Auteur Sujet: Errements Poétiques - [ Poème : Autre-Vert ]  (Lu 236952 fois)

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Errements Poétiques - [ Maxime : Connerie ]
« Réponse #105 le: jeudi 26 avril 2012, 16:53:31 »
Connerie

La connerie, c'est comme la musique : c'est un éternel recommencement.

Pas d'accord. :/ La musique "moderne" oui on a un couplet qui se répète trois à huit fois avec peut-être un solo, mais si tu prends les anciennes symphonies, ça s'étale parfois sur de nombreux mouvements qui sont parfois très différents les uns des autres. Et c'est pareil pour le style : je ne pense pas qu'on puisse écrire de la musique classique (si j'ose ainsi m'exprimer) comme on écrirait de la tecktonik, du rap ou de la variété française. Sans même parler des textes, rien que les mélodies ne sont pas du tout pensées pareil.

Pour la connerie, là, c'est sûr que ça existe depuis l'aube de l'humanité, et qu'on est ni plus ni moins avancé qu'avant (peut-être un peu plus avancé, l’illettrisme et l'obscurantisme ayant sérieusement diminué) mais je suis pas trop d'accord pour la comparer à la musique.

Je suis d'accord, et en même temps pas Wolf : la musique, moderne ou classique, est basée sur l'agencement d'un nombre limités de sons, de rythmes, et en tant que musicien, j'suis bien placé pour savoir que, oui, ce n'est pas toujours la même chose  :^^: C’est comme la connerie : le fond ne change pas vraiment (J'veux dire tu n'as que 7 notes et pas une de plus, c'est leur arrangement, leur placement, leur utilisation qui va donner une identité à ta musique !) mais c'est la forme qui change !

Pour la connerie c'est la même chose : la forme change au fil du temps et des personnes mais le fond est toujours là : ils sont cons !

Edit : 8 ème page, ça commence à faire !
"Là tu te dégages / Et voles selon."


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Errements Poétiques - [ Maxime : Connerie ]
« Réponse #106 le: mercredi 06 juin 2012, 16:36:57 »

So Real

Oh, c'était si réel.
Si réel, si réel...
Laisse-moi savourer
Le souvenir.
C'était si réel...
Ma belle,
Laisse-moi encore sentir,
Ton odeur ?
Est-elle incrustée,
Sur l'oreiller,
Sur les draps.
Ta sueur.
Si réel, si réel...
Laisse-moi me torturer,
Avec ces questions.
Elles sont si réelles,
Qu'elles n'existent pas.
Pourtant,
Si réel, si réel...
Mais ne me laisse pas t'oublier.
Toi.
Tes lèvres, ton visage.
Tes mots, tes yeux.
Ta poitrine, ton corps.
Tout est si réel...
Laisse-moi être,
Plus fort ?
Que d'hasardeuses questions.
Si réel...
Le monde est si réel.
Trop réel.
« Modifié: mercredi 18 septembre 2013, 12:22:43 par Synopz »
"Là tu te dégages / Et voles selon."


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Errements Poétiques - [ Poésie : So Real ]
« Réponse #107 le: dimanche 17 juin 2012, 19:17:52 »
En voilà un qui a du goût en matière de musique.  v.v

En tout cas c'est un joli texte je trouve, certes inspiré, mais on sent bien que ce n'est pas "pompé", que c'est bien toi qui a écrit ce texte, donc j'aime bien.  :^^:

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Errements Poétiques - [ Poésie : So Real ]
« Réponse #108 le: dimanche 17 juin 2012, 20:39:10 »
Je trouve le "je t'aime" à la fin un peu "violon" (en gros un peu niais, trop "attendu"), mais autrement, y a du "clic-clac" dans ce poème, ça s'imbrique bien, les rimes s'entrechoquent gentiment, c'est cool.
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Errements Poétiques - [ Poésie : So Real ]
« Réponse #109 le: lundi 18 juin 2012, 00:18:11 »
Je trouve le "je t'aime" à la fin un peu "violon" (en gros un peu niais, trop "attendu"), mais autrement, y a du "clic-clac" dans ce poème, ça s'imbrique bien, les rimes s'entrechoquent gentiment, c'est cool.

