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Messages - Neyrin.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: mercredi 19 mars 2025, 19:54:53 »
D’ailleurs, c’est un autre débat : le Véganisme est-il une religion ? Il a ses textes, ses dogmes…

La considération de l'animal en tant qu'individu à part entière et ses conséquences (végétarisme, véganisme, ou engagement militant) repose sur des études et des réalités scientifiques, contrairement à une religion qui ne repose sur aucune preuve scientifique, et donc matériellement démontrable. La sentience, la sensibilité, l'intelligence et les émotions complexes des animaux ne sont pas des croyances.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: mercredi 19 mars 2025, 19:43:59 »
Je n’arrange pas la réalité, puisque la réalité est ce qu’elle est : pour certaines personnes plus empathiques que toi, l’avortement est un meurtre. Tu te voiles les yeux, tu agites d’autres chiffons rouges, et tu finis en hors sujet ?

Concernant l'avortement, il ne s'agit pas là d'une question d'empathie supérieure mais d'atteinte aux croyances religieuses, au sacré. Mon message précédent, qui dispose de sources scientifiques, démontre la qualité de croyance à la souffrance embryonnaire. Kurkumai a raison, tu es hors-sujet de toute façon vu que nous parlons ici d'animaux nés, vivants, conscients et sensibles, et non d'ébauches organiques d'êtres humains.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: mercredi 19 mars 2025, 18:23:46 »
@Guiiil

L’avortement concerne, la majorité du temps, un embryon (plus qu’un fœtus) qui ressent la douleur à partir de la 13e semaine de grossesse, selon les dernières actualités scientifiques. En France, l’IVG peut se pratiquer jusqu’à maximum la 14e semaine, donc quasiment à la jonction entre le moment où l’embryon devient fœtus et peut ressentir la douleur. Notre pays a donc adopté une position prudente en autorisant l’avortement que dans un délai restreint, contrairement à d’autres pays comme les Pays-Bas (24 semaines de grossesse) où ce choix est effectivement discutable éthiquement, mais il s’agit aussi du pays européen qui a le taux le plus bas d’avortement.

De plus, la grande majorité des IVG en France (77,4 %) sont faites entre 5 et 9 semaines de grossesse, au stade embryonnaire, et celles qui pourraient poser une question éthique et morale ne représentent que 2,8 % (14 à 16 semaines de grossesse), selon ce site sur des statistiques de 2023.

Autre source officielle du gouvernement :

Citer
Les conditions d’accès à l’IVG ont été élargies par la loi du 2 mars 2022 avec un allongement de deux semaines de la durée légale pour les IVG réalisées en établissement de santé. Parmi ces dernières, 55% le sont à moins de huit semaines d’aménorrhée (SA) et 76 % à moins de dix SA. La part d’IVG tardives concernées par l’allongement du délai légal de recours à l’IVG est inférieure à 1,5 % de l’ensemble des IVG réalisées en France.


Dans les deux cas, médecin ou employé d’abattoir, la pratique propre à leur profession peut psychologiquement les user parce qu’ils ne se sentent pas en accord avec la situation qu’ils vivent, ou qu’ils font subir. Chacun peut donc mettre en place des mécanismes de dissociation mais, pour le médecin, celui-ci a le choix de ne pas pratiquer une IVG au sein de sa profession. C’est inscrit dans l’article 18 du Code de déontologie, et dans le code de la santé publique. Il n’est donc pas contraint de quitter son métier pour ne plus être exposé à ce qui peut potentiellement le traumatiser.

En revanche, pour un employé d’abattoir, sa profession le contraint à pratiquer la mise à mort sur les animaux ; il n’a pas le choix que de quitter sa profession s’il ne veut plus y être confronté, et ne plus en être acteur.

Ceci étant posé, l’avortement concerne, dans la majorité des cas, des embryons qui ne ressentent rien et ne sont pas conscients. Le médecin consentant à la pratique (car la loi lui autorise à ne pas l’être) n’est pas confronté, de la part de l’embryon, à des effusions de sang, des hurlements, des cris, une résistance par instinct de survie de celui-ci, et sa tenue de travail n’est pas recouverte d’hémoglobine des heures durant. Sans parler de l’environnement et des outils de travail qui n’ont, pour ainsi dire, rien à voir avec une usine d’abattage.

Ce n’est pas le cas pour les employés d’abattoir qui sont confrontés, tous les jours, sans avoir le choix (surtout s’ils ont besoin d’argent pour se nourrir et se loger, notamment), à des êtres bien vivants, bien conscients, qui cherchent à fuir pour vivre, sensibles à la douleur et qui l’expriment. Les animaux ont peur, s'agitent, se débattent, hurlent, sont assommés sommairement, pendus par la patte arrière, puis saignent à grandes giclées par la gorge, avant d'être dépouillés, décapités, vidés de leurs organes et découpés.
 
De ce fait, le parallèle avec l’avortement est fallacieux. La souffrance ressentie par les animaux lors du processus de mise à mort est une réalité factuelle, vérifiable empiriquement et scientifiquement. La souffrance de l’embryon, quant à elle, repose sur une croyance religieuse et non sur une réalité scientifique, et encore moins empirique. Contrairement à la consommation de viande dans le monde, l’avortement ne tue pas des milliers de milliards de bébés par an. Merci de cesser avec ce comparatif.

