Avant quoique ce soit, je voulais remercier deux personnes que j'ai oublié de remercier précédemment:
@stefbad , qui m'a donné plusieurs idées et a fait une incroyable carte que vous pourrez retrouver sur sa galerie, et
@Fenrin , qui a gentiment corrigé mon texte! Merci à vous deux!
Voilà probablement le chapitre le plus long que j'ai écrit, je me suis un peu laissé emporté désolé!
Chapitre cinq: les sirènes de Polyphèm
Annia apporta un contrat conséquent à Bergen. Celui-ci le considéra longuement avant de jeter un regard vers Annia.
“Vous venez d’arriver. Et nous devons être deux dirigeants à signer ce contrat.
-Que… que voulez vous dire, dit Annia.
-Je veux dire que mes habilleurs vous ont confectionnés à tous des tenues appropriées à la situation à venir. Voyez vous, nous pouvons considérer que ces terres sont divisées en deux parties: à leur surface, se trouve Bergen, royaume de fiers guerriers de générations en générations, et dont les choeurs volent jusqu’au cieux. Et sous ses lacs, dans ce lac immense, ses fjords bordants la montagne au milieu desquels se situe cette ville, se trouve Polyphèm, le royaume des splendides sirènes qui nous aide dans nos batailles. Seuls nos plus proches alliés savent ce secret. Êtes vous prêts à être pour moi aussi importants que des membres de ma famille?”
Annia semblait ébranlée par la révélation de Bergen. Elle ne parvenait qu’à balbutier quelques mots. Centaku intervint alors:
“Bergen, j’ai passé avec vous…. avec toi, une soirée incroyable. Alors que ce soit sur un champs de bataille ou dans les temps de paix, tu sera pour moi comme un membre de ma famille!”
Bergen se leva doucement, et enlaça Centaku avec force, et tous deux se mirent à rire. Discrètement, Annia leva les yeux au ciel, et affichait un visage dédaigneux.
“Alors dans ce cas, dit alors Bergen, préparez vous. Nous n’avons pas prévu de tenues pour chacun d’entre vous, mais on vous dénichera quelque chose! Allez, préparez vous!”
Centaku trouva un ensemble blanc entouré de fils d’or. Il se trouvait très… beau à l’intérieur. Il n’avait jamais réussi à se figurer beau. Malgré quelques aventures, et quelques réflexions flatteuses, jamais ces sourcils trop fins, ce menton trop carré et cette mine trop sévère n’avaient réussis à flatter son égo. Pour la première fois, Centaku s’observa dans la glace, regarda son visage sous tous les angles. Ses cheveux rouge s’accordaient étrangement bien avec son costume blanc. Enfin, il quitta ses appartements. La procession du royaume de Trückung les emmena vers un étrange vaisseau: une sorte de navire, sans mâts,qui était entouré d’une étrange bulle. Centaku et compagnons montèrent à l’intérieur. Le bâtiment s’enfonça dans l’eau ténébreuse des fjords. Centaku observa l’environnement avec appréhension. Des sueurs froides lui coulaient le long de la nuque. Les torches du navire commençaient à s’éteindre, une à une. Bergen affichait un sourire espiègle. La dernière torche commença à vaciller. Elle se ravivait, tentait de survivre. Puis s’éteignit d’un coup. L’obscurité totale, pas une lumière, qui se joignait à un silence angoissant. Seuls les souffles légèrement paniqués des passagers se faisaient entendre. Quand une lumière apparut enfin. Elle jaillissait des mains d’une sirène. Plusieurs colliers de perles entouraient sa queue, et la partie inférieure était habillée d’un vêtement blancs bordé, et ses bras d’une impressionnante pâleur étaient couverts de bijoux. De longs cheveux roux couvraient ses épaules. Une autre sirène apparut. Puis deux. Puis une centaine. Enfin une immense cité sous marine apparut. Les maisons étaient faîte d’une étrange pierre verte. Surplombant la cité, une sorte d’amphithéâtre se trouvait dans une bulle d’air. Centaku ne s’était pas rendu compte que le navire était descendu à une telle profondeur, sûrement à cause de l’obscurité. Les maisons les plus modestes étaient composées d’une base circulaire, entourée par une sorte de grands mûr épais, créant de nouvelles pièces et un étage supplémentaire. Ils arrivèrent enfin à l’amphithéâtre. Le hall, gigantesque, offrant aux visiteurs de multiples tableaux sublimes représentant des mythes du peuple des eaux, était suivi d’une salle de bal et enfin, toute l'impressionnante procession s’installa autour de l’amphithéâtre. La reine des sirènes, elle même apparut alors. Centaku trouva sa tenue pour le moins… étonnante. Elle avait une couleur de peau métisse, et une impressionnante chevelure blonde. Une superbe couronne sertie de joyaux lui faisait office de couvre chef. Ses épaules étaient couvertes d’un châle fait de plumes rouges aux extrémités bleues. Elle portait une robe rouge, aux larges épaulettes surplombées d’or? Sa longue robe faisait une longue traîne.