Je t'avoue que dans la version originale sur papier, il n'y était pas ce " je t'aime ? " final  v.v

Mais, je trouvais que le fait de mettre un point d'interrogation retirait un peu de ce coté "niais"
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Errements Poétiques - [ Prose : Spes ]
« Réponse #110 le: mercredi 20 juin 2012, 23:20:32 »
Spes

Je n'ai pas peur. Je n'ai plus peur. Parce que la peur est le poison pervers et insidieux qui vit en chacun de nous. Je n'ai plus peur parce que je n'ai aucune raison d'avoir peur. Nos existences ne sont qu'un infime trait sur la toile de l'univers et si j'ai eu peur avant, c'est parce que j'ai cru ma propre personne et le monde plus grands, plus forts et plus fiers qu'ils ne sont réellement. Je ne suis qu'un homme, je viens du néant, j'y retournerai et cela ne changera rien au cours des choses, et cela ne changera rien à ce monde. Tout continuera d'avancer, avec ou sans moi, je suis le fétu de paille balayé par le vent ravageur de la vérité. J'ai troqué la crainte et le déni pour l'acceptation et la sérénité. Jamais je ne goûterai à l'éternité, jamais je ne goûterai à la toute-puissance. Et tout ceci m'est égal, je suis une vie parmi des milliards, et rien d'autre ne m'intéresse plus que découvrir ce que pensent ces milliards de vie, ce qu'elles font de leur existence et où elles tiennent à mener leur vie. De ce monde fait d’éphémère et de brièveté je veux tout savoir, tout voir et tout comprendre. Et l'impossibilité de cette tâche la rend d'autant plus attirante à mes yeux. Je cherche l'utopie, elle est mon moteur et mon soutien. Comprendre et accepter ma condition humaine me donne encore plus envie de la vivre jusqu'au bout. Je renais, je revis, je souhaite connaître ce qui me ressemble et ce qui m'est étranger, je souhaite avancer, visiter chaque lieu, voir chaque personne. Je souhaite quitter ce système qui m'enferme, m'emprisonne... Je souhaite toutes ces choses, ardemment. Pourtant je crains de ne pas les réaliser, je crains qu'elles m'échappent, je crains de rester ou prisonnier ou fugitif. Mais je lutte à l'intérieur, à l'extérieur, je lutte en permanence contre les ténèbres de la haine, de l'avidité, de l'exclusivité. Je lutte et garde courage pour finalement ne garder au fond de moi qu'une certitude : j'y crois. J'y crois terriblement, l'on me taxe de naïf, d'utopiste, mais j'y crois de toutes mes forces. Voilà pourquoi j'écris, pour transmettre ma foi, ma foi en l'utopie et pas en des religions qui demandent aux hommes de s'entretuer, de se haïr. Je viens ici vous offrir un mot, peut-être niais et imbécile, mais un mot auquel j'ai envie de croire : espoir.
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Errements Poétiques - [ Prose : Spes ]
« Réponse #111 le: mercredi 27 juin 2012, 01:34:20 »
Amo Ergo Sum ?

" J'aime. J'aime.

J'aime.
Serait-ce un but ?
J'aime.
C'est une obsession.

J'aime. J'aime.

J'aime.
Sans conditions.
J'aime.
A tort, à travers.

J'aime. J'aime.

J'aime.
Ton corps.
J'aime.
Te désirer.

J'aime. J'aime.

J'aime.
Écrire.
J'aime.
Penser.

J'aime. J'aime.

J'aime.
Ton esprit.
J'aime.
Tes rêves.

J'aime. J'aime ?

J'aime.
Et pourtant,
Je n'aime pas.
Tes pleurs.

J'aime ? J'aime ?

J'aime.
Malheureusement,
Je n'aime pas.
L'ignorance.

J'aime ? J'aime ?

J'aime.
Mais seulement,
Je n'aime pas.
La haine.

J'aime. J'aime ?

J'aime.
Malgré tout,
Je n'aime pas.
Ceux qui n'aiment pas.

J'aime. J'aime ?

J'aime.
Mais finalement,
J'aime.
Aimer. "
« Modifié: mercredi 27 juin 2012, 01:36:38 par Synopz »
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Errements Poétiques - [ Poésie : Amo Ergo Sum ? ]
« Réponse #112 le: mercredi 27 juin 2012, 10:50:27 »
Tu devrais te mettre à Durarara !! si tu aimes tellement voir l'amour au centre de tout, tu seras servi. ;D [/publicitaire]

Plus sérieusement, ton texte est "classique" dans ses propos, à mes yeux, mais ça se laisse lire jusqu'au bout, contrairement à Spes où j'avoue n'avoir rien compris ( :^^': ).

Mille mercis à Yorick26 pour la signature !

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Errements Poétiques - [ Poésie : Amo Ergo Sum ? ]
« Réponse #113 le: mercredi 27 juin 2012, 13:28:29 »
Tu devrais te mettre à Durarara !! si tu aimes tellement voir l'amour au centre de tout, tu seras servi. ;D [/publicitaire]

Plus sérieusement, ton texte est "classique" dans ses propos, à mes yeux, mais ça se laisse lire jusqu'au bout, contrairement à Spes où j'avoue n'avoir rien compris ( :^^': ).

Je trouve Spes bien plus clair personnellement  :-*

Sinon, il est plutôt classique dans le propos, mais je pense qu'il faut retenir la forme du poème, surtout. J'ai essayé d'intégrer une sorte de symétrie et une sorte de rengaine.
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Errements Poétiques - [ L'Ange des Ombres : Chapitre 13 ! ]
« Réponse #114 le: dimanche 15 juillet 2012, 01:26:50 »
Après un an et demi de non-inspiration voici enfin mon chapitre 13 ! Un chapitre riche en infos !