Nous sommes ici pour parler animaux, et non ovules, embryons et fœtus humains. Parce qu'il serait hors-sujet de poursuivre ce débat, je n'y répondrai plus sur ce topic.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: mardi 18 mars 2025, 21:41:32 »
@D_Y

Face à la violence il y a toujours tension entre sensibilisation et désensibilisation. C'est pas 100% l'un ou 100% l'autre.

Les exemples des effets de saturation à l'exposition à la violence sont trop nombreux pour être cités de manière exhaustive, donc pour n'en citer qu'une poignée : banalisation de la guerre en temps de guerre qui rend le meurtre "normal" voire enviable.

Par rapport à cette tension entre sensibilisation et désensibilisation, il faut tenir compte des contextes où ces deux phénomènes se traduisent. Le comparatif entre un contexte de guerre et un contexte de paix avec des luttes éthiques au sein du pays ne peut pas être avancé, et ne tient pas.

En temps de guerre, la violence et la cruauté envers « l’ennemi » sont banalisées, normalisées voire encouragées par des discours de propagande. Le gouvernement cherche à embrigader la population en lui faisant peur, en mettant en jeu sa survie et en désignant « l’ennemi » à abattre pour se protéger ; le but est clairement ici, dans un contexte de guerre, d’éliminer l’empathie au profit d’un engagement belliciste et meurtrier du peuple face à l’adversaire diabolisé. L’éthique n’a donc pas sa place.

Concernant la sensibilisation à la maltraitance infligées aux animaux — dont ceux dits d'élevage —, ce n’est pas comparable. La morale, l’éthique et l’empathie sont les principaux arguments mobilisés dans les discours.

En France (et ailleurs), les associations dénonçant ces pratiques ne cherchent pas à diaboliser l’animal mais bien à « l’humaniser » auprès de nous afin qu’on exacerbe notre empathie. Elles ne cherchent pas à placer l’animal en opposition avec l’humain, mais en complémentarité avec ce dernier, et ce dans le but de le protéger.

Les images diffusées au public sur les méthodes d’abattage sont jointes de discours indignés, destinés à ne pas encourager la banalisation de la violence (contrairement à des discours de propagande en temps de guerre). A aucun moment, l’animal est placé en ennemi mettant en jeu la survie de la population, la poussant donc à abandonner toute forme d’empathie pour garantir sa prospérité. Par ailleurs, l’État lui-même — institution ayant une plus haute autorité sur la population que des associations — ne s'oppose pas à la culture de l’empathie vis-à-vis des animaux, et dissuade pénalement les individus maltraitants avec la promulgation de textes législatifs.

De ce fait, il n’y a pas de bonne raison de penser que l’exposition à des images violentes de mises à mort d’animaux —  et même de ceux dits d’élevage — banalise la cruauté pour la population. Bien au contraire, elle encourage l’indignation et la remise en question du rapport entre les humains et les animaux. Il peut y avoir, par contre, un effet de « ras-le-bol », mais ça ne signifie pas que l’empathie a été supprimée chez la personne qui le ressent. Autrement, cela ne lui ferait ni chaud ni froid d’être exposée à cette violence. La dissonance cognitive renforce le sentiment d’exacerbation, et pousse l’individu dans ses retranchements moraux qui peuvent l’amener au déni de la situation (déni ≠ banalisation).

De plus, si cette exposition avait réellement un tel effet, alors les militants qui s’infiltrent dans les abattoirs pour filmer la réalité seraient complètement désensibilisés. Hors, il est évident que ce n’est pas le cas. Ils peuvent développer une forme de désespoir plutôt qu’une acceptation et une banalisation de la cruauté. Ils se font violence pour apporter des preuves et sont, à chaque fois, touchés par cette horreur. Une horreur qui dépasse parfois celle qu’ils s’attendaient à voir, et qui les force à s’extraire de la distance émotionnelle nécessaire à la réalisation de leurs actions.

même dans les hôpitaux l'accès à la mort et aux blessures graves ne créer pas de l'empathie mais développent des distances émotionnelles chez ceux qui y sont confrontés tous les jours.

Ma phrase précédente m’amène donc sur le sujet de la distance émotionnelle. La distance émotionnelle (ou dissociation) n’est pas un mécanisme durable de banalisation de la violence, mais une façon de supporter un traumatisme psychique ; les personnes qui dissocient éprouvent toujours de l’empathie. C’est justement parce que les événements vécus heurtent l’empathie et la sensibilité que, pour les préserver, ils sont contraints de se déconnecter de la réalité. Intrinsèquement, ils ne sont pas en phase avec la situation qu’ils sont en train de vivre, ou qu’ils sont en train de faire subir.

Avant d’enchaîner sur les employés des usines d’abattage, j’aimerais parler de mon arrière-grand-mère qui, à la ferme, devait tuer elle-même ses lapins pour s’en nourrir. Pour autant, vers la fin de son activité agricole, elle n’arrivait plus psychologiquement à tuer ses bêtes et a choisi d’arrêter, usée de devoir séparer ses émotions de ses actes. C’est une preuve que la banalisation de la cruauté n’est pas un processus individuel mais structurel ; c’est le regard que l’on porte qui est essentiel, et non la fréquence d’exposition à la violence.
 
