Salutations à tous ceux qui ont du temps à perdre à lire le nouveau super-post d'élucubrations d'un parfait connard à nom d'animal sur un sujet qui n'intéresse que sa misérable carcasse et surtout pas les gens dotés d'un minimum d'intelligence et de dignité.
Mec ! Est-ce qu'un jour, tu passeras à autre chose ? Je me suis déjà exprimé là-dessus à qui de droit, et je t'embête.
Nippon Ichi Software, littéralement "les meilleurs logiciels du Japon", souvent résumé en
NIS (prononcez "énaïesse") est un studio spécialisé dans le développement de jeu vidéo et plus récemment l'édition d'animes ; on leur doit par exemple les coffrets DVD/Blu-Ray de
Card Captor Sakura et de
ToraDora.
Si Square-Enix s'est focalisé au fil du temps sur les désirs exprimés du grand public pour se vendre aux moins regardants, NIS a toujours prôné le repli sur un contenu déjanté qui ne plaira pas à n'importe qui, mais qui fera cracher au bassinet des sommes exorbitantes auprès du public concerné. Leur licence phare est évidemment le Tactical-RPG burlesque et hauts en couleurs intitulé
Disgaea, écrit et développé par le fondateur de NIS, Shohei Niikawa.
Il faut savoir qu'à l'aube de l'an 2002, le T-RPG était un genre mourant, qui avait déjà connu son heure de gloire sur PS1 et qui périclitait doucement sous des réalisations honteuses et une lenteur qui ne seyaient plus aux productions d'action bien plus nerveuse que permettait la PS2. Mais NIS ne voulait rien savoir, ils voulaient poursuivre l'exploitation du filon de
Marl Kingdom, la licence qui les avait sortis de l'anonymat. A cette fin, le studio produit deux jeux qui feront connaître leur nom aux quatre coins du globe.
Le premier jeu fut
La Pyuseru Hikari no Seijo Densetsu (littéralement
La Pucelle : La Légende de la Vierge de Lumière, renommé aux USA
La Pucelle : Tactics), un T-RPG prenant place dans un monde fortement inspiré de la France du XVIème siècle, mais avec beaucoup d'éléments modernes (guns, téléphones, cigarettes...). Grâce à diverses features novatrices, comme le recrutement des unités ennemies, les flots de couleurs et la profusion de skills pyrotechniques, mais aussi grâce au charisme de sa protagoniste Prière, NIS se distingue du reste de la production. Cette réussite assène la réalité que le T-RPG est loin d'avoir rendu l'âme, et qu'il ne demande qu'à être revisité avec panache et modernisme pour survivre.
Mais malgré ce coup d'éclat au Japon, ce sera pourtant en toute discrétion que
Disgaea sortira en Occident, sans même espérer atteindre le seuil de rentabilité. Pourtant, le jeu sera rapidement un "sleeping hit", c'est-à-dire un succès critique imprévu, grâce à ses joutes plus actives, son caractère beaucoup plus bourrin et sa loufoquerie que les pontes du genre ne proposaient pas. S'y ajoute le charisme du protagoniste, Laharl "ore-sama" qui en impose sans forcer, ainsi que l'absence de concurrence par
La Pucelle (il ne sera localisé que plus tard aux USA).
Pourtant, résumer la production NIS à cette licence serait comme résumer la production Square-Enix à
Final Fantasy : une grossière erreur. Car en 28 ans d'existence, le studio s'est essayé à quantité de genres, et bien que le T-RPG reste leur domaine de prédilection (ils sont entrés dans le Guiness des Records comme en étant les plus prolifiques créateurs) ils ont tenté beaucoup d'autres approches.
Hotaru no Nikki, puzzle-game atmosphérique (Vita et PC)Prinny : Can I really be the Hero ?, platformer ultra-cruel sur PSPThe Witch and the Hundred Knight, tentative de Diablo-like sur PS3 et PS4Hayarigami, visual novel d'horreur gore sur PS2, PS3 et AndroidLabyrinth of Refrain, dungeon-crawler à la première personne sur PS4 et SwitchRhapsody : A Musical Adventure, RPG de comédie musicale (oui, ça existe !) sur PS1 et DS Si vous vous demandez
"mais tous ces jeux, ils appartiennent au même univers ou ils sont tous indépendants ?" eh bien vous avez apporté littéralement votre propre réponse : ils appartiennent tous au même univers, qui comporte ses galaxies, qui comportent leurs planètes et ses Sous-Mondes, et qui coexistent donc tous sans se contredire. Il est aussi possible de passer de l'un à l'autre par différents plot devices (Portail Dimensionnel, rituel, vaisseau spatial, DLC...) ce qui permet à la production NIS de s'affranchir de tout devoir de logique et de cohérence, tout en tartinant le fan-service à volonté.
Et si vous désirez un jour mettre le pied dans cet univers, voici quelques portes d'entrées qui pourront vous convenir !