Chapitre 13 : Douceur

Je n'ai jamais existé. Cette constatation simple m'est apparue il y a quelques temps. Évidente. Je n'ai jamais existé, tout simplement parce que je n'ai jamais maîtrisé mon existence. Peut-on dire que l'on a accompli quelque chose si cette action n'a pas été maîtrisée  ? Peut-on prétendre avoir existé quand jamais notre propre destin n'a été contrôlé ? Non. On ne peut pas. Vivre c'est prouver à chaque seconde que l'on vit, et soumise à des puissances voulant ma mort, moi, Luna, du peuple des ombres, je n'ai jamais existé, et là est l'échec, non seulement de mes actes, mais aussi de la volonté des déesses. Car, ces infâmes et cruelles divinités ont voulu me détruire... Mais, détruit-on ce qui n'a jamais vécu ?

- Trois jours... Et nous savons toi comme moi ce que les Sheikahs vont nous demander, Synopz.
La jeune fille rejeta la tête en arrière en soupirant avant de se tourner vers le jeune homme. Synopz sentit son cœur se serrer quand il croisa le regard de la ténébreuse Sheikah. Elle était belle, terriblement belle. De longs cheveux de neige ondoyant sous la douce brise nocturne, de profonds et brûlants yeux vermeils brillant sous les reflets de Lune et toujours cette pâleur, pure et profonde. Une princesse, une Sheikah, une tueuse. Elle était une déesse sauvage mariant ces trois aspects à la perfection, jonglant entre trois masques impénétrables. Le jeune garçon détourna les yeux, elle était inaccessible, quoiqu'elle en dise, à quoi bon y penser ?
- Oui, nous savons ce qu'ils vont exiger, car demander est un peu trop clément comme terme... Mais, nous sommes bien obligés d'accepter.
Il y avait près de trois heures qu'Impa les avait abandonnés, depuis son départ, les deux Sheikahs n'avaient pas échangé une parole. Les derniers mots d'Impa résonnaient comme une inexorable malédiction, distillant en eux une peur sourde et profonde. Ils allaient mourir, eux et tout le peuple des ombres. Pourtant, malgré la crainte qui serrait leurs cœurs, ils n'étaient pas étonnés outre mesure : ils étaient les erreurs des déesses et les divinités n'ont pas pour habitude de négliger leurs erreurs. Disparaître avait toujours été le destin du peuple des ombres.
- Et qu'est-ce qui nous y oblige, Synopz ? Qu'est-ce qui pourrait bien nous forcer à marcher vers notre propre perte ?
Le jeune Sheikah lui lança un regard dur, il ne voulait plus entendre ces questions, car elles l'avaient trop hanté, détruit, elles avaient asséché son âme, brisé ses rêves. Il ne voulait plus les entendre car il n'en connaissait que trop bien la réponse. Il répondit lentement, articulant distinctement chacune des syllabes.
- Pour l'honneur serait la réponse de bien des gens, mais pas celle d'un Sheikah. Je vais te dire la réponse d'un Sheikah, la seule qu'il jugerait vraie : pour l'insolence, pour la vertu, pour l’orgueil. Nous allons mourir, c'est une certitude inébranlable, alors mourrons avec un semblant de panache, mourrons en les défiant une ultime fois, mourrons en leur montrant que notre mort est leur plus grande erreur.
Le silence se fit durant quelques instants, le sourire de Luna s'esquissant peu à peu. Elle observa quelques instants les premières promesses de l'aube à l'Ouest avant qu'une larme solitaire glisse sur son visage toujours souriant.
- Tu es le plus grand prétentieux que je connaisse, homme des ombres, mais cela te va bien alors lève encore plus le regard, acère encore plus tes paroles, sois digne du peuple qui t'a vu naître, t'a élevé, t'a rejeté et t'a de nouveau accueilli en son sein, sois toi-même : sois un Sheikah et sois celui qui semble toucher mon cœur...
La jeune fille fit accélérer sa monture et partit quelques centaines de mètre devant, elle avait besoin de réfléchir, de faire la paix en elle-même, car l'inévitable ne lui échappait plus : il lui restait désormais trois jours et pas une minute de plus. Elle ferma les yeux plusieurs minutes s'imprégnant du monde alentour, elle le laissa l'habiter et elle l'habita elle-même. L'aurore s'étendait désormais dans le ciel et les premiers contreforts verdoyants d'Hyrule apparaissaient dans le lointain, le désert s'étendait derrière eux, tel un gardien silencieux et millénaire. Ils atteindraient le lieu de la bataille dans quelques heures. Luna n'avait pas réellement peur de la mort