J’en veux aussi pour preuve les modérateurs de chez Meta qui sont exposés à une violence quotidienne via des images de pédopornographie, d’exécution et autres atrocités. S’ils avaient banalisé ces contenus, ils ne seraient pas autant à être en burn-out, à quitter l’entreprise au bout de quelques mois voire semaines, ou à développer des troubles mentaux comme des dépressions aggravées ou des TSPT. L’exposition à la cruauté, dans une société qui la criminalise, use psychologiquement l’individu mais ne l’y désensibilise pas.

Concernant les employés dans les usines d’abattage, ils ne perdent pas leur empathie. Comme dit précédemment, c’est justement parce que cette empathie existe qu’ils sont contraints de dissocier pour limiter les impacts psychologiques de la violence qu’ils infligent.

« C’est le regard que l’on porte qui est essentiel, et non la fréquence d’exposition à la violence. » ⬇️

Citer
Mon premier jour, on m’a fait faire le tour des lieux, on m’a expliqué comment les choses fonctionnaient et, surtout, on m’a demandé à plusieurs reprises avec insistance si je tenais le coup. On m’a expliqué qu’il était assez habituel que des gens s’évanouissent pendant ces visites et que la sécurité des visiteurs et des nouveaux venus était très importante. Je tenais le coup, je crois. J’avais la nausée, mais j’ai pensé que j’allais m’habituer. Très vite, pourtant, je me suis rendu compte que ça ne servait à rien de prétendre que c’était un travail comme les autres.
(extrait de l’article en lien)

→ Actes en contraste avec la morale commune instaurée → dissonance cognitive → tentative interne de rationalisation → échec → troubles mentaux pouvant conduire au suicide (comme ça a été le cas pour des collègues de cette personne qui témoigne).

Mais la dissociation a ses limites, et une simple variation peut faire sortir l’individu de son état de déconnexion. Dans ce témoignage, pour les employés, ce fut (entres autres, je t'invite vivement à lire l'article) le fait d’abattre des veaux plutôt que les habituels bœufs. L’empathie toujours présente, mais enfouie, a ressurgi et la cruauté les a percutés de plein fouet :

Citer
Après coup, en regardant les [veaux] morts sur le sol, les ouvriers étaient clairement bouleversés. Je les ai rarement vus aussi vulnérables. À l’abattoir, on avait tendance à refouler ses émotions.

J’ai aussi lu d’autres témoignages où la sortie de la dissociation était due à des abattages de chevaux : ce n’est donc pas forcément lié à l’âge de l’animal (le fait que ce soit un bébé). Cet article montre bien, d’ailleurs, qu’il y a un paradoxe dans le rapport moderne humains/animaux, occasionnant des souffrances psychologiques à l’être humain. Ce rapport tueur et tué — plus que consommateur et consommé, car le consommateur n’inflige pas la souffrance à l’animal — met à mal le principe structurel acquis de la condamnation de la violence et de la cruauté, renforcé par la science moderne affirmant que l’animal n’est pas une machine, mais un être intelligent, émotionnel et sensible. 

Par exemple je peux tout à fait envisager un univers où la maximisation du bien-être animal liée à la sensibilisation et une plus grande empathie humaine ralentissent plutôt qu'ils n’accélèrent un monde végétarien/lien. Pour la simple raison que si le public, jugeant que les conditions d'abattage sont suffisamment "douces" et "éthiques" et s'imaginant avoir bonne conscience, loin d'arrêter de consommer tout court, consommeront "éthique".

(Petite précision sur le fait que je ne pense pas que la France soit précurseur, et encore moins depuis 2015, dans le domaine de la protection animale. Mon précédent message prêtait à confusion, effectivement.)

Tout à fait, on peut imaginer que la lutte éthique sur la question animale puisse s’arrêter lorsque les conditions d’élevage et d’abattage seront considérées « suffisamment "douces" et "éthiques" » pour les animaux. Cependant, le progrès éthique et moral ne semble pas avoir de fin, d’aboutissement, de perfection; il existerait toujours, même dans cette hypothèse, des esprits qui continueraient à lutter pour une abolition totale de l’exploitation et de « l’esclavage » animal. Peut-être que, à terme, la personne moyenne aurait un régime végétarien (ou végétalien, soyons fous) conforme aux acquis moraux de son époque, et que la consommation de viande serait devenue illicite, comme peut l’être la consommation de certaines drogues aujourd’hui.

Mais ce ne sont ici que des projections et des hypothèses, donc il est compliqué de débattre là-dessus et d’estimer qu’une position est plus fondée que l’autre.

@Kurkumai

Les animaux sont toujours considérés comme des biens meubles dans la loi française. Ils sont juste devenus des biens meubles « spéciaux » avec l’apposition de la sensibilité, et ont des lois spéciales qui les protègent.



EDIT :

Citer
Catherine Rémy, sociologue au CNRS, relève une différence significative de perception des animaux à l’extérieur de l’abattoir et à l’intérieur de l’abattoir. Elle distingue donc exo-définition et endo-définition ; deux façons de percevoir les animaux destinés à être abattus !