Cette femme était l’une des plus belles que Centaku ait vu, si ce n’était la plus belle. Il était néanmoins étonné par cet étonnant châle, et par le fait que la reine des sirènes possède des jambes. Il entendit alors une voix dans sa tête:
“Ce châle fait référence à la forme primitive des sirènes, des oiseaux à tête de femme. Aquila, qu’il faudra que tu rencontre un jour, les sauva des harpies, peuple dominant des cieux, en leur faisant un corps mi-humain mi-poisson, et leur offrit leur voix sublimes. Et quand les sirènes ne sont pas dans l’eau, elles perdent leur queue, tu devrais le savoir!
-Luz? Mais que…
-On a enfin réglé le problème avec nôtre père, alors je reviens vers toi! Je te réserve même une petite surprise!
-D’accord, parfait!”
La reine alla s’installer dans une loge privées, située au sommet de l’amphithéâtre et surplombée par une statue représentant une jeune sirène observant le visage d’une statue humaine, aux côtés de Bergen et d’Annia. Quand tout d’un coup, une jeune fille se mit à ses côtés. Centaku sentit ses joues se colorer de pourpre. Il l’observa avec attention: elle portait un couvre chef vert et or, de même que sa tenue. Les fils d’or dessinait des courbes splendides sur sa robe. La jeune fille se déplaçait avec une extraordinaire grâce. Son visage fin se joignait à des yeux d’un vert émeraude, et ses lèvres fine ne pouvaient que prononcer les mots les plus doux. Centaku rectifia ses précédentes pensées: c’était elle la plus belle femme qu’il ait jamais vu.
Une fois tous les invités installés, la reine se leva. Depuis le début, la scène était cachée par une sorte de brume. La reine des sirènes prononça alors un discours. Sa voix était forte et douce à la fois:
“Mes chers amis, c’est ici, entourée de l’ambassadrice du royaume d’Arcandia, Annia Faralova, et de Bergen Davhok, roi du fier peuple de Trückung, que j’ouvre cet opéra. Je suis Nymphi, reine des sirènes de Plyphèm. Cet opéra magistral qui s’inscrit déjà parmis nos plus grandes oeuvres fût composé il y a seulement un an par la talentueuse compositrice à mes côtés, Hannah Nesredna. Cet opéra vous racontera le conte très célèbre dans nôtre peuple du périple d’Alyssia, la sirène qui, lors de son périple pour sauver sa famille du démon Muskclements, apprendra à se découvrir elle même. Je vous laisse à cette composition incroyable, à laquelle nous assisterons ensemble!”
L’assemblée applaudit son discours. La jeune Hannah semblait très stressée. La lumière se tût, la brume se dissipa, et l’ouverture se joua. Enfantine et calme au début, elle captait avec talent le quotidien d’une famille aimante, avec en fond des violons aigus, représentant les tourments de la jeune Alyssia. Après une ouverture qui fût par la suite riche en émotion, l’opéra en lui même commença, sur une famille unie. Délaissant sa famille, Alyssia va à l’écart. La musique prend soudain des tons tragiques. La jeune sirène chante ses tourments, ses interrogations, et le sentiment de vide qu’elle ressent. Les voix des sirènes, quelles voix! Même les divinités ne pourraient chanter ces chants comme le chantaient ces sirènes. Leur voix sublimes pouvaient faire rire ou pleurer le plus insensible des hommes. L’opéra se termina, et un bal commença.
Hannah était à l’écart. Elle avait reçu d’innombrables félicitations, mais ne semblait pas aimer la foule. A l’écart lui aussi, Centaku l’observait. De loin, sans oser dire un mot. Puis il se leva. Chaque pas vers elle lui donnait l’impression de chausser des bottes de plomb. Il s’approcha, sourit à la jeune sirène, et lui dit finalement:
“Dîtes, vous semblez plutôt vous ennuyez ici. Ca vous dirait de se mettre un peu à l’écart pour… parler un peu?
-Oh.. je suis navrée je… pour tout vous dire je me sens un peu gênée, je suis incroyablement mal à l’aise et je pense rentrer chez moi, j’ai cette chanson à achever et…”
Elle le regarda dans les yeux. Un déclic sembla lui venir. Elle accepta. Ils se mirent à l’écart, allèrent dans l’amphithéâtre. Ils rièrent aux éclats, parlèrent de tout et de rien. De la mission de Centaku, de l’opéra, de la couleur des poissons. Centaku ressentait une chaleur lui parcourant tout le corps. Hannah avait dévoilé une longue chevelure brune, aux magnifiques courbes, qui descendait en cascade dans son dos. Enfin, ils en vinrent à parler de Nymphi:
“Nymphi est une reine très juste, dit Hannah. Elle nous taxe raisonnablement, nous protège avec la garde royale… Et puis, ça n’a rien à voir, mais elle est d’une beauté renversante.
-Je te trouve honnêtement bien plus belle.”
Les joues d’Hannah virèrent au rouge.
“C’est très gentil de le dire, mais… Nymphi est si belle, avec ses cheveux d’or et sa peau sans défauts… Mais ce que tu dis me… me fait..”
Les deux se rapprochèrent. Et ils s’embrassèrent. En une soirée, Centaku avait rencontré la femme de sa vie. Jamais un si grand bonheur ne l’avait habité. Il ne pensait à rien. Il était juste bien, très bien avec Hannah. Ils se regardèrent dans les yeux. Jamais personne n’avait regardé Centaku comme le faisait Hannah. Et une seule certitude les habitait, jamais quoique ce soit si ce n’était la mort ne les séparerait.