en elle-même, elle craignait juste l'oubli total qui en découlait. Elle craignait d'être oubliée, de disparaître des mémoires, des cœurs et même si elle savait cet oubli inévitable, elle ne pouvait s'empêcher de le craindre. Elle fut durant quelques secondes tétanisée par l'idée de sa disparition prochaine puis reprit finalement le contrôle d'elle-même à l'aide d'une profonde expiration. Mourir était la seule certitude de l'existence, alors à quoi bon se tourmenter ? Elle se retourna pour voir Synopz quelques mètres derrière elle. Une étrange sensation la toucha au moment où elle le regarda, une sensation mêlée de bonheur et de tristesse, de chaleur et froid. La question silencieuse et douloureuse qui régnait entre eux depuis le retour de Synopz en Hyrule franchit la barrière de ses lèvres avant même qu'elle puisse s'en rendre compte :
- M'aimes-tu, Synopz ?
Le jeune homme se figea quelques secondes sur sa monture, quelques larmes semblèrent un instant briller dans ses yeux vermeils mais elles disparurent si vite que Luna se demanda si elle ne les avait pas seulement rêvées. Il fit légèrement accélérer sa monture pour se mettre au niveau de la jeune fille. Luna sentit son cœur se serrer quand elle plongea son regard dans le sien. Il émanait de ce regard un surprenant mélange de bonheur intense et de détresse infinie. Un torrent d'émotions semblait jaillir des yeux rouges et pénétrants du jeune élu, un tourbillon si puissant qu'il menaçait de submerger Luna, de l'emporter, de faire céder cette froide distance qu'ils s'employaient tous les deux à maintenir depuis leurs retrouvailles. Elle réussit de justesse à se retenir, à contenir tout ce que son cœur voulait crier. Son visage demeura impassible. Les Sheikahs ne s’émouvaient pas, ne montraient rien, ils restaient toujours de marbre, tel était le caractère de leur peuple. Il s'agissait de la première chose que l'on apprenait aux jeunes enfants du peuple de l'ombre : surtout, ne rien montrer, en aucune occasion. Elle se contint encore tandis que le temps passait, interminable et pesant. Synopz observa avec douceur le vol d'un rapace dans le soleil levant puis répondit.
- Est-ce que je t'aime ? Je suppose que oui. Oui mais... Il y a toutes ces questions qui résonnent en moi, tous ces doutes. Nous avons grandi ensemble Luna, avons été élevés, nourris, éduqués ensemble. Tu es tout pour moi : à la fois l'amante, la mère et la sœur. Nous jouons au chat et à la souris depuis mon retour, sans savoir qui est le chat et qui est la souris. Je pense t'aimer, comme toi tu penses peut-être m'aimer mais je vais te confier une chose toute bête qui hante mes nuits depuis que nous nous sommes retrouvés : j'ai peur de t'aimer. J'ai terriblement peur... Peur de me tromper ? Peur de ne pas être à la hauteur pour te servir d'amant ? Peur de mal faire ? Peur de s'unir pour aller à la mort ? Je ne sais pas vraiment pourquoi mais j'ai peur.
Le Sheikah fit une pause. Le masque d'impassibilité et d'assurance que Luna s'était construit depuis l'enfance volait peu à peu en éclats. Elle pleurait à chaudes larmes, incapable de se retenir ou de formuler la moindre pensée cohérente. Elle tenta néanmoins de répondre.
- Mais... Tu...
Synopz la coupa.
- Non, laisse-moi finir, Luna. Nous filons à la mort, presque consentants, alors aujourd'hui, je suis heureux que tu m'aies posé ces questions, heureux car maintenant, je suis sûr d'une chose : ces questions n'ont plus lieu d'être, il ne nous reste que trois jours et je n'aurais pas souhaité les partager avec quelqu'un d'autre que toi. Alors, oui, Luna, oui, je t'aime.
Le silence. Encore une fois c'était le silence qui s'imposait dans une de leurs conversations. Sauf que cette fois il ne s'agissait plus d'un silence lourd de sous-entendus, mais d'un silence libérateur. Un simple silence de bonheur. Un bonheur triste, obscurci par un avenir dramatique, mais qui n'appartenait qu'à eux, à eux seuls. Luna sourit, le visage baigné de larmes.
- Je t'aime aussi Synopz, et il y a déjà longtemps que j'aurais dû te le dire, sans manières, sans faux-semblants.
Il n'y avait rien d'autre à ajouter, le silence par lequel ils communiquaient revint. Ils poursuivirent leur route, dans la lumière matinale, le désert n'était plus qu'un souvenir derrière eux. Leurs mains étaient liées.