— L’exo-définition est celle des personnes extérieures à l’abattoir : celles qui établissent les règlements et contrôlent leur bonne application. Les animaux sont présentés, dans ce cadre, comme des êtres sensibles qui doivent être traités de façon « humaine », entre guillemets. On parle de « bien-être », de législation, de réglementation.

— L’endo-définition est, quant à elle, celle des personnes qui travaillent à l’intérieur de l’abattoir et qui sont en contact avec les animaux vivants. Deux phénomènes se produisent dans ce cadre :

            - L’objectivation, d’une part, qui est la transformation de l’animal en objet, phénomène nécessaire pour pouvoir accomplir le « sale boulot » ;

            - Et la « subjectivation négative », d’autre part, qui intervient lorsque l’animal sort de son rôle d’objet en tentant de fuir, en se débattant, en résistant ; et qu’il devient alors un adversaire, un danger, un encombrement, un problème à régler.

On le voit, le décalage de perception des animaux est systématique : il correspond aux tâches à accomplir. La chose est bien documentée : on a tendance à adapter notre pensée à nos actes.

J’ai trouvé cet article, dont l’extrait ci-dessus confirme ce que j’affirmais plus haut. La subjectivation négative peut être néanmoins reliée à mon paragraphe sur le contexte de guerre (où l’animal devient « un adversaire » et « un danger »). Cependant, elle n’entraîne pas de perte d’empathie durable (grâce à l'exo-définition), mais seulement temporaire et uniquement liée à la tâche spécifique à accomplir.

Il ne semble donc pas y avoir changement de perception durable de l’animal en objet dans la vie quotidienne, hors du contexte du travail. Les personnes ne semblent pas désensibilisées à la souffrance animale, et certaines souffrent même d’un TSPT avec des cauchemars où humains et animaux se confondent : « “On a auditionné des gens qui faisaient des cauchemars la nuit et voyaient des êtres humains pendus à des crochets.” »

Inévitablement, pour des personnes ayant grandi dans les acquis moraux de sa société et de son époque, l’animal est rapproché de l’humain. D’ailleurs, d’anciens employés d’abattoirs ou d’autres professions dans l’élevage, ont pu choisir, pour certains, de devenir végétariens, vegans ou de s’engager auprès de la cause animale suite à ce type d’expérience. Entre autres, autant d’éléments qui tendent vers la conclusion suivante : l’exposition à la violence et à la cruauté animale ne désensibilise pas, et n’entraîne pas une perte d’empathie ; elle peut même l'exacerber chez certains individus.

Article Cairn complémentaire : le « paradoxe de la viande » chez ses consommateurs, et la minorisation de la souffrance animale par les omnivores.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: mardi 18 mars 2025, 01:48:10 »
Donc, @D_Y , selon ta logique :

— Si on cache la violence de l’élevage et de l’abattage aux gens, ils ne peuvent pas se rendre compte de cette même violence. Elle est donc banalisée ; les animaux sont condamnés aux mêmes traitements.

— Si on montre cette violence, les gens y sont exposés et sont désensibilisés. Elle est aussi banalisée ; les animaux sont perdants dans les deux hypothèses.

Tu es très pessimiste. Pourtant, tu dis toi-même favoriser une viande « de qualité » en circuit court pour éviter de consommer ces bêtes issues d’élevages intensifs. Tu as donc été sensibilisé, d’une manière ou d’une autre, par des images ou des discours, à la condition de ces animaux que tu consommes. Qu’importe la raison pour laquelle tu t’en es préoccupé — pour une raison uniquement liée à ta santé, ou principalement liée à des considérations morales —, l’important est le résultat de tes choix. Ton choix de consommer mieux pour toi en achetant « meilleur » que la moyenne promeut et valorise des élevages plus respectueux de l’animal. Il y a donc de l’espoir, non ?

Sachant que c’est un fait avéré scientifiquement que les animaux sont des êtres intelligents, sentients et sensibles. Preuve en est, les animaux sont désormais protégés par des lois en France (dont l’article 515-14 du Code civil : « Les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité. Sous réserve des lois qui les protègent, les animaux sont soumis au régime des biens » ; loi relativement récente, datant de 2015 mais qui démontre l’impact des discours exigeant le respect de l’animal en tant qu’individu). Il est donc interdit et puni pénalement d’abandonner ton chien, de torturer ton lapin, de mettre ton chat dans un mixeur, ou d’acheter un mouton pour le tuer artisanalement chez toi ; ces lois n’existaient pas à l’époque, et elles n’ont jamais existé auparavant en France, tout du moins. A l’époque, n’importe qui pouvait faire subir cela à son animal sans aucune conséquence judiciaire. C’est bien une preuve de l’évolution des mœurs et de l’empathie à l’égard des autres espèces animales, ce qui est nouveau dans l’histoire de l’humanité. Du moins, à cette échelle. Nous sommes parvenus à étendre notre empathie, et nous pouvons aller plus loin. Ce n’est donc pas comparable avec l’époque où nos ancêtres pouvaient abattre un animal sur la place publique sans que ça n'émeuve personne ; les choses sont différentes aujourd’hui, et nos mœurs ont évolué, notre morale s’est étendue et davantage développée (et ça ne concerne pas que la cause animale, d’ailleurs). Cette violence choque dans notre société française actuelle.

