Démarrée en 1997 sur PS1 avec l'épisode
Marie, et riche aujourd'hui de 19 titres canoniques, la série des
Atelier est l'une des, sinon la plus célèbre licence du studio
Gust, avec les jeux de l'univers Exapico (
Ar Tonelico). Il s'agit de J-RPG à l'esthétique très "moe"
(si vous savez pas ce que veut dire ce mot) et à la réputation typique du jeu de niche : beaucoup de joueurs qui s'intéressent au genre connaissent ce titre, mais très peu y ont joué.
L'histoire est, le plus souvent, celle d'une jeune fille dans la fleur à peine éclose de l'âge qui se retrouvera contrainte de reprendre un atelier d'alchimie déserté par la clientèle, et d'en faire un commerce prospère. Pour cela, elle devra apprendre le métier à la spartiate en remplissant des objectifs précis avant la fatidique deadline. Les jeux s'articulent généralement par trilogie, chacun présentant un pan d'une histoire globale, avec des variations parfois drastiques en fonction des retours des joueurs.
Les
Atelier s'articulent toujours autour de trois axes, d'une importance variable selon les titres :
1) Récolter des ressources, que ce soit de la laine de lapin, du rondin de bois, des champignons, de l'eau plate ou encore des gemmes.
2) Affronter la faune des environnements dans des combats au tour par tour, pour obtenir des ressources précises mais aussi de l'expérience
3) Synthétiser les ressources pour en faire des items aux usages variés : des bombes pour le combat, du tissu pour des poupées...
3bis) Synthétiser les items synthétisés pour faire encore d'autres items, pour réaliser des recettes toujours plus compliquées
Le game design suffit le plus souvent à dissuader bien des joueurs : le farming/crafting, c'est courant comme aspect secondaire, mais d'en faire un coeur de jeu, ça a de quoi dégoûter. Pourtant, si la formule marche, si l'appel du vide prend, et si vous rejoignez la quête de la plus haute Qualité obtenue par une application poussée des mécaniques toujours plus complexes à chaque épisode, vous signez pour des heures de jeu, de calcul, de planification et de combats (dont l'intensité dépend grandement des épisodes).
Les
Dusk Sea sur PS3 ont donné naissance à l'un des meilleurs tour-par-tour de l'histoire du RPG
Mais
Atelier se distingue d'un W-RPG mécanique et rébarbatif par son aspect "jeu de gestion" plus poussé.
A peu près tout ce que vous faites consomme du temps et vous avez un examen à passer avant une date fatidique pour ne pas avoir un Game Over ! Si vous n'avez pas correctement géré votre emploi du temps pour optimiser au maximum vos déplacements, vos combats et vos synthèses, le jeu peut devenir virtuellement infaisable, vos aptitudes n'ayant pas assez grimpé pour tenir la cadence. La courbe de difficulté des jeux est pas mal variable à cet égard, les pires sont les
Arland mais les suivants se sont beaucoup calmés.
La renommée très modeste des
Atelier n'est généralement pas aidée par la réalisation, qui accuse très souvent une ou deux générations de retard. C'est bien gentil de se planquer derrière une esthétique shôjo/peinture, délicieusement charmante au demeurant, certes, on dira pas le contraire, mais quand on constate le dernier titre en date,
Atelier Lydie&Suelle, aurait très bien pu tourner en 60fps sur PS2, alors qu'il est sorti sur une PS4 au pinacle de ses aptitudes, ben ne nous en cachons pas, ça fait mal aux fesses.
Cette image, par exemple, c'est Atelier Totori, sur PS3 Les bandes-sons ont connu de nombreux compositeurs et chanteuses, dont Akiko Shikata qui s'est illustrée auprès de certains membres de ce forum comme la vocaliste attitrée des jeux de Ryukichi07. Pour ne citer que celles que je connais,
Rorona et
Shallie se traînent 80% de musiques d'ascenseur, mais pour 20% de boss themes absolument géniaux.
Je l'ai pas déjà entendue quelque part, celle-là ?... Si vous voulez laisser une chance à la série, je vous recommande chaudement l'épisode
Shallie, sorti sur PS3, et sa version
Plus sur Vita. Ce jeu est le seul de la série à s'être affranchi du compte à rebours emblématique.
Ce choix a ses avantages et ses défauts.
Le plus gros avantage, c'est qu'on ne se prend pas la tête à se demander si on n'est pas en train de gaspiller un quart de jour par une mauvaise décision.
Le plus gros défaut, c'est que toutes les aspérités du titre (notamment les graphismes moches, le level design minimaliste et l'aspect redondant) n'en ressortent que davantage ; il faut attendre au moins le chapitre 5 pour que la sauce prenne, et c'est un cap dur, très dur à passer.
A défaut d'avoir donné de solides raisons à certains d'entre vous de tester cette série, j'espère avoir pu leur donner assez d'infos pour savoir au moins en quoi elle consiste !