                                                                             
***

Le seigneur des Gerudos avançait à pas rapides dans un des couloirs tortueux de la forteresse des voleurs. Sa tentative de coup d'état pour s'emparer du trône d'Hyrule semblait plutôt en bonne voie jusqu'à présent mais de récentes nouvelles apportées par les quelques Sheikahs renégats qui l'avaient rejoint le mettait en mauvaise posture, en très mauvaise posture. En effet, il avait appris de ceux-ci que le peuple des ombres avait été créé par les déesses afin d'empêcher la prise du royaume d'Hyrule avant l'arrivée du héros du temps. Même s'il n'avait jamais sous-estimés les Sheikahs, connus pour être des guerriers redoutables et surentrainés, il ne pensait pas qu'ils représentaient une telle menace. De plus, une partie de cette légende stipulait que naîtraient deux enfants des ombres, un garçon et une fille, destinés à repousser le dernier ennemi tentant d'assaillir Hyrule avant la naissance du Héros du temps. Ganondorf n'avait qu'une vague idée du rôle du Héros du temps, mais il savait cependant qu'il avait à voir avec la légende de la " Triforce", cette légende qu'il avait découverte enfant et qu'il n'avait eu de cesse d'interpréter et d'étudier depuis lors. Malgré toutes les complications qu'engendraient ces révélations, elles lui apportaient également un élément essentiel : il avait à voir avec la Triforce car ce dernier ennemi tentant d'assaillir Hyrule était mentionné dans la légende des ombres comme Celui qui portera la force des Dieux. Il arriva finalement au bout de l'interminable couloir qui menait à la salle des tortures de la forteresse. Il pénétra dans la pièce et se tourna vers l'une des deux bourreaux qui s'inclina.
- Mon seigneur.
- Elle a parlé ?
La Gerudo répondit avec révérence.
- Non, elle est toutefois sur le point de craquer, seigneur. Elle parlera bientôt.
Il eût un sourire dur.
- Parfait ! Je vais m'en charger personnellement.
Il s'approcha d'une jeune fille aux longs cheveux roux et à la peau matte. Elle était retenue au mur par de lourdes chaînes qui entravaient pieds et mains. Son visage fin est délicat était parsemé d'hématomes violacés et tout son corps empestait la pourriture. Chaque plaie débordait de pus et semblait profondément infectée. Elle pendait mollement dans ses fers paraissant presque morte. Elle leva néanmoins un regard vide vers le seigneur du désert quand il se plaça en face d'elle. Elle articula péniblement quelques mots à l'aide de ses lèvres craquelées.
- Que... Qu... Que voulez-vous ?
Ganondorf éclata de rire, un rire terrifiant tant il semblait sincère et tant il était incongru en cet endroit.
- Mais tu sais très bien ce que je veux, ma jolie ! Les noms des deux élus Sheikahs, je n'ai pas très envie de les laisser gâcher la fête que j'ai prévu de donner à la citadelle d'Hyrule !
- Je... Je ne vous les donnerai pas.
Il sourit, un sourire compréhensif, presque compassionnel.
- Nabooru, ma très chère Nabooru ! Tu es de mon sang, de mon peuple, et  tu es de plus celle qui doit me servir de femme à ta majorité, alors tu ne mourras pas.
Il se dirigea vers le poêle dans le fond de la pièce et en sortit une des trois barres de métal qui chauffait dedans.
- Mais je n'ai pas vraiment le temps d'employer la méthode psychologique, vois-tu ! Sache que j'en suis le premier désolé !
Il s'approcha doucement, regarda pendant une poignée de secondes la jeune Gerudo et appliqua le métal chauffé à blanc sur la longue plaie purulente qui courrait de l'épaule au coude droit de la jeune fille. Nabooru cria. Un cri qui monta de tout son être, du fond de ses entrailles. Un cri inouï, d'une violence inhumaine. Un cri qui dura de longues secondes avant de cesser si brusquement qu'on aurait pu douter de sa réalité. Nabooru pleura, haleta, gémit, puis finalement jeta quelques mots.
- Synopz... Élu des ombres... Et Luna, princesse... Des ombres.
- Tu t'es montrée coopérative, je t'en félicite.
Il se retourna, ne lui prêtant plus la moindre attention. D'un hochement de tête il désigna la prisonnière aux bourreaux qui s'empressèrent de s'occuper d'une Nabooru évanouie. Il s'engagea à nouveau dans le couloir. Synopz et Luna... Voilà qui promettait d'être extrêmement intéressant, et surtout utile, très utile.