Il existe aussi, d’ailleurs, des lois protégeant les animaux d’élevage. Bon, je trouve que c’est encore rudimentaire (les définitions laissent une interprétation large) mais ce sont des progrès qui se feront pas à pas.

Par ailleurs, si les gens étaient si désensibilisés que ça à la vue des images de mises à mort dans les abattoirs, alors des associations comme L214, Peta et consorts, ainsi que des mouvements comme le welfarisme, le végétarisme ou le véganisme n’auraient jamais vu le jour, et ne seraient pas aussi populaires. Aucune action n’aurait été mise en place pour permettre l’amélioration de la vie animale en élevage et si tentative il y avait eu, ça n’aurait pas été concluant. Toi-même (et d’autres personnes ici), d’ailleurs, n’aurais pas l’avis suivant : « Nous sommes tous d’accord ici pour dire que nous ne voulons pas que les animaux subissent des souffrances évitables ».

Dans le même registre, avec les associations de protection animale (type S.P.A., Fondation 30 millions d'amis, Fondation Brigitte-Bardot, Association Protection Animale, etc.), si l’exposition à la violence à l’égard d’animaux domestiques tendait à la banaliser, alors ces associations n’existeraient pas, ne seraient pas populaires et les gens ne s’engageraient pas, indignés, pour lutter contre les maltraitances perpétrées sur les animaux sauvages et de compagnie.

Le fait est que les images qui montrent la cruauté et la violence choquent, et ont un impact. Je fais partie de ces personnes (comme tant d’autres) qui ont été impactées, qui ont été choquées et qui ont pu verser des larmes devant la violence inouïe infligée à ces animaux. Montrer une violence volontairement dissimulée ne la banalise pas. Ceux qui banalisent une telle violence sont soit dans le déni, soit ont un déficit pathologique d’empathie.

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: lundi 17 mars 2025, 21:44:48 »
@D_Y

Je suis consciente qu’une société végétarienne, c'est extrêmement difficile à atteindre (et encore plus une société végétalienne) même si je le désire vraiment. L’être humain a du mal à faire l’impasse sur la chair animale, mais je crois en l’empathie qui réside dans les esprits équilibrés (je sous-entends par là, aux esprits qui ne cherchent pas volontairement à infliger la souffrance à un animal comme à un humain). Comme tu l’as dit : « Le capital a entièrement caché ce processus de nos yeux et de nos oreilles et nous ne sommes plus habitués à la cruauté. » donc nous devons montrer le processus, nous devons monter la cruauté pour que l’empathie moderne développée en faveur des animaux puisse être mobilisée dans le domaine de l'alimentation.

Comme L214, le mieux que nous puissions faire à notre échelle individuelle (et collective via des associations, ou des groupes de consommateurs), c’est de pousser les gens au welfarisme et à la réduction de leur consommation carniste, plus qu’au végétarisme/véganisme. Les positions végétariennes braquent les consommateurs de viande et sont souvent malaimées, malheureusement. Le welfarisme reste la meilleure méthode de sensibilisation à la souffrance des animaux dits d'élevage.

Pour clore sur le capitalisme : il est possible d’avoir des méthodes de consommation plus respectueuses et plus justes pour les animaux dits d’élevage si nous continuons d’élever nos standards. Temple Grandin, par exemple, y est parvenue ; elle a poussé les industriels à adapter les environnements au « bétail » afin de leur procurer moins de stress, et est devenue une experte en conception d’équipements pour ces mêmes bêtes. Elle a notamment permis la propagation à plus grande échelle du « bien-être animal » via des actions qui promeuvent une vie meilleure et une mort sans douleur. Ça a fonctionné, et les grands industriels se sont équipés de ses inventions pour ne pas risquer de perdre de clientèle. En continuant de dénoncer, d’adopter une posture welfariste ou végétarienne, et d’exiger mieux pour ces animaux, nous pouvons changer la façon dont ils sont traités au sein même du capitalisme parce que le capitalisme a peur de la perte de profit. Et peut-être, à terme, le consommateur moyen encouragera des produits végétariens plutôt que des produits carnés.

Je ne répondrai plus désormais au sujet du capitalisme qui est, pour moi, un hors-sujet lorsque l’on parle de la morale et de l’éthique liées à la condition animale.

Si tu souhaites poursuivre le débat avec moi, tu peux regarder la vidéo que j’ai partagée hier qui énonce les arguments qui m’ont poussée au végétarisme. C’est de la philosophie (je crois que tu apprécies ça), ça dure quinze minutes et c’est divertissant, en plus d’être bien écrit.

(Cliquez pour afficher/cacher)

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: lundi 17 mars 2025, 14:00:54 »
@D_Y

J’ai dit que consommer du lait éthiquement était possible, et non pas que la consommation de lait était actuellement éthique. Je suis d’accord que l’industrie laitière est aussi un désastre, et je ne prétends pas l’inverse (c'est d'ailleurs pour ça que je vais privilégier le lait végétal). Même si l'appel à la perfection peut être tentant pour me contredire, je suis bien consciente qu'il est impossible d'être parfait. Enfin, encore faudrait-il faire mieux soi-même pour pouvoir en user, de cet appel.

Mon but est ici d’être le meilleur être humain possible au cours de ma courte existence, et de concourir notamment au bien-être des espèces animales via mes actions personnelles et ne pas seulement diriger mes bonnes intentions vers l'humain.