Disgaea 1 Complete(Switch et PS4)
De toute manière, si vous demandez à n'importe quel fan "par quel jeu vaut-il mieux commencer ?" la réponse risque fort d'être "faut forcément commencer par
Disgaea : Hour of Darkness, c'est la référence absolue" et je ne vais pas y donner tort (même si je préfère largement sa version PSP
Afternoon of Darkness)
Rien de mieux que de commencer par ce jeu, aux commandes du passionnant Laharl, pour découvrir un gameplay encore un peu balbutiant mais déjà fort de toute l'attention mathématique qui fera l'identité de la série. Vous pouvez consulter
les dires d'un gros connard pour en apprendre plus, ou sinon, vous fier à l'expérience.
La version
Complete offre des graphismes affinés qui ne changent rien à l'expérience de jeu, mais qui trahissent un peu l'univers d'origine : il est moins ocre et anguleux que dans ses versions précédentes, qui étaient fortement pixellisées.
Je vous recommande toutefois de fuir comme la peste les versions DS et Steam de
Disgaea : Hour of Darkness. Version
Complete, version PSP, sinon rien.
Disgaea 4 : A Promise Unforgotten(PS3, ou sa version enrichie
A Promise Revisited sur Vita)
Peut-être n'êtes-vous pas sensible à l'ambiance assez enfantine du premier
Disgaea, ni à ses errances de gameplay ; dans ce cas-là, préférez le quatrième ! Son game design garde la même philosophie, mais son application est sensiblement différente. Suivez les aventures de Valvatorez, classieux vampire qui part réformer un système politique corrompu, aux côtés de ses hétéroclites compagnons.
Toutefois, je ne peux pas vous conseiller
Disgaea 5 comme premier contact, car outre la piètre qualité de son intrigue et de ses personnages, il présente un gameplay beaucoup trop touffu et peu expliqué pour être vraiment agréable à découvrir, sans compter la dose massive de fan-service dans sa version
Complete qui sera totalement hermétique aux nouveaux venus. Gardez ce titre dans un coin de votre tête si l'une des deux expériences ci-dessus devait être payante.
La Pucelle : Tactics(PS2 et PSN US, version PSP
Ragnarok fan-traduite)
Là, faites chauffer votre tolérance au ridicule, car La Pucelle prenant place dans un univers très inspiré de la France, il en reprend aussi les noms et les mots, et ça peut freiner pas mal l'immersion, surtout quand les seiyuus japonais en font des caisses pour les prononcer.
Vous pourriez penser que, comme
La Pucelle est l'un des premiers jeux à succès de NIS, il a dû prendre un méchant coup de vieux ; c'est loin d'être faux ! Mais vous auriez tort de ne rien en attendre pour autant. Sa 3D isométrique permet de vraies merveilles de mise en scène et une richesse graphique dans les attaques, normales ou spéciales, qui ne lassent jamais de découvrir plus de contenus à mesure que les niveaux grimpent. Le gameplay est peut-être plus lent et broken que les autres jeux du studio, mais il reste une valeur sûre (sauf sur ses dernières heures mais c'est un autre sujet).
(... enfin là c'est un peu de l'over-kill quand même...) Mais bon, pour l'instant, on est encore dans les jeux gentillets, burlesques et rigolos. Vous voulez peut-être du jeu noir comme l'enfer, cruel et violent ? Restez là, j'ai ce qu'il vous faut !
Soul Nomad & The World Eaters(PS2)
Vous m'avez peut-être lu en parler à certaines occasion, mais
Soul Nomad est une sorte de rétropédalage de NIS à un moment où le T-RPG à l'ancienne reprenait des couleurs. Bien plus proche d'un
Fire Emblem dans le gameplay et la mise en scène, le jeu conserve pourtant toute l'identité du studio, avec notamment un humour bouffonesque et des protagonistes barrés qui tentent de nous faire vivre une aventure sombre dans un univers torturé au possible.
Mais comme il se fait vieux et qu'il n'a pas eu beaucoup d'exemplaires, ce jeu peut être un peu délicat/onéreux à se procurer. On peut comprendre que vous n'en fassiez pas une priorité, et que vous préfériez vous tourner vers un autre jeu plus sérieux et torturé de NIS, mais bien plus facile à acquérir.
Phantom BravePS2, Wii (en japonais), PSP et PC
L'une des gemmes du studio, si ce n'est leur chef-d’œuvre parmi tous les titres que j'ai pu faire. Nous avons là l'étendue la plus vertigineuse, aussi bien de game design, que de scénario. Une partie est très loin de suffire à tout couvrir, tant ce jeu a à délivrer.
Toutefois, cela passe par un gameplay extrêmement complexe à appréhender. Il est fortement recommandé d'avoir fait au moins un
Disgaea au préalable pour avoir la bonne approche, sous peine de se retrouver écrasé par un mur de statistiques et de paramètres obscurs qui permettent tout mais n'indiquent rien.
Et un sujet qu'on n'a pas abordé jusque-là : la musique. Voici quelques échantillons de musique NIS, je vous avertis que pour certaines, le dépucelage auditif peut être violent.
(je déteste qu'on mette ma parole en doute)
Voili voilou ! Je pense avoir dit l'essentiel, et j'espère avoir renseigné un peu les quelques courageux qui seront arrivés jusque-là
(si ce post atteint 20 rubis on aura des photos de Yorick en peignoir rose). Bonne continuation !