***

Synopz offrit son visage à l'immensité du vide et au jour naissant. Ils étaient au terme de ces trois jours, Luna et lui. Trois jours d'éternité, il n'aurait pas souhaité d'avantage. Ils avaient gagné un des refuges Sheikahs situés dans les montagnes verdoyantes qui s'étendaient entre les volcans du Péril et la forêt millénaire des Kokiris. Une petite cabane en bois, nichée sur un promontoire vertigineux, qui permettait aux Sheikahs de surveiller à la fois le territoire des Kokiris et des Gorons. Là, ils s'étaient employés à exprimer ce qu'ils ressentaient l'un et l'autre depuis trop longtemps. Trois jours, c'était bien peu, mais ils avaient savouré chaque seconde, s'interdisant de songer au destin funeste qui les attendait. Luna sortit doucement du refuge et vint se lover contre lui, posant sa tête sur les genoux du jeune homme. Il caressa doucement ses longs cheveux soyeux blancs comme neige avant de parler.
- Es-tu heureuse ?
Luna sourit. Synopz était parfois déconcertant avec ses questions sibyllines.
- Je suis plus heureuse que je ne l'ai jamais été et même l'idée que je ne verrai pas le soleil se coucher ce soir ne parvient pas à briser la sérénité qui règne en moi. Cette réponse te convient-elle, élu ?
Il s'autorisa lui-aussi un sourire.
- Elle me convient pleinement, chère princesse.
Il pensa à la mort qui l'attendait et réalisa qu'il n'était pas plus effrayé que Luna alors que l'idée de connaitre à l'avance le jour de sa mort l'avait rongé durant des années. Il était profondément apaisé et serein. Les troupes de Ganondorf serait en vue de la citadelle peu avant midi, les deux Sheikahs avaient toutefois à leur disposition à proximité du refuge l'un des tunnels des fées qui permettaient de relier en quelques minutes des endroits très éloignés. Il leur restait une heure ou deux avant de rejoindre la citadelle où ils planifieraient la défense de la ville. Luna soupira avant de parler.
- Pourquoi avons-nous attendu si longtemps ?
- Parce que nous avions besoin d'attendre tant de temps, tout simplement.
Luna fit la moue.
- Tu as certainement raison...
Elle se dégagea de son étreinte et se mît debout, un sourire narquois peint sur le visage.
- En tout, grand élu et bel amant, il nous faut nous préparer à aller affronter notre destin !
Synopz sourit et lui fit signe d'approcher. Il se leva et posa un baiser furtif et léger sur ses lèvres avant de lui désigner le sol où il avait tracé quelques mots. La jeune fille se pencha pour lire.

"Deux corps et deux âmes
Liés par amour et destin

Amour fort et éternel
Destin dur et cruel

Deux ombres amantes
Bientôt disparues et oubliées

Amour et devoir."

Luna hocha la tête, les yeux brillants.
- Je t'aime déjà, dit-elle ironiquement pas la peine d'essayer de me séduire, abruti d'élu !
Ils rentrèrent tous deux dans le refuge.
« Modifié: dimanche 15 juillet 2012, 20:17:42 par Synopz »
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Errements Poétiques - [ L'Ange des Ombres : Chapitre 13 - Douceur ! ]
« Réponse #115 le: dimanche 19 août 2012, 18:46:02 »

Song Of Storms (Concours écriture)

Quelques notes gémissaient dans le lointain, plaintives. Mon nom était Vaati et je voulais m’approcher. Alors que j’avançais, le ciel semblait se couvrir à vue d’œil. La mélodie continuait, triste et résignée. Comme un appel lancinant, d’une détresse infinie.


Fragile enfant,
Petit Hylien
Qui a parcouru,
Monts et déserts,
Tombeaux et châteaux.
Puis qui a vu
Sept années,
S’envoler,
Disparaitre ?

Devenu Héros,
Sauveur du peuple.

Poids immense,
Pour une tâche trop rude.
Esprit immature,
Dans un corps trop étranger,
Égaré dans un monde
Trop dur ?
Acceptant le sacrifice
Pour les yeux,
D’une tendre altesse...


La musicale litanie continuait, toujours plus désespérée, plus grise. Vacillant parfois mais se reprenant toujours, telle une froide bougie soumise à un vent impétueux. J’avançais, oubliant un à un tous les fondements de mon être. Une fine pluie se mit à tomber, mais je me montrais incapable de la sentir.

Adulte nouveau-né,
Maladroit et chancelant
Que déjà parti,
Vers de nouvelles contrées.
Quelques sages à délivrer
Sans réfléchir et penser.
Poussé par une
Tonitruante et cruelle
Destinée.

Arrivé au bout
De l’éreintante quête.

Toujours pas le temps,
De la joie ou de l’allégresse.
Non, juste avancer.
Délivrer l’aimée
Des griffes du malin
Et espérer.
Puis finalement...
Amour impossible,
Devoir trop obstiné

La fine pluie se transformait peu à peu en une monstrueuse tempête, ralentissant encore ma progression. Pourtant, je réussis enfin à atteindre la source de la mélodie. Une clairière touffue. Et c’est là que je le vis. Un jeune garçon, à peine plus âgé que moi, tout de vert vêtu, soufflant doucement dans un ocarina aussi bleu que ses yeux. Il semblait désespérément triste, vidé, détruit.

La décision
De la princesse,
Pertinente et nécessaire.
Fut rapidement
Plussoyée
Par le bon sens.
Cœur meurtri
Le héros
Se résigna.