Le capitalisme est toujours sorti en épouvantail. C’est l’excuse confortable pour ne pas agir, à attendre que le système change avant de réfléchir à d’autres moyens de consommer, et notamment de consommer la vie. De toute façon, D_Y, il me semble que tu tournes en rond en ne comprenant pas les arguments avancés par Kurkumai. Le pauvre ne fait que répéter la même chose sous des angles différents depuis ses premiers posts sur ce topic. Tu cherches sans arrêt à amener sur le terrain du capitalisme, occultant donc le débat basé sur l’éthique de la consommation animale (et là, tu répondras : « On ne peut pas détacher l'éthique du système. » --> la boucle).

Je te propose de dire clairement : « Il n’y a aucun argument en faveur du carnisme. J’aime manger de la viande, j’aime le goût de la viande. C’est ma seule justification. ». Ça économisera du temps !

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Débat / Végarisme, végétalisme et autres végémachins
« le: dimanche 16 mars 2025, 20:22:52 »
Je ne comprends pas pourquoi vous tombez comme ça sur @Kurkumai. Je trouve ses posts sur le sujet très pertinents. Pour le reste, le débat a dérivé. J'ai bien rigolé en tout cas ! Et merci Kurkumai pour ta rigueur !!!

Je tiens à préciser, par ailleurs, que je suis plus en faveur d’un régime végétarien que végétalien. En effet, je considère qu’il est possible de consommer éthiquement des produits issus des animaux (lait, œufs ou miel).

C’est une réalité :  la cause animale est un gros angle mort de l’éthique. Comme il est trop compliqué psychologiquement d’envisager la souffrance que la consommation animale engendre, les gens se cachent moralement derrière le : « C’est la chaîne alimentaire, ça a toujours été comme ça » alors que nous sommes la seule espèce à être dotée d’une intelligence hors du commun. Cette intelligence nous a permis d’acquérir la morale (ici, la morale occidentale), et nous ne pouvons pas la balayer simplement par des arguments biologisants et fallacieux (comme la comparaison avec d’autres espèces animales) quand ça nous arrange. Se sentir supérieurs aux autres espèces, c’est acquis la majorité du temps, mais quand la question de l’alimentation est posée sur la table, c’est immédiatement le retour aux sources et la primitivité qui sont les arguments avancés.

Le fait est que, dans notre société actuelle, consommer de la viande est synonyme de cruauté. Les élevages paysans (après, qu’est-ce qui est entendu par « élevage paysan » ?) sont très rares, et même les labels type Label Rouge par exemple, ne sont pas une garantie de bien-être animal et de respect de ses besoins fondamentaux. Il signifie simplement que l’animal est mieux traité que dans les élevages moyens, c’est-à-dire les intensifs. Sachant que 80 % des animaux sont issus de l'intensif. De toute manière, dans les deux cas, ces animaux finissent dans les mêmes abattoirs où les mêmes souffrances sont engendrées, poulet Label Rouge ou non.

Non, il n’existe pas de meilleure façon d’abattre un animal, si ce n’est l’euthanasie à mon sens (pas assez rentable parce que la vie est devenue un produit). La même qu’on utilise pour nos animaux de compagnie pour qu’ils puissent « partir sans souffrance » et « dignement ». Mais la dignité et le respect n’ont pas les mêmes définitions selon l’animal concerné. Accepteriez-vous que votre vétérinaire assomme votre chien en fin de vie avant de lui trancher la gorge pour qu’il se vide de son sang ? Le croiriez-vous quand il vous dira : « C’est la méthode qui engendre le moins de souffrance à votre animal » ?

Non, les éleveurs n’aiment pas leurs animaux. Quand on aime, on ne tue pas.

Nous avons arbitrairement choisi — du moins en Occident — que tel animal serait aimé (le chien), et que l’autre serait consommé (le cochon). Ce n’est d'ailleurs pas une question d’intelligence, étant donné que le porc est plus intelligent que le chien, ou que la vache est aussi intelligente que le chien. Il n’y a aucune empathie, dans l’esprit commun, pour le « bétail », l’animal destiné à la consommation. Les gens sont choqués de voir un chat torturé (« Mais quelle horreur !! Mais qui ferait une chose pareille !! ») alors que le soir même, ils se font cuire des escalopes de poulet ou une pièce de bœuf. Pourquoi une empathie à deux échelles ? Pourquoi ces animaux ont-ils si peu de considération de la part de l’être humain ? Ne sommes-nous pas l’espèce la plus intelligente ? Celle capable de réfléchir, de pousser son empathie plus loin que le bout de son nez ? Lorsqu'on s'intéresse à eux, on s'aperçoit qu'ils peuvent apporter tout autant que nos animaux de compagnie.

Par ailleurs, cet article du Vidal nous explique que le régime végétarien est un régime tout à fait possible chez l’être humain, et qu’il favorise même une meilleure santé. Le seul qui peut poser problème, c’est le régime végétalien avec une carence en vitamine B12 mais fort heureusement, nous vivons dans des pays développés qui disposent de compléments alimentaires en tout genre disponibles en pharmacie. Nos modes de vie ont évolué, notre alimentation peut aussi évoluer.

