki et Takahata prédatant Ghibli sont exposées, ainsi que pour tous leurs films produits par le studio. Il y a même trois layouts pour le court-métrage On Your Mark. Par contre, rien pour les courts-métrages qui passent dans le musée Ghibli au Japon.
Presque tous les autres films sont présents, à l'exception du téléfilm Je peux entendre l'océan (tout de même brièvement mentionné à un moment) et... Terremer. Je me dis presque que j'ai dû le rater, qu'il y en avait deux dans un coin et que j'ai pas fait gaffe mais je suis un peu restée plus de trois heures dans l'expo et j'avais l'impression de faire attention de tout bien regarder. Il y avait des layouts de La colline aux coquelicots par contre et même quelques uns de Marnie.

Une très chouette visite.


Passons du coq à l'âne mais vous vous souvenez du projet de l'animator-expo que j'avais mentionné il y a quelques temps ?
Le premier tiers des courts-métragesest déjà paru sur le site. Avec sous-titres anglais disponibles.
Il y a des petites histoires sans beaucoup de sens, des clips musicaux, un court qui montre juste des passages d'animations-clé de la première série Gundam et puis du "teasing" sur le prochain film des Rebuild of Evangelion.

Mon court préféré est le 6ème pour le moment, bien dynamique et drôle, j'ai aussi apprécié ses couleurs délavées. Stylistiquement parlant, j'ai aussi bien apprécié le 1er, le 4ème, le 7ème et le 10ème.

Brume-Ondeblois:
Bah écoute Rictus, je ferais l'effort de le finir un de ces quatre alors, là j'aurai un jugement plus clair sur l'oeuvre dans son ensemble.

Jielash : Bon bah voilà, je crois que tu viens de me convaincre d'aller passer un weekend à la capitale. Une expo sur Ghibli c'est trop rare pour être manqué, aussi technique soit-elle.

Sigurico:
Oui Jielash, j'aurais dû en dire un peu plus concernant la continuité dans Soul Eater, mes plus humbles excuses. En fait, c'est juste que je l'ai trouvée particulièrement bien fichue dans ce manga. Des éléments introduits dès le départ sont ingénieusement réutilisés par la suite. Tout comme certaines intrigues et sous-intrigues apparaissent discrètement dans un arc pour revenir de très belle manière quelques cycles plus tard. Ce sont simplement de "petits" procédés que j'apprécie vraiment voir. Et plus généralement, j'ai aussi aimé les transitions entre les arcs.

Mais quant au développement expéditif/raté de certains personnages, je te rejoins. Par contre, tu exagères sur Soul et Maka. Car si, c'est aussi logique de vouloir faire équipe avec Soul une fois Death Scythe : tout simplement car il est puissant et renommé. Les ados aiment ça... Puis Maka précise qu'il était déjà populaire avant. Quant à cette dernière, à aucun moment son impopularité n'est démontrée ou non, et surtout pas à cause de son anatomie. Là, je trouve que tu surinterprètes certaines remarques "comiques" (surtout nulles, en fait) sorties au début du manga. En outre, son caractère n'est pas des plus évidents, ce qui joue aussi. (Personnellement, j'apprécie beaucoup le personnage de Maka.) Puis au contraire, Maka est de plus en plus respectée par les autres. En plus, le passage en question ne dure qu'une page, puis est juste réutilisée dans le monde de la paresse du Livre d'Eibon, qui a influencé négativement Maka, et donc brièvement remis en cause sa relation avec Soul.

Bref, j'ai terminé le tome 22. Un peu décevante cette fameuse bataille, pour le moment. Je lui trouve un côté légèrement confus au niveau de la mise en scène, ainsi qu'un côté légèrement trop rapide au niveau du scénario. Puis j'aurais aimé voir un vrai combat, long et intense, entre Stein et Law... Mais sinon, l'ambiance m'absorbe toujours autant, et de bonnes idées continuent de se montrer. J'adore.

Encore un truc : le dernier chapitre du tome 20. Grandiose. Une relation atteignant son sommet de malsanité. Une tempête de sentiments. Pour une fin parfaitement conforme, et finalement prévisible. (Cliquez pour afficher/cacher)(Mais en tant que fan de Medusa, j'étais très attristé...) Et la naissance définitive d'un "monstre".
Enfin, j'ai du mal à exprimer tout ce que cette séquence a pu me faire penser et ressentir. Mais ce fut un grand chapitre de manga, aussi bien dans le fond que dans la forme.

Bon, promis, j'arrête de soûler avec Soul Eater, maintenant. :^^':


Autrement, j'avais déjà eu vent de l'exposition Ghibli, qui est très attirante, évidemment. Merci pour tes impressions et explications. Dommage pour ma pomme que cela se passe à Paris...

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