Pas de toit, pas d’amour
Destin rieur et cynique.

Alors les amants
D’un jour
Se quittèrent
Chacun vers
Un coin
Du temps.
Ni cérémonie,
Ni gratitude.
Juste la solitude.

Héros toujours, toujours solitaire...

C’est lui qui faisait tomber cette pluie drue, lui qui illuminait le ciel d’éclairs. Cette tempête irradiait sa tristesse et son malheur. Et mon regard tomba sur ses mains. Ses veine étaient entaillées, la musique ralentit doucement, puis s’évanouit. Le jeune garçon tomba à terre, l’orage cessa. Une larme roula sur ma joue. Le besoin d’exterminer les hommes qui avaient conduit ce jeune garçon à la mort me submergea. Il n’aurait pas du finir seul, peiné. Les hommes ne méritaient pas de vivre. Voilà ce que je pensais alors que je m’éloignais de cette clairière, larmes aux yeux. Je n'imaginais pas que ce souvenir me suivrait durant toute mon immortalité...
"Là tu te dégages / Et voles selon."


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Errements Poétiques - [ Extras : Song Of Storms (Concours écriture) ]
« Réponse #116 le: mardi 04 septembre 2012, 21:39:45 »
Photographie

"Un bout
De souvenir
De réalité
L'image
Cent fois
Regardée
D'un présent
Déjà oublié.
Perdu, disparu.
De l'instant
Ne restent que
Quelques traits,
Quelques rêves
Que le temps
Aura bientôt
Enfoui, égaré... "
"Là tu te dégages / Et voles selon."


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Errements Poétiques - [ Poésie : Photographie ]
« Réponse #117 le: dimanche 23 septembre 2012, 16:10:53 »
Révolutionnaire Anonyme

Je combats. Il n’y a pas d’autres mots pour décrire cet état de fait. Mon action est tout simplement réduite à la concision, à la pureté la plus extrême. Je suis là, une âme parmi des milliers d’autres… Je frémis à la simple idée de ce que nous sommes en train de réaliser, tous ensemble. Je pare un coup mortel, inspire profondément. Je ne suis pas seul, je ne combats pas seul. Nous vibrons tous au même rythme, tous unis sous la même bannière, tous assoiffés de justice. Le peuple du petit royaume d’Ysalf s’est enfin soulevé  après tant d’années de disette, de brimades, d’oppression et de mépris des dirigeants. Je pense et vis au rythme du combat, de mon combat, et de celui de tous les autres. Un autre membre de la garde royale tombe sous mes coups : je n’ai aucune expérience mais, contrairement à lui, je me bats avec ardeur, envie, rage et passion. Je saute encore, esquive, occis une nouvelle fois… Rien, rien n’a plus d’importance que cette lutte interminable ainsi que la cause pour laquelle je me bats. Sans aucune concertation, sans aucun conciliabule, le peuple s’est rebellé, bien décidé à faire tomber le souverain qui l’a tant opprimé. Finis tous ces jours sans repas, ces impôts incessants, cette tension permanent qu’on lisait sur les visages. Je repense à ces seigneuries arrogantes qui se permettaient d’exiger des populations des sommes exorbitantes et des sacrifices injustes. Ces seigneurs bourgeois ne vivront plus aux dépens du peuple, plus jamais. Mon bouclier se relève juste à temps pour bloquer une lame au niveau de mon cou, je riposte et achève mon assaillant d’une botte aussi flamboyante que le permet mon manque d’entrainement. J’ai cessé de compter les coups fatals dont je n’ai réchappé que de justesse tant ils ont été nombreux depuis le début de la bataille. Je ne pense à rien d’autre qu’à ce monde que nous allons changer, rebâtir. Je sens l’énergie sauvage qui émane de tous ces gens qui luttent, qui y croient, cette énergie m’anime, me soutient sans relâche. Elle me fait tenir debout, attaquer encore et encore… Je ne me suis jamais senti aussi fort, aussi vif, aussi intensément en vie. Quelle ironie du sort que frôler la mort soit le meilleur moyen de sentir vivant. Et tout à coup, là, je la vois, cette fente, fulgurante. Je la vois filer droit vers mon cœur. Mortelle. Je relève mon bouclier, prêt à me défendre, effectuant une énième fois un geste inlassablement répété depuis des heures pour protéger ma vie. Je me rends compte de mon erreur. Une seconde trop tard. Le coup est trop évident, il sonne faux. Il vise directement le bouclier, comme si celui-ci n’existait pas. L’épée découpe mon bouclier en deux morceaux. Littéralement. Et dans le même élan, me transperce le cœur. Je sens la lame perverse et insidieuse tourner et se retirer doucement. Une lame des anges, une lame des terres du Nord… Une lame enchantée qui peut tout trancher selon la volonté de son porteur. Je n’arrive même pas à avoir mal. Je m’écroule au sol, ma chute me semble durer des siècles. Je n’ai pas peur, c’est presque ça qui est terrifiant. Je suis juste apaisé, heureux, paisible. Car je sais que je tombe mais que d’autres sont encore là, debout. Je sais qu’ils lutteront tous jusqu’à la mort si c’est nécessaire. Mais je sais qu’ils y arriveront, je le sens, je le sens au fond de moi. Le magnifique élan qui m’a permis de relever la tête et de lutter vibre encore. Je ne suis qu’un parmi tant d’autres de ces hommes qui se battent. Un inconnu, un anonyme, tout aussi acteur de la révolte que les autres. Je pars donc le sourire aux lèvres, le fracas de la bataille s’éloigne autour de moi. J’ai le temps de voir le visage de mon agresseur et j’ai mal de voir qu’il a agi à contrecœur. Mais il est trop tard maintenant. Un goût métallique emplit ma bouche, ma vue s’assombrit lentement. Je lève le regard avec difficulté toussant et crachant un sang noirâtre. J’entrevois une grande femme à la peau blanche et pâle, altière, vêtue d’une ample robe noire d’où dépassent deux longues ailes sombres. Ilya, déesse des morts bienheureux, celle qui prend et ramène à l’éternelle demeure. Je souris et elle répond en faisant de même. Elle se penche vers moi et me murmure à l’oreille :