Oui, le carnivorisme est un désastre écologique, animal et humain (Kurkumai l’a démontré). Nous ne sommes plus au temps où les paysans avaient trois cochons et un bœuf et où les animaux étaient abattus une fois l’an pour nourrir toute la famille pendant des mois, voire une année entière (et oui, ils mangeaient toutes les parties de l’animal !!). Aujourd’hui, c’est quasiment un animal par personne par jour tué pour des exigences gustatives purement égoïstes (oui, braquez-vous). Voici quelques ressources édifiantes concernant la consommation de viande dans le monde moderne :

(Je vous invite à naviguer sur le site de L214, et d'aller regarder leurs enquêtes. Je ne suis pas forcément d'accord avec leurs actions [qui sont assez malaisantes], mais force est de constater qu'ils font bien le taf sur le reste.)

Rien qu’en France, si on réduisait drastiquement notre consommation de viande, on pourrait réduire ce massacre sur notre territoire, et aussi réduire l’importation de viande provenant de pays où les conditions sont encore pires que tout. J’ai bien conscience que, pour vous, le terme de « massacre » est fort mais je n’ai pas d’autre mot pour décrire ce qu’il se passe, ni ce que vous pouvez constater via ces liens. Nous pouvons changer cela, c’est un fait. La viande, comme n’importe quel autre produit de consommation, répond à la loi de l’offre et la demande. Moins de demande, moins d’offre. CQFD. Je me souviens, plus petite, de pubs pour le veau qui ont été longtemps diffusées, probablement parce que cette viande n’était pas suffisamment achetée ou consommée. S’ils peuvent nous inciter à consommer, alors nous pouvons faire contrepoids en ne consommant pas ou très peu.

Et oui, nous pouvons nourrir les bouches françaises avec le végétal. Sachant que de nos jours, les alternatives végétales se sont développées (loi de l’offre et de la demande !). Le régime végétal est aussi moins cher, plus économique en moyenne (démontré aussi par Kurkumai [et mon porte-monnaie]). Non, nous n’allons pas mourir de faim. Non, la France ne sera pas dans un état de famine (y a de l'imagination en tout cas !!).

Non recevable selon moi et qui relie celui du désastre humain de l’élevage : l'argument des pauvres petits éleveurs qui ont besoin de leurs exploitations. Déjà, si 80 % des animaux sont issus des élevages intensifs, alors cela représente une belle majorité des éleveurs. Désolée, je ne me sens pas triste pour des gens qui ont choisi d'engendrer de la souffrance animale pour gagner leur croûte. De plus, les éleveurs ont déjà la tête sous l’eau parce qu’il faut toujours être plus rentable, plus productif. Ce n’est pas pour rien que certains se suicident, ou que d’autres revendent leurs exploitations. « Si on retire tout aux éleveurs du Cantal, ils auront plus rien :( ». La reconversion professionnelle, ça existe aussi… Et il n'y a pas que l'élevage dans le milieu agricole, en plus.

Je pourrais encore développer, mais ça deviendrait spirituel. Ce ne sont pas des arguments qui seraient admissibles pour vous, en somme.

@Guiiil , ma foi, je t’invite à aller danser à la place du taureau. Tu seras beau dans ton petit costume bigarré, avec des harpons plantés dans le corps et agonisant sur le sable, à la vue de tous ! Ce sera effectivement un spectacle émouvant. C’est la tradition !

Merci aussi de ne pas rebondir sur du : « Gneugneu mais ton téléphone avec du coltan ». Ce n'est pas le même sujet.

Edit : Je vous partage aussi une très bonne vidéo philosophique (et rigolote) en faveur du végétarisme/végétalisme.


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Discussions Générales / Restons dans le Hors-Sujet ! [Discussions libres]
« le: dimanche 20 octobre 2024, 20:10:47 »
C'est curieux, c'est une problématique tu n'avais jamais évoquée auparavant. Ça tombe comme un cheveu sur la soupe. Depuis toujours, tu sembles te définir comme le « héros de la légende » qui souhaite une princesse, et encore d'autres qualificatifs bien masculins avec des caractéristiques très masculines, avec des objectifs bien hétérosexuels. Enfin, rien qui ne laissait à croire en tout cas qu'il y avait une dissonance à ce niveau-là.

Ensuite, j'ignore pourquoi tu entreprends cette démarche... Est-ce que c'est pour enfin trouver une solution à la douleur que tu ressens ? D'après ce que j'ai pu constater de tous tes messages, cette douleur ne semble pas provenir d'un problème de sexe et de genre. C'est quelque chose de bien plus profond que ça. Transitionner n'est pas un remède miracle à un problème donné ; c'est trop souvent perçu à tort comme la solution à adopter par les personnes qui ont une souffrance tellement ancrée, qu'elle en devient diffuse et paraît sans cause définie. Désolée si mes termes sont crus...

De ce que j'ai aussi cru comprendre, tu sembles rencontrer des problèmes lorsqu'il s'agit de trouver l'amour. Sachant que si tu continues à aimer les femmes cisgenres (au regard de toutes les amours que tu as éprouvées), tu vas tomber de haut à mon humble avis. Les femmes cis lesbiennes tendent en moyenne à se mettre davantage en couple avec d'autres lesbiennes cis. En règle générale, les femmes trans sont donc en couple avec des hommes cis (hétérosexuels ou bisexuels) ou bien, avec d'autres femmes trans ou encore, des non-binaires. Il faut donc qu'un autre zizi ne te dérange pas. En d'autres termes, je te conseille d'accepter de façon certaine la pansexualité, mais aussi les chances plus élevées de te retrouver face à des pénis plutôt qu'à des vagins.

