Au cours d'une discussion, au travail, un ouvrier dit à Gattaz, son patron :
- Hé ben moi, mon gars, je connais tout le monde sur la planète personnellement.
Son patron lui dit :
- N'importe quoi. C'est rigoureusement impossible. Tiens par exemple, moi, est-ce que tu me connaissais avant d'être mon employé ? Et arrête de me tutoyer, tu me dois le respect ! Je suis réellement connu, moi.
Le gars répond :
- Oui bien sûr. Tu ne te souviens pas ? On s'est rencontrés à la fête de l'huma, quand tu étais encore encarté. En 1974... Je m'appelle Marc, ça ne te dit plus rien ?
Le patron répond:
- D'accord, c'est vrai, je me souviens maintenant. Mais je n'arrive toujours pas à croire que tu puisses connaître rigoureusement tout le monde ! Par exemple, allez, au hasard, est-ce que tu connais Trump ?
Et Marc répond :
- Ouais monsieur. Même que l'été, il m'arrive d'aller lui dire bonjour chez lui dans sa tour, ou sur l'un de ses golf. Tu veux que je te prouve qu'on se connaît ? Paye moi le voyage et je t'invite chez lui !
Gattaz, surpris par la force de persuasion de cet homme plus fougueux qu'un espadon sauvage, va jusqu'à lui payer le billet d'avion. Ils arrivent à la maison Blanche. L'un des agents s'apprête à dégainer en voyant Gattaz, mais relâche son bras en voyant Marc. Trump, qui descendait de son hélicoptère, les voit, et s’approche d'eux en secouant la main pour dire bonjour. Pensant être reconnu, Gattaz tend la main avec fierté. Mais c'est celle de Marc que Trump prend avant de le serrer vigoureusement dans ses bras. Il lui dit : - Et alors, Marc, comment va ? Qui est ton ami ? Oh et puis on s'en fout, tu veux venir prendre un coup, j'ai une réunion importante avec Kim, mais tu pourras rester si tu veux !
- Oh non, ça va, j'ai du travail, mais je te remercie, à bientôt !
Gattaz reste gros-jean comme devant, mais sa fierté est blessée, il n'en démord pas :
- Et François 1er ? Je suis sûr que tu ne connais pas le Pape !
Marc lui certifie le contraire, mais plutôt que des longs discours, il propose d'aller directement vérifier au Vatican. Les frais d'avion étant pris en charge par le patron, il ne se prive pas.
Les voilà tous les deux en route pour le Vatican. Le Pape doit justement y prononcer un discours, et la place est bondée. Marc dit à son patron : Bon, s'il me fait coucou, tu me croiras pas, parce que de là on dirait qu'il fait coucou à tout le monde. Je vais dire à Albert, le garde-suisse, de me laisser passer. Reste là, et attend un peu !
Et effectivement, lorsque le pape réapparaît au balcon, Marc est à ses côtés, agitant avec lui la main pour saluer la foule.
À ce moment là, Marc, de son balcon papal, voit Gattaz tomber dans les pommes. Sans tarder, il court sur la place voir ce qu'il en est et une fois au chevet de ce dernier, il lui demande ce qui s'est passé. Son patron lui répond :
- Que tu me connaisses, OK. Que tu sois pote avec Trump, j'ai encore du mal à l'admettre, mais d'accord. Mais qu'au moment où tu apparaisses au côté du Pape, mon voisin sur la place me demande : "Qui c'est le type à côté de Marc ?"... Là, c'était trop !