- Tu t’es vaillamment battu. Comme tous ceux des tiens qui sont tombés aujourd’hui. Ferme donc les yeux, abandonne-toi au repos. Je t’emmène avec moi, l’éternelle citée t’attend, toi et tes frères…

Je l’écoute. Mes yeux se ferment doucement, je repense à cette fille… Et puis, c’est fini. Plus rien n’a d’importance. Je souris. Je meurs. J’avais dix-sept ans.     
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Errements Poétiques - [ Poésie : La Porte du Paradis ]
« Réponse #118 le: mardi 25 septembre 2012, 19:26:26 »

La Porte du Paradis

"Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et c'est toi, c'est toi qui apparaît au seuil.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
C'est toi qui es là, c'est toi qui m'accueilles.

Plus d'horreurs, tu sais, j'en ai trop vu
Plus de peurs, tu sais, j'en ai trop eu.

Me laisseras-tu entrer dans ta vie,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Je m'abîme dans l'océan de tes formes
Je brûle de froidure, et je vois mes sens
Qui, à peine éveillés, se rendorment
Consumés par ta simple présence...

Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Je t'entrevois, belle, fugitive et éthérée.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et tombe de te voir si libre, si espérée.

Ni départs, ni pleurs, mon âme sœur
Ni mort, ni malheurs, j'en ai trop peur.

Me laisseras-tu m'asseoir ici,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Oh, je meurs, je meurs de toutes façons déjà
A sentir que tu es trop loin, trop loin de moi,
Que la vie paraissait plus belle quand tu étais là
Je n'ai jamais attendu personne d'autre que toi...

Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Je me demande si tu n'es pas juste un rêve.
Je frappe, je frappe à la porte du paradis
Et tu t'envoles, et tu me prends, m'enlèves.

Tu sais je ne peux plus ressentir la haine
Mais j'ai tellement, tellement de peine.

Me laisseras-tu voir ce que tu as choisi,
Me laisseras-tu passer la porte du paradis ?

Je suis là et te regarde, te dévore, t'admire
Toi qui es si attendue, si désirée, si forte
Et je me demande ce que sera l'avenir :
M'ouvriras-tu ton cœur, m'ouvriras-tu la porte ? "
« Modifié: lundi 01 décembre 2014, 03:01:51 par Synopz »
"Là tu te dégages / Et voles selon."


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Errements Poétiques - [ Poésie : La Porte du Paradis ]
« Réponse #119 le: jeudi 15 novembre 2012, 21:46:59 »
Frémir.

Partir.
Au point du jour ?
Pour toujours ?
Oh, doux désir.

Plus de caprices immatures.
Rien que la route qui murmure...

Que la nuit est belle et froide
Que ta peau est pâle.

Sentir.
Que le jour vibre ?
Que le chemin est libre ?
Oh, brillant avenir.

Plus de haine et de mépris.
Juste mon cœur qui frémit...

Si fracturée est mon âme,
Elle est si frêle, si loin.

Découvrir.
Le vrai départ ?
Le poids du hasard ?
Oh, ce que je pourrais dire.

Voir ce monde dont on m'a parlé,
Laisser mes sens y goûter...

Que pourrais-je alors dire,
Une fois vieux et usé ?

Mourir.
Voir ce que l'on a à souffrir,
Si s'en aller, c'est périr.
Oh, je peux déjà le lire.

Sentir une dernière fois,
La chaleur de la vie en moi.

Me dire que je suis parti,
Et que j'ai compris ?

Partir...
« Modifié: samedi 24 novembre 2012, 18:12:33 par Synopz »
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