Toujours à mon humble avis, mais la transition ne fera que rajouter du malheur à ton propre malheur. Le parcours de transition est dur, et la dysphorie de genre peut-être violente à vivre, surtout lorsque le « passing » n'est pas suffisamment réussi pour qu'à n'importe quel regard posé sur toi, on puisse penser « madame ». C'est aussi un facteur à prendre en compte.

Bien évidemment, les cartes sont entre tes mains. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée de ton côté étant donné toutes les problématiques que tu rencontres actuellement, mais tu es maître de tes choix.

10
Musique / Tisane et ASMR : Guerre des musiques de jeux vidéo 2024
« le: lundi 13 mai 2024, 20:55:55 »
Je vote Melancholia et Theme of Laura

11
Musique / Tisane et ASMR : Guerre des musiques de jeux vidéo 2024
« le: dimanche 05 mai 2024, 22:15:12 »
Je vote Tomb Raider et Xenoblade. J'aime aussi beaucoup celle de Konod, mais je trouve que celle de Yorick se prête plus à la relaxation avec une tisane.

12
Musique / Tisane et ASMR : Guerre des musiques de jeux vidéo 2024
« le: jeudi 02 mai 2024, 22:35:17 »
Elevenses et Umineko.

13
Musique / Tisane et ASMR : Guerre des musiques de jeux vidéo 2024
« le: mercredi 24 avril 2024, 21:01:31 »
Je vote pour Promenade de RiME.

Les musiques du duel 8 ne m'inspirent pas trop la tisane et l'ASMR.

14
Musique / Tisane et ASMR : Guerre des musiques de jeux vidéo 2024
« le: mardi 09 avril 2024, 19:52:18 »
Très douces, très apaisées... À écouter bien au chaud dans son lit douillet, la tête sur l'oreiller et les yeux fermés.

The Last Guardian — Forest



Pikmin 4 — Title Screen



Chicory — Elevenses



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Littérature, Fictions / Écrits et tableaux
« le: mercredi 28 février 2024, 20:24:33 »
(TR) THÉRAPIE BRÈVE

Je vois cette pendule dorée sous cloche, dont les boules tournent successivement dans un sens puis dans l’autre avec un silence et une légèreté déroutants.

Je vois la table basse en bois foncé avec un plateau en verre.

Je vois, sur cette même table, la petite statuette noire d’une femme recroquevillée sur elle-même, la jambe repliée contre sa poitrine et la tête reposant sur son genou, la serviette en papier carrée et orange dont les bords sont abîmés, cornés à cause de l’eau qui les a déformés, cette petite bouteille en verre à bouchon mécanique, ces deux verres aux côtés concaves et violets soigneusement posés sur cette serviette.

Je vois, par terre, cette corbeille en osier qui n’est ni ronde, ni ovale et dont je me suis souvent questionnée l’utilité.

Je vois le fauteuil de bureau sous le porte-manteau, dont l’ensemble est recouvert d’un épais tissu orange avec des éléphants indiens ; celui en tête de file a le corps emporté par une énorme couture et n’a plus qu’une seule patte arrière visible, mais qui semble indiquer le chemin aux deux éléphants qui lui succèdent.

Je vois les portes de placard blanches coulissantes, et les rails argentés au sol qui m’évoquent ceux de la chambre où j’ai vécu ce qui m’a amenée dans cette pièce.

Je vois les rideaux rouges qui ne sont pas symétriquement ouverts derrière vous, et votre regard qui semble chercher où mes yeux se posent au moment où vous me parlez.

Je vois le purificateur d’air en plastique blanc qui dénote dans cette pièce aux tons chauds, mais que vous avez dû mettre pour apaiser certains patients hypocondriaques ; il s’allume tantôt en bleu, tantôt en rouge.

J’entends la sonnerie du téléphone dans une autre pièce, sans pouvoir déterminer laquelle car je ne connaissais que celle-ci. Puis je vous entends me dire  : « Ne vous déconcentrez pas. La sonnerie vous gêne ? ».

Je me rappelle me demander s’il existait un bureau où sonnait ce téléphone. Puis si c’était ici que vous viviez, avec votre cabinet uniquement séparé par cet étroit couloir aux murs vierges.

Je vois l’étroit couloir aux murs blancs.

Je vois cette entrée où, en face de la porte, se trouve une commode blanche habillée d’un grand tableau encadré.

Je vois, posés sur la commode, les deux petits chats en porcelaine au regard singulier, côte à côte et orientés vers le couloir.

Je vois la sonnette jaunie à ma gauche.

Puis je vois ce siamois, qui s'est invité dans votre jardin, me considérer avec appréhension et prendre la fuite. Tout comme j'aurais aimé le faire à ce moment-là, mais vous me rappeliez toujours qu'il était temps d'affronter les fantômes.



(Merci beaucoup docteur de m'avoir sauvée.)

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